vendredi 30 août 2013

Au charbon!

De retour!

Rien de passionnant entre un septuagénaire qui me raconte ses déboires avec une pute (" rien ne se relevait docteur malgré toute la bonne volonté qu'elle y mettait, le service trois pièces est hors service"), une petite jeune qui démarre un traitement de ro-accutane, une autre teenager un certificat pour passer le permis de chasse, une quinquagénaire ayant une brûlure au deuxième degré à cause d'un filtre à café brûlant ( c'est que je suis rapide docteur, je voulais tout nettoyer très vite), un patient insomniaque, des certificats en tous sens pour pratiquer du sport, des suivis d'accidents de travail,  des jeunes bodybuildeurs  à la mine rayonnante mais fatiguée d'avoir fait la fête en Espagne trois semaines...  enfin mes patients et pas ceux des confrères!
Çà a un côté très confortable, car je les connais bien et j'aime les aider. 
La seule à ne pas me connaitre a eu tout un briefing sur sa pilule Jasminelle non recommandée par le magazine Prescrire ( pilule de 4è génération provoquant plus de phlébites et d'embolies pulmonaires que les autres): de plus elle a une hérédité à phlébites . Va-t-elle revenir elle aussi?

En route pour une année intense!

jeudi 29 août 2013

Obésité et flore intestnale inadaptée

Souvent considérée comme un organe à part entière, notre flore intestinale – ou microbiote –n’en finit plus de se dévoiler. Deux études internationales confirment son rôle dans la survenue de l’obésité et des maladies chroniques associées (diabète de type 2, troubles lipidiques…).
Riches et pauvres… Le premier travail a été conduit au Danemark dans le cadre du consortium européenMetaHit, dont l’objectif est de cartographier l’écosystème intestinal. Il a porté sur 292 adultes, dont 123 obèses. Les chercheurs ont dégagé deux groupes d’individus qui se distinguent selon la composition de leur microbiote. D’un côté (un quart des participants), ceux dont la flore est pauvre en bactéries intestinales. Et de l’autre, ceux dont elle est particulièrement riche et diversifiée.
Les auteurs soulignent que cette « distinction n’est pas dépendante de la corpulence des individus car on retrouve des maigres et des obèses dans les deux groupes, même si le groupe déficitaire en bactéries comprend plus d’obèses (80%) ».
Davantage de complications. Ils ont également constaté que les personnes « pauvres » en bactéries intestinales présentent un risque plus important de développer des complications liées à l’obésité. Les scientifiques citent le diabète de type 2, les troubles lipidiques, hépatiques, cardiovasculaires et « peut-être certains cancers ».
Des bactéries protectrices. Ce travail a aussi permis d’identifier 8 espèces bactériennes qui exerceraient un rôle protecteur contre la prise de poids. « Cette découverte pourrait, à terme, conduire au développement de nouveaux probiotiques permettant de lutter contre ce phénomène », soulignent les auteurs.
Rééquilibrer par l’alimentation ? Le second travail a été coordonné par l’Institut national de la Recherche agronomique (INRA). Il a été réalisé auprès de 49 adultes français, obèses ou en surpoids. Ses auteurs ont travaillé sur l’impact d’un régime alimentaire riche en protéines et en fibres et pauvre en calories sur la diversité génétique du microbiote.
Leurs résultats se révèlent probants : après 6 semaines, ce régime « a conduit à l’amélioration des caractéristiques cliniques des individus étudiés (perte de poids et modifications des paramètres métaboliques). Mais aussi à une augmentation de la richesse des espèces bactériennes intestinales initialement pauvres ». Pour les auteurs, « la voie est ouverte non seulement au diagnostic des individus à risque mais également à l’intervention par des recommandations nutritionnelles ».
Ecrit par : David Picot 

Ca me plait bien ça: aucun régime n'a fait la preuve de son efficacité à long terme, l'anneau gastrique a ses multiples ratés. On peut rester parfois mince toute la vie mais au prix de sacrifices journaliers, ce que les gens ne sont pas disposés à faire. On pourrait aussi dire qu'il y a un facteur psychologique, mais quand les gens vont mieux ils n'en maigrissent pas pour autant.
Je suis prête à suivre cette piste si elle mène à quelque chose de solide.

dimanche 25 août 2013

Moustiques tigres

Les vacances c'est génial, juste que j'ai appris incidemment la présence de moustiques Tigre à vingt kilomètres ( Marathon). Alors fi de la citronnelle et du géranium dont les moustiques ont l'air de se moquer comme ... je ne sais pas quoi... et vive les boules à brancher sur des prises.
Saleté de moustiques.

jeudi 22 août 2013

Lectures dans la baignoire, suite

Après avoir tenté  ( et lu les premières pages)  un thriller érotico-préhistorique de JM Auel, puis un livre d'amour de Barbara Taylor Bradford, je me suis  replongée dans La Part des Ténèbres de Stephen King, l'une de mes premières amours.   

A lire et à relire. Tout ça  pendant que MiniRambo dort tout en se faisant dévorer par les moustiques qui n'ont visiblement pas compris qu'en présence de citronnelle et de géranium il fallait se retirer. Alors vive les boules à brancher sur les prises! Pas du tout écolo, mais qui veut la fin veut les moyens.

Médicaments : le bazar

Un antiacnéique servant de contraceptif, des benzodiazépines utilisées contre des douleurs chroniques : les derniers retraits de médicaments ont mis en lumière des dérives d’usage qui perdurent.
La France n’est pas seulement un pays gros consommateur de médicaments – 48 boîtes par personne et par an –, c’est aussi un pays où l’on consomme mal les médicaments.
Plusieurs affaires récentes ont ainsi mis en lumière des détournements d’usage qui ont duré des années avant que les autorités sanitaires ne réagissent. L’exemple le plus dramatique de ce détournement reste bien sûr le Mediator, indiqué dans le traitement du diabète mais utilisé comme coupe-faim pendant trente-trois ans. Il pourrait avoir fait 1 800 victimes. L’antiacnéique Diane 35 a, lui, été prescrit comme contraceptif pendant 26 ans alors qu’il n’avait pas d’autorisation de mise sur le marché (AMM) pour cela en France. Ici, l’ANSM (Agence nationale de sécurité du médicament) ne reconnaît que 4 décès et 125 cas de thrombose imputable au médicament. Après sa suspension en mai, la France devra reprendre la commercialisation de Diane 35 à la demande de la commission européenne.
Mais les conditions de sa prescription seront renforcées.
Avec le Myolastan, il n’y avait pas de risque de dépendance, assure un rapport du centre de pharmacovigilance de Bordeaux.

46 ans pour un déremboursement

C’est pourquoi c’était la seule benzodiazépine à ne pas avoir de durée limitée de prescription. C’était aussi le médicament le plus consommé – 3 millions d’utilisateurs – jusqu’à son déremboursement en 2011. Ce décontractant musculaire était bien prescrit, lui, dans le cadre de son AMM. Il a juste fallu 38 ans pour estimer qu’il avait un service médical rendu insuffisant et 46 ans pour juger que sa balance bénéfices/risques était défavorable en raison de risques de réactions cutanées graves. Son retrait, le 8 juillet – comme tous les médicaments contenant du tétrazépam – devrait logiquement faire baisser la consommation de benzodiazépines qui concerne un Français sur cinq. Face aux risques que représente cette catégorie de médicaments – des études montrent une augmentation des démences –, l’agence du médicament a entrepris un rappel de leur « bon usage ».
C’est aussi la progression des prescriptions de Ritaline depuis 2004 qui ont amené l’ANSM à rappeler, en juillet, les risques des médicaments contenant du méthyphénidate utilisé contre les troubles de l’attention et l’hyperactivité (TDAH). Une centaine de médicaments font actuellement l’objet d’une surveillance renforcée en Europe – ils sont signalés par un triangle noir –, tandis qu’en France, l’ANSM a entrepris une campagne de révision systématique des médicaments dont l’AMM est antérieure à 2005. Selon le pharmacologue Bernard Bégaud, les effets secondaires des médicaments sont responsables de 18 000 décès annuels en France, dont un tiers correspond à des prescriptions non justifiées.

C'est vrai que c'est le bazar et des tas de gens, comme le professeur Zarifian  s'en rendent compte et hurlent depuis des dizaines d'années au gaspillage et aux médicaments donnés sans conscience.
Le Myolastan j'en ai un peu prescrit car dans les douleurs cervicales avec contractures il avait son utilité. En plus pas un de mes patients n'était dépendant. Mais il était de la classe des benzodiazépines, donc avec un risque accru de démence et d'Alzheimer. Alors bye bye.
Et tout ce bazar peut inciter les patients à rechercher dans les médecines alternatives des solutions. Alors je propose aux médecins de les connaitre, de se créer un carnet d'adresse rien qu'avec des correspondants fiables et professionnels, que ce soit en reflexothérapie plantaire ou massages, ou acupuncture et autres pratiques...  Ce qui doit primer évidemment est le bénéfice du patient ( non de son portefeuille malheureusement, j'ai l'habitude de dire " cela ne peut vous causer aucun effet secondaire, sauf au niveau de votre porte-feuille).



mardi 20 août 2013

suicide des médecins, un silence médiatique sur un massacre programmé !


Suicide des médecins : silence médiatique sur un massacre programmé du système de santé !
Il y a un oubli dans l'article du Dr Nicole Delépine, en effet, si les médecins se suicident davantage que la population en général, c'est le résultat de leur consommation de "tranquillisants et de somnifères" de la classe des Benzodiazépines.
Dès l'Internat les Multinationales de la chimie pharmaceutique mettent les internes sous "camisole chimique", certains resteront "addicts" toute leur vie et empoisonneront à leur tour et à petit feu leur clientèle ! (Rapport du Pr Zarifian 1996).
Les "tranquillisants et les somnifères"  favorisent le passage à l'acte suicidaire, les tueries familiales, les accidents du travail et de la circulation Etc ...
Depuis 21 ans l'AAAVAM n'a de cesse de dénoncer cette hécatombe sur ordonnances, avec l'écoute des Ministres de la Santé, mais sans résultat sur le nombre de morts et d'handicapés en raison des TS.
Seule concession en l'an 2000 une mention ambigüe de prévention contre le suicide"Peut favoriser un passage à l 'acte suicidaire" dans le RCP (Vidal).
Ci-dessous le lien avec l'article dans l'erreur du Dr Delpine ...
Suicide des médecins : silence médiatique sur un massacre programmé du système de santé
Read more at http://www.atlantico.fr/decryptage/suicide-medecins-silence-mediatique-massacre-programme-systeme-sante-nicole-delepine-800861.html#CrrxI1rVgyaA7arH.99

Ecrit par AAAVAM.

Une piste intéressante à creuser. 

dimanche 18 août 2013

lectures dans la baignoire

Grâce au petit monstre ( ou MiniRambo au choix)  de 4.6 ans qui ne veut plus faire la sieste je me suis mise lire tout ce qui me passait sous la main dans la baignoire chaque soir pour qu'il puisse dormir: 
- Maxime Chattam: Carnage, un thriller court mais génial
- Musso: Demain qui se laisse lire avec énormément de plaisir, sauf que les héros sont régulièrement sous Lexomil, alcool et qu'ils ont besoin d'un psychiatre-béquille; Il faudra que je lui écrive à celui-là qu'il écrive avec des héros genre Kung Fu ou Rambo. 
- Et enfin 50 Nuances de Grey par EL James , qui commence comme un livre d'aventure où l'on découvre le fameux Christian Grey que toutes les femmes voudraient avoir dans leur lit  ( ou pour se donner bonne conscience, dans leurs rêves " ç'est pas moi, c'est mon rêve" et qui continue dans le sado-masochisme avec une certaine salle des supplices. A ce point-là j'ai passé à autre chose...   Quand je pense que ce livre est un best-seller! Autant lire du Marquis de Sade, on sait à quoi on s'attend.
- Le prochain: Pierre Rey et l'ombre du Paradis à démarrer devant la mer...

vendredi 16 août 2013

En vacances

Pendant deux semaines je ne pense pas être très assidue à mon blog, causes vacances bien méritées. Le soleil, le sable chaud, et chaque membre de la famille utilisant son temps libre comme il le souhaite. C'est ça les clubs et cela offre une sacré coupure!


jeudi 15 août 2013

Dur, le sevrage de Témesta

La patiente au sevrage de Temesta 2.5 mg sauvage est revenue pour son fameux  lumbago qui n'est toujours pas guéri ( elle avait troqué sur les conseil d'un confrère Temesta contre Ixprim).
" Docteur, vous ne pouvez pas imaginer l'impression que cela fait, je pensais que j'allais mourir, horrible. J'ai repris un Temesta le soir même, j'ai dormi jusqu'au matin 10h, puis je suis passée à un demi et ça va". 

Même si je n'ai pas sevré, une moitié, c'esttoujours  ça de gagné, et surtout toute sa famille va lire scrupuleusement les notices à l'avenir. 

concernant les benzodiazépines, j'ai comme maxime: " si on ne les démarre pas, on ne les continue pas". Ce n'est pas vrai ça?

mercredi 14 août 2013

Positiver

Un grand et beau jeune homme est venu pour un certificat d'aptitude au travail. Je pense qu'il a eu une vie difficile parce qu'il m'a avoué être tombé dans la drogue pendant quelques temps et il venait juste de se sevrer totalement absolument de tout.
" Mais en fait, c'est pour que je puisse faire mes TIG ( travaux d'intérêt général, pour éviter la prison)" me dit-il d'un air penaud.
" Mais c'est super, c'est génial! Comme ça, ça va vous étoffer votre CV et vous donner de l'expérience! et puis vous n'êtes pas obligé de dire que c'est une peine!"

Le pauvre, il n'avait pas vu les choses comme ça; il m'a regardé comme si j'étais une extra-terrestre, le regard légèrement vacillant. Pour le coup je ne l'ai même pas fait payer, ça m'a fait rire. 
Reviendra-t-il?

mardi 13 août 2013

Parlodel bientôt interdit?

En raison d’effets secondaires cardiovasculaires et psychiatriques, le rapport bénéfice/risque du Parlodel et de son générique est défavorable dans l’indication d’inhibition de la lactation.


Chez les mammifères, la lactation est un phénomène naturel déclenché par l’accouchement. Mais chez la femme, la montée de lait, à proprement parler, n’intervient qu’entre le 2e et le 4e jour suivant. Lorsqu'une jeune maman ne peut pas ou ne souhaite allaiter son bébé, le processus s’interrompt de lui-même en une dizaine de jours mais souvent inconfortables et douloureux pour un tiers des femmes. La solution adoptée jusqu’ici dans les maternités était de prescrire des comprimés de Parlodel ou de son générique la bromocriptine Zentiva pour empêcher ou interrompre la montée de lait.

Le problème c’est que ce médicament appartient à la famille des anti-parkinsoniens et provoque des effets indésirables rares mais graves sur le plan cardiovasculaire (AVC, infarctus, hypertension), neurologique (convulsions) et psychiatrique (hallucinations, confusion mentale). Ils étaient connus et  figurent dans la notice des comprimés mais l’Agence nationale de sécurité du médicament a constaté par une enquête de pharmacovigilance en 2012 que ces effets indésirables continuaient de survenir. « Ces effets étaient souvent associés à une utilisation du médicament non conforme à la notice : non respect de la posologie ou des contre-indications, par exemple 50% des patientes ayant présenté un effet indésirable cardiovasculaire avaient au moins un facteur de risque cardiovasculaire avant la prescription de Parlodel », précise l’ANSM. L’Agence française considère donc que la balance bénéfice/risque des médicaments contenant de la bromocriptine n’est plus favorable dans l’indication de prévention ou d’inhibition de la lactation physiologique pour raison médicale ni dans le post-partum immédiat ni plus tard dans le cas d’un sevrage. L’ANSM a demandé également une réévaluation de ces médicaments à l’échelle européenne.


Aucun risque a posteriori ni pour la mère ni pour l’enfant
Selon l’Agence, il n’y a pas de danger pour les femmes qui ont pris un médicament contenant de la bromocriptine ni maintenant ni dans le futur. De même, il n’y a aucun risque pour leur bébé. Elle assure que les femmes qui prennent actuellement ces comprimés peuvent poursuivre leur traitement qui leur a été prescrit.  Celles qui présentent des facteurs de risques cardiovasculaires ou neuropsychologiques, un surpoids, une hypertension ou un tabagisme sont en revanche appelées à consulter leur médecin ou leur sage-femme pour envisager un autre traitement.
L’Agence rappelle également qu’il n’est pas justifié de prendre systématiquement un traitement médicamenteux pour interrompre la montée de lait. La prise de paracétamol en cas de douleur et d’anti-inflammatoires en cas d’engorgement sont préférables. Si le recours à un traitement spécifique contre la montée de lait est nécessaire, d’autres comprimés contenant du lisuride ou de la cabergoline, d’autres molécules de la famille des anti-parkinsoniens, sont ou seront bientôt commercialisés.
L’ANSM précise en revanche que la balance bénéfice/risque du Parlodel reste favorable lorsque le médicament est utilisé contre la maladie de Parkinson.

 Je mets en garde les patientes habituellement contre ce médicament. Le seul souci c'est qu'il est prescrit par des sage-femmes et des gynéco suite à un accouchement et logiquement je ne peux pas intervenir souvent. 
J'ai expliqué la technique du bol d'eau chaude ici  

lundi 12 août 2013

La chasse au patient a-t-elle débuté?

Je vérifie si une de mes patientes l'est aussi administrativement car elle n'est pas bien remboursée, sur le site de la Sécu: "Madame, il est dit que je ne suis pas votre médecin traitant, je ne peux pas en dire plus.
" Mais oui je sais, on m'a mis monsieur Belgueul que je n'ai jamais consulté! 
- Bizarre ça. Vous le connaissez?
- Oui, j'y suis allée pour un de mes enfants, un jour où vous n'étiez pas là, mais uniquement.
- Je pense savoir ce qui s'est passé: il s'est servi de votre carte pour vous enregistrer. On peut remplir la déclaration de choix du médecin traitant par internet et en conséquence on n'a pas besoin de votre signature".

La chasse au patient inscrit serait-elle ouverte? Je rappelle qu'on gagne 5 euros par an pour chaque patient inscrit.

samedi 10 août 2013

Plate-formes marocaines, caca

Une de mes patientes est en accident de travail. Rien jusque là de très compliqué.
A part qu'elle est étudiante et sa Sécu se trouve  à Marseille.  Alors, afin de me faire rembourser j'ai téléphoné à sa Sécu étudiante:
" Bonjour madame, avez-vous l'adresse pour envoyer des accidents de travail et  me faire rembourser. C'est pour mademoiselle Criccroc n° 122222222 ?
- Il faut téléphoner  à  la CPAM car elle relève de ce régime pour les accidents de travail.
- Mais pouvez-vous au moins me donner l'adresse de la CPAM?
- Je ne peux pas vous répondre.
- Je crois que vous ne comprenez pas, je vis dans le nord de la France, et ma patiente a sa Sécu à Marseille!
- Je ne sais pas non plus , il faut téléphoner au 32 16.
- Au fait, vous êtes une plate-forme marocaine ou française?
- Marocaine.
- Voilà pourquoi vous ne pouvez pas me répondre. C'est lamentable. Au revoir".

J'ai l'impression de me battre contre les moulins à vent comme Don Quichotte! Non seulement ils ne sont pas compétents mais ils piquent le travail de ceux qui vivent en France.

jeudi 8 août 2013

Une campagne pour lire les notices?

La plupart du temps j'ai l'impression d'être un médecin généraliste normal, avec des maladies malheureusement courantes, comme le cancer, ou plus soft, des hypothyroïdies, des entorses, des grossesses à risque...
Mais en vacances, quand tous les confrères sont partis je reçois des tas de patients, les uns sous antidépresseurs, anxiolytiques et autres, avec leur cortège d'effets secondaires.

Une patiente toute menue est venue ce matin pour sueurs, amaigrissements, contractions faciale, rêves anormaux, un peu de tremblements, de l'anorexie , et un état de surexcitation tel qu'elle ne se reconnaissait plus. Pas d'envie suicidaire.
Evidemment tous ces symptômes peuvent être reliés à la prise de Prozac qu'elle prend depuis un mois et demi. La patiente est repartie rassurée, et sans Prozac.

Comment faire pour que les patients aient le réflexe de lire leur notice? Doit-on lancer une grande campagne de sensibilisation avec affiches à coller dans tous les cabinets médicaux et toutes les pharmacies?
Et c'était ma bonne idée du jour.


mercredi 7 août 2013

Sevrage du cannabis

Mais il n'y a pas que les benzo et je passe aux drogues illégales;
un patient est venu hier pour syndrome pseudo-grippal, avec sueurs et fourmillements dans les jambes, céphalées. Comme je savais qu'il cultive quelques trucs illicites dans son grenier et qu'il en achète quand il en manque, je lui ai demandé où il en était de sa consommation: 
- "J'ai arrêté il  y a une dizaine de jours, je suis malade depuis un peu moins. 
- C'est le H monsieur! Le syndrome de sevrage est psychologique uniquement  la plupart du temps mais parfois il peut s'accompagner de tout ce que vous avez". 

Mais il n'était pas rassuré: en effet on en fait peu mention, mais le sevrage au cannabis existe. 
Le pauvre ne s'est levé de son siège qu'une fois une ordonnance de scanner cérébral en main, un peu parano. 
Il est juste obligé d'arrêter, justice oblige: il roulait tranquillement sur une petite route quand des flics ont fait un contrôle d'identité et de cannabis. 

Les benzos deviendraient-elles mal-aimées?

L’Organisation mondiale de la Santé (OMS) vient de publier ses nouvelles recommandations de bonnes pratiques relatives à la prise en charge d’enfants et d’adultes victimes d’un traumatisme. Elles sont destinées aux professionnels de santé. Fait marquant : les benzodiazépines sont désormais déconseillés. Selon l’OMS, « rien ne prouve que ces médicaments sont efficaces contre les symptômes de stress imputables à un traumatisme récent ».
(...)

Pas de benzos au cours du premier mois…
Ce nouveau protocole devrait faire grand bruit. Et pour cause puisqu’il exclut quasiment de la prise en charge les benzodiazépines, « des anxiolytiques d’usage courant ». Ces traitements « ne devraient pas être prescrits pour réduire les symptômes aigus de stress post-traumatique ou les problèmes de sommeil au cours du premier mois suivant un événement traumatisant ».
L’OMS met en avant « le manque de preuves concernant leur efficacité contre les symptômes de stress imputables à un traumatisme récent ». Elle ajoute que ces molécules « pourraient même allonger le temps nécessaire pour se remettre d’événements potentiellement traumatisants ».
Elle fait aussi référence au fait que de « nombreux sujets développent une tolérance à leurs effets, n’obtiennent qu’un faible bénéfice thérapeutique, deviennent dépendants et souffrent d’un syndrome de sevrage à l’interruption du traitement ». En conséquence, « au cours du premier mois suivant un événement potentiellement traumatisant, l’OMS recommande de ne pas prescrire de benzodiazépines à l’adulte ».
Une place pour les thérapies cognitivo-comportementales
Pour l’Organisation, la prise en charge de patients en état de stress post-traumatique devrait reposer non pas sur l’administration systématique de médicaments mais sur « des traitements spécialisés ». Lesquels ? « La thérapie cognitivo-comportementale (TCC) ou une nouvelle technique dite de désensibilisation et de reprogrammation par le mouvement des yeux (EMDR). Ces techniques aident les sujets à atténuer les souvenirs vivaces, non désirés et répétés d’événements traumatiques ».
A l’échelle mondiale, ces techniques restent toutefois très peu développées. « Il est recommandé de renforcer la formation et la supervision en vue de les diffuser plus largement », conclut l’OMS. Pour accéder au protocole, rendez-vous surhttp://www.who.int/mental_health/resources/emergencies/en/index.html.

mardi 6 août 2013

Benzo sur ordonnances sécurisées?

Un français sur cinq consomme l’une des 22 benzodiazépines disponibles sur le marché, ce qui représente près de 134 millions de boîtes vendues chaque année. Elles trouvent diverses indications allant de l’épilepsie aux contractures musculaires, en passant par l’anxiété et la dépression.
Pourtant, ces médicaments sont loin d’être dépourvus d’effets indésirables : on leur attribue des troubles de la mémoire allant jusqu’à la démence et des modifications du comportement, sans oublier la dépendance physique et psychique qu’ils occasionnent.
Pire encore, leur mésusage est mis en cause dans la toxicomanie et des affaires d’abus sexuel et psychologique par soumission chimique.
Pour lutter contre l’usage extensif de ces molécules, l’Agence française de sécurité du  médicament (ANSM) envisage de nouvelles mesures pour la rentrée.

Des ordonnances sécurisées pourraient être imposées

Pour favoriser le bon usage de ces médicaments, l’ANSM souhaite que la prescription des benzodiazépines soit réalisée sur une ordonnance sécurisée.
Ces ordonnances particulières sont identifiables par un numéro de lot, sont réalisées sur un papier filigrané comportant les coordonnées du prescripteur et présentent un carré pré-imprimé dans lequel le médecin doit indiquer le nombre de médicaments prescrits.
Une réduction de la taille des conditionnements de certaines benzodiazépines pourrait également être retenue, puisque les conditionnements actuels ne sont pas tous adaptés à une prescription courte ou à la durée maximale de prescription prévue.
En effet, la durée maximale de prescription des benzodiazépines anxiolytiques est limitée à 12 semaines et celle des hypnotiques à 4 semaines.

Insister sur la communication vers les professionnels de santé

Les prescriptions de benzodiazépines concernent, pour 90 % des cas, les médecins généralistes. Depuis 2011, la prescription du Clonazépam (Rivotril), est limitée aux neurologues et aux pédiatres.
L’ANSM trouve nécessaire de rappeler certains messages essentiels comme la nécessité dejustifier la première ordonnance, de limiter les posologies et la prescription dans le temps, dene pas associer plusieurs benzodiazépines entre elles et de réévaluer régulièrement la pertinence du traitement.
Le plan d’action décidé par l’ANSM devrait être présenté à l’automne 2013.

lundi 5 août 2013

Histoires de benzodiazépines

Elles me sautent dessus, surtout quand mes confrères sont tous en vacances, alors je raconte.

Je suis allée chez une patiente qui m'a tenu ce discours: 
 " Bonjour docteur, j'ai l'impression que je vais mourir, j'ai des fourmis dans les jambes, j'ai des sueurs. J'avais un mal de dos il  y a une semaine qui va mieux, mais maintenant je me sens incapable de me déplacer.
- Que prenez-vous comme médicaments?
- De l'Ixprim pour les fortes douleurs. 
- Et en général?
- Du Témesta 2.5 mg ( le plus gros dosage) mais le médecin que j'ai vu m'a demandé de l'arrêter car cela ne convenait pas avec Ixprim qu'il m'a prescrit il y a une seamine.  Je le prends depuis 25 ans.
- Allons, ne vous inquiétez pas, c'est le sevrage du Témesta."

Je sentais que la patiente n'était pas convaincue, alors j'ai sorti la notice où il y a pourtant tout marqué: " ne pas interrompre brutalement ce médicament car des effets de sevrage sont possibles".  Et je rajouterais même plus "sont obligatoires dans  100%  des cas  pour les gros dosages et les périodes de prises longues". 
On n'arrête pas le Témesta  à la Cosaque, surtout quand on a plus de 60 ans!

Ce que je ne comprends pas, c'est que pour les médicaments essentiels, comme la Cortisone et la chimiothérapie, tous les effets secondaires sont détaillés, souvent les patients aussi connaissent assez bien les effets secondaires des betabloquants ( antihypertenseurs), et par contre avalent les benzodiazépines sans se poser de questions. 
A moins que ma patientèle soit obsédée comme je le suis par la lecture des notices; la preuve, c'est qu'ils arrivent quelques fois en ayant découvert qu'un de leur maux est dû à un médicament, avant que je le trouve moi-même! 
Ce n'est pas vexant, "l'élève est meilleur que le maitre".


samedi 3 août 2013

Comment baisser les benzodiazépines

Une patiente m'a demandé du stilnox en dépannage il y a quelques jours. 
Un patient, du tranxène 10 ce jour, tous les deux des benzodiazépines. 
Leur point commun? Personne, aucun médecin ne leur avait dit que ces produits pouvaient induire une dépendance, qu'il fallait en prendre le moins possible, et pour la durée la plus courte possible!  Et diminuer progressivement avec l'aide du médecin, ou du moins en n'hésitant pas à lui demander conseil au moindre problème lié au sevrage.

Alors je propose que pour diminuer le nombre de boites vendues, le médecin soit tenu de faire lire la notice, du moins les mises en gardes de ces médicaments et qu'il inscrive sur l'ordonnance: " mise en garde lue au patient", et que le patient signe aussi. 

Il faut bien faire un tas de salamalecs pour le Roaccutane non (médicament contre l'acné qui peut provoquer des malformations au bébé à venir)?  Ecrire sur l'ordonnance que le test de grossesse a bien été pratiqué et qu'il est négatif, avec la date du test. 

Si quelques confrères ne sont pas toujours d'accord avec ma façon de penser, je pense que ce n'est pas une mauvaise idée, car "un patient averti en vaut deux".