mercredi 29 juin 2011

Sur le chemin de Compostelle

Une patiente toujours tirée à quatre épingles  m'a raconté une anecdote qu'elle avait vécue sur le chemin de Compostelle: elle venait de marcher tout le jour et a cherché un gîte pour se reposer et se restaurer. Elle connaissait  une adresse où elle est rendue et y a été acueilli par le maitre des lieux. Elle est allée dans la chambre, a fait une bonne  toilette de décrassage, s'est pomponnée comme seules les françaises le font ( 46 minutes en moyenne pour chacune) et est redescendue toute belle avec son ensemble en lin et ses boucles d'oreilles assorties à ses chaussures cirées.
Quand la patronne l'a vu débarquer comme ça, elle s'est exclamée: " mais madame, vous n'avez pas pu marcher avec ces vêtements, vous êtes une touriste,  vous ne faites pas le pèlerinage!
- Mais si, je vous assure, je viens de me changer.
- Je n'y crois pas. Veuillez prendre vos affaires et partir".
Heureusement qu'elle avait des amis un peu plus loin qui ont pu l'héberger!

Arrêt noctran


Un vieux médicament contre les insomnies, qui expose les patients à un cumul de risques d'effets indésirables, fait l'objet d'une mesure de retrait du marché qui "sera effective à partir du 27 octobre", sur décision de l'agence du médicament (Afssaps).

Le Noctran, commercialisé en France depuis 1988 par les laboratoires Menarini, comporte une association "sans intérêt" de trois principes actifs (une benzodiazépine, un neuroleptique et un anti-histaminique de la même famille, les phénotiazines que le neuroleptique) qui expose les patients à un "cumul de risque d'effets indésirables,", selon les experts.

La commission d’AMM (autorisation de mise sur la marché) de l'Agence française de sécurité sanitaire et des produits de santé (Afssaps), avait voté, début mars, contre son maintien sur le marché. La commission de pharmacovigilance relevait alors "une importante utilisation chronique" du Noctran contraire aux recommandations.

L'Afssaps souligne "la persistance d'un mésusage", particulièrement parmi la population âgée (non-respect de la durée de traitement et de la dose recommandée) et note "le risque, potentiellement fatal, encouru par les patients en cas de surdosage volontaire (suicides)".
http://www.lefigaro.fr/flash-actu/2011/06/29/97001-20110629FILWWW00445-le-somnifere-noctran-retire.php
 
Et un neuroleptique caché de moins! On y arrivera à tous les retirer!

" j'ai la gale ou quoi?"

Une de mes quinquagénaires s'est réveillée un matin avec des vertiges et des nausées importantes. Elle a appelé le SAMU qui l'a transportée à l'hôpital où il a été diagnostiqué une crise de vertiges aigüe. La patiente m'a relaté son passage aux urgences: " ils ne m'ont même pas touchée docteur, peut-être étais-je atteinte d'une maladie contagieuse!"
Puis elle a consulté un ORL comme conseillé. Celle-ci a préconisé un scanner cérebral.
Je l'ai reçue et ai retrouvé sur le scanner une tâche pouvant correspondre à un AVC ( accident vasculaire cérébral) et en l'examinant  j'ai retrouvé une pupille peu réactive gauche et une diminution de sensation dans l'hémicrâne droit ( hémiparésie). Bref: direction un aure hôpital.
Là, un neurologue lui a fait un examen de pied en cap "ce n'est pas un nouvel AVC madame, sans doute autrefois y a-t-il eu quelque chose...".

Ce n'était qu'un vertige, mais que de stress pour cette patiente qui ne s'est pas sentie du tout managée par le premier hôpital!  Et un AVC en prime manqué, mais quand?
Ce n'est pas la première fois que l'on me raconte qu'aux urgences on ne fait plus d'examen clinique complet. Un de mes patients ambulancier a tenté une explication car lui aussi a remarqué ce fait: " manque d'effectif", un autre patient  pompier m'a raconté le malaise qu'il avait quand il se trouvait au chevet d'un patient puis télephonait pour le transfert: le médecin au bout du fil ne prenait pas en compte son premier bilan, sauf: urgence ou domicile.

Il faudrait tout simplement je crois, retrouver l'amour de son travail, la joie de faire le bon diagnostic pour adapter le traitement le plus adéquat; c'est tout un art et j'ai l'impression que toute une vie ne suffira pas pour faire le tour de la médecine.

vendredi 24 juin 2011

Arthrose au poumon?

Une de mes patientes a souffert d'une pneumonie pour laquelle elle a été hospitalisée huit jours. Je lui ai demandé une radio pulmonaire de contrôle.

La patient revient ce jour et me raconte qu'elle s'est fait recevoir d'importance par le radiologue:
" Docteur, je suis allée chez le radiologue, c'est hallucinant! Il m'a pris à part après la radio et m'a demandé:
" Madame, vous ne pouvez pas revenir chaque semaine pour vérifier que vous avez de l'arthrose!
- Ou?
- au rachis dorsal! Et puis en plus cela se voit sans radio: vous êtes voutée.
- Mais docteur attendez, vous avez pratiqué une radio de quoi?
- Je vous dis que vous avez de l'arthrose.
- ( ma patiente avec sa bouille ronde et son air candide)  De l'arthrose au poumon docteur?
- Mais enfin, vous ne comprenez rien?"

Il a dû la confondre avec quelqu'un d'autre mais elle ne savait pas si elle devait se bidonner ou être atterrée.

mercredi 22 juin 2011

Réforme de la pharmacovigilance

Rapport de l'Igas : Frachon est "heureuse" 
Publié le 22 juin 2011 à 18h40

 "Je suis extrêmement heureuse", a déclaré le docteur Irène Frachon, qui n'a cessé de dénoncer les dangers du Médiator, mercredi sur Europe1. Cette dernière réagissait à la publication, mardi par l'Inspection générale des affaires sociales (Igas), d'un rapport préconisant une profonde réforme des secteurs de la santé et de la pharmacie. Ce rapport propose de réformer la pharmacovigilance, à savoir le système de veille et de suivi des nouveaux traitements, ou encore de supprimer les visiteurs médicaux.

"Ce que je trouve formidable en lisant ce rapport, c'est que les propositions, parfois très techniques, de réforme de la pharmacovigilance font qu'une affaire comme le Mediator ne pourrait pas se passer de la même façon", a-t-elle déclaré. Et Irène Frachon de rappeler : "j'alerte depuis 2007 mais les premières alertes datent de 1999 avec le docteur Georges Chiche".

Moi aussi! Comme je le soulignais dans un commentaire sur le site,  j'ai fait ma propre liste noire déjà depuis mon installation ( quand j'étais remplaçante c'était quasi impossible, la règle étant de suivre les prescriptions du médecin installé sauf urgence ou contre-indication, ou effet secondaire). le médiator suivait en bonne place, l'agréal aussi, etc.  Pour en faire profiter le plus de monde possible j'ai écrit mon premier blog, puis un livre, puis présentement  ce blog.
Ai-je contribué à la situation actuelle? Je ne sais pas.

En ce moment le Vastarel est en première position dans mes prescriptions défendues: déjà deux patientes souffrant de Parkinson, et chacune a en a pris pendant des années. Je vais faire une alerte à la pharmacovigilance et il n'y a qu'elle qui pourra collecter, trier les données puis donner des conclusions.

mardi 21 juin 2011

Retaritée active

Une retraitée: " docteur, j'ai annulé mon rendez-vous hier car j'en avais un autre. Puis-je venir ce soir?
- Non, ce sera difficile madame. Jeudi matin?
- Pas possible, je suis tellement prise. Ou peut-être ... il y a le fuel, vendredi?
- Oui 9 heures.
- Je ne sais pas, les histoires de tout à l'égout, un rendez-vous le soir aussi peut-être...
- Vous avez un agenda de ministre madame!
- OK pour  vendredi 9h 15".
 En fait on peut multiplier les reparties qui se sont succédées alertement pendant  un bon moment. Comme j'ai dit à ma patiente en face qui patientait patiemment: " Ouf, on a réussi à caser un rendez-vous entre le tout à l'égout et le fuel!"

Pour l'anecdote cette patiente surchargée m'avait quittée il y a quatre ans en raison de mes retards répétés. Elle me retrouve suite au départ en retaite de son médecin actuel.

samedi 18 juin 2011

Vive les séjours à Center Parc!

Un couple qui me consultait ( chacun à tour de rôle) n'arrivait ni à se quitter, ni à être heureux ensemble. Je leur avait fait un arrêt de travail à tous les deux afin qu'ils puissent se retrouver et rêgler leurs conflit hors des enfants, des belle-mères et de tous ceux qui les inondaient de leurs bons conseils " divorce", " reste avec lui" etc.   Ils ont fait la paix à Center Parc durant une semaine.
Ca fait deux ans, et ils sont toujours ensembles et ça va.

Ce jour je reçois une charmante femme: "docteur je suis malheureuse avec mon mari, mais parfois si, je n'arrive pas à le quitter, je voudrais être loin mais je veux rester car c'est le père de mes enfants  et qu'il a des côtés super etc."   De son côté tout le monde y va de ses  conseils:  "quitte-le", "tu ne peux pas le laisser ainsi". Les enfants malgré eux n'arrangent  rien, car dés qu'elle veut commencer une discussion sérieuse avec son mari et que le ton monte, ils interviennent sous un prétexte ou un autre et lui ou elle conclut " on discutera plus tard". Mais le "plus tard" se prolonge à l'infini et rien ne se résoud.
Je lui ai conseillé donc un séjour en tête à tête avec son époux afin qu'ils puissent se disputer et éventuellement se réconcilier  en dehors de toute influence extérieure. Et elle répond " oui, je pensais aller à Center Parc avec lui.
- Ca madame ça sera ce soir sur mon blog!" et lui ai expliqué pourquoi.

Je croise les doigts et espère les retrouver la main dans la main au retour.

Vous allez me dire que ce n'est pas de la médecine générale! Si, dans la mesure où c'est le tout venant, et que chacun a un problème médical à la base. Ensuite on voit l'environnement du patient. Mon père avait coutume de dire: " un esprit sain dans un corps sain",  j'applique ( pour une fois) ses préceptes à la lettre!

jeudi 16 juin 2011

Patients peu compliants

Depuis 11 ans je voudrais faire entendre raison à un patient, bon vivant, en forme sauf quelques crises de goutte, rares fort heureusement. Et un diabète découvert fortuitement il y a 8 ans, pour lequel il ne veut faire aucun examen, même pas sanguin; en conséquence je ne peux rien lui prescrire de peur de faire pire que mieux. Ensuite je ne suis pas du tout sûre qu'il va prendre les antidiabétiques.

Il me voit ce jour: " docteur, j'ai une crise de goutte.
- Ah! Nous allons faire une prise de sang.
- Ce n'est pas utile docteur, vous me donnez ce qu'il faut et ça ira.
- Avez-vous fait quelques excès?  Un peu de charcuterie chaque jour?
- Comme vous le savez, mais je n'en abuse pas. Mais par exemple j'avais des andouillettes délicieuses que je devais partager avec mon fils; il n'est pas venu alors je les ai partagées tout seul.
- Quand même, tous les jours... Et votre diabète?
- Il est bien comme ça.  Je ferai attention quelques jours.
(...)
Dites docteur, vous pensez que l'eau pétillante est meilleure que l'eau plate pour éliminer?"

Autre consultation: un patient en pleine dépression pour tsunami  conjugal. Je lui avais prescrit un arrêt de travail et royalement quelques plantes pour se calmer et faire dodo:
" Docteur, je vous demande un arrêt cette fois-ci car je n'ai pas utilisé le précédent. Je n'ai pas non plus pris vos calmants, n'ayant pas pris le temps d'aller à la pharmacie".  Et il va mieux, sa vie conjugale ne présentant plus que les caractéristiques d'une bruine légère. En fait il était venu pour une oreille attentive qui pouvait l'écouter sans juger de la situation.

mercredi 15 juin 2011

Déclarez-vous-même les effets secondaires d’un médicament

Deux textes parus au Journal Officiel du 12 juin autorisent enfin les patients et les associations de patients à déclarer directement les effets indésirables des médicaments. Cette ouverture du système national de pharmacovigilance aux malades fait suite à plusieurs expérimentations menées par l’Agence française de Sécurité sanitaire des Produits de Santé (AFSSaPS). « Ces phases pilotes ont montré l’intérêt et l’implication des patients dans ce domaine », précise l’AFSSaPS. Mode d’emploi.
Que déclarer ? Le patient, son entourage et les associations agréées peuvent désormais déclarer tous les effets indésirables liés à l’utilisation d’un ou plusieurs médicaments. Mais aussi « les mésusages, les abus ou les erreurs médicamenteuses avérés ou potentiels », explique l’AFSSaPS.
A qui ? Le formulaire de déclaration disponible sur le site de l’AFSSaPS, devra être adressé par voie postale au Centre régional de Pharmacovigilance dont le patient dépend géographiquement. Toutes les adresses des centres concernés figurent sur le formulaire. Par ailleurs, l’AFSSaPS a mis à la disposition du public un guide précis d’utilisation. Extrêmement pratique, il donne toutes les clefs permettant de remplir efficacement et simplement la déclaration d’effet indésirable.
Réservée jusqu’à maintenant aux professionnels de santé, la participation des patients à la pharmacovigilance, est un des nouveaux éléments mis en place par l’AFSSaPS pour améliorer la surveillance du risque médicamenteux. « L’objectif est d’élargir la base de recueil et de détecter des signaux complémentaires de ceux rapportés par les professionnels de santé », souligne l’Agence.
C’est une vraie bonne nouvelle. Pour la pharmacovigilance bien sûr, qui va (peut-être) enfin se développer pleinement en France. Mais aussi pour la transparence. « Si les patients sont les bénéficiaires, in fine, d’une meilleure sécurité d’emploi des médicaments, ils souhaitent aussi en devenir acteurs ». Nous sommes aujourd’hui sur la bonne voie.

Enfin cela arrive! Je sens que l'affsaps va être inondée de lettres et bizarrement des tas d'effets secondaires vont faire leur apparition. Et ensuite on dira: " tous ces Parkinsons sous vastarel, d'un coup, comme c'est bizarre?"




dimanche 12 juin 2011

L’IGAS se nourrit de faits divers pour enterrer la psychiatrie de secteur


Le 31 mai 2011
Ce jour, à partir d’exemples dramatiques et exceptionnels, un rapport de l’IGAS pointe les « dysfonctionnements des hôpitaux psychiatriques » concernant leur « sécurité ».

A l’heure où la FNAPsy (association majoritaire d’usagers) se lève contre le projet de loi voté ce jour en deuxième lecture à l’Assemblée Nationale, ce rapport œuvre, de fait, pour une psychiatrie toujours plus sécuritaire et toujours plus stigmatisante. Il va précisément à l’encontre de l’avis du contrôleur général des lieux de privation de libertés, (Mr JM Delarue) et de celui de la Commission Nationale Consultative des Droits de l’Homme.

Ce rapport de l’IGAS nous indigne ! Il érige le risque zéro et le principe de précaution en valeurs absolues quitte à sacrifier des centaines de milliers de personnes sur l’autel de l’efficacité, réduisant leurs souffrances aux risques qu’ils représentent pour les autres.

Rappelons qu’après le discours du président de la République à Antony, le 2 décembre 2008, les crédits (70 millions d’euros) avaient afflués pour « sécuriser les hôpitaux psychiatriques », alors que dans le même temps aucun poste soignant n’avait été créé !

Rappelons que la politique de destruction systématique de la psychiatrie depuis une trentaine d’années, en termes de moyens et de formation des professionnels, ne pourra qu’avoir des conséquences encore plus tragiques si les politiques n’ont pas le courage d’aller à l’encontre du climat de peur ambiante dont la figure du « schizophrène dangereux » n’est que l’un des nombreux avatars.

Depuis des mois et des années, nous sommes indignés par les conséquences de l’incurie de la puissance publique que nous voyons détruire nos pratiques quotidiennes. La suspicion envers les patients et leurs proches n’est pas un soin. Les procédures d’enfermementad vitam aeternam ne sauraient résoudre aucun des problèmes que rencontre la psychiatrie. Bien au contraire, si des passages à l’acte ou des fugues se produisent dans les services, c’est précisément du fait du climat toujours plus carcéral de nos unités d’hospitalisation entrainant la ruine de toute possibilité d’ambiance chaleureuse et accueillante et aussi de la réduction drastique des moyens et du nombre de lits obligeant les équipes à une « gestion » des patients à « flux tendus ».

Cette politique de destruction de la psychiatrie atteint aujourd’hui son paroxysme. Alors que cinquante ans de pratiques d’hospitalité pour la folie, par la mise en place de la politique de secteur, avaient permis d’aller à rebours des préjugés inhérents à la pathologie mentale, à leur stigmatisation et au tri par pathologie.

Ce rapport entérine, avec une violence insupportable envers les patients, les soignants et leurs proches, la déraison d’Etat.

Rappelons que les patients hospitalisés en psychiatrie sont d’abord et avant tout victime de violences, rappelons également que la folie n’est pas la condition nécessaire de la violence, cette dernière est d’abord et avant tout l’apanage des gens normaux.

Si l’enferment redevient la norme, si le tri par pathologie est de nouveau présenté par certains comme une avancée -alors qu’il a déjà montré ses impasses dans un passé encore proche (ce que l’on nommait alors les pavillons pour « agités », pour « déments », pour « bons travailleurs ») - il faut y voir là une consécration de l’échec d’une politique de civilisation digne de ce nom par la promotion d’une psychiatrie gestionnaire et sécuritaire qui, depuis plusieurs années, provoque toujours plus de violence envers les patients, d’abandon des familles et de perte de sens pour les équipes à propos de la question du soin psychique.

Le collectif des 39 contre la nuit sécuritaire, collectif composé de professionnels, de patients, de familles, de proches et de citoyens s’indigne du populisme sensationnel d’un tel rapport qui légitime une loi inique promouvant le retour de la ségrégation pour les plus fragiles d’entre nous et organisant la destruction du secteur dont nous cessons de répéter que sa survie nécessite l’abondement de moyens, la remise à plat des questions de formation, actuellement catastrophiques, et la promotion d’une conception de la folie qui cesserait de réduire les patients à leurs simples symptômes où à leurs supposées anomalies génétiques.

Nous refusons la psychiatrie « par quartiers », la ségrégation des patients ne peut en effet qu’aggraver leurs souffrances psychiques. L’enfermement d’un autiste de 11 ans dans un service pour adultes n’est que la réponse désespérée de soignants désespérés par des conditions de travail qui ne cessent de s’aggraver et par l’appauvrissement des moyens mis à la disposition du soin. Elle n’a aucunement valeur d’exemple si ce n’est pour montrer qu’une ambitieuse loi pour la psychiatrie est plus que jamais nécessaire, et qui exclurait tout rafistolage, comme ceux qui nous sont actuellement proposés.

Le collectif des 39 contre la nuit sécuritaire.

Je n'ai rien coupé aujourd'hui, c'est trop important. Je voudrais pourtant revenir sur une chose  concernant "la politique de destruction systématique de la psychiatrie depuis trente ans": en ne visant pas la guérison des malades psychiatriques mais leur socialisation, leur integration et juste l'apaisement de leurs souffrances, elle n'est pas efficace selon beaucoup... même si l'on peut considère que l'apaisement de l'âme  est déjà un but en soi.
Evidemment je fais de la médecine générale dans un cabinet de campagne et donc croise très raremement ce monde mais je suis sûre qu'il y a des moyens simples que l'on n'utilise pas dans le quotidien pour éviter la montée de la folie; cela se joue au cas par cas, aider à dénouer des tensions familiales, encourager, faire des arrêts de travail au bon moment, prescrire de la nutrithérapie pour compenser les carences ( une anémie peut amener une dépression), vérifier les effets secondaires des traitements ( la pilule Adépal par exemple peut provoquer une dépression dans certains cas) etc.
C'est du travail de fourmi pour éliminer toutes les causes de décompensation psychique, et pour une fois je vais faire la vénale: je veux la consultation à 30 euros pour tout le temps que je passe avec les patients fragiles psychologiquement!



vendredi 10 juin 2011

La consommation de psychotropes reste la cause principale des crimes et délits en Algérie

 Ricardo Sousa

Sunday, 31 October 2010

Plus de 200 mille algériens souffrent de la consommation de la drogue, sous toutes ses formes, au milieu d’un manque flagrant d’hôpitaux spécialisés pour se soigner. Cela s’est traduit par l’existence de prés de 7000 nouveaux drogués algériens chaque année parmi les adolescents et des jeunes.

Notre interlocuteur a ajouté que 90 % des crimes et des vols en Algérie est dû à la consommation de la drogue. En effet, la plupart des drogués, adolescents et jeunes, qui recourent au vol et à l’agression sous toutes ses formes pour acheter de la drogue. Cela nécessite la réactivation des mécanismes de prévention pour sauver la société algérienne de la propagation sans précédent de tout genre de psychotropes.

Quant à la politique de l’Etat pour la lutte contre ce fléau, Abdelmalek Sayeh a révélé hier, en marge d’une rencontre régionale sur la prévention contre la drogue à l’hôtel Erriadh, que l’application de la loi 04-08 du 25 décembre 2004 est l’étape la plus importante pour aider les drogués à se soigner, du fait qu’ils soient des victimes en plus de sa contribution à resserrer l’étau sur les réseaux de distribution des psychotropes à travers un arsenal de mécanismes répressifs, notamment en ce qui concerne le démantèlement de ces réseaux. En effet, plus de 23 tonnes de psychotropes ont été saisies durant les neuf premiers de l’année en cours.

Pour sa part, l’expert algérien en criminologie, Boufateh Med Amine, a déclaré qu’il a mené une étude, sur le terrain, laquelle a prouvé que la moitié des prisonniers, détenus en Algérie, sont des drogués. Et pour cause, l’établissement pénitentiaire est devenu un lieu de recyclage pour les criminels et les consommateurs de drogues à cause du vide juridique dont souffre l’Algérie en termes de lutte contre la drogue.

Attention, Je pense qu'il faut lire pour psychotropes " drogues illégales". C'est très important de ne pas confondre avec les psychotropes sur ordonnance car la différence est administrative.  Ca change tout...




mercredi 8 juin 2011

Médicaments : si on les remplaçait par du sport et un régime ?

Les Français sont les premiers consommateurs de médicaments en Europe. Un rapport de la Haute Autorité de Santé (HAS) remis mardi au ministère s’intéresse aux pistes alternatives à développer pour faire diminuer cette consommation et sortir du tout médicament.

Le rapport souligne notamment que les thérapeutiques non médicamenteuses « sont souvent recommandées comme traitement de fond, par exemple dans la prise en charge des risques cardio-vasculaires et de l’insomnie », mais dans les faits, l’ordonnance est reine et le patient n’attend que celle-ci pour se sentir pris en charge, comme le souligne Clémence Thébaut, coordinatrice du rapport. « En rédigeant une ordonnance, le médecin reconnaît le bien-fondé de la plainte de son patient. (…) La rémunération actuelle des médecins, avec un paiement à l'acte, n'incite pas les médecins à consacrer du temps à leur patient ».

Les médecins devraient donc être mieux informés et incités à élargir leurs prescriptions aux patients sur l’hygiène de vie : pratiquer une activité physique, changer d’alimentation, voir un psychothérapeute… À quand la gym remboursée par la SÉCU ?

Dans mon livre j'en parlais en long et en large et je suis heureuse que la HAS se penche dessus: tout est à faire.. avec à la clé des économies substantielles pour la Sécu.

Une de mes amies est réflexothérapeute plantaire, donc non remboursée; mais qu'on se sent bien après une séance! En particulier lorsque l'on est bloqué de partout, qu'on en "a plein le dos" et que l'on est proche de prendre des antiinflammatoires et des myorelaxants au long cours, et aussi des somnifères parfois.




lundi 6 juin 2011

Je reçois un patient qui présente des troubles oculaires importants suite à un diabète fortement déséquilibré. Il exerce une profession intermédiaire et a absolument besoin de circuler en voiture. Il a consulté un ophtalmo qui lui a écrit une lettre pour un diabétologue:

" Mon Cher confrère,
Merci de prendre en charge monsieur Kosï qui présente un DT2 ( diabète type deux, c'est à dire sans insuline) depuis dix ans mal équilibré, une obésité morbide, une HTA ( hypertension artérielle).
L'état oculaire est catastrophique."

But de la consultation: d'abord calmer le patient devant ce torchon (qu'il m'a laissé, dégouté), préparer une nouvelle lettre plus détaillée, conseiller un spécialiste et le passer à l'insuline.  Evidemment le tout en 15 mn théoriquement.
(Accessoirement j'apprécierais d'avoir une infirmière avec moi pour le gros de l'éducation).

Cette observation m'a rappelé mes jeunes années lorsque je m'était fait remonter les bretelles d'importance par le chef de service: j'avais écrit un machin tellement épouvantable que d'après ses propres mots " sa femme de ménage aurait fait mieux". Il n'y a personne pour faire la remarque à ce médecin, dommage.