mercredi 22 décembre 2010

médiator: Une alerte en 1998, des doutes dès 1995

L'affaire du Mediator a été évoquée en conseil des ministres mercredi 22 décembre. Le président Nicolas Sarkozy a demandé "la transparence la plus totale", a déclaré le porte-parole du gouvernement François Baroin à sa sortie. "Nous avons vis-à-vis de nos concitoyens un impératif de protection", a estimé le chef de l'Etat. "Notre pays a construit depuis vingt ans un système d'agence sanitaire qui participe à cette protection. S'il s'avère qu'il y a des failles dans ce système, notamment sur le champ de la pharmacovigilance, elles seront corrigées", a poursuivi Nicolas Sarkozy.

"Le président attend, à l'issue des travaux de l'Igas et de la mission parlementaire (qui vient d'être créée sur le sujet), des positions et des propositions claires, opérationnelles, pour resserrer les liens entre les différents acteurs de la chaîne sanitaire, pour sécuriser davantage le rôle des experts, pour améliorer les échanges d'informations entre les pays européens, sur la pharmacovigilance et renforcer naturellement l'information des patients", a ajouté le porte-parole du gouvernement.

"Les victimes se réjouissent que l'Etat se préoccupe au plus haut niveau de ce scandale et espèrent que cela va se traduire dans les faits, notamment en matière d'indemnisation", a réagi Charles-Joseph Oudin, l'avocat de 25 personnes victimes du Mediator.

Lundi, le ministre de la Santé Xavier Bertrand a évoqué, dans un entretien au Figaro, "de fortes présomptions de défaillances graves dans le fonctionnement de notre système du médicament" à propos du maintien sur le marché du Mediator. Le ministre de la Santé va d'ailleurs proposer que "lorsqu'un médicament est retiré du marché dans un pays dans le monde, que ce soit à la demande du laboratoire ou des agences sanitaires, tous les autres pays en soient systématiquement informés".

Le 16 novembre, l'Agence française de sécurité sanitaire des produits de santé (Afssaps) admettait le chiffre d'"au moins 500 décès" attribuables au Mediator, sur la base des calculs de Catherine Hill, épidémiologiste à l'Institut Gustave Roussy, confirmant ainsi une fourchette de 500 à 1.000 morts précédemment avancée. Selon Le Figaro, ce même 16 novembre, l'Afssaps n'avait pas mentionné une autre fourchette (1.000 à 2.000 morts).

Le quotidien indiquait d'autre part que dès 1998, trois professeurs de médecine de la Sécurité sociale avaient alerté la direction de l'Agence du médicament sur les risques de l'utilisation non autorisée du Mediator comme coupe-faim.

Des informations publiées ce mercredi par Mediapart font même état de doutes dans la communauté scientifique dès 1995, suite à une enquête menée par l'épidémiologue français Lucien Abenhaim. Le journal en ligne montre que dès cette date des médecins ont suspecté une possible association entre la prise de Mediator et la survenue d'une hypertension artérielle pulmonaire (HTAP).

Le PS a réagi lundi, assurant que les responsables socialistes en charge de la santé au sein du gouvernement Jospin en 1998, Martine Aubry et Bernard Kouchner, "n'ont pas été alertés de la dangerosité du médicament". "Il y a une alerte en 2003 lorsque l'Espagne retire ce médicament (de son marché), en 2005 l'OMS informe de cette décision de l'Espagne" a-t-il ajouté.

Une chose est sûre, ce nouveau scandale de santé publique embarrasse la classe politique déjà marquée par d'autres scandales (sang contaminé, hormone de croissance de cadavres contaminés, distilbène).


Pourquoi l'affaire du médiator fait-elle un tel tabac? Pourquoi alerte-t-on autant l'opinion publique concernant ce produit en particulier? Il ne me semble pas qu'Agréal ( neuroleptique contre les bouffées de chaleur) avait fait un tel tabac médiatique. Et ne parlons pas du Zyban qui continue à être sur le marché sans faire de vagues. Et je ne peux même pas faire de statistiques de morbidité-mortalité iatrogène ( en français: effets secondaires dûs aux médicaments) , n'ayant pas l'infrastructure nécessaire, comme l'a eu ma consoeur Irène Frachon. Je suis dans mon cabinet de campagne à me lamenter sur ce que je remarque ( par exemple un patient horriblement malade avec Singulair (utilisé pour l'asthme), chez qui il a été fait toute une batterie d'examens pour finir en beauté avec un tuyau dans le machin; on a fini par trouver le coupable et le stopper)
Ne serait-ce pas un peu de manipulation des masses? Je vais finir parano si ça continue.

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