jeudi 29 mars 2012

Crise de vocations

Le gouvernement pense qu'en favorisant la création de maisons médicales les médecins viendront plus à la campagne; je n'en suis pas sûre et j'attends de voir. Il y a une crise de vocation, les nouveaux médecins préférant visiblement rester remplaçants ou salariés.

Je pense que depuis que l'on ne fait pratiquement plus d'actes techniques  tels des accouchements, des préparations magistrales et que l'on devient tranquillement des distributeurs de médicaments, on perd un peu la fougue, l'enthousiasme de nos aînés.
Pas plus tard qu'aujourd'hui une femme est venue avec sa fille et m'a demandé: deux boites de doliprane, une de déxeryl et deux boites de spasfon. Heureusement que j'ai diagnostiqué une douleur dorsale sur une scoliose pour lesquelles j'ai demandé une radio, sinon je me sentais cantonnée à un rôle dont j'ai horreur.

Un médecin doit sentir qu'il sert à quelque chose, sinon plus aucun intérêt de  pratiquer; par exemple j'avais hospitalisé une jeune fille qui avait fait une hémorragie digestive sous ibuprofène il y a deux ans. J'avais bien spécifié " pas d'antiinflammatoires". Elle vient de refaire une hémorragie digestive sous Antadys ( antiinflammatoire pour diminuer les douleurs de règles). Je ne pense pas que les patients aient fait le rapprochement, mais à la prochaine consultation c'est de nouveau les recommandations: pas de cachet sans l'avis de leur médecin.  Quand cela rentrera-t-il dans son cerveau?


mardi 27 mars 2012

Intolérance au curare

Une de mes patientes qui travaille  dans le milieu paramédical s'est fait faire une toute petite intervention qui nécessitait l'injection de curare. Celle-ci se passe bien, puis vient le moment du réveil; à ce moment rien, la patiente ne bouge pas, n'ouvre pas les yeux, ne manifeste aucune réaction, l'anesthésiste lui crie " réveille-toi", les copines aussi, l'un d'entre eux lui tort l'oreille, lui appuie sur les mâchoires, pas de réaction. Alors une larme coule sur la joue de la patiente et là une élève infirmière émet l'hypothèse: " c'est une intolérance au curare". Pendant six heures durant ils ont attendu, gardant l'intubation, la shootant de temps en temps pour qu'elle ne se rende pas trop compte.

Cette histoire-là c'est la patiente qui me l'a raconté, elle a tout vécu sans pouvoir manifester quoi que ce soit. Au fond d'elle pourtant elle n'arrêtait pas de hurler " Faites quelque chose", et elle s'est senti comprise et soulagée quand elle a entendu la voix parlant du curare. Au bout de six heures elle s'est concentré sur son petit doigt " il bouge", puis les mains, puis le reste. 

Elle l'a vécu en live son film d'horreur, heureusement elle n'était entourée de visages connus et amicaux. 

lundi 26 mars 2012

Soeur fantôme

La secrétaire m'appelle, " docteur, il faut aller voir madame Chaussons". Je ne suis pas très pressée car cette patiente m'avait laissé un mot devant la porte un  jour où je devais la voir  " je suis partie me promener dans les bois".
J'y suis allée quand même; elle me voit par la porte ouverte et me chuchote " en fait ce n'est pas pour moi, c'est pour quelqu'un qu'il faudrait hospitaliser. Elle me fatigue, elle ne mange pas depuis trois jours". J'avance, je vois un fauteuil avec devant une table d'hôpital et dessus celle-ci un plateau repas pas entamé.
" Je ne vois rien là madame, sauf un plateau. 
" Ah? Elle doit être dans la chambre".
Dans la chambre, dans la cuisine, rien. 
" Il n'y a personne chez vous madame"
Alors on a discuté de sa soeur hospitalisée, de choses et d'autres. Elle avait l'air rassérénée et m'a même offert une paire de chaussons qu'elle avait tricotés. 
Et malgré tout, alors que je m'en vais elle me glisse:  " Il faudra faire quelque chose, elle me fatigue". 

Délire tranquille, qui n'influe pas sur la bonne marche de la maison, car elle est en plein jardinage  à 85 ans! 
Je vais tâcher de lui trouver un traitement en homéopathie, si cela peut rassurer l'entourage?

dimanche 25 mars 2012

Garde calme

Calme, calme cette garde; celle où j'avais le plus bougé c'était au moment d'une grand-messe évangélique dans la ville d'à côté: je suis passée de caravane en caravane tout le weekend pour faire office de médecin traitant. Comme tout ce beau monde est sans cesse en vadrouille, l'accès aux soins relève du parcours du combattant. J'ai eu l'occasion d'admirer le style gitan que j'adore! Chaque nouvel intérieur était un enchantement. Mais ces gens-là ne perdent pas le sens des affaires et j'ai dû batailler pour ne pas rentrer avec des parures de lit et autres babioles, et surtout le porte monnaie plus léger.

Mais le top en matière de culture tzigane est la ville de Livry-Gargan  où je faisais des remplacement: je n'ai jamais vu d'aussi jolies décorations: à la fois chargées et dépouillées. ( Mais aucun compagnon n'a voulu me suivre quand j'ai émis le souhait d'avoir un mobilier similaire). Bref j'acceptais les visites à domicile pour le plaisir des yeux.

Je n'ai jamais écrit que j'avais eu des velléités d’exercer en roulotte! :) Ça, c'était il y a 8 ans, quand je ne trouvais aucune maison adéquate  pour y faire mon cabinet. 

samedi 24 mars 2012

Oh oui, continuez docteur!

J'ai décidé d'utiliser la méthode relatée il y a plusieurs posts:  " comment arrêter une crise d'asthme sans traitement" avec mes patients. Ceci sont tous mes cobayes et je ne me gène pas pour le leur dire; c'est facile, gratuit et cela peut rapporte gros, surtout lorsqu'on n'a pas de ventoline à portée de main.

Avant-hier je reçois un quadragénaire balaise, un mètre 85, musclé et sportif qui souffrait d'une bronchite asthmatiforme, en compagnie de son épouse. Je l'ai examiné puis:
" Je vais tenter un truc au sujet de votre asthme d'accord? ( je laisse lire la méthode à l'épouse sur la bonne page internet  ).
- Voilà, je vais chercher une petite boule; oh oh, je la sens elle est un peu dure.
- Je sens aussi docteur, c'est un peu douloureux.
- Ah oui oui oui, c'est elle!  la voilà , attendez je vais un peu masser.Ca va mieux?
- Je ne sais pas; continuez docteur"
Tous les deux à notre affaire, nous n'avons pas fait gaffe que, hors contexte notre conversation devenait sacrément ambigüe; l'épouse hilare nous l'a fait remarquer:
" Heureusement qu'il n'y a personne en salle d'attente, on aurait pu croire des choses!"
Il fait beau, mon jardin est un vrai poëme digne du film " Au delà de nos rêves" avec toutes ses petites fleurs et je suis de garde: grrrr!

jeudi 22 mars 2012

soldats shootés

Y'en a un peu marre de l'intervention de la France en Afghanistan; je ne fais pas de politique, ne veut absolument pas connaitre le bien-fondé de cette démarche, mais l'armée dans ces conditions détruit mes patients. On leur donne du shit ( pas trop dur à trouver je suppose dans ce pays), de l'alcool, des cachets ( du deroxat à priori, du lexomil peut-être) afin qu'ils dorment bien et ne réflechissent pas trop. Les parents tombent des nues quand ils récupèrent leur enfant dans cet état, quoique meilleur que dans une caisse en bois.
C'est  juste que je récupère des êtres complètement détruits moralement, dont l'un ne peut plus arrêter toutes ses petites habitudes sous peine d'être horriblement mal. C'est sûr que je vais l'arrêter, et tenter de le faire démissionner: On ne peut pas continuer comme ça.

Je vote pour le premier qui sortira tous les militaires  français des guerres où l'on n'est pas impliqués directement.

mardi 20 mars 2012

Travail sans filet

Pas facile d'accueillir une collaboratrice: se fera-t-elle accepter, devrais-je couper ma clientèle en deux, sera-t-elle heureuse, combien de temps cela durera-t-il? Autant de questions dont je n'aurai les réponses que plus tard. On peut aussi voir ça comme une aventure et ne pas s'en faire plus que ça.
D'autant plus que dans mon coin les généralistes sont denrée rare et que les médecins de la ville voisine ne prennent plus de nouveaux patients.

Parfois la médecine ça fait peur rétrospectivement: un patient que j'avais arrêté pour dépression depuis trois semaines s'est pointé avec une dyspnée ( du mal à respirer) et une boule d'angoisse légère. Il a déjà fait un infarctus pour lequel il est suivi.
" vous ne pensez pas que cela peut être psychologique docteur? Il est vrais que je vais mieux, mais il y a peut-être un reste.
- Monsieur, on va d'abord s'occuper du somatique, ensuite on voit.
- Je n'ai un rendez-vous que dans un mois chez mon cardiologue, il ne pouvait pas avant.
- On va en changer".
J'appelle un confrère " Bonjour monsieur, ce patient n'est pas le votre, mais j'ai un léger doute pour une angine de poitrine chez un patient qui a fait un infarctus.
- OK, qu'il vienne à 14 heure".
le type était en train de faire un infarctus antérieur massif!!!! Et sans prévenir.
Ca c'est du travail sans filet, et j'ai eu du nez cette fois-ci. 

vendredi 16 mars 2012

Jus de pomme ou urine?

Je vais chez un octogénaire: il m'explique son problème, je l’examine, m'installe à la table et commence à écrire l'ordonnance. Il se lève alors du canapé, prend une carafe en verre translucide, l'approche de la partie médiane de son corps où il trafique je ne sais pas quoi ( je suis myope comme une taupe), et ... c'est du jus de pomme dans la carafe monsieur?
Il la repose sur la table, entre les lunettes et le programme télé. Cool.
La myopie ça aide!

jeudi 15 mars 2012

Plus de visite médicale au téléphone!

Un labo m'a bien eue! Une jeune femme m'appelle: " Docteur, cela vous intéresserait-il des dépliants pour la migraine?
- Non, je n'en ai pas l'utilité.
- Et une échelle que les patients puissent utiliser pour quantifier leur migraine?
- Bon OK". Je veux être polie et courtoise, j'ai dit oui. Et elle continue.
" Maintenant êtes-vous devant votre ordinateur?
- Pourriez-vous taper le mot de passe....?
- Oui, pourquoi?
-  C'est juste un site qui vous expliquera".
Je tape consciencieusement le mot de passe, je tombe sur les caractéristiques du produit Zomig! Et mon clic a montré au labo que la visiteuse avait fait son travail!
Fini Zomig, c'est la dernière fois que je l'écris! D'une part il y a tellement d'équivalent qu'on peut aisément s'en passer, d'autre part si l'on trouve la cause des migraines on peut parfois trouver une réponse non médicamenteuse.

mardi 13 mars 2012

Foutoir foutoir foutoir

Je vais chez un patient octogénaire qui a bien du mal à se mouvoir. J'entre par le portillon du jardin, puis sonne à la porte:
" La clé est devant à droite sour une dalle" me lance-t-il.
Je retourne sur mes pas,  retourne toutes les dalles ( dont certaines sont cassées)  que je peux soulever une par une , me rapproche de la porte, tente d'y faire la même chose. Mais la plupart sont scellées par du ciment. Je fais quoi maintenant? Il finit par comprendre que je n'y arriverai pas et m'ouvre la porte... puis me montre un chemin qui va jusqu'au garage: " c'est cette entrée docteur". Enfin, je les vois ces clés!
Je pénètre chez lui et il se plaint d'être essouflé, de devoir ouvrir les fenêtres en permanence.
" Ou sont vos médicaments monsieur?
-...
- Ou est votre ordonnance monsieur?
- ..."
Il ne sait pas. Alors je furette dans la cuisine, où il ne reste que les reliefs du repas de midi, retourne dans la salle à manger sur la grande table: hormis des ampoules, des relevés de banque, de la caisse de retraite, du tricot,  des neuroleptiques des somnifères  et du temesta de madame  et de multiples choses en foutoir, rien. et je craque:
" Je craque monsieur, je crains de ne pas vous soigner si vous ne me montrez pas au moins les boites de médicaments"
Aucune réaction, il regarde dans le vide avec un petit sourire.
Enfin j'avise un dossier sous  la télé: ouf! Monsieur prend des béta-bloquants pour ralentir le coeur et ça lui cause de l'asthme comme effet secondaire!
Que de temps perdu: mon associée sera-t-elle plus patiente et saura-t-elle mieux le gérer?
Je sais déjà que sa fille ne va pas être contente de ma venue: toutes ces dalles à remettre en place!

lundi 12 mars 2012

Je lis...

La lecture du bouquin mentionné avant est passionnante; il s'agit de médecine comme on n'en verra plus, avec de l'aventure, de la passion, du stress, des moments de grand bonheur. A lire donc, en plus c'est très bien écrit.
Ce confrère  considère la médecine comme un sacerdoce, chose que l'on croise de moins en moins chez les jeunes. Son but est de soulager toute une population loin de toutes commodités ( le plateau Ardéchois).
Les jeunes toubibs à présent veulent quelque chose de plus peinard avec des repos récupérateurs après garde. J'ai beau avoir 46 ans, on n'avait pas ça à notre époque, une nuit de garde et de retour dans le service. Ca forme. Evidemment il y a plus de risque d'erreur médicale, mais à quoi servent nos aînés dans les services, si ce n'est de aussi  vérifier le travail de l'interne?

samedi 10 mars 2012

Une collaboratrice

J'ai trouvé une jeune collaboratrice!!! Hip hip hip... hourra! Ca durera ce que ça durera; mais ma clientèle pleine de têtes blondes et d'adolescents lui a parfaitement convenu.
En fait le poste de collaborateur est un poste absolument bâtard créé en 2006  où le médecin a le droit d'avoir ses propres patients, mais doit rendre des comptes tous les trimestres au médecin installé. Il doit reverser une partie de ses honoraires pour les frais de fonctionnement du cabinet. Il est boudé par la plupart des médecins qui veulent s'installer. Mais dans certaines circonstances que je détaillerai plus tard, ce poste est tout à fait adéquat. 

Les patients ne savent plus sur quel pied danser: il ont cru d'abord que je partais pour me rapprocher de mon nouveau chez moi, ensuite que j'intégrais une maison médicale dans le village d'à côté ( ce qui serait très préjudiciable à la pharmacie entre autres). Et cette nouvelle toute fraîche.
Qu'ils se rassurent, je navigue à vue. Mais ce qui est sûr, c'est qu'être une mère de famille installée en libéral toute seule c'est très pesant, même si on est seul maître à bord.

vendredi 9 mars 2012

Médecin, quand reviendras-tu

Je vais commencer " Médecin, quand reviendras-tu?" du docteur Robert Escande aux éditions Baudelaire. Dés les première pages ( que mon compagnon a lues)  on sent le médecin d'autrefois, à l'époque où le métier était un sacerdoce et procurait des tas d'aventures et où les médecins étaient vraiment des libéraux.
Alors résumé dans quelques jours...
PS: ça a l'air très bien écrit avec des moment comiques.

jeudi 8 mars 2012

Histoires de patients

Vous vous souvenez de la dernière patiente qui a préféré se promener en forêt, plutôt que d'attendre son médecin préféré à qui elle avait déjà tricoté deux paires de chaussons?
J'ai compris le fin mot de l'histoire: tout son entourage s'inquiète pour elle qui vit  toute seule depuis peu,  et souhaiterait l'avis d'un neurologue. La soeur de cette patiente est en maison de retraite alors qu'elles avaient vécu ensembles 40 ans et depuis ma patiente répète toujours: " je dois rester à la maison pour m'occuper de ma soeur".
Et ma patiente " je ne suis pas folle, je ne verrai pas de médecin".

Une autre de mes patiente vit en maison de retraite, enfin paie sa place à l'année dedans car elle passe le plus clair de son temps dans les hôpitaux: elle souffre d'insuffisance cardiaque, ne marche plus, souffre d'Alzheimer, d'incontinence urinaire, d'insuffisance respiratoire, d'escarres etc. j'ai perdu le compte. trois fois de suite elle a été hospitalisée et renvoyée visiblement trop tôt car dans les 24 heures elle retournait aux urgences: une maison de retraite ne convient pas pour une patiente dans un état si précaire.
Aujourd'hui l'infirmière m'annonce: " madame Daisy va rentrer demain. Je  suis un peu anxieuse car il paraît qu'elle a une sonde urinaire, mais qu'elle mange sans sonde nasogastrique..."
" Ne vous en faites-pas que  je lui ai répondu, je vous prépare le bon de transport tout de suite au car où vous trouveriez la prise en charge trop lourde".
C'est un peu osé je sais. D'un autre côté la maltraitance n'est-ce pas de vouloir absolument qu'elle revienne dans son lieu de vie qui n'est absolument plus adapté et de la balloter d'ambulances en services d'urgence? Pauvre femme!

mercredi 7 mars 2012

Une main verte

Une quinquagénaire et sa fille un peu délurée  se trouvent en face de moi;  on se met à parler du haschich.
" Vous savez, ce n'est déjà pas super de fumer au vu des effets secondaires, mais le haschich actuellement est tellement mélangé que l'on ne sait plus ce que l'on fume.
- Oh, un joint parfois... répond la fille.
- En fait je ne suis pas pour, mais le haschich sans pesticides, bio serait préférable.
- ( la jeune fille)  Ma mère en fait pousser dans sa serre, elle a la main verte, elle adore faire pousser les plantes.
- (moi)  il est vrai que ce n'est pas moche.
-( la mère)  Au fait ma chérie, qu'est-ce que je fais de ton plant? Il devient assez haut, un mètre vingt environ?"

Très détendue cette conversation; je ne suis pas flic, c'est cool.
Au fait, je ne suis pas pour le cannabis, j'ai tant vu d'échecs scolaires avec, des démotivations scolaires et des accidents de voiture!

mardi 6 mars 2012

Les chèvres ça existe

Un de mes jeunes patients joue de malchance, à tel point que j'en ai peur pour l'avenir de son travail. Mais il est fonctionnaire: comme dit mon compagnon " l'état est bonne mère, elle ne vire pas les gens". Quand des pickpockets croisent son chemin, c'est à lui qu'ils pensent en premier lieu, quand il y a un trou sur la route, c'est pour ses pieds, ne parlons pas des crottes de chien et autres mésaventures. 
Je lui ai alors proposé de regarder " la chèvre" avec Gérard Depardieu et Pierre Richard. 

Ce jour je reçois sa copine, et même tableau: en voiture on lui rentre dedans, elle est actuellement en accident de travail pour chute. Et à la fin de la consultation elle ajoute " Nous allons le voir votre film, La Chèvre, ça dédramatisera peut-être"; 


La Chèvre: La fille du grand PDG Bens, très malchanceuse, se fait enlever alors qu'elle est en vacances au Mexique. Pour la retrouver, son père, conseillé par son psychologue d'entreprise, utilise un de ses employés aussi malchanceux qu'elle, François Perrin, comptable, dans l'espoir qu'il lui arrive les mêmes malheurs qu'à sa fille et qu'il la retrouve.
Le détective privé Campana, chargé de l'enquête malgré son scepticisme, devra donc faire équipe avec Perrin, ce qui ne sera pas de tout repos car non seulement il devra en rattraper les innombrables bourdes mais en plus il devra bien souvent partager sa poisse et même, de temps à autre, en subir seul les conséquences, au point que son cartésianisme initial n'en sortira pas intact. wikipédia

dimanche 4 mars 2012

Campagne contre la surconsommation de médicaments


Parce que les Français consomment toujours trop de médicaments, le ministère de la Santé vient d'annoncer le lancement d'une campagne de sensibilisation au bon usage de ces produits « pas comme les autres ».

Une campagne contre la surconsommation de médicaments - Vidéo


Elle est signée « Les médicaments, ne les prenez pas n’importe comment ». Le ministère de la Santé lance aujourd’hui une campagne nationale d’information et de sensibilisation « sur le bon usage » dumédicament. L’objectif : rappeler que les comprimés, gélules et autres sirops ne sont pas des produits comme les autres. 
Cette initiative vise à « faire prendre conscience aux Français des risques liés à la banalisation de la consommation du médicament, et à réaffirmer le rôle prépondérant des professionnels de santé », a d’ailleurs indiqué le ministère. Et d’ajouter : « le médicament est là pour soigner mais s'il est mal utilisé, il peut être dangereux ».
Dans ce cadre, un spot télévisé sera diffusé sur 22 chaînes du 2 au 24 mars tandis que 125 000 affichettesreprenant les messages clés de la campagne seront mises à la disposition des médecins et despharmaciens
La France est en effet réputée pour sa surconsommation de médicaments. Pour preuve, en 2010, chaque Français aurait consommé 48 boîtes de médicaments en moyenne, selon des chiffres de l'Agence de sécurité sanitaire des produits de santé, publiés en septembre dernier. En outre, plus récemment, l’Afssaps dévoilait un rapport plaçant la France au premier rang des consommateurs de benzodiazépines, une classe de médicaments de type anxiolytique ou somnifère. 134 millions de boîtes de ces substances auraient été vendues en France, en 2010.

http://www.terrafemina.com/vie-privee/sante/articles/11411-une-campagne-contre-la-surconsommation-de-medicaments-video.html

Je suis absolument ravie de cette campagne, depuis le temps que j'exhorte mes patients à lire les notices, faire gaffe aux effets secondaires éventuels... parfois mes patients " en font trop" et me lancent " docteur, j'ai vu les effets secondaires de l'antihypertenseur que vous m'avez donné, ça m'a fait peur et je ne l'ai pas pris". Le revers de la médaille...

vendredi 2 mars 2012

Papy amoureux

J'arrive chez un patient qui a du mal à se déplacer sans son déambulateur; il est octogénaire bien sonné et son épouse est Alzheimer. Et il me déclare:
" Docteur, je ne prends plus mes somnifères ( imovane), car cela me rend amoureux.
- Ah?
- Oui, ça remonte quoi, mais par rapport à mon épouse ce n'est pas une réussite..." Et là il se lance dans des détails trop techniques concernant certaines difficultés d'emboitement  pour que je les relate dans ce blog! Son fils présent dans la pièce prenait négligemment l'air de rien. J'ai prescrit alors de l'euphytose ( plantes pour les insomnies ou le stress) ce qui a convaincu tout le monde!... Et madame peut dormir tranquille.

jeudi 1 mars 2012

Une maman vient à ma consultation pour un syndrome grippal qui ne passe pas depuis une semaine malgré deux rendez-vous chez un médecin. Quand je lui demande ce qu'elle prend au quotidien, elle me répond " effexor, mais je voudrais bien l'arrêter, seulement je ne peux pas.
- Pourquoi?
- J'ai des attaques de panique depuis que j'ai accouché il y a quatre mois, je me sens oppressée. Mon médecin m'a prescrit cet antidépresseurs et m'a envoyée chez le psychologue pour parler. Mais tout ça coûte chez et j'ai arrêté de la voir".
Je ne dis rien au départ, c'est une patiente d'un autre confrère, mais je décide de l'examiner d'un peu plus près: après un accouchement, une dépression me semble suspecte, d'autant plus qu'à la base elle ne me semble pas d'un naturel dépressif, que le bébé a l'air épanoui, et que sa cage thoracique la comprime physiquement.
" Bon madame, vous avez une bronchite à gauche, et êtes complètement coincée à droite. je comprends que vous ne respiriez pas". Elle m'a quitté avec un sourire rayonnant!

Ce que parfois on oublie, c'est qu'un accouchement un peu musclé peut déplacer des tas de choses et parfois un petit tour chez l'ostéopathe ne peut pas faire de mal. Et une dépression post-natale peut aussi être aggravée par un autre souci, tel un manque de fer ( qui fait perdre les cheveux), de vitamine D ou un problème thyroïdien.