lundi 30 avril 2012

Traffic de Subutex

Contrôles défaillants et trafic de Subutex florissant ( Le Républicain Lorrain)

Pour avoir monté un trafic de produits de substitution à la drogue, quatre Messins ont été condamnés, hier. En toile de fond, l’audience a pointé le manque de contrôle de la CPAM et la bienveillance de certains médecins généralistes.

 Les habitués de la rue du Palais, à Metz, connaissent ces visages abîmés par les stupéfiants. Difficile de deviner ces individus assis sur des milliers d’euros, quand ils réclament aux passants quelques pièces de monnaie. Difficile d’imaginer ces mêmes personnes, hier devant le tribunal de Metz, gérer un trafic de produits de substitution et déambuler chaque jour au cœur de Metz, avec chiens et bouteilles sous le bras. Et pourtant.

« Les chiffres sont conséquents », admet le procureur, Thomas Bernard. Lors des investigations débutées en novembre, la brigade des stupéfiants de la Sûreté départementale a observé des ventes de dizaines de boîtes de Subutex ou de Skenan, un dérivé de la morphine utilisé pour les patients en fin de vie. Ces deux dernières années, le trafic porte sur des milliers de boîtes refourguées, 10 ou 30 € selon le produit, par ces individus qui n’ont jamais eu à débourser le moindre centime grâce à la Couverture maladie universelle. Le préjudice de la CPAM est estimé à 162 000 €.
Les chiffres sont importants, et têtus puisqu’ils trahissent « une liberté d’action assez étonnante pour ces toxicomanes, qui ont réussi à obtenir sans difficulté ces boîtes de produits soumis à réglementation », observe le ministère public.

« On y allait trois ou quatre fois par semaine »

Sur ce sujet, les trois vendeurs de la rue du Palais et leur principal acheteur, tous les quatre interpellés cette semaine, offrent aux magistrats des explications précises et fournies. Il était si « simple d’obtenir des ordonnances » que l’idée de se faire de « l’argent facile pour se payer de la drogue, de l’alcool, des filles » a vite germé dans ses esprits en manque. Le début de la ruée vers l’or.
Si l’on juge à la barre quatre trafiquants de drogue et des escrocs, c’est aussi le procès avant l’heure de certaines professions médicales. Chaque question tourne autour des prescriptions. Le Subutex? Normalement, un utilisateur reçoit huit boîtes par mois. « Mais nous, on savait qu’avec certains médecins de Metz, on pouvait y aller trois-quatre fois par semaine », affirme un mis en cause. Un autre : « Parfois, je disais venir avec des documents au nom d’un copain qui n’osait pas venir dans le cabinet. On me posait quelques questions mais ça passait parce que les médecins nous connaissent… »
Le Skenan? « C’est un des produits les plus réglementés. Au bout de la chaîne, le pharmacien a un devoir de vérification, affirme M e Jan, défenseur d’un prévenu. On constate aujourd’hui ce défaut de vigilance. »
Quand la Caisse primaire d’assurance-maladie demande le remboursement intégral du préjudice, la réaction des avocats est virulente : « Ces personnes ont profité des failles du système. Et maintenant, la Sécu réclame l’argent ! L’aberration, c’est qu’elle n’a rien vu avant. La partie civile a précipité ses propres pertes », tempête M e Vautrin-Grude.
Une vision partagée par le tribunal, qui a condamné les prévenus à rembourser la moitié du préjudice total. Conformément aux réquisitions, Isam Bel Ayadi, Martial Guarriguet et Joachim Rhode ont été envoyés en prison pour les deux prochaines années. Mahmoud Hassi, l’acheteur des boîtes qui les revendait ensuite en Allemagne ou à Marseille pour se faire de l’argent, a écopé d’un an ferme. Il a été placé sous bracelet électronique.

Ce soir je ne ferai aucun commentaire, mais à méditer...

dimanche 29 avril 2012

Merci L'HAD!

J'avais raconté sur un post précédent l'histoire de "mon" Superman cloué sur un fauteuil; il n'y est plus pour le moment, jusqu'à ce que la tumeur, inopérable reparte de plus belle.  On tente la radiothérapie et la chimiothérapie  de confort, ce qui a extrèmement choqué son épouse: cela veut tout dire. Ils sont vite en train de mettre leurs papier en ordre.

Et bien un de ses copains, quadragénaire aussi se meurt d'un cancer du foie métastasé. Et là j'ai vu les limites de la médecine générale: que faire pour lui si l'on ne veut pas l'hospitaliser mais qu'on veut le soulager efficacement, afin qu'il puisse vivre ses dernières heures entouré de ses proches?
L'hospitalisation à domicile,   une sacrée trouvaille et je les en remercie: ils se déplacent à n'importe quelle heure du jour ou de la nuit, font des perfusions de morphine ou autre  selon les besoins, posent de sondes urinaires si nécessaires et sont de bon conseil. Et surtout ils sont très réactifs, comme à l'hôpital.
Bref mon patient est chouchouté, ses amis  lui apportent e ses courses, font  à manger pour la famille, font le ménage, lui assurent une présence rassurante et il trouve même le moyen de blaguer avec eux quand il ne dort pas.  Et moi je suis là pour le soutien à la famille et pour transcrire les préconisations du médecin de l'HAD ( qui ne se déplace pas le week-end).

vendredi 27 avril 2012

Patient en pétard

Un de mes patients est sorti il y a quelques années d'un cancer au voile du palais. Il est retraité, a des tas d'activités diverses et variées, et joue les kamikazes sur les parcours de motocross. Sa femme hurle et lève les bras au ciel, mais elle ne peut rien faire devant un tel déferlement d'énergie.  Seulement il garde de son opération un peu mutilante une bouche sèche ( ablation des glandes salivaires).
Il y a peu de temps il s'est découvert une petite boule sous le menton, et comme il flippait, il m'a demandé un rendez-vous chez l'ORL, chose  que je lui ai accordée bien volontiers en écrivant une lettre pour le spécialiste.
Arrivé devant elle il lui sort le fameux laisser-passer pour lequel je m'étais décarcassée ( la pathologie ne pouvait pas se résumer en trois mots), elle le jette à la poubelle rageusement:  " je n'en ai pas besoin".  Puis il lui dit qu'il n'a plus de glandes salivaires et donc que la bouche est donc définitivement sèche. Elle répond " vous avez forcément de la salive".  Le patient se balade toujours pourtant avec un mélange de sa fabrication dans sa poche avec lequel il nébulise régulièrement sa bouche.
 Toute la consultation s'est passée sur ce ton.
 En me racontant cela, il m'a dit: " j'ai juste regrette de ne pas lui avoir demandé " vous l'avez récupérée votre virginité vous?". Je pense qu'il va le faire.

mardi 24 avril 2012

Consommateurs de benzodiazépines au long cours : qu’en pensent leurs médecins généralistes prescripteurs ?

Auteurs: Canévet JP, Bonnaud Antignac A, Mollet V, Le Mauff P.exercer 2012;101:52-8.
Rubrique: Recherche
N° 101 - Pages 52 à 58
Résumé:
Contexte. Malgré les recommandations, les traitements prolongés par benzodiazépines sont fréquents.
Objectifs. Explorer le processus décisionnel de ces prescriptions par les généralistes et un éventuel sentiment de perte d’autonomie professionnelle face à la demande, et la difficulté à aborder la vie psychique des patients.
Méthode. Au cours de deux focus-groups, 14 généralistes de Loire-Atlantique et Vendée ont répondu à des questions sur leurs pratiques de prescription et leurs perceptions de difficultés éventuelles.
Résultats. Tous les médecins ont déclaré connaître les règles de prescription des benzodiazépines. Les motifs de prescription étaient souvent intuitifs. Certains minimisaient avec force la notion de dépendance. La demande des patients bénéficiait d’une volonté de compréhension. Elle était le plus souvent interprétée à la fois comme une souffrance et comme une dépendance. Cette ambiguïté permettait aux participants d’argumenter la prescription sur le terrain médical, en négociant des compromis avec le patient dans une perspective de réduction des risques. Ils se disaient démunis face aux difficultés du sevrage et exprimaient un sentiment d’incompétence pour la relation d’aide, malgré un élan compassionnel envers des patients supposés en souffrance.
Conclusion. Ces contradictions dans les renouvellements répétés de benzodiazépines illustrent le symbole d’une relation d’aide que ni le médecin ni le patient ne souhaitent interrompre par le sevrage. Ce point de vue partagé témoignait d’une résistance au sentiment reconnu de perte d’autonomie professionnelle. Il réfute les soupçons de démission face à la demande des patients.

J'ai décidé de stopper les benzodiazépines chez mes patients en 2003. Que cela m'a-t-il valu?
- Une petite chute de patientèle ( mon nouveau banquier s'était permis une grimace devant ma déclaration 2035, autant dire que les rapports qui ont suivi n'ont pas été des plus cordiaux, puis j'ai changé de banque);
- Un stress épouvantable car je recevais un patient dépendant par jour ( stilnox, temesta, lysanxia etc.) et je devais convaincre chacun;
- le rejet de plusieurs confrères de la ville voisine face à mes pratiques;
- L'amitié de quelques autres confrères (" continue ce que tu penses, tu t'en fiches des autres");
- un malaise grandissant face au docteur Cravate et à ses patients: ceux-ci jouaient sur les deux tableaux: ils le consultaient pour les traitements, et moi pour la kiné et deux ou trois autres trucs;
- L'envie de créer un blog, pour faire partager mes expériences et prendre du recul.

Actuellement un ou deux myolastan trainent sur mes ordonnances, surtout pour des douleurs cervicales importantes et c'est tout. Le fait de signer un contrat de médecin traitant a aussi été une aide énorme, car en prévenant les patients que je ne prescrirais pas de benzodiazépines, il n'y a pas d'ambiguité.
Actuellement une jeune femme sous stilnox se débat pour l'arrêter ( elle a un nouvel amour, un nouveau travail, la vie est belle), et nous utilisons la technique de la lime à ongle: un passage un jour, deux le suivant, puis trois, etc. puis plus de comprimé!
Un fichu travail d'arrêter son somnifère...



dimanche 22 avril 2012

Journée noire pour ma stat, on dirait que les gens ne font qu'attendre quelque chose... quoi? Suspense.

Mediator : où est passé l'argent des victimes ?

Retiré du marché en 2009, le Mediator laisse des milliers de malades./Photo DR
Retiré du marché en 2009, le Mediator laisse des milliers de malades./Photo DR
Retiré du marché en 2009, le Mediator laisse des milliers de malades./Photo DR
Plus un sou dans la caisse des victimes du Mediator ! Hier après-midi, le principal sujet de l'assemblée générale de l'ADVM, association de défense des victimes du tristement célèbre médicament des laboratoires Servier utilisé comme coupe-faim, n'était pas médical mais financier. José Duquenoy, président de l'association démis de son poste en mars dernier, est accusé par la nouvelle présidence d'avoir utilisé les cotisations pour son usage personnel. En cause : un trou de 13 480 €, révélé par nos confrères de La Voix du Nord.

Une caution payée avec le chéquier de l'ADVM

Interlocuteur privilégié des pouvoirs publics pour l'indemnisation des victimes, ce Calaisien était aux abonnés absent depuis la fin de 2011. En examinant les comptes, la secrétaire, Cécile Weingaertner, découvrit l'ampleur des dégâts. L'association compte 887 adhérents censés avoir payé 20 € chacun, la moitié seulement aurait cotisé. Quant aux cotisations versées, elles n'auraient pas été dépensées pour leur seule défense… José Duquenoy se serait fait rembourser des frais de déplacements par l'ADVM alors que le ministère de la Santé l'avait déjà indemnisé. Mieux, il aurait utilisé le chéquier de l'association pour payer les 460 € de la caution de son appartement.
« Le chèque ne devait pas être encaissé, c'est une erreur ! », a-t-il justifié hier, joint par le quotidien du Nord, auquel il a expliqué ses défaillances par la fatigue accumulée en s'occupant de l'association… « Je me suis battu pour tout le monde et aujourd'hui on veut me jeter. »
Pour la secrétaire devenue présidente par intérim, il y a plus grave : « Des dossiers ne seront pas indemnisés contrairement à ce qu'on avait dit et des adhérents qui ont contracté des prêts se retrouvent dans la panade ».

Expertises trop coûteuses

Déjà empêtrées dans les aléas juridiques pour faire reconnaître les dégâts que le Mediator a provoqués dans leur vie quotidienne, les victimes seront-elles obligées de poursuivre leur ancien « bénévole » ? L'annonce de cette affaire scandalise les victimes du Médiator, qu'elles soient ou non adhérentes de cette association.
Le Mediator qui serait responsable de la mort d'environ 1 300 personnes et de l'hospitalisation de plus 3 000 autres (145 millions de boîtes vendues en France avant son retrait du marché en 2009) n'a pas fini de faire souffrir. Ceux qui l'ont pris pendant des années, et qui souffrent aujourd'hui de valvulopathie doivent prouver que cette maladie cardiaque est liée à la prise du Mediator. Or les expertises médicales demandées par les tribunaux civils, justement pour obtenir réparation, sont coûteuses, parfois jusqu'à 10 000€. Les plaignants qui n'ont pas d'assurance juridique couvrant les frais de justice, expertise comprise, se retrouvent privés de justice.
Ce combat de plus, l'association des victimes du Mediator aurait pu l'entreprendre. Si son président n'avait pas été aux abonnés absents. Absents et dépensiers.

Pauvre victimes! Malades et plumées. J'espère que la peine sera exemplaire. En attendant je n'ai jamais entenu de détournements de ce genre à l'AAAVAM ( association des victimes des accidents des médicaments).

mercredi 18 avril 2012

Un très mauvais élève

La prescription non conforme de médicaments par les médecins de premier recours semble être une pratique répandue au Québec, montre une étude effectuée à l'Université McGill.
Le Dr Tewodros Eguale et ses collègues ont constaté que 11 % des ordonnances rédigées par une centaine de médecins de première ligne au Québec dérogeaient aux directives indiquées sur l'étiquette du médicament et pour lesquelles celui-ci a été approuvé par Santé Canada.
Cette pratique est particulièrement répandue pour les médicaments qui traitent le système nerveux (26 %), comme les anticonvulsifs, les antidépresseurs et les antipsychotiques. Les anti-infectieux sont également l'objet de ce type de prescription (17 %).
De plus, les médicaments qui comptent trois ou quatre indications approuvées étaient moins souvent employés de façon non conforme que ceux qui n'en comptaient qu'une ou deux. Ceux homologués après 1995 étaient aussi associés à une utilisation hors indications moins fréquente.
« Les résultats de notre étude indiquent que la prescription non conforme de médicaments est une pratique répandue chez les médecins de premier recours, mais que sa fréquence varie selon la classe et l'âge du médicament, le nombre d'indications approuvées, le sexe du patient et l'importance accordée à la médecine factuelle. » — Auteurs
Le Dr Eguale affirme que la prochaine étape consiste à établir des liens entre les médicaments et leurs indications, d'une part, et les résultats thérapeutiques d'autre part. Selon lui, il sera ainsi possible de déterminer si le médicament améliore l'état du patient ou s'il entraîne des effets néfastes.

Le détail de cette étude est publié dans les Archives of Internal Medicine
http://www.radio-canada.ca/nouvelles/science/2012/04/18/001-medecine-medicaments-prescriptions.shtml

Allez, il n'y a pas qu'en France que c'est la catastrophe et ce n'est pas rassurant.  Je pense qu'un des bons élèves est la Crête où les prescriptions d'antidépresseurs tournent autour de 1% et les Emirats Arabes où ils sont carrément interdits selon une de mes patientes qui y a  passé 10 ans de sa vie.

mardi 17 avril 2012

Un poisson d'avril

J'ai été surprise il y a une semaine  par un article bizarre sur le magazine Prescrire d'avril 2012: Obéfix ( Pour Obélix le gros, et fixe comme poids fixe):
" Maintient le poids idéal avec peu de risques". Intéressée, je regarde la composition: olanzapine ( zyprexa neuroleptique) et topiramate ( épitomax, antiépileptique).  Je lis, pensant plus ou moins à un canular mais pas du tout sûre,  jusqu'à la conclusion " l'Obéfix est à envisager systématiquement chez toute personne ayant suivi un régime amaigrissant et désireuse de maintenir son poids d'équilibre".
A la fin de cet article, je suis très fâchée, perds mon sens critique  et envisage de cesser mon abonnement à Prescrire... mais je m'accorde une semaine de vacances avant de prendre cette décision importante.
Puis je vais sur la Toile ayant malgré tout un doute et tombe sur un forum où ils ont été prompts à découvrir le pot aux roses:  l'article a été écrit le premier avril, date écrite en tout petit,   les traitements doivent être conservés au congélateur à - 18°, les dosages ont été décidés en extrapolant sur le cerveau de gerboise, et le demi comprimé quotidien coûte 33.33 euros!

Les cochons! je me suis fait avoir!

J'en profite pour rappeler les effets secondaires de l'épitomax ( je n'ai laissé que les plus fréquents piqués sur santé AZ au féminin):

 Trouble cardiaque et vasculaire
· Des cas isolés d'événements thromboemboliques ont été décrits.
Troubles du métabolisme et de la nutrition
· Très fréquents : anorexie.
· Fréquents : diminution des bicarbonates sériques, perte de poids.
Chez l'enfant ont été également rapportés les effets suivants :
· Fréquent : absence de prise de poids (voir rubrique Mises en garde spéciales et précautions d'emploi).
 Troubles psychiatriques
· Très fréquents : confusion mentale, ralentissement psychomoteur*, somnolence, troubles de la mémoire, nervosité.
· Fréquents : labilité émotionnelle, troubles de l'humeur ou dépression* (voir rubrique Mises en garde spéciales et précautions d'emploi), agitation ; réaction d'agressivité, trouble de la concentration ou de l'attention*, trouble de la personnalité chez l'enfant.
      
Troubles du système nerveux
· Très fréquents : sensations vertigineuses*, ataxie, trouble de l'équilibre, trouble de l'élocution ou du langage, paresthésies*.
· Fréquent : dysgueusie.
Troubles oculaires
· Très fréquents : troubles visuels, diplopie.
· Fréquent : nystagmus.
Troubles gastro-intestinaux
· Fréquents : nausées, douleur abdominale.
Chez l'enfant ont été également été rapportés les effets suivants :
· Fréquence inconnue : hypersialorrhée.
Troubles hépatobiliaires
· Des augmentations des enzymes hépatiques ont été rapportées chez des patients recevant du topiramate seul ou en association à d'autres médicaments. Des cas isolés d'hépatite et d'insuffisance hépatique ont été rapportés au cours de polymédication comportant du topiramate.
Troubles de la peau et tissus sous-cutanés
· Rare : alopécie.
Troubles rénaux et urinaires
· Fréquent : néphrolithiase (voir rubrique Mises en garde spéciales et précautions d'emploi).
.
Troubles de l'état général
· Très fréquent : fatigue*.

- du  Zyprexa:
Très fréquent
Fréquent
Peu fréquent
Fréquence indéterminée
Affections hématologiques et du système lymphatique
Eosinophilie
Leucopénie Neutropénie
Thrombocytopénie
Affections du système immunitaire
Réaction allergique
Troubles du métabolisme et de la nutrition
Prise de poids 1
Augmentation de la cholestérolémie2,3
Survenue ou exacerbation d'un diabète, associée parfois à une acidocétose ou un coma, avec une issue fatale pour certains cas (voir rubrique Mises en garde et précautions d'emploi) Hypothermie
Augmentation de la glycémie 4
Augmentation de la triglycéridémie 2,5
Glucosurie
Augmentation de l'appétit
Affections du système nerveux
Somnolence
Vertiges
Akathisie 6
Parkinsonisme 6
Dyskinésie 6
Convulsions avec, dans la plupart des cas, des antécédents de convulsions ou bien des facteurs de risque de convulsions rapportés. Syndrome Malin des Neuroleptiques (voir rubrique Mises en garde et précautions d'emploi) Dystonie (incluant des crises oculogyres) Dyskinésie tardive Symptômes à l'arrêt du traitement. 7
Affections cardiaques
Bradycardie
Tachycardie/fibrillation ventriculaire Mort subite (voir rubrique Mises en garde et précautions d'emploi)
Allongement du QTc (voir rubrique Mises en garde et précautions d'emploi)
Affections vasculaires
Hypotension orthostatique
Atteinte thrombo-embolique (comprenant embolie pulmonaire et thrombose veineuse profonde)
Affections gastro-intestinales
Effets anticholinergiques légers et transitoires tels que constipation et bouche sèche
Pancréatite
Affections hépatobiliaires
Elévations transitoires et asymptomatiques des enzymes hépatiques (ASAT, ALAT), particulièrement en début de traitement (voir rubrique Mises en garde et précautions d'emploi).
Hépatite (comprenant des atteintes hépatiques cytolytiques, cholestatiques ou mixtes)
Affections de la peau et du tissu sous-cutané
Rash
Réaction de photosensibilité
Alopécie
Affections musculo-squelettiques et systémiques
Rhabdomyolyse
Affections du rein et des voies urinaires
Dysurie
Affections des organes de reproduction et du sein
Priapisme
Troubles généraux et anomalies au site d'administration
Asthénie
Fatigue
Oedème
Investigations
Augmentation de la prolactinémie 8
Elévation de la créatine phosphokinase
Augmentation des phosphatases alcalines

jeudi 12 avril 2012

Ou est ma liberte?

Une patiente m'appelle;
Docteur, ma fille est revenue dans la region, elle souhaiterait prendre un rendez-vous et vous prendre comme medecin traitant.
- Madame, votre fille n'est-elle pas sous subutex?
- Non, sous methadone (substituts a l'heroine)
- Je vous ai dit que je n'etais pas a l'aise avec ces produits, je prefererais qu'elle prenne un autre medecin.
- Mais c'est vous qu'elle veut prendre docteur.
- Je suis desolee, je ne prescris pas, ce qu'elle prend ne s'appelle pas un sevrage.
- Tant pis, au revoir.

Cinq minutes apres la fille m'appelle:
- Docteur, vous ne voulez pas me prendre comme patient?
- Non madame, il y a un centre dans la ville voisine qui donne ces produits, je ne les prescris pas.
- Mais je voulais un medecin traitant car je ne veux plus entrer dans ces centres.
- Desolee, mais non.
- Alors vous ne soignez pas les patients?
- J'ai fait une these sur la toxicomanie alors j'ai decide autrefois de ne pas prescrire car cela ne sevre rien du tout.
- Au revoir docteur j'irai chercher un autre medecin traitant.

A part qu'aucun de mes confreres n'acceptera, ce centre est bien pratique pour traiter cette tranche de patient. Mais un moment j'avais l'impression que dans son esprit j'avais obligation de signer des feuilles de medecin traitant a tous ceux qui me le demandaient et obligation de prescrire. Dans le code de deontologie on n'est oblige a tout cela qu'en cas d'urgence.
Et la methadone est beaucoup plus dure a sevrer que l'heroine elle-meme.



mercredi 11 avril 2012

Consommateurs de benzodiazépines au long cours : qu’en pensent leurs médecins généralistes prescripteurs ?

Malgré les recommandations, les traitements prolongés par benzodiazépines sont fréquents.
Objectifs. Explorer le processus décisionnel de ces prescriptions par les généralistes et un éventuel sentiment de perte d’autonomie professionnelle face à la demande, et la difficulté à aborder la vie psychique des patients.
Méthode. Au cours de deux focus-groups, 14 généralistes de Loire-Atlantique et Vendée ont répondu à des questions sur leurs pratiques de prescription et leurs perceptions de difficultés éventuelles.
Résultats. Tous les médecins ont déclaré connaître les règles de prescription des benzodiazépines. Les motifs de prescription étaient souvent intuitifs. Certains minimisaient avec force la notion de dépendance. La demande des patients bénéficiait d’une volonté de compréhension. Elle était le plus souvent interprétée à la fois comme une souffrance et comme une dépendance. Cette ambiguïté permettait aux participants d’argumenter la prescription sur le terrain médical, en négociant des compromis avec le patient dans une perspective de réduction des risques. Ils se disaient démunis face aux difficultés du sevrage et exprimaient un sentiment d’incompétence pour la relation d’aide, malgré un élan compassionnel envers des patients supposés en souffrance.
Conclusion. Ces contradictions dans les renouvellements répétés de benzodiazépines illustrent le symbole d’une relation d’aide que ni le médecin ni le patient ne souhaitent interrompre par le sevrage. Ce point de vue partagé témoignait d’une résistance au sentiment reconnu de perte d’autonomie professionnelle. Il réfute les soupçons de démission face à la demande des patients.
 http://www.exercer.fr/numero/101/page/52/

Article tres interessant, a mediter. 

silence radio sur l'Islande ?



 
  Sans nouvelles d’Islande : Pourquoi ?
 
  Si quelqu’un croit qu’il n’y a pas de censure actuellement, qu’il nous dise pourquoi on a tout su au sujet de ce qui se passe en Egypte et pourquoi les journaux n’ont absolument rien dit sur ce qui se passe en Islande :
 En Islande,   le peuple a fait démissionner un gouvernement au complet,    les principales banques ont été nationalisées et il a été décidé de ne pas payer la dette qu’elles avaient contractée auprès de banques de Grande Bretagne et de Hollande, dette générée par leur mauvaise politique financière
    une assemblée populaire vient d’être créée pour réécrire la Constitution. Et tout cela, pacifiquement.
 Toute une révolution contre le pouvoir qui a conduit à cette crise.
  Voilà pourquoi rien n’a été publié pendant deux ans.
  Que se passerait-il si les citoyens européens en prenaient exemple ?

Brièvement, voici l’histoire des faits :
 -    2008 : La principale banque du pays est nationalisée. La monnaie s’effondre, la bourse suspend son activité. Le pays est en banqueroute.
; -    2009 : Les protestations citoyennes contre le Parlement font que des élections anticipées sont convoquées et qu’elles provoquent la démission du Premier Ministre et, en bloc, de tout le gouvernement.
 La situation économique désastreuse du pays persiste.
Par le biais d’une loi, il est proposé à la Grande Bretagne et à la Hollande le remboursement de la dette par le paiement de 3.500 millions d’euros, montant que paieront mensuellement toutes les familles islandaises pendant les 15 prochaines années à un taux d’intérêt de 5%.
     2010 : le peuple descend à nouveau dans la rue et demande que la loi soit soumise à référendum.
> > > En janvier 2010, le Président refuse de ratifier cette loi et annonce qu’il y aura une consultation populaire.
 En mars, le référendum a lieu et le NON au paiement de la dette remporte 93% des voix.
 Pendant ce temps, le gouvernement a entamé une investigation pour régler juridiquement les responsabilités de la crise.
 Les détentions de plusieurs banquiers et cadres supérieurs commencent.
 Interpol lance une enquête et tous les banquiers impliqués quittent le pays.
> > > Dans ce contexte de crise, une assemblée est élue pour rédiger une nouvelle Constitution qui
reprend les leçons apprises de la crise et qui se substitue à l’actuelle qui est une copie de la constitution danoise.
Pour ce faire, on a recours directement au peuple souverain.
On élit 25 citoyens sans filiation politique parmi les 522 qui se sont présentés aux candidatures. Pour cela, il faut être majeur et recueillir le soutien de 30 personnes.
     L’assemblée constituante commence ses travaux en février 2011 afin de présenter, en partant des avis collectés dans les diverses assemblées qui ont eu lieu dans tout le pays, un projet de Grande Charte.
> > > Elle doit être approuvée par l’actuel parlement ainsi que par celui qui sera constitué après les prochaines élections législatives.

Voici, en bref, l’histoire de la Révolution Islandaise :
     Démission en bloc de tout un gouvernement
    Nationalisation de la banque
     Référendum pour que le peuple puisse se prononcer sur les décisions économiques fondamentales
    emprisonnement des responsables de la crise et    réécriture de la constitution par les citoyens
   Nous a-t-on parlé de cela dans les médias européens ?
 En a-t-on parlé dans les débats politiques radiophoniques ?
 A-t-on vu des images de ces faits à la TV ?

  Bien sûr que non !
 Le peuple islandais a su donner une leçon à toute l’Europe en affrontant le système et en donnant une leçon de démocratie au reste du monde.
 SI CE MESSAGE VOUS PARAIT INTÉRESSANT,
DIFFUSEZ-LE A BEAUCOUP DE GENS QUI NE LE SAVENT PAS !

Texte ecrit par un inconnu mais que je relaie volontier.

samedi 7 avril 2012

Vie brisée

Un de mes patients, jeune , beau, intelligent, ayant l'aura de  christopher Reeves est en train de connaitre le même  destin et même pire: depuis quelques temps il se plaignait d'une douleur cervicale; un jour il est venu me voir, complètement désemparé: " faites quelque chose docteur, je n'en peux plus". Alors je lui ai programmé une IRM et le diagnostic est tombé:  "grosse cochonnerie". A l'hôpital où on l'a opéré on a trouvé le primitif dans le poumon: il n'avait jamais fumé ni bu de sa vie! Et le médecin à qui j'ai téléphoné pour en savoir un peu plus  et spécifier qu'il n'avait aucun facteur de risque, jamais malade non plus a répondu " Un quart d'heure avant sa mort il était toujours en vie". Je sais, n'empêche que c'est moche.

jeudi 5 avril 2012

Critère de choix d'un chirurgien

Comme la décision de se faire opérer par un médecin ou un autre tient à peu de choses! Un de mes patients avait besoin de subir une petite intervention non urgente quand il a vu son chirurgien au volant dans une superbe Porsche. Le seul souci est qu'elle avait l'air mal à l'aise au volant, comme si elle avait peur de dompter cet engin de course.
Il est allé voir ailleurs: " Docteur, si elle opère comme elle conduit ça ne va pas le faire".
Comment mes patient font-ils pour me garder comme médecin traitant alors que je conduis d'après mon compagnon  comme Gilbert Montagnier le ferait, la tête tournée  vers le ciel et  la poitrine presque vissée au volant?  Peut-être est-ce parce que je n'opère pas. :)

mercredi 4 avril 2012

Sauvez l'école!

il y a une semaine j'ai reçu une maman avec son fils de trois ans et demi. Je connais la famille depuis des années, ils sont très attentionnés avec leurs enfants qui n'ont pas du tout l'air malheureux. Or ce jour-là je trouve le petit môme tout introverti, pas souriant, qui baisse les yeux toute la consultation et ne répond pas à mes questions; et pas la plus petite bêtise. Et la mère me dit:
" docteur, je ne comprends pas, depuis qu'il est retourné à l'école après les vacances il est comme ça. Il ne joue plus, pleure souvent et se reveille toute la nuit, qu'est-ce qu'on a fait à mon fils?" Et elle verse une larme.  Et moi je pense à un autisme débutant, malgré le fait que le gamin n'a jamais manifesté le moindre symptôme précédemment. 
" Bon madame, c'est très simple, dans notre village une maitresse a été soupçonné de frapper les enfants, pourquoi pas ailleurs? Je vous propose de retirer votre fils de l'école puisque vous êtes en arrêt maladie, et on voit ça dans une semaine".
Effectivement une semaine après la maman revient avec le sourire: " Ca y est, mon fils dort enfin depuis deux jours et recommence à jouer. Et il paraît que six mamans de la même classe  ont écrit une lettre à la directrice  pour se plaindre que leur enfant était différent".

Je raconte ça à une maitresse qui vient me voir en consultation,  qui s'exlame: " mon Dieu, ma nièce est dans cette classe! Je comprends enfin  pourquoi ma soeur a reçu un message e-mail d'une copine " t'as pas de problèmes avec la maitresse toi?""

Mon fils va rentrer en petite maternelle, j'ai peur.
 Et il faudrait que le gouvernement se pose les bonnes questions et mette moins de pression sur le corps enseignant, sinon on court à la catastrophe.

mardi 3 avril 2012

Cannabis allergisant

Une femme m'informe:
" Mon fils ne fume pas de cannabis, il n'y a pas droit.
- Ah?
- Oui, il a essayé une fois et s'est retrouvé aux urgences pour oedème du visage. Il n'avait plus figure humaine".
Avec quoi on-t-ils coupé le cannabis? En tout cas en voilà un qui y échappera.

lundi 2 avril 2012

Ne jamais signer!

Douze ans que je suis installée, et depuis douze ans je reçois des lettres " Il est temps de contrôler vos données de base enregistrées. La publication de ces données de base est sans frais..." et en tout petit et en bas: "Par la présente je passe commande pour 36 mois sur le site Temdi.com... Les frais de publication se montent à 1057 euros par an."

Et je suis allée sur Temdi.com: un site en anglais où jamais au grand jamais un patient potentiel français ne va se perdre. Au total j'aurai perdu 1057 euros.

Le conseil de l'ordre, les magasines spécialisés ne cessent de nous mettre en garde contre ce genre de manoeuvre, mais à priori c'est légal puisque ça existe encore.