dimanche 31 juillet 2011

Vieux lubrique sous anti-parkinsoniens

J'avais déjà parlé dans un ancien post d'un patient un peu pressant avec moi, et je soupçonnais un effet secondaire de ses antiparkinsoniens.
je connais sa femme de ménage, une solide femme agréable  et lui ai demandé: " votre patron vous a-t-il semblé un peu égrillard?" Je ne m'y attendais pas, mais elle a piqué un de ces fards!
" C'est vrai, il s'est approché de moi par derrière et m'a mis la main sur un sein en s'exclamant " oh, la belle poitrine!"

Ca y est, déclaration à la pharmacovigilance et téléphone à son neurologue pour état de lubricité s'aggravant!

L'aventure en garde

Je suis de garde. En général c'est l'aventure parce que l'on ne connait pas les adresses. Par exemple j'ai été appelée au fin fond du canton ( vingt cinq minutes de route) l'adresse: 50 rue Tdc du monde. Je trouve le 48, le 52, puis la fin du village s'annonce. Je tente de contacter les patients: SFR ne marche pas. Finalement ils m'ont rappelée: il fallait bien sortir du village, c'était en pleine campagne, une adresse genre: voie 9 3/4 pour Poudlard. La mairie devant trouver cela folklorique, ne lève pas le petit doigt.

Et ce jour je vais dans des immeubles genre centre de Bobigny; à ce bouffer les doigts car les immeubles sont loins d'être alignés. J'appelle le patient qui me donne un itinéraire... qui me fait faire le grand tour pour me retrouver à 40 mètres de mon stationnement initial. Je monte, trouve le patient en piteux état. Mais c'est moi qui vais l'être s'ils n'aèrent pas tout de suite car je me mets à tousser tant et plus: le tabac! ( ils ouvrent la fenêtre)  Derrière un chien aboie d'une voix qui me semble bien grave et je m'assure qu'ils ne vont pas lâcher le fauve.  Je ne dis rien pour la télé qui tonitrue et m'empêchera d'ausculter convenablement. On n'est pas que des pères fouettards.
Puis j'examine le patient et lui demande s'il n'a pas mal aux parties: " les couilles vous voulez dire?"
Je lui donne un antalgique à prendre tout de suite. A ce moment l'épouse se lève, ouvre la porte de la cuisine et le fauve d'une belle taille  me saute dessus dans tous les sens. Je trouve refuge sur la terrasse momentanément.  Puis ils le renferment, je rentre et ils referment la fenêtre... et moi j'étouffe et râle.  Ils la rouvrent.
Enfin il me demandent: " Pourrions-nous vous prendre comme médecin? Le nôtre est toujours malade et absent et les autres ne prennent pas de nouveaux patients.
- Non madame, j'ai assez à faire à Hotblood avec le départ en retraite de trois confrères".

Ils avaient l'air déçus. Mais à les trop les fréquenter je friserais le cancer du poumon. Et puis c'est vrai qu'on est en pénurie: souvent plus de 30 patients par jour en plein mois de juillet, de l'inédit!

jeudi 28 juillet 2011

Délirium médical

Il est  arrivé à un patient une série de mésaventures dont il se serait bien passé; sympathique quinquagénaire sportif, bon travail et heureux en famille, il a décidé de traiter ses mycoses des pieds pour les montrer sans complexe sur la plage lors de ses vacances.
 Il a consulté un premier médecin qui lui a prescrit des examens, et devant les résultats lui a donné de la pénicilline ( staphylocoque trouvé). A ce moment les choses se sont compliquées: il a commencé à souffrir d'angoisses avec un malaise général. Son médecin l'a envoyé chez le cardiologue devant un souffle découvert fortuitement:
- Celui-là lui a fait une batterie d'éxamens et a fini par lui prescrire un bétabloquant ( qui ralentit les battements cardiaques);
- Puis il est allé aux urgences qui lui ont trouvé un foie un peu souffrant ( augmentation des enzymes hépatiques)
- Il est retourné voir son médecin traitant devant une oppression majeure et ce dernier lui a prescrit alors de l'atarax et un somnifère. Mais les symptômes persistaient.
- Il a enfin atterri chez moi qui ai tenté de le rassuré et ai prescrit du Dstress et conseillé vivement l'arrêt de tout alcool:  " Docteur, je ne suis pas un sac à vin" se défendait-il, même s'il reconnaissait une bonne descente fréquente.
- Mais le lendemain il s'est présenté aux urgences qui l'a examiné succintement et a diagnostiqué une petite pharyngite avec conseil de consulter un ORL. ( prescription de maxilase pour les maux de gorge).
- L'ORL qui l'a vu, l'a rassuré en lui expliquant que son état d'angoisse était sûrement dû au stress et qu'il fallait qu'il me revoie ( moi qui ne suis pas son médecin traitant!)
- Après tout ça j'ai peut-être découvert le fin mot de l'histoire: des reflux! Je souhaite que cela soit ça, car pour un type en bonne santé cela fait beaucoup!

Tout ce bazar pour une mycose aux ongles, il doit " se les bouffer" littéralement!

mercredi 27 juillet 2011

Ritaline pour mauvais comportement?

Une de mes familles est particulièrement speed: les gamins grimpent partout lorsqu'ils sont dans le cabinet, le père gueule et menace, la mère donne parfois des claques ou rigole, c'est selon;  c'est le bazar comme le dit mon petit Ange.
Comme je trouvais les enfants particulièrement en forme ( et les parents aussi mais ça je me le suis gardé pour moi) il y a quelques jours, j'en profite pour les mettre en garde contre la ritaline qui ne résoudrait rien du tout. De toute façon c'est trop vivant là-dedans dans tous les sens et il faudrait traiter tout le monde ou personne de préférence.

Hier la maman  m'appelle; " docteur, vous savez le traitement dont vous m'avez parlé il y a deux jours, il faut le donner à ma fille!
- Qu'est-ce qui se passe?
- Eh bien elle s'est très mal comportée hier au centre aéré et a craché sur un enfant. Nous sommes convoqués".

Elle n'a pas tout compris, ce n'est pas l'indication de la ritaline!
Je me permets de rapeller au passage que la ritaline est de la même famille que le médiator.

: deux somnifères retirés du marché

Noctran et Mépronizine
En mai et juin dernier, l'Afssaps a décidé de retirer l'autorisation de mise sur le marché de Noctran ® et de Mépronizine ®, deux médicaments indiqués dans le traitement des insomnies occasionnelles ou transitoires. Alors que ces décisions ne deviendront effectives que dans quelques mois, l'agence demande dès maintenant aux médecins d'organiser une prise en charge des patients pour "prévenir ou limiter un effet rebond ou un syndrome de sevrage" à l'arrêt du traitement.

Noctran ® et Mépronizine ® sont des somnifères indiqués dans l'insomnie chez l'adulte. L'Afssaps a décidé de retirer les AMM de ces spécialités en raison des risques de cumul d'effets indésirables graves ou de mésusage auxquels exposent ces associations de plusieurs substances actives. Ces décisions ont été prises le 29 juin 2011 pour le Noctran ® et le 27 mai 2011 pour la Mépronizine ®. Elles prendront effet à compter du 27 octobre 2011 pour le Noctran ® et du 10 janvier 2012 pour la Mépronizine ® et s'accompagneront, alors, d'un rappel des lots disponibles sur le marché.

Côté médecins, l'Afssaps leur recommande de ne plus instaurer de traitement par Noctran ® ou Mépronizine ® et d'informer les patients concernés de ces retraits à venir. Des recommandations spécifiques élaborées avec un groupe d'experts ont été adressées aux professionnels de santé afin de leur proposer une conduite à tenir dans cette situation. Ces recommandations sont consultables sur le site Internet de l'Afssaps.

Côté patients, l'Afssaps les invite vivement à consulter leur médecin traitant afin d'organiser au mieux l'arrêt progressif de leur traitement.

Encore deux à la trappe!



Afin de prévenir ou limiter un effet rebond ou les effets d'un syndrome de sevrage, l'Afssaps rappelle que l'arrêt du traitement doit toujours être progressif, quelle que soit son ancienneté, et ce plus particulièrement chez les utilisateurs au long cours. Le sevrage peut s'étendre de quelques semaines à plusieurs mois. Enfin, l'Afssaps rappelle que la prise d'hypnotiques de manière chronique n'est pas recommandée dans l'insomnie.






mardi 26 juillet 2011

Prescription de vin

Dans une maison de retraite où je visitais un patient, j'ai lu une liste préparée par l'infirmière à mon intention:
- bon de transport pour ophtalmo;
- gouttes pour les yeux;
- permission de boire du vin au repas".
Dix fois que je dis " oui, le patient a le droit de boire". Cette fois-ci j'ai pris la mouche et ai prescrit sur une ordonnance " un verre de vin à chaque repas durant un an, renouvelable"; non mais!
Dans notre beau pays spécialiste du vin on refuserait à un résident d'en  boire!
J'espère juste que l'infirmière ne comprendra pas de travers et ne lui refilera pas au petit déjeuner... n'empêche que cela se fait dans certaines campagnes.

lundi 25 juillet 2011

Un patient n'est pas très content envers son médecin: son lecteur de glycémie était cassé et il lui a demandé de lui en prescrire un nouveau. Et celui-là a répondu: " vous êtes venu en Mercédès, vous pouvez vous en offrir un autre".

Considère-t-il la santé comme un business? Quelque chose que l'on doit s'offrir? Depuis la création de la Sécurité Sociale dans les années 40, la santé est un droit, à la société de ne pas en abuser. Mais malheureusement la machine s'est emballée et est devenue comme un Frankenstein pratiquement incontrôlable et d'une gourmandise féroce.

Si les médecins étaient tous vertueux, que les patients ne cherchaient pas à toujours avoir plus de soins ( plus d'examens paracliniques = mieux suivis), que les labos ne voulaient pas toujours plus s'empiffrer et faire plaisir à leurs actionnaires que cela serait fluide et bien huilé... et peu coûteux.

J'en reviens toujours à ma proposition: éduquer les élèves dés le collège à prendre soin de leur santé en ayant une vie saine et pas en se faisant dépister à tout va, à considérer qu'un médicament n'est pas un bonbon et qu'il peut être pourvoyeur de tas d'effets secondaires peu agréables et  ruineux ( trente pour cent des hospitalisations seraient dûes aux effets secondaires des traitements).

vendredi 22 juillet 2011

Une prime à la performance pour les médecins généralistes

Cette rémunération supplémentaire est étendue à 45 000 praticiens.

Les médecins devront atteindre certains objectifs répondant à une trentaine d'indicateurs leur permettant d'engranger des points.

L'assurance maladie et les médecins libéraux ont signé dans la nuit de mercredi à jeudi un protocole d'accord pour généraliser le paiement à la performance pour les médecins et tenter d'encadrer les dépassements d'honoraires de certains spécialistes. Un tournant pour les praticiens et leur travail au quotidien.

Qui recevra cette prime ?
Pour l'instant, elle concerne les seuls généralistes même si une ouverture à certains spécialistes, comme les cardialogues, est envisagée dans un second temps. Cette rémunération, versée par l'assurance maladie, s'ajoutera au paiement à l'acte tel que défini classiquement. En 2009, un contrat semblable avait été proposé à quelque 15 000 généralistes volontaires. Cette prime, aujourd'hui étendue à tous, s'appliquera désormais à 45 000 généralistes.

Comment s'applique-t-elle ?
Les médecins devront atteindre certains objectifs répondant à une trentaine d'indicateurs leur permettant d'engranger des points. Pour cela, ils devront par exemple, obtenir un taux défini de patientes de 50 à 74 ans participant au dépistage du cancer du sein, prescrire une proportion donnée de génériques ou encore transmettre suffisamment de feuilles de soins électroniques.

Quel est son montant ?
Cette rémunération supplémentaire pourra atteindre un maximum de 9100 euros par an pour les médecins ayant respecté tous les objectifs. Un plafond auquel beaucoup ne parviendront pas: "Nous estimons qu'ils atteindront en moyenne la moitié des objectifs", estime Frédéric van Roekeghem, le directeur de l'assurance maladie.

La pratique médicale en sera-t-elle modifiée ?
"Cet accord est loin d'être parfait, note le président de la Confédération des syndicats médicaux de France, Michel Chassang. Mais c'est une convention qui va bouleverser l'exercice médical." L'assurance maladie voit notamment dans cet accord le moyen d'établir un meilleur dépistage des cancers et une meilleure prévention des pathologies chroniques. D'autres estiment en revanche que cettre prime pourrait encourager les médecins à adopter des méthodes trop conformistes pour gagner des points au mépris de l'adaptation de la prise en charge du patient en fonction de ses véritables besoins. Autre inconnue, celle du coût réel de l'opération. Si l'assurance maladie parle d'un "retour sur investissement" (prescriptions de génériques, traitements moins coûteux...), là encore, seule son application permettra d'en faire ressortir les atouts et points noirs. Et de voir comment le système évolue.

Bof, bof, bof. On ne résoudra pas le problème de la santé en standardisant les pratiques. Les patients ne sont pas des voitures en série: Quand je vais chez mon garagiste, j'ai un problème qui va trouver sa solution unique et qui va marcher.
Mais quand on va chez le médecin:  l'effet placebo existe, qui soigne environ 25% des patients, selon que le feeling avec le médecin passe ou non.
Et c'est possible de coûter moins chez à la Sécu: pour une varicelle sans complication on peut additionner le prix de la consultation, des médicaments, et enfin de la deuxième consultation demandée par l'école pour vérifier que le gamin n'est plus contagieux!
Que d'économies à faire! Certaines de mes mères de famille soignent la varicelle toutes seules avec les produits du bord  conseillés par les pharmaciens et ne consultent que si elles ont un doute. Prix pour la communauté: 0 euro.
Un de mes confrères spécialiste en dermatologie nous avait supplié au début de son installation: " je ne veux pas d'acnée, pas de verrues, pas de bobologie. De la vraie dermato s'il vous plait". Et il fait un super boulot!
J'aurais tout un livre à faire sur les économies possibles à réaliser; c'étaient mes pensées du jour.


mercredi 20 juillet 2011

Mauvais diagnostic, bon traitement

Des histoires d'alcooliques, on en a tous, mais celle-ci est on ne peut plus frustrante.
Je connais une patiente depuis des lustres, mon prédecesseur l'avait soigné pour dépression masquée par des problèmes neurologiques invalidants prédominant aux membres inférieurs et l'avait mis sous antidépresseurs et benzodiazépines que je n'ai pas renouvelés. De toute façon rien n'y faisait, la patiente tombait sans cesse.
Plus tard je l'ai envoyé voir un neurologue qui a diagnostiqué une sclérose en plaque à minima. OK, à part que cela ne correspondait pas dans le temps: certains jours la patiente ne souffrait d'aucun symptômes. Puis on a pensé à une épilepsie partielle, mais non objectivée à l'electro-encéphalogramme.
Alors, plutôt que de débuter un traitement lourd et long, j'ai tenté les vitamines B1 B6 B12  à haute dose: " c'est bon pour les nerfs madame" . Et miracle, une petite cure tous les ans a tout guéri!

J'étais évidemment très fière de moi, d'avoir trouvé toute seule.
Il y a une semaine sa soeur vient en consultation et me dit à propos d'elle " Evidemment, avec tout ce qu'elle ingurgite! ... Vous ne le saviez pas docteur? Normal, elle le cache à tout le monde".

J'avais donné le bon traitement avec un diagnostic complètement à côté de la plaque!

samedi 16 juillet 2011

Encore Ro-accutane

Une de mes jeunes patientes s'est réveillée affolée: " on a tenté de m'étrangler dans mon lit" déclare-t-elle à sa mère. En effet elle porte des griffures sur tout le cou. Passé l'appréhension d'une intervention de forces surnaturelles, la mère éxamine la main de la jeune fille et y trouve un ongle cassé. Et comme c'est une femme avec la tête sur les épaules, enfin elle épluche la notice du ro-accutane ( utilisé pour l'acné importante) où il est écrit en tant qu'effet indésirable très rare:  " manifestations psychotiques".

Et je sens que je vais encore écrire à la pharmacovigilance.

vendredi 15 juillet 2011

Attaquez votre médecin!

j'avais envoyé une patiente à l'hôpital pour troubles à la marche et désorientation temporo-spatiale. Le verdict est tombé: cancer généralisé. Pendant deux mois je n'ai pas eu de compte-rendu ni de nouvelles sauf à l'occasion d'un appel du mari " docteur, il faudrait que vous prescriviez  de la cortisone à mon épouse.
- Elle en prend? Je n'étais pas au courant.
- C'est l'hôpital qui m'a demandé que vous  lui en prescriviez.
- Non, je ne sais pas exactement ce qu'elle a, je ne connais pas la dose, je préfère que l'hôpital lui donne.
- Bon docteur, nous y allons dans quelques jours."

Je les revois aujourd'hui: " Vous n'avez toujours rien reçu docteur?
- Rien du tout. Mais je suis au courant.
- Au sujet du coup de fil, quand j'ai dit à un médecin de l'hôpital que vous aviez refusé de prescrire la cortisone, celui-ci a lancé agressivement: " vous n'avez qu'à attaquer votre médecin". Mais nous, nous vous avons parfaitement compris!"

Qu'est-ce que je disais dans un post précédent sur les échanges  entre professionnels de la santé? Cela va encore pire que zéro, c'est dans le rouge!

mercredi 13 juillet 2011

Comment se procurer de bons oeufs

Un de mes patient et son épouse sont les heureux  possesseurs de  plusieurs poules et étaient tout heureux jusqu'à présent de manger leurs oeufs frais. Seulement le méchant médecin que je suis, devant ses résultats sanguins  lui ai préconisé de mettre la pédale douce dessus ( 14 oeufs chacun par semaine).

Alors maintenant régulièrement ils m'amènent une boite de douze oeufs extrafrais de poules qui ont picoré dans le champs: " vous ne voulez pas que je mange des oeufs docteur, alors je vous les apporte".
Technique!

mardi 12 juillet 2011

Les couvreurs ne sont pas forcément des voyeurs

hier des couvreurs sont montés sur le toit de la maison d'en face; je ne me suis vraiment rendu compte de leur présence que lorsque j'ai voulu faire un examen gynéco: la  vue des couvreurs pile au dessus  de la table d'éxamen!
Alors aujourd'hui je m'apprète à examiner un jeune homme et lève les yeux vers le vélux indiscret en disant: " je fais gaffe à ce que les voyeurs ne soient pas là".
 Et le patient d'un air extrèmement sérieux "Mais ce ne sont pas des voyeurs docteur, ce sont des couvreurs!".

Cancer du col de l'utérus : Gare au Gardasil


Dans une lettre au ministre de la Santé Xavier Bertrand, des praticiens estiment que l'efficacité de l'un des deux vaccins commercialisés en France, le Gardasil, (Sanofi Pasteur MSD) doit être mise en doute.

Le Gardasil est commercialisé en France par le laboratoire Sanofi Pasteur MSD depuis novembre 2006 SIPAQu'est-ce que le Gardasil ? Un médicament prescrit pour prévenir le cancer du col de l'utérus et qui, finalement, fait vivre un enfer au quotidien à deux sœurs qui ont été vaccinées. En effet, Laura Agnès et Laëtitia Celli, 16 et 20 ans, raconte les effets secondaires qu'elles doivent subir, sur le site lemonde.fr. Depuis leur vaccination, les deux adolescentes ont vu leur santé se détériorer gravement et leur vie changer en profondeur. Paralysie de trois mois de la jambe gauche, trois hospitalisations et une polyradiculonévrite chronique diagnostiquée pour Laura. Fièvres, nausées et vertiges quotidiens pour Laëtitia Celli. Vendredi 8 juillet, les deux jeunes filles ont envoyé une demande d'indemnisation à la commission régionale de conciliation et d'indemnisation des accidents médicaux (CRCI) de Lyon, dont elle dépendent, annonce l'article. Me Charles Jospeh-Oudin, l'avocat des deux plaignantes, explique que d'autres demandes d'indemnisation « suivront ».

Un collectif de médecins se dit préoccupé par les campagnes de vaccination « contre le cancer du col de l'utérus » et a adressé une courrier au ministre de la Santé Xavier Bertrand. Et de commenter : « Le cancer du col est-il vraiment un problème de santé publique en France au sens où l'entendent les épidémiologistes ? La question mérite d'être posée, car en réalité, on assiste depuis 1980 à une baisse régulière du nombre de nouveaux cas et de la mortalité liée à cette affection ». Pour eux, « la seule et unique mesure de prévention associée à cette baisse régulière est le dépistage régulier par un frottis cervico-utérin ». Ils poursuivent : « Le millier de femmes qui meurent chaque année en France de ce cancer sont essentiellement des femmes qui n'ont pas été suivies régulièrement par frottis. » Ils précisent que le nombre de cas n'a pas augmenté et qu'il n'y a donc pas d'épidémie.

Pour le collectif, non seulement l'efficacité du vaccin Gardasil est loin d'être démontrée, mais il suggère aussi de reconsidérer l'autorisation de mise sur le marché au niveau européen et de suspendre le remboursement en attendant de disposer de preuves solides de cette efficacité. 

Depuis sa mise en vente en novembre 2006, le Gardasil, commercialisé en France par le laboratoire Sanofi Pasteur MSD, fait l'objet de nombreuses polémiques dans le secteur médical où l'on s'interroge sur les effets secondaires méconnus du vaccin
http://www.francesoir.fr/actualite/sante/cancer-du-col-l-uterus-garde-au-gardasil-117881.html

Je n'ai plus trop envie de faire des commentaires, tout est dans mon livre, déjà en 2008.      Les filles de ma nounou se font régulièrement disputer par leur gynéco qui les exhorte à se faire vacciner. Et elles dans un bel ensemble: " nous écoutons l'avis de notre médecin traitant".
Rien ne vaut un frottis régulier: tous les trois ans pour les couples stables, tous les ans quand l'un d'eux papillonne, tous les six mois si quelque chose de pas tout à fait normal a été découvert et que l'on choisit d'attendre et voir.

 

lundi 11 juillet 2011

docteur Vincent L'em. deur

La mère d'une jeune accouchée vient me dire: " docteur, je n'en peux plus, la PMI vient tous les deux jours pour peser le bébé et vérifier ses conditions de vie;  C'est de l'intrusion dans notre vie privée. Evidemment que le bébé ne peut qu'aller bien:  il est en famille avec son oncle et ses grand-parents".
Seulement la jeune maman est suivie par la PMI et par le juge des affaires familiales pour des problèmes  antérieurs...  qu'il n'y a plus étant donné qu'elle est rentrée au bercail.

Je passe donc un coup de fil à la PMI pour tenter d'arrondir les angles et faire que la surveillance soit un peu plus discrète et je tombe sur une infirmière:
" Bonjour madame, je suis le docteur Vincent, je voudrais vous parler de ma patiente Cigale. Je voudrais vous proposer que l'on travaille la main dans la main, car je connais bien la famille, je pense qu'il n'y a aucun problème actuellement. Pourriez-vous éventuellement intervenir un peu moins souvent?
- Madame, je ne peux pas vous parler des secrets de mademoiselle Cigale.
- je ne veux pas les connaitre, je veux vous faire part de mon ressenti, et c'est que les problèmes peuvent arriver effectivement, mais  à moyen terme, pas actuellement. Vous ne ferez que braquer la famille.
- Je ne peux pas divulguer le secret médical.
- M'enfin madame, ce n'est pas ce que je voudrais vous demander, je la connais depuis onze ans, ce n'est pas le problème. C'est juste que la grand-mère  m'a fait part de vos venues incessantes.
- D'abord si la maman a quelque chose à me dire, qu'elle le fasse elle-même. Ensuite on ne surveille pas la maman, mais la fille.
- Mais quand vous allez chez Cigale, c'est chez la mère!
- Je ne suis même pas sûre madame que vous êtes ce que vous déclarez être ( médecin). Mais sachez madame que l'on ne travaille pas main dans la main mais que la porte n'est pas complètement fermée".

En résumé: qu'a la généraliste à se méler du bien-être de ses patients?
La patiente en face de moi a fait la remarque " bravo docteur au moins vous les avez prévenus!"
J'étais vraiment très remontée... jusqu'au moment où j'ai reçu la patiente suivante, une assistante sociale de la PMI! Tout est sorti, et il y a eu du remontage de bretelles je pense.

Que disais-je sur le fait de rassembler tous les intervenants de la santé, médecin de la sécu, généralistes autour d'une même table? On en est loin, j'ai parfois la vague impression parfois que les généralistes ne sont pas estimés à leur juste mesure; si c'est le cas, plus d'inquiétude, c'est une espèce en voie de disparition.

dimanche 10 juillet 2011

cancers et bobos

Beaucoup de patients victimes de cancers diverses et variés sont très satisfaits des soins prodigués en hôpitaux: la marche à suivre est bien expliquée, les traitements et leurs effets secondaires possibles, la durée de vie espérée etc.  Il ne vont pas jusqu'à en être ravis mais ils sont en confiance.
Il y a juste un petit bémol: lorsqu'ils souffrent d'un effet secondaire de la chimio  (hormis les vomissements et la chute des cheveux), de la chirurgie ( douleurs résiduelles)   ou de la radiothérapie ( rougeurs, inflammation, dépression), ou qu'ils ont une pathologie intercurrente ( entre deux), les chirurgiens et canrérologues ont l'habitude de faire comprendre: " ne m'ennuyez pas avec ça, voyez votre médecin traitant".  Et les voilà tous avec leurs bobos un peu difficiles à traiter car leur thérapie n'est pas finie.

Ce que je propose, comme une maternité l'a innové pas loin de chez moi: " nous pouvons vous fournir les services d'un ostéopathe à la demande". Tous les traitements comme l'ostéo, la réfléxothérapie plantaire, l'homéopathie et j'en passe seraient des bon adjuvant à une thérapie réussi et retirerait les bobos résiduels.
Ou bien les services de cancérologie pourraient s'adjoindre un médecin généraliste assez ouvert et assez au fait des thérapies complémentaires pour diriger les patients qui le désirent, au mieux.
N'est-ce pas une bonne idée? Je postule si une place est créée!

vendredi 8 juillet 2011

Changement...

Juste un petit post pour écrire combien la médecine telle que je la vis au quotidien, change: autrefois je recevais un harcèlement au travail par mois, et encore. Maintenant, ce sont deux à trois par jour; les patients me décrivent les méthodes de harcèlement et je n'arrête pas de leur répondre la phrase: " votre cas n'est pas isolé, vous devriez être une souris pour entendre les autres".
Mon compagnon n'arrête pas de répéter qu'ils confondent maladie physique avec mal-être et qu'autrefois cela se soignait chez monsieur le curé ou au bistrot du coin avec les potes selon les préférences de chacun. Tout ça c'est fini et il reste le généraliste.
Est-ce que j'écoute trop les gens? Est-ce que je passe doucement du rôle du généraliste à celui de confident, ou d'infirmière du travail, ou à celui du psychologue?  Dois-je recentrer ma pratique? Mais la société change et cela sera difficile.

mercredi 6 juillet 2011

Hyperséxualité

Un de mes patients dont j'ai parlé il y a peu, en est à sa deux ou troisième déclaration en quelques semaines. Et aujourd'hui il a eu un geste un peu déplacé. Je me suis demandé ce qui lui arrivait après tant de temps que je le soignais: problème avec son épouse, âge critique, peut-être une tenue de week-end court vêtue que j'aurais portée au cabinet?
Et j'ai trouvé: il prend depuis un an des antiparkinsoniens et ceux-ci commence à lui monter à la tête. D'après la liste des effets secondaires il serait parfaitement capable de faire des jeux d'argents et de m'offrir les gains! Et je ne peux pas en parler à son épouse, elle le prendrait mal.

Mais tout est dans le RCP ( résumer des caractéristiques du produit)
Les agonistes dopaminergiques : Ces médicaments remplacent la dopamine au niveau de ses cibles cérébrales, les récepteurs dopaminergiques ; d'où la notion « d'agoniste » dopaminergique. Plusieurs médicaments sont disponibles, administrés en monothérapie ou en association avec la L-DOPA : Parlodel (bromocriptine), Requip (ropinirole), Sifrol (pramipexole), Dopergine (lisuride), pour les principaux. Ces médicaments sont efficaces et sont bien tolérés. Toutefois ils peuvent être à l'origine de troubles psychiques (confusion, hallucination, excitation) et dans de rares cas peuvent conduire à des comportements irrationnels (jeux d'argent incontrôlés, hypersexualité, etc.) ce qui impose une utilisation très suivie.

http://www.franceparkinson.fr/docs/les-medicaments-antiparkinsoniens.php?p=86&id=249

Promis, à la prochaine alerte, courrier à la pharmacovigilance!

mardi 5 juillet 2011

ne pas acheter Pfizer

La saga du Champix continue:

05/07/11 La valeur du jour à Wall Street - PFIZER : le Champix en question

 Pfizer recule de 0,19% à 20,71 dollars après la publication d'une étude négative sur son traitement antitabac, le Champix. Selon une étude publiée par le Journal de l'Association médicale canadienne, ce médicament prescrit pour aider les fumeurs à arrêter la cigarette augmenterait les risques d'accident cardiovasculaire. La varénicline, fait déjà partie des substances pour lesquelles l'Agence française de sécurité sanitaire des produits de santé (Afssaps) maintient une «surveillance renforcée».

Des risques de troubles psychiatriques et de pensées ou de conduites suicidaires ont en effet été notifiés pour ce produit. En mai dernier le ministre de la Santé, Xavier Bertrand, a annoncé que le Champix ne serait plus remboursé par l'assurance maladie.

Pfizer conteste les résultats de l'étude publiée dans la revue canadienne. Dans son communiqué, le groupe pharmaceutique américain précise qu'il est en discussion avec la FDA aux États-Unis pour mener une analyse des données cliniques dont elle dispose afin de réévaluer le risque cardiovasculaire associé à la varénicline.

L'augmentation du risque cardiovasculaire est suspectée depuis l'autorisation de mise sur le marché du Champix (ou Chantix) en mai 2006 aux États-Unis où les notifications d'effets indésirables sont très nombreuses. Elles concernent majoritairement des actes ou des pensées suicidaires, des comportements agressifs ou hostiles.

Je pense avoir oublié que j'avais été interwievée par Radio Canada ( il y a plus d'un mois) qui était toute surprise qu'en France on émette des réserves sur le Champix. L'animatrice m'avait demandé si cette opposition était le fait de mouvement écolos, à quoi je lui avait répondu que même L'affsaps se méfiait de ce traitement au point de ne plus vouloir le rembourser. Le Canada s'apprêtait à le passer en médicament remboursé. L'a-t-elle fait?




dimanche 3 juillet 2011

By by les médecins coordonnateurs!

Le magazine Prescrire dans son numéro de juillet décortique les raisons qui font que les dépenses de santé augmentent; moi j'ai un abus en tête auquel l'on ne pense pas systématiquement mais " tout le monde bouffe au ratelier": les maisons de retraite.
En effet dans celles-ci  médecin traitant est tenu de rendre visite une fois par mois à chacun de ses patients, même s'il ne souffre d'aucune pathologie. C'est ainsi que j'ai gagné 115 francs fois 24 fois ( en mois)  trois ( patients) dans une maison de retraite dans les années 2000 et 2001. Bon, peut-être certaines visites étaient utiles, mais pas toutes!  Et mon nombre de patients en maison de retraite  est ridiculement faible au regard d'autres médecins.
Si on voit les choses un peu différemment, cela veut dire que les maisons de retraite sont considérées comme un prolongement de l'hôpital, alors que c'est la dernière demeure de ces résidents, celle où ils devraient encore avoir un peu de plaisir dans la vie , le stade après étant dans le trou.
Alors si l'on poursuit ce raisonnement, exit le  médecin coordonnateur, l'unique personne devant être directrice devant plutôt avoir le statut d'infirmière ( les personnes âgées et parfois grabataires ayant souvent des tas de bobos), aidée d'une assistante sociale (pour se retrouver dans le dédale des aides diverses et variées et pour aider à garder les liens familiaux).
Alors, ne sont-ce pas des économies?

samedi 2 juillet 2011

Deux bisous

Toute petite déclaration d'amour en quittant mon cabinet de la part d'un vieux monsieur: "docteur, depuis onze ans que je vous connais je vous apprécie énormément" et il m'a pris de court avec deux bisous!  La question est: me consulte-t-il pour mes compétences ou pour mon physique et mon sourire?  Je lui demanderai la prochaine fois.