vendredi 29 avril 2011

Grand zizi

Une patiente était venue pour son adorable fillette de 5 ans  il y a quelques mois. Celle-ci m'avait fait un dessin de bonhomme et je lui avais demandé: " il ne manque rien? ( alors que les mains n'y étaient même pas)
-  Non, je ne pense pas.
- Si, tu a oublié le nombril!"
Elle l'avait rajouté.

Je la revoie ce jour, elle me refait un dessin avec un nombril dessiné. Et la maman ajoute:
" Vous voyez docteur, depuis que vous avez parlé de nombril elle le rajoute à chaque fois.
- Et encore j'aurais pu faire plus, soyez heureuse: mon fils à cinq ans dessinait un zizi tellement grand qu'il finissait pas l'enrouler autour du cou du bonhomme".

Et je vous préviens, j'effacerai des commentaires toutes les explications psychanalytiques :)

jeudi 28 avril 2011

Chimiothérapie compassionnelle

Un de mes patients encore jeune se bat vaillamment contre le cancer depuis des années, en ajoutant méthodes non conventionnelles à celles qui ont fait leur preuves. Et il ne s'en sortait pas si mal, hormis une grande fatigue et des séjours fréquents  à l'hôpital.

Il y a quelques temps pourtant, j'ai senti que le vent tournait pour lui car dans la lettre qui m'était adressée j'ai lu pour la première fois:  "il serait bon de programmer une entrevue avec un psycho-oncologue ( psychologue spécialisé dans l'accompagnement aux cancéreux)"
Et ce jour, écrit noir sur blanc: "une chimiothérapie a été mise en route à titre compassionnel", ce qui veut dire: "ça ne servira à rien, vous allez encore souffrir  mais on vous la pratique pour ne pas dire qu'on vous laisse tomber".

Il est bien mon patient, je suis sûre que chaque jour il se réveille en se disant: "chic je suis en vie, je vais profiter de ma famille". Et lui laisser croire qu'il y a encore quelque chose à faire est un peu lâche. Je comprends mes confrères mais il s'agit de mon patient qui n'aime pas qu'on le mène en bateau.

Je ne lui montrerai pas cette lettre.

mercredi 27 avril 2011

Sevrage express

Un de mes patients a toujours vécu avec le vin, pratiquement du biberon jusqu'à la retraite. Il a été hospitalisé il y a quelques mois et cela ne s'est pas bien passé: "je veux du vin" clamait-il aux infirmières. La situation comme je l'imagine ne s'est pas améliorée au fur et à mesure que les jours et les semaines passaient car à l'hôpital on n'a pas l'habitude de distribuer ce genre de choses et il s'est retrouvé avec trois xanax ( benzo), quatre équanil 400 (calmants), un somnifère et un anti-alzheimer. Puis il est retrouvé en maison de retraite.

L'infirmière m'appelle, voilà un mois et je me déplace:  "docteur, il faudrait renouveler le traitement de votre patient.
- Ca non, je ne lui ai pas prescrit cela. C'est au médecin qui a commencé de le continuer.
- Mais docteur c'est votre patient. Vous faites ce que vous voulez mais il faut le prendre en charge.
- Je veux bien faire quelque chose mais pas une seule de ces choses-là".
Et j'ai tout arrêté en lui laissant juste un léger calmant et la promesse d'avoir un peu de vin quotidiennement.

L'infirmière me rappelle pour le revoir ce jour.
" docteur, il faudrait revenir.
- Mon patient va bien?
- Comme un charme, il est tout calme.
- Mais il est tombé je crois il y a deux semaines.
- Juste par maladresse mais tout va bien."

Que s'est-il passé à l'hôpital pour avoir une telle escalade? En tout cas maintenant il se nourrit de vrai nourriture ( et de vin) et pas que de médicaments.

lundi 25 avril 2011

Si je faisais les lois

Les plates formes étrangères, les marocaines en premier lieu me cassent sérieusement les pieds!
Il est très courant que je reçoive un appel de Virginie Dulac ou Nadine Legrand avec un accent à couper au couteau qui ne fait pas très couleur locale. Un jour alors en consultation ( quand il ne s'agit pas de mes patients je suis de très mauvaise humeur lorsqu'on me dérange) je reçois un coup de fil:
" Bonjour, je suis Virginie Dulac, je voudrais parler à madame Vincent.
- Ah non madame, vous ne pouvez pas vous appeler comme ça avec un accent pareil!
- Comment ça?
- Voyons, il ne faut pas avoir honte de vos origines, vous devez être au Maroc.
- Cà a au moins le mérite de la franchise madame. Mais je ne suis pas du Maroc.
- Excusez-moi. Je suis en consultation, au revoir".

Mon compagnon utilise une variante: " Il fait beau à Rabah?"

Cette situation d'être démarchée comme ça me fait râler d'autant plus que tous ces gens piquent le travail de ceux qui vivent en France ( Je spécifie bien " qui vivent" car ils peuvent être martiens s'ils le veulent)... et mes patients se retrouvent au chômage... et le service rendu n'a pas la même qualité.

Si j'étais en train de créer des lois, je proposerais donc une taxe importante pour ceux qui délocalisent de façon à les en dissuader et à prendre la main d'oeuvre locale.

Les laboratoires aussi, pour économiser le temps de leur visiteurs médicaux et en diminuer les effectifs se mettent à promouvoir leur produits au téléphone et là je suis carrément directe: " je ne suis pas à l'aise avec la visite médicale par   téléphone, désolée". Et s'ils insistent " j'ai une patiente en toute petite tenue qui a froid": ça fait rigoler parfois le gros balèze avec des tatouages partout  qui se trouve en face de moi.

Pour en revenir à "si je faisais les lois"
Je propose une éducation à la santé dans tous les collèges et lycées, c'est à dire:
- que les élèves apprennent à lire ou à se faire expliquer les notices des médicaments,
- qu'ils ne se servent pas dans la pharmacie familiale comme dans un frigo " oh comme ce sirop ( nopron) est bon, je vais en prendre un peu"; qu'ils ne se refilent pas les médicaments;
- qu'ils sachent qu'un produit actif a comme corollaire des effets indésirables possibles.

Je me souvent à 16 ans, d'une consultation avec le médecin de famille, dans laquelle ma mère a dit sans que je ne me plaigne de quoi que ce soit " ma fille est angoissée, stressée, elle se ronge les ongles". Et le médecin a répondu par une prescription d'urbanyl ( benzodiazépine) pendant trois mois. J'ai fini une boite, ne sachant pas du tout ce qu'il fallait attendre de ce traitement, et n'étant pas moins stressée. Heureusement ma mère a réagi  "tu arrêtes". 
Pour éviter ce genre de situation les enfants devraient avoir un peu de jugement concernant ce qu'on leur donne: en cancérologie on leur explique tout par le menu, il faudrait généralise cela aux traitements les plus anodins.

samedi 23 avril 2011

Union française pour les droits de l'homme

Un ami se présente à la présidence, voilà son adresse internet:
 http://www.ufdh-politique.fr/

Dites moi si vous trouvez les idées bonnes et ce que l'on pourrait y apporter.

vendredi 22 avril 2011

Effets secondaires...

Ce jour dans mon cabinet, festival d'effets secondaires:
- J'ai commencé par le triflucan, contre les champignons: douleurs abdominales, nausées et diarrhées persistantes pendant des jours  malgré un bon traitement;
- Varnoline continue, une pilule contraceptive; hypertension artérielle et maux de tête chez une très jeune patiente;
- des gouttes ophtalmiques pour le glaucome: troubles cardiaques chez une septuagénaire (ces gouttes sont à base de bétabloquants, médicaments utilisés pour ralentir le coeur);
- implanon ( implan contraceptif): perte de cheveux, dépression;
- prozac: changement de personnalité persistant après l'arrêt avec agoraphobie, tremblements et anxiété;
- augmentin, antibiotique: mycose.
- yaz, une pilule contraceptive: nausées.

Le temps que je passe à contrer tous les effets secondaires! Mais encore une fois, si les bénéfices sont supérieurs aux risques... le tout est de doser. il faut toujours lire les notices, et en parler à son médecin.

jeudi 21 avril 2011

Traitement sans effets secondaires

Placebo dans le dépression: pourquoi pas?

Dans la dépression modérée, le placebo peut provoquer de 30 à 50% de taux de réponse positive, avec un minimum d'effes secondaires et un coût limité. Pourtant, sa prescription est souvent perçue, par les médecins, comme peu éthique (le malade n'étant pas au courant qu'il ne prend pas de substance active) ou inappropriée. Une étude israélienne présentée à l'EPA pourrait les faire changer d'avis. Elle montre que 3/4 des adultes ( 344 étudiants de 18 ans ou plus interrogés), consentiraient à prendre un placebo en cas de dépression. Et, pour la plupart d'entre eux, cette prescription de placebo n'affecterait pas leur relation avec leur médecin traitant.
(Le généraliste, vendredi 25 mars 2011)

mardi 19 avril 2011

Stroumpfville

Un visiteur attendait au milieu des patients. Quand j'ai ouvert la porte pour laisser sortir une patiente il m'a lancé un peu agressif: " j'ai rendez-vous". Je n'ai pas relevé, ai pris une autre maman avec un bébé, et quand elle est ressortie il était parti! Le goujat; si on me téléphone pour me demander s'il est passé, lui et ses molécules, je répondrai Non!  De toute façon elles n'étaient pas écrites sur son front. ( les labos font parfois des contrôles surprise en demandant aux médecins si tel ou tel médicament a été présenté il y a peu).

Le docteur Cravate et sa grosse Bricole, ça devient un problème! Le remplaçant n'arrive pas à suivre et les patients sont dans la nature... quelques uns retrouvent le chemin de mon cabinet. Deux autres médecins aux alantours sont en vacances et travailler ne devient plus du tout rigolo. Et je viens d'apprendre que des tas de projets immobiliers fleurissent dans le village, au point que j'ai décidé de le rebaptiser de Hotblood city en Stroumpfville, la ville champignon ( dans le langage de mon petit Ange: "Schoumville").
Et ce qui me met en rage sont les arguments des promoteurs et des agents immobiliers: "ici vous avez toutes les commodités, deux médecins... ", dont l'un est hors course pour le moment et l'autre qui montre les dents de plus en plus.

Mais mes fidèles patients sont au rendez-vous et une charmante nonagénaire m'a lancé "je suis en train de lire votre livre et je me bidonne!"  Deux bisous pour la mamie!

PS: Vastarel  (le touche à tout de la microcirculation) et actos (antidiabétique oral) sont dans le collimateur de la Sécu: attention à l'arrêt de commercialisation.

samedi 16 avril 2011

Méfaits du déroxat

Quelqu'un m'a raconté l'histoire d'une patiente que je peux être amenée à voir à l'avenir: elle est allée chez son toubib il y a sept ans pour des palpitations et un peu d'anxiété. Comme les  antidépresseurs  sont  à la mode aux USA celui-ci lui a prescrit du paxil ( déroxat en France). Elle a souffert bien vite d'effets secondaires graves qui lui ont fait arrêter rapidement le produit. Seulement le paxil a été remplacé par le lexomil puis  le tranxène ( équivalent USA) et actuellement elle est sous valium qu'elle tâche de prendre en gouttes pour les diminuer petit à petit . Parallèlement elle prendrait un tas de vitamines, avec de la mélatonine pour l'aider à s'endormir.

C'est une histoire malheureusement trop fréquente et presque banale; ce qui l'est moins et typiquement américain, c'est qu'elle a porté plainte contre le Paxil avec des centaines d'autres patients grâce à une classe action  et qu'elle aurait gagné 20 000 dollars US. Mais pour une vie gâchée depuis 7 ans, c'est peu.

Un recours collectif ou une action de groupe (« class action » en anglais) est une action en justice ou une procédure qui permet à un grand nombre de personnes, souvent des consommateurs, de poursuivre une personne, souvent une entreprise ou une institution publique, afin d'obtenir une indemnisation morale ou financière.

Originaire des États-Unis, cette procédure est maintenant répandue dans plusieurs pays de common law. Aux États-Unis, le premier recours collectif a eu lieu dans les années 1950, après l'explosion du navire cargo SS Grandcamp à Texas City lors de laquelle plus de 581 personnes périrent dans une catastrophe industrielle.

Pour le moment, une telle procédure n'est pas prévue en France.

Pour ses partisans l'action de groupe permet aux consommateurs de ne plus être dissuadé par le coût des procédures en vue de récupérer des sommes de faible montant acquises contre eux en violation de la législation. Pour ses détracteurs, l'action de groupe viole les principes juridiques français, en ce qu'elle permettrait à des tiers de profiter de jugements sur des affaires dans lesquelles ils ne sont pas partie, ce qui violerait les droits de la défense; elle entraînerait la même dérive qu'aux Etats-Unis, où s'est développée une très forte activité contentieuse de l'action de groupe, qui profite essentiellement aux cabinets d'avocats. Par ailleurs, les associations de consommateurs et les avocats sont entrés en concurrence dans le but d'exercer les actions.  (wikipédia)

En France

vendredi 15 avril 2011

histoires de vin

Je suis allée à la pharmacie pour deux bricoles... et ai vu assis dans l'arrière-boutique deux charmants patients en train de trinquer au vin blanc en compagnie des tout aussi charmantes préparatrices!  Ca, c'est la vie dans un village,le service est  tellement plus personnalisé!

Un des mes patients âgé a atterri en maison de retraite il y a à peine un mois. Il était tout malheureux jusqu'à ce que j'arrive: en effet à table on ne lui donne pas son vin midi et soir sous le prétexte qu'il prend des médicaments. Mais il prend ces derniers car il ne pouvait pas boire son vin à l'hôpital et cela le rendait agressif. Alors devant l'infirmière je lui ai promis qu'il aurait son vin midi et soir, je leur ai fait toper là. Je me suis assurée aussi qu'il aurait son demi kir le dimanche ( Le patient a tenté le coup " pas un kir complet?" "Non monsieur, cela ne se fait pour personne).
Quand sa famille est venue le voir peu après elle l'a trouvé tout souriant, comme il ne l'avait pas été depuis des lustres. J'ai proposé de lui apporter un tout petit peu de vin dans le calme de la chambre de temps en temps, loin des regards désaprobateurs du personnel soignant.

Comme quoi un peu de vin modérément améliore les relations et la convivialité.

jeudi 14 avril 2011

Ou est le respect

Un jeune patient inconnu entre: " docteur, je viens pour un arrêt de travail: je déménage demain et mon patron ne voudra pas me donner la journée.
- Non monsieur, je risque gros avec des bêtises comme ça".
Il est ressorti sans me serrer la main.
J'ai reçu la patiente suivante en commençant: "je suis hyperénervée par le patient d'avant.
- Il voulait un arrêt de travail!
- comment le savez-vous?
- Sa copine était dans la salle d'attente et téléphonait " mon copain est en train de se faire péter un arrêt de travail""

La patiente d'après, même remarque.
 Plus aucun respect du médecin, on va faire ses courses, point.

Dans la même veine il y a la patiente qui commence: "deux fois que j'essaie de voir le docteur Cravate, j'en ai marre, je vais changer de médecin"
Je lui ai expliqué que ce genre de choses ne se faisait pas, étant donné l'état de santé du bon docteur ( de retour à l'hôpital)  de façon si glaciale que je ne pense pas la revoir.

lundi 11 avril 2011

Obésité: Duo de médicaments prometteur

La combinaison de deux molécules déjà connues permet une perte de poids deux fois plus importante que les produits amaigrissants actuellement sur le marché, chez des personnes souffrant d'obésité ou de surpoids.

Il existe à l'heure actuelle un seul médicament contre l'obésité qui peut être utilisé à long terme. L'orlistat (tétrahydrolipstatine) est commercialisé sous les noms Xenical (Roche) ou Alli (GlaxoSmithKline).
L'innocuité et l'efficacité de cette association ont été établies par des tests réalisés par le laboratoire Vivus.

Les deux substances actives présentes dans le médicament sont :
•la phentermine, le médicament pour la perte de poids le plus prescrit aux États-Unis
•le topiramate (Topamax), un anticonvulsif.

.C'est le Dr Kishore Gadde, de l'Université Duke, qui a mené l'essai clinique de phase 3 auprès de près de 2500 adultes américains en surpoids ou obèses.

Trois groupes de participants ont été créés pour tester les molécules. Après 13 mois de traitement, de régime et de meilleures habitudes de vie, les résultats montrent que :

•Les participants du groupe ayant reçu quotidiennement une association de 7,5 mg de phentermine et de 46 mg de topiramate, considérée comme un faible dosage, avaient perdu 8,1 kilos en moyenne. De ces participants, 62 % ont réussi à perdre 5 % de leur poids.

•Les participants du deuxième groupe, qui avaient reçu un dosage deux fois plus élevé de la même association, avaient brûlé 10,2 kilos. Dans ce groupe, 70 % des participants ont réussi à perdre 5 % de leur poids.


•Les participants qui avaient reçu un placebo avaient perdu en moyenne 1,4 kilo, et 21 % d'entre eux ont réussi à perdre 5 % de leur poids.


.Selon les auteurs de ces travaux publiés dans la revue The Lancet, cette association médicamenteuse a par ailleurs des effets positifs sur d'autres problèmes, comme l'hypertension et le diabète.


Les principaux effets secondaires du traitement phentermine-topiramate se résument à la sécheresse buccale, la constipation et des fourmillements.


Les chercheurs ont constaté davantage d'effets secondaires d'ordre cognitif et psychiatrique dans le groupe soumis à la plus forte dose de l'association.
http://www.radio-canada.ca/nouvelles/sante/2011/04/11/001-obesite-medicaments-association.shtml

J'ai pensé que cela pourrait en intéresser certains: on croit qu'il n'y a plus d'amphétamines sur le  marché ( sauf la ritaline et ses dérivés grrr), et d'autres menacent de pointer le bout de leur nez. On n'est pas sorti des problèmes...

Mauvaise éducation

Dans mon village une nouvelle famille s'était installée en se disant que la campagne, le repos, les oiseaux, le grand corps de ferme, tout contribuerait à leur bien-être, eux, les quatre enfants et les deux chiens, des bêtes dangereuses croisées chien-loup. Quand je me baladais avec le petit Ange, leur barrière était la seule que j'interdisais à mon bébé de s'approcher car les chiens n'avaient pas l'air réellement  avenant.  Pourtant ils étaient attachés mais on ne sait jamais...
Or il y a deux jours un  de ces  enfants a détaché les chiens et par inadvertance la porte était ouverte. Un autre  enfant en allant à l'école a  passé devant la maison et en a pris plein son grade, je ne sais pas exactement les plaies qu'il avait , mais il est allé à l'hôpital. Tout ce que je sais, c'est que les enfants de ce couple qui voulaient s'intégrer dans le village auront dorénavant un peu plus de mal, d'autant plus que l'un d'eux excitait ses chiens dés qu'il voyait un enfant passer "allez attaque! Attaque!"
Les chiens seront piqués et toute la famille pourra repartir sous la pression du village mécontent. Tout ça pour une mauvaise éducation canine.

vendredi 8 avril 2011

Overdose

Une patient âgé me raconte son intervention sous péridurale:
" docteur, il m'arrive toujours des trucs. Le chirurgien m'avait promis que tout se ferait sous péridurale et je n'ai rien vu.
- Pourquoi?
- Rien, il a fallu que les infirmières me réveillent dans la salle en me tapant sur les épaules " madame, c'est fini, réveillez-vous!"
- Qu'est-ce qui s'est passé?
- J'ai juste avalé deux pilules dosées à 50 je crois, c'était supposé me décontracter. Ils doivent penser dans les hôpitaux que tous les vieux prennent des tas de cachets pour les nerfs et ils forcent la dose".
La patiente je la connais depuis une décennie, le berocca ( mélange vitamine C- vitamine B-calcium) la remonte comme des cachets d'amphétamine pour d'autres, et un comprimé d'euphytose lui fait faire dodo de la bonne façon! Et là elle a frisé l'overdose de lysanxia ( je suppose, n'ayant pas eu le nom précis).

jeudi 7 avril 2011

Pénurie de médecins

Le pauvre malheureux docteur Cravate était à l'hôpital quand une de ses patientes a demandé à sa secrétaire: " Ah, le docteur est à l'hôpital? Il ne peut pas en profiter pour me ramener mes résultats d'examens?" 
Moi j'espère qu'il s'en sortira, non seulement pour lui, mais assez égoïstement aussi: les patients se bousculent d'importance malgré les consignes qu'il a  données à la secrétaire: " Barbie, vous m'enverrez tous mes patients dans la ville d'à côté". Il se trouve que je ne suis pas encore assez bien cachée avec ma toute petite plaque verte clouée sur mon mur en brique: les patients attendaient tranquillement assis, debouts dedans et dehors.
Et le petit Ange qui ne voulait pas s'endormir sans avoir vu sa maman: après quelques négociations et un biberon, enfin  nous avons eu le calme à 21 h.

J'ai fait une demande pour trouver un collaborateur en plus du remplaçant.

mercredi 6 avril 2011

Apicuncteur

Non, les abeilles ne peuvent pas tout !


mercredi 06 avril 2011 Cet apiculteur de 55 ans de la Loire, s'était bombardé « apithérapeute » ou « apipuncteur », se présentant sur son site Internet en blouse blanche, équipé d'un stéthoscope... Il utilisait ses abeilles pour piquer ses « patients » au niveau des points d'acupuncture, prétendant ainsi soigner la sclérose en plaques, le sida, les maladies d'Alzheimer ou de Parkinson. Il avait réalisé 50 000 € de chiffres d'affaires, en 2007 et comptait une centaine de clients qui n'ont pas porté plainte. Il s'est quand même fait piquer, l'Ordre des médecins se portant partie civile. Il a été condamné à six mois de prison avec sursis pour exercice illégal de la médecine.
 
Je n'y avais pas pensé! Or j'ai un ami apiculteur, s'il pouvait m'arranger ça...

mardi 5 avril 2011

4 médecins!

J'avais déjà fait part de mon manque d'enthousiasme à l'idée de pratiquer des points de suture: les deuxièmes en quelques jours, une arcade sourcilière. Pourquoi? "On attend trop à l'hôpital docteur, je voudrais vraiment venir". Alors j'ai fait un peu de couture pour finir la journée à 20 heures.

Et de plus c'est ma fête, mais d'abord celle du docteur Cravate arrêté deux mois environ pour une bricole sérieuse. Le remplaçant est surchargé de la bonne façon  d'autant plus qu'il draine une partie de  la clientèle d'un médecin parti en retraite. Alors il donne des rendez-vous à six jours: "vous avez une gastro, une otite, ou n'importe quoi d'autre, c'est lundi prochain". Quatre médecins dans Hotblood, et ça serait gérable.

Et là-dessus la directrice de l'école veut absolument des certificats de non-contagion chez les petits ayant contracté la varicelle! J'ai donc fait des certificats comme suit:
" Je soussigné docteur Vincent, certifie que l'enfant Oui-Oui Grenouillère n'étant atteint ni de la scarlatine, de la teigne ou de la tuberculose (maladies à déclaration obligatoire), il n'est pas utile de lui faire un certificat de non-contagion. Je vous remercie d'en tenir compte, avec tout le travail que j'ai en plus,  du fait de l'absence du docteur Cravate. Au fait il n'est pas contagieux".
Je m'attends à des coups de fils désagréable; mais ce n'est pas grave, je saurai montrer les dents... Et que Cravate revienne!

lundi 4 avril 2011

Un deuxième boulot

Grosse intoxication alimentaire à Hotblood: le chili con carne de la soirée associative d'avant-hier n'a pas passé et ça fait plus de quarante salmonelloses  à priori. Ca occupe...

J'ai interrogé trois personnes sur ce qu'elles pensaient des photos sur les paquets de cigarettes. Le premier m'a répondu: " C'est trop osé docteur, on a du mal à y croire. Ca ne me gène donc pas". Et une autre " je ne regarde pas". Je ne suis pas du tout sûre que cette campagne choc va baisser la consommation du tabac, mais je vais encore faire ma petite enquête, juste pour voir.

Un de mes fidèles patients a eu un accident de travail qui traine en longueur car il va presque bien, tout en ne pouvant pas porter très lourd; le médecin du travail m'a fait demander alors de prolonger son arrêt. Comme je sais que psychologiquement ce n'est pas toujours ça,  je lui ai demandé " Ca va la maison?
- Oui, je suis super-bien logé.
- Et vous n'avez trouvé personne d'intéressant?
- Rien de bien sérieux, ça ne dure pas".
Puis il se lance " Mais je ne m'ennuie pas!
- Ah bon?
- Oui, je fait des castings X.
- Quoi?
- Oui, vous savez, des films porno. C'est payé 500 euros la journée. Par contre il faut assurer car les filles elles sont top". Et il a commencé à me décrire son deuxième travail.
J'en suis restée comme deux ronds de flan, puis n'ai pu reprendre de figure tout à fait sereine pendant toute la consultation suivante, que j'ai passé avec une mine hilare!