vendredi 31 août 2012

Guérisons extra-médicale

Une patiente avec un grave problème chronique arrive:
" Docteur je pars en vacances, il me faudrait des antidouleurs et antiinflammatoires.
- Ça va mieux?
- Non, mais bon.
- Vous allez en Bretagne, pas pour rencontrer un magnétiseur?
- Non. Au fait, que pensez-vous des guérisseurs philippins?
-... ( je regarde sur internet). Ah, les chirurgiens à mains nues? Je vois aussi marqué charlatans sur des sites français.
- Peut-être en France mais aux Philippines il paraît qu'ils font des miracles.
- Je demande à voir, mais je crois aux coupeurs de feu déjà.
- Et au téléphone, c'est encore plus fort.   Et les guérisons extra-terrestres?
- Je ne connais pas.
- Il parait que des gens sont enlevés, et reviennent guéris. Il y a même une femme qui aurait subi un avortement pendant son absence. Et le Christ d'Harravilliers?  c'est une affaire d'OVNIS bla-bla. Vous savez je m'intéresse à tout ce  genre de chose, sans croire forcément à tout.
(http://ascensionscience.wordpress.com/2010/10/03/ovni-laffaire-dharavilliers/)
- Je me renseignerai. Au fait, il vous faut votre pilule, et de l'ixprim, les voilà.
- Au revoir madame".
De retour sur terre, et place au 36 è patient.

jeudi 30 août 2012

Du temps de la grand époque copinage labos-médecins, un labo avait offert à chaque médecin susceptible de prescrire son produit ( un psychotrope je pense vu que cela se passait en milieu psy) un fusil et ses cartouches agrémenté d'un voyage en Sologne!
Je pense avoir à l'avenir d'autres perles de ce genre ayant un nouveau patient qui est disert en anecdotes hospitalières surtout.

mercredi 29 août 2012

accidents et antidépresseurs

Conduite au volant : attention aux antidépresseurs, notamment en début de traitement
mercredi 29 août 2012

La prise d'antidépresseurs entraîne une augmentation significative du risque d'être responsable d'un accident de la route, surtout lors de l'initiation du traitement ou lors de toute modification de celui-ci (changement de posologie, de molécule…), met en garde l'Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) dans un communiqué publié le 29 août.

La prise d'antidépresseurs accentue le risque d'accident de la route, surtout en début de traitement
L'agence s'appuie sur les résultats du nouveau volet de l'étude CESIR-A, évaluant l'impact de la consommation de médicaments sur le risque d'accident de la route, publiés dans le Journal of Clinical Psychiatry.
Le premier volet de cette étude portant sur plus de 70 000 conducteurs impliqués dans un accident survenu entre 2005 et 2008 avait permis d'estimer à près de 3 % la part des accidents de la route attribuables à une consommation de médicaments, en particulier les anxiolytiques (dont les benzodiazépines, fréquemment prescrites et qui altèrent la vigilance), les somnifères, les antiépileptiques ou encore les antalgiques à base de dérivés morphiniques (codéïne, tramadol). Le risque augmente avec le nombre de médicaments consommés et la dangerosité inhérente à ceux-ci, indiquée par un pictogramme de couleur jaune, orange ou rouge et un message de mise en garde.

Pour aller plus loin, l'équipe Inserm "Prévention et prise en charge des traumatismes" a mené de nouvelles analyses sur les données de l'étude CESIR-A. Elles montrent que les antidépresseurs augmentent également significativement le risque d'accident de la route, surtout à certaines étapes-clés du traitement tels que les périodes d'initiation ou de modification de celui-ci (changement de posologie, de molécule, arrêt du traitement…).
L'ANSM met donc en garde les patients concernés et recommande aux professionnels de santé (médecins mais aussi pharmaciens) de les informer de ce risque lors de la prescription, administration ou délivrance. Attention ! Il ne faut pas arrêter de soi-même son traitement antidépresseur, par exemple avant un trajet automobile, mais en parler avec son médecin traitant.
Amélie Pelletier
http://news.doctissimo.fr/Medicaments/Conduite-au-volant-attention-aux-antidepresseurs-notamment-en-debut-de-traitement-28646

mardi 28 août 2012

Petit mensonge

Une patiente très âgée m'avait appelé à domicile il y a deux semaines et son fils se trouvait là: " docteur, je me suis cognée à la porte de mon placard, quelle imbécile! Il faut tout que je fasse tout vite; regardez ma jambe". celle-là s'ornait d'un joli hématome.  Sa famille était elle-même un peu inquiète, craignant un ulcère débutant.
 
Aujourd'hui elle me rappelle pour le suivi de cet hématome et me dit: " docteur, il faut que je vous dise, mais vous me promettez de ne pas le raconter. En fait je ne me suis pas cognée, je me suis emberlificotée entre ma chaise et ma chaussure, je suis tombée, et j'ai rampé comme j'ai pu jusqu'à un endroit où je pouvais me relever.
- Pourquoi vous ne voulez pas dire la vérité?
- Parce que j'ai trop peur d'aller en maison de retraite, qu'ils disent que je ne suis pas capable de rester seule".
Terrible; combien de personnes âgées cachent les choses à leur entourage de peur d'être exclus de chez eux? J'ai conseillé une téléalarme et des appuis devant les portes.

lundi 27 août 2012

Patient heureux

Un de mes patients a un mal fou à ne pas faire la fête bien arrosée le week end. On lui a déjà retiré le permis, puis redonné, mis le bracelet, verbalisé car il roulait sans casque en scooter et un peu éméché, redonné le permis pour un an, et encore un an, et là il a eu une visite à la préfecture pour valider enfin une bonne fois pour toute ce permis. 
J'ai fait la prise de sang: plaquettes à 134000, VGM (volume des globules rouges) à 96, gammaGT ( enzymes du foie) à 128, et CDT ( marqueur de la consommation d'alcool) à 1.5 pour une normale en dessous d'1.20: pour les néophytes cela veut simplement dire que mon patient n'est pas vraiment sevré, qu'il continue ses petites habitudes. A sa décharge il n'a jamais eu d'accident. 

Il est venu en consultation il y a une semaine:
" Monsieur, je suis très ennuyée, j'ai peur que l'on ne vous redonne pas le permis.
- Si si, pas de problème.
-?
- J'ai donné sans faire exprès une prise de sang d'il y a un an et ils l'ont gardée".
Il a son permis et tout est en règle! 

dimanche 26 août 2012

Clembutérol

Un jeune homme avec une sacré carrure vient dans mon cabinet:
" voilà docteur, je viens pour un certificat de sport et une petite bricole.
- Vous faites quoi comme sport?
- foot et muscu.
- Dites, vous ne prenez pas de produits illicites n'est-ce pas? Ca bousille l'organisme.
- C'est que... tout le monde en prend à la sallle.
- Je sais. Mais il vaut mieux avoir de beaux muscles naturellement que des muscles gonflés. C'est l'équivalent des poulets en batterie et ceux qui courent dehors, musclés naturellement.
- Bon, bon. Et la créatine?
- Si c'est légal, pourquoi pas, mais sur internet, c'est dangereux.
- Et que pensez-vous du clembutérol?"
Je cherche sur wikipédia

Le clenbuterol ou clenbutérol ou clembutérol est une substance active bêta-agoniste qui est à l'origine d'usage vétérinaire (Ventipulmin). C'est un anticatabolisant non-hormonal appartenant à la liste I. Prescrit à l'origine pour les affections broncho-pulmonaires spastiques chez le cheval de course. Le mécanisme d'action est la stimulation des récepteurs Beta2 adrénergiques. Son délai d'action est très court et sa durée d'action est nettement plus longue que les sympathomimétiques tout en ayant une posologie inférieure.
Effets recherchés
  • Perte de masse grasse importante, action anti-catabolique sur la masse sèche ce qui revient à grossir tout en séchant.
  • Renforcement de la ventilation grâce à l'effet broncho-dilatateur
  • Augmentation du flux sanguin et donc de la congestion musculaire
Effets secondaires
Tremblements, sudations importantes, maux de tête, tachycardie, hyperthermie, insomnie, changement d'humeur, etc. La majorité de ces symptômes disparaissent dès que l'organisme s'habitue au produit (c'est-à-dire en quelques jours)
Chez l'homme
Ce produit est très dangereux pour l'Homme en cas de surdosage. L'association de clenbuterol à l'alcool ainsi qu'à d'autres médicaments peut également avoir des conséquences graves sur l'organisme. Le rythme cardiaque accélère et une thermogenèse est observée rapidement après la prise. Crampes sur muscles striés, céphalées, insomnies, troubles de l'humeur, tremblements, etc. Ces effets secondaires sont quasi systématiques. Il est à noter que le cœur étant un muscle strié, une crampe provoquerait un arrêt cardiaque.

Voilà tout ce que j'ai à vous dire. Vous risquez juste la mort subite. Ca serait dommage non? Vous n'allez pas en prendre? 
- Non ( mais il a un petit sourire)"
J'ai fait ce que j'avais à faire, c'est à dire informer. Maintenant c'est son corps.

 

vendredi 24 août 2012

En recherche de soi-même

Il y a longtemps un jeune m'avait raconté ses penchants pour le même sexe; dans le village où je remplaçais il avait peu l'occasion de le dire et cela lui a été extrèmement bénéfique: il a pu faire son coming out quelques temps après.

Et aujourd'hui un jeune hypermal à l'aise car il aime se déguiser en fille; et dans notre village ça ne se raconte pas ( alors que l'alcool qui détruit des vies est socialement accepté). Alors il est allé de psychologues en psychiatres pour tenter de  se sentir mieux mais sans succès. Je lui ai conseillé de tchater  sur des forums spécialisés car il rencontrera un tas de cas similaires au sien. J'espère que mon conseil lui aura fait du bien car le lexomil que le psy lui a prescrit lui a surtout provoqué une crise d'angoisse ( ça peut arriver parfois). J'ai aussi conseillé la filmographie de P Almodovar.

Echange confraternel

Un médecin de la Sécu est venu pour un échange confraternel, chose qu'ils vont multiplier auprès de tous les médecins dans les années à venir.
Ce que j'en ai retenu:
- ma plaque extérieure n'est pas aux normes. En effet elle ne marque pas les jours et horaires des consultations ( en plus il n'y a que mon nom, avec une plaque 1/3 plus petite que les autres: trouvez-moi!).
- je n'ai pas de logiciel d'aide à la prescription, et si j'en ai un cela me sera crédité de plusieurs milliers de points ( traduits en bon argent de la Sécu)
- je n'ai  à priori pas de résumé annuel de chaque patient sur mon logiciel ( à vérifier).
- je ne prescrits pas assez de frottis, de mammographie,
- je ne donne pas d'hypocholestérolémiants aux diabétiques;
- je pourrais donner encore plus de génériques etc.
( au fait, savez-vous que votre médecin doit marquer en toutes lettres de sa main " non substituable" sur chaque médicament que l'on ne veut pas substituer, même si l'ordonnance est faite sur machine? )

Jusqu'à quand les médecins vont-ils accepter de se fonctionnariser? Mais en même temps ils sont payés par la Sécu. Grave question.

Et l'échange confraternel s'est transformé en " vous n'êtes pas une gentille fifille, rentrez dans le rang tout de suite". Elle n'était pourtant pas désagréable, elle faisait juste son travail.

mercredi 22 août 2012

Situation inextricable

Une de mes patientes est sortie d'une grave dépression il y a trois ans; depuis elle s'est mariée, ne prend plus un seul traitement depuis deux ans et travaille pour un bébé. Seulement il reste encore un héritage de sa dépression: elle avait été mise en invalidité et placée en atelier protégé afin de reprendre un travail dans des conditions soft dirons-nous.

Mais cet atelier protégé ne lui convient évidemment plus, elle rêve d'ouvrir une auto-entreprise familiale et l'atelier ne veut pas la lâcher. Comme le travail est devenu complètement incompatible avec son  état d'esprit, j'ai dû lui faire un arrêt de travail.

Le médecin de la Sécu la contrôlée, il a parfaitement compris le problème et lui a conseillé:
"reprenez des calmants, ça vous fera du bien. Ensuite vous pourrez reprendre le travail quand vous irez mieux". Le chat qui se mord la queue est l'expression absolument appropriée pour cette situation ubuesque.

J'ai conseillé une entrevue avec le médecin du travail espérant qu'il concluera: " inapte à l'atelier protégé". C'est bon non!
Mais on peut aussi conclure que c'est on ne peut plus dur de se défaire d'une étiquette.

L'armée américaine développe un spray nasal "anti-suicide"

      
Ce projet, rapporté par The Daily, peut sembler farfelu, mais l'étude est tout ce qu'il y a de plus sérieux : l'armée américaine a octroyé 3 millions de dollars au docteur Michael Kubek (spécialiste en neurobiologie) et à son équipe de l'école de médecine de l'université d'Indiana pour étudier l'hormone thyréotrope et mettre au point un produit capable de répondre en urgence aux idées suicidaires.
L'absorption d'un supplément de cette hormone thyréotrope (ou TRH en anglais), déjà naturellement produite par le cerveau, permettrait de chasser les envies de suicide grâce à un effet antidépresseur très rapide. Jusque-là, les scientifiques se heurtaient au problème du mode d'administration. Le seul moyen connu et efficace pour amener la substance au cerveau était l'injection lombaire, peu adaptée à un usage individuel d'urgence. Grâce à un procédé utilisant des nanoparticules, l'équipe du docteur Kubek pourrait mettre au point une utilisation plus simple et efficace de l'hormone, en spray nasal.

Plus de suicides que de morts au combat

Cette étude commandée par l'armée américaine répond directement à l'explosion du nombre de suicides dans les troupes. Sur le seul mois de juillet 2012, 38 soldats se sont ôté la vie, un record. Les autorités militaires comptent déjà 116 cas avérés ou suspectés pour le premier semestre 2012, soit plus que sur l'ensemble des années 2006 ou 2007. Il y a désormais plus de combattants américains qui se donnent la mort que tués par des talibans.
Avant de donner ces chiffres consternants, le vice-chef d'état-major de l'armée américaine avait ainsi récemment déclaré : "Le suicide est le pire ennemi que j'ai dû affronter durant mes 37 ans dans l'armée", alors que le Pentagone consacre déjà 2 milliards de dollars chaque année pour la santé mentale de ses troupes.

Usage civil

Comme souvent, la technologie développée pour un usage militaire pourrait se retrouver un jour dans les mains des civils. "Ce n'est pas du tout une solution conçue uniquement pour les soldats", explique le docteur Kubek. "Si ça marche, on a potentiellement une toute nouvelle forme de pharmacologie", ajoute-t-il. On peut imaginer, par exemple, l'usage d'un tel produit en milieu carcéral.
Cela pose tout de même la question de l'approche par les symptômes, et non par les causes : plutôt que de s'attaquer aux causes profondes, comme les conditions de vie et d'accompagnement, on cherche ici uniquement à éviter le passage à l'acte.
Le docteur explique également que pour le grand public ce produit pourrait se montrer utile lors de la phase de début de traitement par antidépresseurs "classiques", qui mettent plusieurs semaines à être pleinement efficaces. L'enjeu est de taille lorsqu'on considère que, en France, le suicide est un phénomène de masse : pour les 25-34 ans, il constitue la première cause de mortalité pour les hommes et la deuxième pour les femmes, derrière les tumeurs (chiffres Insee 2008). Mais tout va bien, dans le Meilleur des mondes*.
* Le concept de spray "anti-suicide" n'est pas sans rappeler le flacon de "soma" que tous les protagonistes du roman d'Aldous Huxley portent sur eux pour mieux "supporter les ennuis".

http://www.lepoint.fr/science/l-armee-americaine-developpe-un-spray-nasal-anti-suicide-21-08-2012-1497770_25.php

Il me semble qu'on ne prend pas le problème par le bon bout: si nos militaires étaient convaincus de faire du bon boulot, que se faire tirer comme des lapins était bénéfique (!), qu'ils apportaient quelque chose à la France et aux pays en guerre, si on leur expliquait au lieu de leur donner des ordres " d'abord tu obéis, tu comprends ensuite si tu peux", les suicides seraient réduits. Mais on préfère filer des trucs... Drôle de monde
 

 

samedi 18 août 2012

Ne pas se mouiller à la piscine

Mon compagnon a un rapport très personnel à l'eau. Evidemment il nage très mal et rechigne toujours pour accompagner son fils.  Il y a un mois, quand il faisait mauvais et menaçait de pleuvoir à tout bout de champ, il m'a recommandé alors que j'allais nager: " fais attention, tu risques de te faire mouiller", remarque que j'ai relayée très peu charitablement (!) auprès des maitre-nageurs.
Et aujoud'hui, alors que c'est la canicule et que j'emmenais mon fils à la piscine: " as-tu pris assez d'eau pour lui?"  d'un air absolument sérieux. Je lui ai promis que je penserais à lui sur le blog

Allez, j'ai quelques petits travers aussi: quand je prends l'avion je me demande à chaque fois si mes papiers sont en ordre s'il m'arrive malheur et si j'ai les bonnes chaussures dans le cas où l'on s'écrase!
Parfois tout n'est pas tout à fait rationnellement pensé dans la vie.

vendredi 17 août 2012

La princesse

J'ai une belle-fille extrèmement jolie dans le genre hispanique. On allait tranquillement à la piscine quand un type assez jeune, grand, sportif ( il jouait au tennis)  et assez avenant ( d'après ce que j'ai cru en voir avec ma myopie prononcée) a regardé dans notre direction, puis nous a fait un sourire, auquel j'ai évidemment répondu, étant d'un naturel jovial... pour me rendre compte illico que tout ça s'adressait à ma belle-fille qui marchait comme une princesse à mes côtés sans tourner la tête d'un iota! 
Me voilà classé dans la case des femmes mûres directe! Merci Artémise!

mardi 14 août 2012

Faites circuler!

Le médecin de la Sécu a contrôlé une de mes patientes déprimées, le type 58 ans qui commence à déranger dans une société qui veut une image jeune et dynamique, d'où un certain harcèlement.
Mais là n'est pas la question car, depuis qu'elle ne travaille plus, elle prend le temps de refaire du sport ( bon pour son diabète), de s'occuper de son mari et de ses petits-enfants.
Seulement il lui est arrivé une tuile il y a quelques mois: elle a glissé sur une plaque de verglas et s'est cassé méchamment le col du fémur. Depuis elle boite, même si cela va de mieux en mieux.

le médecin donc a vu toutes les ordonnances d'antidépresseurs qu'elle avait en sa possession ( et qu'elle était allée prendre en pharmacie, puis ranger dans son placard), et a conclu qu'il fallait la mettre en invalidité avec un travail à mi-temps ( alors qu'elle a été pratiquement sortie de son travail par tous les commentaires désobligeants la concernant).

Drôle de conclusion!? Ma patiente veut juste la retraite anticipé, et avec sa patte folle il est hors de question qu'elle fasse 50 km en train et à pied chaque jour. Et si l'on est logique et que l'on voit son ordonnance, elle n'a pas le droit non plus de conduire! CQFD.
Les patients vont réclamer un expert.  Et ils m'ont  demandé " ce médecin il fait de la médecine? Non monsieur, il est d'abord flic".

Un autre de mes patient a vu le médecin de la Sécu pour une pathologie en accident de travail: il s'agit d'une luxation du coude. Ce médecin sans voir le dossier a conclu qu'il devait passer en invalidité rapidement ( alors qu'en accident du travail c'est impossible).

Et une autre de mes patientes harcelée au travail a dû recommencer, puis je l'ai ré-arrétée au bout d'une semaine.

Je suis sûre que les médecins de  la Sécu ont reçu une circulaire " faites retravailler les assurés le plus vite possible ou mettez-les en invalidité. Que ça circule!"

j'ai reçu un mail il y a peu et n'avais pas tilté tout de suite: " Pascal Cornette: besoin de votre étude, étude rapide sur l'éjaculation précoce". Voilà, vite fait, bien fait.

vendredi 10 août 2012

Une tatie Danielle

En visite à domicile chez une patiente très âgée et alitée:
" Coucou, madame, y'a quelqu'un?
- Oui, qui êtes-vous?
- Je suis le docteur.
- Ah? Je ne vous reconnais pas.
- Et pourtant, depuis douze ans. ( je déballe mes affaires et commence à écrire l'ordonnance).
- Qu'est-ce que vous faites?
- J'écris vos médicaments. Où est votre carnet de glycémie.
- Comment, vous ne connaissez pas les affaires?
- Non madame ce sont les vôtres.  ( je l'examine, veut ouvrir un pansement qu'elle a au mollet)
- Il faut pas y toucher. Et puis, pourquoi vous êtes là?
-D'abord  je suis le médecin donc je peux ouvrir, ensuite c'est votre fille qui m'a appelée car vous ne faites pas de pipi depuis deux jours.
- Et Après il faut téléphoner à ma fille. ( je téléphone un petit moment puis la vieille dame glapit:)
- Passez-là moi! ( elle lui dit deux ou trois mots,  lui demande quand elle la reverra, puis je raccroche et continue mes ordonnances pour l'infirmière)
- Repassez-moi ma fille!
- Je ne suis pas votre servante.
- Passez-là moi s'il vous plait. ( je rappelle la fille, m'excuse du dérangement puis lui passe sa maman, continue mes ordonnances, puis raccroche)
- J'ai faim!
- Que voulez-vous?
- Je veux du pain et du beurre ( je m'exécute, pensant l'amadouer, puis je continue à écrire).
- téléphonez à mon petit-fils!
- je ne suis toujours pas votre servante.
- S'il vous plait ( je me rééxecute, lui passe, continue mes ordonnances, raccroche).
- Ma fille vient quand?
- Je ne sais pas.
- Mais vous ne savez-rien alors! Foutez le camp... Passez moi encore  mon petit-fils...

( J'ai fini par partir sans lui adresser la parole, les ordonnances enfin rédigées sur le buffet, elle a hurlé comme un putois tout le temps qu'elle m'entendait. Puis dés que j'ai passé la porte, silence)

Y'a le choix entre lui serrer le cou pour la faire taire, l'arsenic, la chute intempestive et un tout un tas d'autres choses peu aimables à son égard.  Mais je ne suis pas de sa famille et j'ai un profond respect envers ceux qui la supportent quotidiennement.

jeudi 9 août 2012

Excès de zèle

un de mes patients s'est bousillé le genou il y a quatre mois. Il se trouve que son entorse aggravée n'est pas compatible avec son travail où il porte des charges lourdes pour l'instant. Pour appuyer mes arrêts et soigner au mieux ce sympathique père de famille, j'ai passé la main au rhumato après IRM. Celui-là n'a pas estimé nécessaire une intervention ( quoique limite)  mais a préconisé une rééducation.  Il a bénéficié de séances de kiné et actuellement il se remuscle son genou.

Il m'a demandé des sorties libres en août et surtout une autorisation de " partir à la campagne" selon l'expression consacrée: il part en vacances avec un programme d'entrainement tout spécialement concocté par son kiné.

Bref tout allait bien jusqu'au moment où ma bête noire, j'ai nommé un médecin précis de la Sécu veut absolument qu'il remonte le 20 août en laissant en plan tout le monde à 1000 km de là.  Fallait-il que je lui fasse reprendre le travail la veille des vacances? En sachant que son genou revenait de loin et qu'il fallait qu'il le ménage?
Ou faut-il qu'il faut que je rentre dans le lard de ce médecin on ne peut plus désagréable,  qui fait des excès de zèle un 20 août ?

mercredi 8 août 2012

Un patient à Auschwitz?

Un de mes patients en maison de retraite se croit retenu à Auchwitz; il se recroqueville de peur quand les aide-soignants arrivent pour s'en occuper, surtout quand il s'agit d'un aide soignant bien baraqué. Avec celui-ci  ça ne passe pas. On a beau lui prouver qu'il n'y a pas de chambre à gaz au sous-sol, on le  lui a montré en le poussant dans son fauteuil roulant, il n'en démord pas.
Pour lui la nourriture est empoisonnée, on veut le tuer. Mais il est calme: quand on le laisse tranquille, il se couche en position foetale pour l'après-midi, il ne dérange personne.
J'ai compris que l'infirmière me demandait de façon détournée quelques neuroleptiques afin qu'il se libère de ses angoisses et qu'il arrête de gonfler celui qui lui fait sa toilette. Mais premièrement ce n'est pas ma tasse de thé, deuxièmement je l'ai déjà vu sous neuroleptiques et il est pareil, juste moins autonome.
Alors ce n'est pas drôle, je le reconnais bien volontiers, cela réveille quelque chose comme l'inconscient collectif chez certains et à fortiori chez lui ( qui n'a pas été déporté!) mais c'est comme ça. Peut-être en l'écoutant parler cela dénouerait certaines choses, mais il est à moitié Alzheimer: cela s'appelle le chat qui se mord la queue.
Je vais relire le livre " homéopathie en psychiatrie", peut-être on-t-ils une réponse.

mardi 7 août 2012

Pannes...

Il y a trois semaines, juste rentrée de vacances j'ai eu un souci de live box: on en a changé.
Puis une panne  de disque dur: on en a racheté un autre et l'avons formaté,
Puis un problème de logiciel de télétransmission: on a appelé dix fois la hot line et c'est réparé.
Et dans la foulée plus de  télétransmission: un dépanneur d'Orange a pris la main sur mon ordinateur et a tout remis en place avec énormément de savoir faire et de courtoisie je tiens à le souligner.
Et aujourd'hui, plus de téléphone professionnel! Ils viennent demain réparer le réseau.
Trop c'est trop! Comme je n'arrête pas de le répéter, il n'y a que les patients avec lesquels je suis tranquille et qui sont toujours au rendez-vous: tous les médecins de la ville  voisine sont en vacances.

Je relate la conversation avec le réparateur d'Orange:
" bonjour monsieur, je suis en panne de téléphone et je suis médecin.
- Bien, Je m'appelle Mohammed Ouffelah;  nous allons vérifier d'où ça vient.... ça avance. Au fait, puisque vous êtes médecin pourriez-vous me donner un petit conseil?
- Oui?
- Je suis diabétique et prends du magnésium de temps en temps, cela me fait beaucoup de bien. Qu'en pensez-vous?
- C'est une très bonne idée. Vous pouvez aussi le trouver dans l'eau Rozanna, ça fera 23 euros... Alors?
-  C'est une panne extérieure, on viendra vous dépanner. Merci du conseil.
- Au fait, vous avez un accent du sud prononcé!
- C'est un comble non? Je vivais à Marseillle. Pour votre panne, demain à treize heures au plus tard.
- Merci monsieur".

Cool, une conversation de salon mais qui est professionnelle en même temps.

lundi 6 août 2012

Une patiente m'appelle: " Allo docteur, je voudrais vous voir parce que ma prise de sang n'est pas bonne.
- Ah bon? Il ne me semblait ne rien y avoir eu d'anormal.
- Mais si, ma thyroïde est ultrasensible.
- Non madame, c'est l'examen qui s'appelle TSH ultrasensible, vous, vous allez bien."

jeudi 2 août 2012

Petits secrets, mensonges et alcool

Je vais souvent  à la supérette acheter de quoi me sustenter et c'est régulièrement que je croise des patients avec de l'alcool. Passe encore quand ce n'est pas le sujet de leurs consultations, mais aujourd'hui j'en ai croisé un qui m'assure mordicus à chaque fois qu'il me voit qu'il ne boit plus depuis six ans, un peu grâce à moi! Je n'ai pourtant jamais été dupe car des autres patients ont cafté! 
Mais encore une fois il fait ce qu'il veut, et c'est d'abord à lui qu'il ment. Mais la bouteille de rouge était bien dans ses mains et il a même fait des manières à la caisse car elle était trop chère.
Quand je le vois, qu'est-ce que je fais? Je l'interroge sur sa consommation ou je fais celle qui n'a rien vu ( ça serait difficile), gênant. Ca serait un coup à ce qu'il change de médecin  pour le docteur Cravate. 

mercredi 1 août 2012

Ramadan

Il y en a du monde qui fait le ramadam: des maghrébins, des français, des anglais etc. mais j'ai la chance si l'on peut dire qu'aucun  ne fait des chichi quand il est malade et c'est toujours très courtoisement que les patients me demandent " dois-je casser le ramadan?" Dans la plupart des cas ce n'est pas utile, sauf au niveau d'une patiente fébrile et deshydratée à qui je l'ai déconseillé fortement. On s'arrange pour donner les médicaments matin et soir.

Non, les religions vécues comme cela ne me dérangent absolument pas. La seule fois où la moutarde m'est montée au nez est quand un externe  juif de cinquième anné  n'a pas voulu assurer ses samedis à l'hôpital " mais je peux faire le dimanche" qu'il argumentait! Et c'est très remontés que nous avons à tour de rôle fait son travail: les patients, ça ne choisit pas quand c'est malade où que ça se casse quelque chose  et je continue à croire que ce type avait une mauvaise compréhension de sa religion.