mercredi 31 octobre 2012

Mon grand garçon de 15 ans passait tranquillement par la gare du Nord en rentrant de cours lorsqu'un flic lui a demandé de s'arrêter, l'a fouillé, puis lui a fait la réflexion " faut pas traîner par là, c'est dangereux!" Super, c'est le quartier où habite sa grand-mère, qui " s’enorgueillira de la première salle de shoot de France. Mon Poilopatte n'a pas fini de se faire fouiller!

mardi 30 octobre 2012

Pauvres ambulances!

Ca se passe mal pour le secteur des ambulances: la Sécu rembourse de moins en moins les transports. Pour y avoir droit il faut être en affection longue durée et prouver que l'on n'est pas en état de conduire, par exemple que l'on a une jambe cassée où que l'on prend des médicaments empêchant la conduite. 
Alors elles rivalisent d'ingéniosité pour survivre: vente de matériel médical par exemple, ou taxi normal.
Mais une m'a sciée: elle distribue les colis pour la Redoute! à 40 centimes le paquet ( je crois), il n'y a pas de petit profit! Il faut juste un endroit où entreposer.

lundi 29 octobre 2012

On soigne la femme ou le mari?

Un de mes patients décline tranquillement, sauf au niveau intellectuel où il est très toujours très agréable de causer avec lui; il est porteur d'un cancer de la prostate, d'une hypertension, d'un parkinson et tout un tas d'autres pathologies que j'ai oubliées. Il a fait le tour de tous les spécialistes, poussé efficacement par son épouse désespérée. C'est au point où un spécialiste un jour lui a dit: " monsieur, ce qu'il vous manque c'est un chef d'orchestre".
Et il vient me voir entre deux, ce jour avec son épouse. Il souffre d'ostéoporose mais il a des calculs rénaux (calcium contre-indiqué), il a un tassement de vertèbres. Et son épouse me demande de l'aider.
" Madame, ce que je vous propose pour le muscler, ce qui soutiendra sa colonne, ce sont des séances de kiné.
- Mais il en fait déjà!
- Alors tentez les médecins alternatives, par exemple la réflexothérapie plantaire, elle peut lui redonner du tonus ( il est extrèmement lent dans ses gestes à cause du Parkinson).
- Oui mais... j'ai peur de tomber sur un charlatan.
- Je ne connais que des gens corrects qui ne se prendront pas pour un médecin.
- Mais enfin, n'y a-t-il personne qui pourra aider mon mari à sortir de ce mauvais pas?"
Elle est furieuse et malheureusement j'ai tout à fait l'image en moi du malheureux patient qui n'aura d'autre option que de ressortir  les pieds devant, car il est usé. On se lève.
Et mon patient a le mot de la fin avec un petit sourire: " le problème c'est qu'il y a certains qui voudraient toujours leur conjoint jeune et dynamique" 
Et je lui glisse tout bas alors qu'elle passe le seuil du cabinet " mais l'intellect va bien,  lui!"

samedi 27 octobre 2012

revalorisations d'honoraires

Nous les médecins généralistes de secteur 1, on va peut-être avoir une revalorisation d'honoraires. ce n'est pas de passer de 23 à 25 euros ( ce qui peut favoriser la course à l'acte, ainsi que cela se fait depuis des décennies), mais pour chaque formulaire de médecin traitant signé on va toucher 5 euros... ce qui va favoriser la course au patient! Et c'est là que certains médecins peu scrupuleux auront tendance à faire du détournement de patientèle ( pas dans mon coin, presque tous les médecins ici refusent les nouveaux patients). Déjà les médecins touchent 40 euros par an pour chaque patient en affection longue durée.
Mais je suis sûr que la plupart des patient ne vont pas tomber dedans, sinon ce sont des benêts.

Le point positif est que cela se rapproche doucement d'une capitation et qu'en théorie si le patient est bien soigné, tous ses bobos traités avec compétence et célérité, le médecin peut légitimement partir se reposer à la pêche fréquemment! Ce mode de rémunération est celui que je préfère.
Et dans l'idéal, celui qui fait la course à l'acte en faisant revenir les patients tous les mois pour une simple hypertension, ou un suivi de diabète trimerait  comme un malade sans toucher plus.

vendredi 26 octobre 2012

Aller jusqu'au bout de la logique


Commentaire sur les « salles de shoot » suite aux propos favorables  de notre Ministre de la santé:
 Le travail sérieux  sur ce sujet de la commission parlementaire n'aurait-il servi à rien ?

Pour parler d'injection de drogue sécurisée dans une salle médicalisée, la première mesure de sécurité est de contrôler le produit à injecter (alors qu'il provient du trafic illicite), ensuite, il faut s’assurer de l'état physique de l'individu (le toxicomane ment et triche sans arrêt et peut avoir pris de la méthadone ou une première dose d'héro avant un super shoot dans ce lieu sécurisé); pour savoir s'il est en état de recevoir la dose ou surdose, il faut un labo pour le produit, une analyse de sang, une consultation médicale ... impossible à financer dans ce contexte … (généralement, l'héroïnomane veut ressentir l'effet maxi du produit donc il peut prendre le risque de se faire un demi gramme d'héro puisqu'en cas d'OD, il sait qu'il sera secouru ...aux frais des contribuables); en cas d'accident suite à l'injection dans ce lieu, qui porte la responsabilité ? qui paiera les conséquences (exemple, se faire une poussière en intraveineuse abouti parfois à des séquelles irréversibles) ; si l'un des bénéficiaires de ce shoot (avec complicité partagée), est auteur d'accident de la route avec préjudice à autrui, qui porte la responsabilité?

Cette tolérance nécessite de revoir le code la route , de la santé publique, de procédure pénale, ... si non, il y aura jurisprudence et nous irons vers une légalisation de l'usage des drogues avec une réglementation pour limiter les conséquences... comme pour l'abus d'alcool; cependant, pour les produits classés stupéfiants c'est infiniment plus compliqué car les mafieux garderont la main sur le trafic et les nouvelles drogues seront toujours le monopole des trafiquants (une nouvelle drogue par semaine actuellement).
Comme beaucoup de point d’accueil  de jour pour les plus démunis, ces salles seront accessibles 35 heures par semaine, alors que fera  le malade dépendant pendant les 133 heures restantes ? l’héroïnomane concerné dans le projet, a besoin de son shoot toutes les 4 heures pour ne pas souffrir et il vit essentiellement la nuit ;  moment le plus anxiogène où  il a surtout besoin d’un lieu sécurisé pour la nuit.
Pour limiter les conséquences sociales, si ces salles doivent être créées, j’ose faire deux suggestions :
La structure médicalisée la plus efficiente, 24 heures sur 24 heures, demeure l’Hôpital ; alors pourquoi  pas lui donner ce million d’euros pour y installer ce type de salle, avec  cette proximité  efficace en matière de secours en cas d’overdose ou autre accident lié à l’injection.
La méthadone ou  le subutex  étant  utilisable en substitution de l’héroïne ;  dans le protocole expérimental  de ces salles, il serait  sécurisant d’y voir l’utilisation d’un quit complet avec une méthadone injectable « copiant les effets de l’Héroïne »  si l’on veut vraiment réduire la délinquance générée par l’approvisionnement d’héroïne à proximité.
L’initiative de « salle de consommation de stupéfiants sécurisée » m’incite cependant à développer  plusieurs pages  d’arguments contre...!  pendant ce temps, les toxicomanes qui demandent plus de structures comme celle d'EDVO pour sortir définitivement de tous ces systèmes d'accompagnement à la consommation de drogues, ne sont pas écoutés.
JP Bruneau
Président fondateur et directeur de  edvo-addictions.fr

jeudi 25 octobre 2012

Du travail pour mon associée!

"Allô docteur, vous faites les certificats de virginité?
- ...??? C'est pour qui? Pour se marier ou pour un avocat?
- C'est juste pour moi, pour vérifier que je le suis bien.
- En ce cas je vous conseille mon associée, elle a un diplôme de gynéco. Je pense qu'elle vous fera ça. Téléphonez-lui".

On a refilé la patate chaude! 

mercredi 24 octobre 2012

Guide des effets indésirables des psychotropes


Prozac, Lexomil, Xanax : le guide des effets indésirables

Les psychotropes, que les Français consomment massivement, ont des effets secondaires souvent méconnus. Dossier à lire dans "le Nouvel Observateur".

Médicaments (PHILIPPE HUGUEN / AFP)

La France est le deuxième consommateur d'anxiolytiques d'Europe après le Portugal. Elle en consomme 9 fois plus que les Allemands et que les Anglais. En 2010, 20% des Français ont consommé au moins une fois un anxiolytique ou un somnifère (benzodiazépine ou apparentée). Surprescrits, et la plupart du temps délivrés par les généralistes, ces médicaments de l'âme peuvent avoir des effets dévastateurs.
  • Antidépresseurs (inhibiteurs sélectifs de la recapture de la sérotonine - ISRS) 
Les effets indésirables peuvent être multiples : agitation, anxiété, attaques de panique, insomnies, troubles sexuels, nausées, diarrhées, maux de tête. Ils apparaissent surtout pendant la première semaine de traitement. La sensation de bouche sèche est fréquente avec la molécule paroxétine (Deroxat, Divarius). La fluoxétine (Prozac), quant à elle, est responsable de signes extrapyramidaux (tremblements, rigidité, mouvements rares et lents) plus ou moins invalidants, dont un syndrome mimant la maladie de Parkinson. L’hyponatrémie (déficit de sodium dans le sang) est fréquente et grave pour la majorité des patients prenant des antidépresseurs. Il est aussi possible que survienne un syndrome sérotoninergique, auquel des manifestations d’ordre psychique (agitation, confusion,hypomanie, etc.), moteur (myoclonies, tremblements, hyperréflexie, rigidité…), végétatif (sueur, frissons…) et digestif (diarrhées) sont associées. Il existe enfin un risque de surdosage pour certains antidépresseurs.
  • Anxiolytiques et somnifères (benzodiazépines) 
Les benzodiazépines sont responsables d’une baisse de la vigilance, potentialisée par l’alcool. La sédation provoque des accidents (notamment chez les conducteurs d’engin, de voiture…). Des sensations de faiblesse, de fatigue, des impressions de vertige, de la dysarthrie, de l’ataxie, une confusion… ont déjà été rapportées. Dès 1989, l’effet délétère de ces médicaments sur la mémoire a été démontré. Cette amnésie antérograde existe avec toutes les molécules. Certaines benzodiazépines à demi-vie courte ont provoqué, souvent en association avec de l’alcool, un syndrome comprenant la triade automatisme-désinhibition-amnésie, entraînant des comportements soit automatiques, soit de soumission. A forte dose, une dépression respiratoire est possible, surtout aux âges extrêmes de la vie. Paradoxalement, nervosité et hyperexcitabilité sont décrites. Des effets indésirables rares ont été signalés : hallucinations, manies, hypotension, hypersalivation, sécheresse buccale, insomnie ou anxiété de rebond lors du sevrage d’un traitement au long cours confirmant la pharmacodépendance.
 

mardi 23 octobre 2012

gale et éviction du travail

Je diagnostique une gale hier chez une patiente; facile, elle se gratte furieusement entre les doigts, à la ceinture  et surtout toute sa famille fait de même. Elle travaille en maison de retraite et donc me demande: " Combien de temps dois-je être arrétée? Dois-je le dire à la directrice?
- Oui, je pense que c'est plus correct. La durée d'éviction est d'environ 4 jours".

Elle me téléphone en panique dans la journée: " Docteur, je l'ai dit à la directrice et le médecin coordonnateur qui passait par là, a exigé que je m'arrête quinze jours. Je fais quoi? Car je ne peux pas me le permettre!
- Vous prenez contact avec le médecin du travail et il bottera les fesses de ce  médecin!"

Elle est allé à la médecine du travail qui lui  confirmé que l'éviction dûe à la gale était de quatre jours. touché-coulé! Le médecin coordonnateur n'a qu'à prendre contact avec la médecine du travail, ma patiente ne va perdre qu'un minimum de jours!
J'en connais un qui ne va pas être content, mais en ces temps de crise mieux vaut s'arrêter un minimum et ma patiente est ravie, c'est l'essentiel.

Un CV

Une jeune femme de mon village inconnue m'a envoyé son CV; j'ai eu un peu de mal au départ à ne pas croire à une blague:
" Mesdames, votre établissement est réputé pour son sérieux et son professionnalisme, c'est pourquoi je vous sollicite pour un emploi de secrétaire médicale" 
( bien que j'adore le cirage de pompe, ça tombe un peu comme un cheveu sur la soupe)
" Dynamique, méthodique et consciencieuse, je souhaite mettre à profit mes compétences dans votre structure et contribuer au développement de votre chiffre d'affaire" ( NON, NON, NON, j'ai pris une associée, ce n'est sûrement pas pour le développer!)
"Je me tiens à votre disposition etc....." 
Dans son CV: maitrise d'excel, word, power pont, abm 2000, hello doc, call flow: j'en suis très heureuse pour elle car tout ça ne m'est pas de grande utilité. 

En y réfléchissant je pense que je vais lui répondre gentiment, elle qui s'est fendu d'une photocopie et d'un timbre.
" Chère madame, ne souhaitant pas développer mon chiffre d'affaire dans les conditions actuelles ( C bloqué à 23 euros et impôts de plus en plus lourds), et n'utilisant pas excel et tous les autres sigles que vous avez écrits, je peux pas donner une suite favorable à votre demande. Néammoins je tiens à vous remercier de vos compliments qui m'ont fait vraiment chaud au coeur.
Veuillez agréer etc."

Elle va aimer. 

lundi 22 octobre 2012

Gachis gachis

Comme mon dada est en ce moment "comment peut-on dépenser moins pour le secteur de la santé", je voudrais revenir sur les salles de shoot qui vont bientôt ouvrir leurs portes.
Indépendamment du fait que "se droguer c'est mal" etc. ces salles de shoot vont coûter cher à la société ( et c'est nous). Pourquoi ( et je suis déjà ulcérée en proposant cela)  ne transfèrerait-on pas cette responsabilité aux associations d'usager de drogues  qui ont bien l'habitude de gérer cette population? Elles distribuent déjà du matériel propre, sont subventionnées par l'état ( et l'état c'est nous), éditent un mensuel à l'usage des usagers de drogues avec des tas de petits conseils pratiques.
Si on réfléchit trois secondes, ces structures sont  subventionnées par l'état et se droguer est pourtant illégal.

Or elles n'ont légalement  pas la permission d'accueillir un toxicomane qui veut être un peu tranquille. Pourtant elles ont les locaux et le personnel adéquat... a moins que l'on veuille médicaliser tout cela et qu'on veuille y mettre une gentille infirmière et des vacations de médecin?
Je sais qu'avoir un dispensaire dans chaque ville de plus de 10 000 habitants avec une gentille sage-femme et du matériel d'accouchement de base connecté par internet avec un grand service d'obstétrique ne coûterait pas très cher et limiterait les accouchements dramatiques sur les autoroutes.

PS: chaque salle de shoot coûtera un million d'euro!

PS2: il y aura de la prévention là-dedans, parfois un médecin. A mon avis cela ne sera pas anonyme et les toxicos seront fichés.

dimanche 21 octobre 2012

Cours de responsabilisation?

Nous avons pris le café hier avec un chef d'entreprise à la retraite. Et il m'a raconté une anecdote:
" Un de mes employés s'était fait un accident de travail et je l'avais accompagné à l'hôpital afin de le faire soigner, ce qu'a fait le médecin qui nous a reçus. Puis à mon employé il a demandé " je vous fait huit jour d'arrêt de travail, ça ira?" et il s'est tourné vers moi et a posé cette question " et vous, vous voulez combien?" A part que c'est moi le patron! J'ai donc porté plainte à  l'hôpital contre ce médecin indélicat et c'est resté lettre morte. On est pieds et poings liés dans ces situations-là.
C'est comme entre le 25 décembre et le 1  janvier: 30%  de mon personnel était malade cette semaine-là et j'ai téléphoné à la DDRASS pour savoir s'il y avait une épidémie quelconque car mon personnel était largement absent. Même pas une réponse, tout le monde s'en fiche".
 
Evidemment il ne faut pas mettre un flic derrière chaque citoyen, ça deviendrait vite un état policier insupportable. Et si l'on dispensait des cours de morale en cours: " L'état c'est nous, et l'argent que nous gâchons à se faire faire des arrêts maladies bidons, à travailler au noir alors qu'on pourrait faire autre chose, etc. c'est de l'argent qui ne retombe pas sur nous et le plus grand nombre".  ca pourrait aussi s'appeler des cours de responsabilisation. Et surtout ces cours doivent être dispensés avant 16 ans, de façon à ce que ce qui sortent de l'école en plein échec en profitent aussi.

 

vendredi 19 octobre 2012

vous avez dis économies?

Quand j'était interne, c'est à dire 18 ans de moins et (autant de kilo), je travaillais dans un hôpital qui était en plein agrandissement. Je m'en suis étonnée, étant donné que la ville n'était pas grande et l'hôpital semblait suffire aux besoins locaux. Et on m'a répondu: " On est bien obligés de dépenser le surplus d'argent, sinon nous n'aurons pas de subventions". En d'autre termes, plus un hôpital coûte cher, plus on l'aide.

J'ai trouvé trise d'en arriver là.

certificat inutiles et stupides ter.

J'en ai dégotté un bon " je soussignée Dr V Vincent certifie que madame Flament Rose est bien enceinte de son premier enfant". Pourquoi? Parce que le département offre un siège auto à tout nouveau parent! Ca va loin...

jeudi 18 octobre 2012

J'ai découvert tout un noyau de femmes qui ont pris de l'agréal et qui ont des dyskinésies faciales et qui ne savent pas quoi faire:
rejoignez l'AAAVAM! ( association des victimes des accidents des médicaments).
Il est bon de le répéter afin que ce scandale soit vu à sa juste mesure et que l'on fasse gaffe avant de mettre sur le marché des telles molécules!

Certificats inutiles et stupides bis

Je continue avec mes certificats:
Avez-vous déjà constaté l'illogisme de la chose? Le sport à l'école étant obligatoire, on doit faire des certificats de contre-indication si le gamin souffre de telle ou telle pathologie.
Par contre, dés qu'il s'agit d'aller faire un peu de pétanque: certificat d'aptitude au tirage de boules.
 
Lorsqu'un gamin souffre du dos par exemple, ou du genou, je dois éplucher tout le programme de sport du collège afin de déterminer  ce qu'il peut faire ou non; je retire de la liste en premier l'accrosport qui me parait dangereux au plus haut point ( les pyramides humaines): les plus légers se retrouvent en haut, les "gros plein de soupe en bas", et le problème est que ces derniers ne sont pas toujours très musclés, et risquent de souffrir de dorsalgies ou de lombalgies.
De plus ce sport fait appel à la confiance mutuelle et je suis personnellement horrible et parano, mais dans certaines occasions je ne fais confiance qu'en moi-même pour exécuter quelques machins dangereux . Qui sait si les autres ne vont pas avoir une défaillance?  Et puis c'est plus dangereux que la pétanque... qui nécessite l'avis d'un médecin pour la pratiquer...

bref, je reste en pétard.


 

mercredi 17 octobre 2012

Spécialistes vertueux?

Un jour la dame de la Sécu qui suit de près chaque médecin pour vérifier s'il reste ou devient (  selon les cas) vertueux vient me voir; je lui dis dans la conversation que les médecins spécialistes aux alentours ont horreur de prescrire ce qu'ils préconisent et qu'ils en laissent le travail au secrétaire-médecin traitant  qui n'a pas d'autre choix que d'obéir sous peine que son patient n'ait pas ses médicaments.
Et elle me répond: " mais ce n'est pas normal docteur! C'est à chaque médecin de faire une ordonnance de ce qu'il conseille!"
Alors naïvement, comme une nounouille dirais-je, j'écris au spécialiste que je préfère: " cher confrère, pourriez-vous à l'avenir faire vos ordonnances pour les patients que vous suivez s'il vous plait? J'ai reçu la visite de la Sécu qui le souhaite. Veuillez agréer etc."
Je me suis fait incendier!!! Le patient qui lui apportait cette lettre s'en souvient encore.

Alors voilà, je reste pieds et poings liés à devoir prescrire, moi le gratte papier-généraliste qui n'ai évidemment que ça à faire, ce que les autres ordonnent. Et c'est moi qui coûte cher et les spécialistes qui sont vertueux évidemments, car ils ne coûtent pas cher en médicaments.

Une autre retombée est que, les spécialistes écrivent dans une lettre ce qu'ils souhaitent que leur patient prenne, pour peu que la secrétaire du dit-spécialiste prenne du retard dans le courrier je ne reçois la prescription que deux semaines après, et le patient a une perte de chance.

mardi 16 octobre 2012

Une bonne dispute qui fait du bien

Ce matin j'arrive un peu  en retard au cabinet comme à l'accoutumé, je prépare un café, et tout en le buvant, telephone  à la secrétaire. Au moment où je raccroche une patiente tambourine à la porte, je l'ouvre et suis accueillie par un : " docteur, vous êtes en retard, c'est impensable!
- Quoi?
- vous êtes en retard, c'est inqualifiable, je vais être en retard.
- Madame, vous pouvez changer de médecin, et la porte est ouverte.
- Allez, vous savez très bien que cela m'ennuie de changer de médecin. Entrons et finissons-en".
Un peu sciée, je pense quand même à lui tirer la langue dans son dos, au grand plaisir d'un autre  patient assis en salle d'attente. Parfois un peu de gaminerie dédramatise. Et puis je pense comme je vais la charger dans mon blog ( :) )
La consultation se passe, petit problème féminin. A la fin la voilà qui déclare avec un grand sourire: " Ah! Rien de tel qu'une bonne dispute pour démarrer la journée!"
On s'est serré la main les meilleures amies du monde; un autre planête...

dimanche 14 octobre 2012

Avalanche de demandes

Un jour j'ai lu les propos d'un généraliste qui n'était pas content car depuis quelques années les patients venaient en consultation avec plus de deux problèmes qu'il ne pouvait pas traiter en un quart d'heure, alors qu'autrefois ils ne présentaient qu'un ou deux problèmes genre:
" Docteur, il me faut un vaccin, un certificat de sport, ma pilule Jasmine, j'ai une sinusite, il me faut donc un arrêt  de travail, et un formulaire de médecin traitant, j'ai une verrue au pied,  au fait, j'ai une question à vous poser à propos de mon chien, peut-il prendre du clamoxyl et pouvez-vous me le prescrire sur l'ordonnance de mon fils s'il vous plait?"
Pas tout à fait exagéré.
Maintenant allons un peu plus loin: pourquoi cette profusion de demandes?  Parce que les patients se savent plus se gérer? Parce qu'on n'arrête pas de leur seriner pour le moindre bobo " consultez votre médecin? Parce que les certificats de sport sont obligatoires?
 
Alors le pauvre médecin essaie de tout régler en un minimum de temps et quand à la fin la patiente dit " je me sens essouflée" on met ça sur le compte d'un manque de sport alors que c'est une embolie débutante causée par la pilule. Et voilà comment peut se produire un erreur médicale.
Et ne parlons pas de " je me sens angoissée" en fin de consultation: une prescription de lexomil et on est tranquille jusqu'à la prochaite consultation.
 
Oui il y a un malaise dans la médecine qui vient de plus loin que la simple surprescription médicamenteuse.
 

samedi 13 octobre 2012

contagion

J'ai contaminé ma nouvelle associée avec mes idées: " Dis, depuis que je te fréquente, je ne suis plus motivée pour prescrire des benzodiazépines, et toutes ces choses, juste un petit poil qui traîne par çi par là". Je ne savais pas que c'était contagieux, mais cela ne me dérange pas.
Au moins mes patients ne sont pas impliqués dans des accidents de voiture impliquant les benzodiazépines... juste d'autres petites bricoles illicites, mais je travaille chaque jeune que je sais fumer au corps. C'est tellement banalisé que, heureusement que quelqu'un leur notifie les effets secondaires! Et je pense qu'ils sont même maso car ils reviennnent.

vendredi 12 octobre 2012

Service après-vente en médecine

Une de mes connaissance est ostéopathe, pour la petite histoire les dames de la région l'appellent Dieu :). Ce type a fait quelque chose que je n'ai jamais vu nulle part ailleurs: le service aprèsvente
"Je vous soulage, vous voyez comment ça va dans les semaines qui suivent, si ça ne va pas vous revenez, je vous prendrai comme ça".
Et si aux urgences ils assuraient le service après-vente? Comme ce n'est jamais évident les histoires de bouton, la patiente peut revenir comme ça à l'hôpital, un généraliste reprend son dossier et sans chichi  la rééxamine et réévalue le diagnostic.

Je pense que cela serait une bonne idée, comme moi qui, quand je n'ai pas diagnostiqué une pneumonie tout de suite, ou n'ai pas donné un antibiotique adéquat ne refais pas payer le patient, ou quand je n'ai pas bien évalué le nombre de jours d'arrêt de travail pour sa lombalgie.
Payer à l'acte d'accord, mais avec des souplesses

jeudi 11 octobre 2012

traitement test

J'avoue avoir été très  mauvaise langue le  23 septembre, en soupçonnant une mamie de démarrer un Alzheimer: depuis que je lui ai prescrit stromectol pour la gale, elle ne se gratte plus, donc fait des vraies nuits et mène son train-train tranquillement, à son rythme! Elle était devenue tellement insomniaque qu'elle avait tous les signes de démence débutante!
 
Je ne sais pas comment on est passé à côté d'un diagnostic de gale, ce que je sais c'est qu'elle a coûté un maximum à la Sécu en examens inutiles et hospitalisations, plus en anti-allergiques en tous genre. Il est vrai que les lésions sur la peau n'étaient pas du tout pathognomoniques ( caractéristiques, ou indicatives d'une maladie), mais pourquoi ne pas tenter ce traitement simple qui se prend en une fois et basta? Ne serait-elle tombée que sur des internes de premiière année qui n'ont pas été encadrés? C'est dommage.
 
La gale est vraiment de retour  depuis quelques années, et pas que sur les gens sales et sur les vagabonds; alors pensons-y!
 
Ca me fait penser à une petite fille que son père a amenée en consultation avec des tâches rouges  douloureuses aux jambes; je n'avais pas idée de ce que c'était, et il me semblait quand même, si j'avais ouvert dans le cerveau la case erythème ( rougeur)  que j'aurais dû le savoir... La pauvre se déplaçait  le matin même sans problème, boitait en arrivant en salle d'attente et quand j'ai voulu la faire marcher elle est pratiquement tombée dans les bras de son père, incapable de faire un pas. Aux urgences est tombé  le diagnostic de lupus érythémateux (maladie auto-immune), le truc qu'on apprend dans les livres et qu'on croise une fois ou deux dans sa vie.
 

mardi 9 octobre 2012

Certificats inutiles et stupides

Décidément, l'idée de faire faire des économies à la Sécu est mon nouveau dada et j'ai des tas d'idées, dont entre autre ne plus faire de certificats d'enfants malades aux parents de ceux-ci. Je soupçonne beaucoup de parents de me faire voir leur gamin fébrile ou diarrhéique à seule fin de récupérer ce précieux papier. Car ils savent en général soigner les petits bobos de leurs gosses.
 
Mais il  ne faut pas oublier que la santé est devenue un commerce et que beaucoup se font de l'argent avec:
- les labos pharmaceutiques;
- les médecins;
- les kinés;
- les pharmaciens;
- les infirmières etc.
Tout le secteur de la santé fait vivre un monde fou et avant d'envisager des mesures d'économie on devrait garder ça à l'esprit;
 
Je continue: théoriquement les certificats d'aptitude au sport ne devraient pas être remboursés mais tous les médecins le font, et on en profite pour mesurer, peser, voir les pieds plats, dépister les débuts de scoliose, parler de contraception: on a le temps, le gamin n'est en général pas malade et là on peut vraiment faire de la prévention.
 
Les certificats de pétanque par exemple: a-t-on besoin d'avoir la santé d'un coureur cycliste pour en faire? Et le top du top dans les certificats inutiles a été d'en rédiger un pour l'épouse d'un joueur de pétanque qui devait tenir la buvette!  Et les certificats de dirigeant de foot! Obligatoire mais stupide, ils ne sont pas sur le terrain.
 
Le pire est le certificat d'absence scolaire qui n'est légalement pas obligatoire. Alors quand une maman insiste pour que je le fasse ( la maitresse le demande), j'écris: " Je, soussignée docteur  David Vincent, certifie que le certificat d'absence du jeune Orange Dindon n'est pas obligatoire, notamment pour la date du 1 au trois octobre. Merci d'en tenir compte à l'avenir". Les maitresses vont m'adorer je le sens.

lundi 8 octobre 2012

Une nomade

Un patiente ménage ses arrières...

Elle m'a quittée dès qu'elle a appris qu'il y avait un nouveau médecin à Stroumpfville. Elle peut me raconter des craques, mon associée me l'a dit. Il y a un mois celle-ci était en congé et c'est donc moi qui suis allée en visite chez cette patiente. Elle a eu l'air surprise puis s'est reprise très vite:
" Ah docteur, je suis ravie de vous voir! Vous n'étiez pas là, la dernière fois, alors j'ai été obligée de voir votre associée. Mais tant mieux, c'est vous!"
Et deux semaines après elle rappelait mon associée.
 
Il y trois ans elle m'avait fait le coup: elle appelait systématiquement le remplaçant du docteur Cravate ( mon digne confrère de l'autre côté du village) lorsqu'il exerçait. Besoin de changer de tête. Et quand je lui avais demandé: " voyez-vous quelqu'un d'autre?" au cas où il y aurait de redondances dans les traitements, elle me niait tout. Car elle m'a souvent répété " je vous aime bien docteur".

Manque de bol, nous partageons la même secrétaire!
Et on fait quoi maintenant?
 

dimanche 7 octobre 2012

Un accouchement ça coûte cher.

Je réfléchis régulièrement à comment faire pour que la santé coûte moins cher, mon compagnon ne se plaint pas encore...

Lorsque j'ai accouché, la sage-femme a fait tout le travail, sauf la péridurale évidemment, puis le gynéco est venu expulser le placenta; dans tous les cas sauf exception ( un confrère), cette pratique semble normale: la patiente paie le forfait accouchement, l'anesthésiste, puis le gynécologue. J'adore mes confrères, je trouve qu'ils font du très  bon travail de gynécologue et pour suivre les grossesses , mais venir juste pour le placenta je n'ai pas compris.
J'espère que les gynéco qui me lisent ne m'en voudront pas, il y a déjà tellement à faire dans d'autres domaines que l'on peut ne pas se marcher dessus.

samedi 6 octobre 2012

Type à la dérive

Un patient relativement jeune, au physique qui ne s'oublie pas, est venu me voir en consultation pour une sinusite. Je lui trouvais des yeux magnifiques, quoique un chouilla inquiétant de par leur fixité. Et j'ai démarré en lui demandant ses allergies, ses antécédents, s'il prenait quelque chose " oui, du tercian ( neuroleptique) et du lysanxia ( benzodiazépine), car j'ai eu un évènement familial difficile il y a quelques années et mon médecin a toujours renouvelé. je suis en pleine dépression et j'ai des troubles de mémoire." Et je suis repartie de mon laïus, avec tous les effets secondaires du tercian, du lysanxia avec mon Vidal ouvert. Pauvre patient, il ne s'attendait pas à tomber sur un médecin qui lui ferait autant la morale! J'ai prescrit quelques antibiotiques, une prise de sang et retour chez son médecin traitant si besoin.
 
Hier il m'appelle " docteur, j'ai bien aimé votre discours sur les médicaments, je voudrais vous revoir". " Merci monsieur, à 17 heures ce jour" Et là il m'a tout raconté: que ça commençait à lui peser, qu'au niveau libido ce n'était plus ça, qu'il avait peur de perdre son épouse etc. Et il a rajouté qu'il avait diminué de lui-même le lysanxia. Il commençait à sombrer dans le burn out (épuisement professionnel) et ne savait plus comment gérer.
Je lui ai expliqué que le sevrage était beaucoup plus dur que le démarrrage, qu'il faudrait qu'il prenne un arrêt de travail avec vacances sportives ( center parc par exemple) et détendues, pour finir de diminuer et enfin arrêter tout ça. Et j'ai donné mon adresse internet pour le suivre pas à pas. Et surtout un plan de diminution sur trois semaines
 
Il m'a demandé: " Parfois je voudrais être hospitalisé pour enfin arrêter tout ça" "Malheureusement monsieur dans tous les hôpitaux on vous rajoutera des médicaments. Je sais qu'il existe un ou deux centres de sevrages 
mais j'ai très peu de retour concernant les patients. Alors pourquoi pas center park? 

vendredi 5 octobre 2012

Chaine sans fin?

Il y a quelques jours un patient jeune vient: " Docteur, je crois que j'ai une infection urinaire. - Ah bon? C'est rare chez les messieurs, racontez-moi. - Je suis allé ailleurs, et j'ai eu quelques légères brûlures ensuite. Mais je n'ai presque plus rien. Mais la fille a des chlamydias et m'a demandé de consulter. - Avez-vous eu quelques écoulement sans uriner? - Oui, au début. - Alors je ne pense pas que cela soit une infection urinaire, mais les chlamydias (maladie sexuellement transmissible). Il faut faire un prélèvement urethral. - Et l'examen d'urine? - Oui, mais il faut faire cet examen qui montrera bien les choses, s'il est fait avant les premières urines du matin. - Ca va être difficile, ma compagne ne sait rien, elle pourrait avoir la puce à l'oreille. - Pourquoi ne lui avouez-vous pas? - Je ne veux pas casser mon couple". Il n'a fait que l'ECBU ( examen cytobactériologique urinaire), et un prélèvement uréthral qui a montré effectivement des chlamydias. Il m'appelle " Docteur, je pense que tout va bien, il n'y a pas d'infection! - Vous avez tourné la page? les chlamydias sont positifs!" Le type n'a pas du tout l'air motivé pour le dire à son épouse; il va se soigner quand même. C'est vraiment dommage et navrant car jusqu'à quand se transmettra cette cochonnerie ( Ptitesouris comme dit mon MiniRambo) qui peut rendre les femmes stériles? La je généralise mon propos, mais c'est une chaine sans fin.

jeudi 4 octobre 2012

Flagrant délit

Une patiente m'a demandé par deux à trois fois de passer la consultation de sa petite fille sur la carte de sa belle-soeur qui avait une petite fille du même âge. J'ai accepté, d'autant plus que la première fois c'était en urgence, la gamine avait un asthme qui m'avait fait appeler le Samu au premier regard. Puis la belle-soeur avait la CMU, j'en ai conclu un peu hâtivement qu'elle pourrait en bénéficier aussi, juste qu'elle n'avait pas fait la demande. Parfois j'ai un fond un peu naïf, ma mère m'en a souvent fait la remarque.
Ce jour je vois le père de la petite fille: " Docteur, pouvez-vous me faire un certificat disant que vous avec fait passer une consultation sur la carte de ma belle-soeur? - Je l'ai fait uniquement pour que la petite soit soignée. - Je sais, elle a fait passer ma fille pour sa cousine chez le dentiste, votre associée, le radiologue etc. Mon avocat me le demande pour que je récupère la garde de ma fille
J'ai fait ce papier qui spécifiait noir sur blanc que j'ai fait des faux, d'autant plus que la mère ne relève pas du tout de la CMU. Mais c'est mon associée qui aime les choses carrées et droites qui va être heureuse. je vais la mailer de ce pas.

mardi 2 octobre 2012

Depression et connexions synaptiques

Depuis quelques temps je n'ai pas parlé des antidépresseurs, la lecture des " 4000 médicaments utiles, inutiles et dangereux" m'y fait penser: Une déléguée médicale entre dans mon cabinet: " docteur, j'ai un antidépresseur à vous présenter, le xxx. - OK - Je suppose que vous en prescrivez parfois! - Non, je ne l'ai jamais fait, tout au plus je l'ai renouvelé jusqu'à il y a dix ans." Elle me regarde avec de grand yeux: ça y est, pour elle je viens de la planète Mars. " Mes patients ne m'ont pas quittée, pour preuve j'ai ici la liste de tous les patients qui m'ont choisie comme médecin traitant, vous voyez, celui-ci est mort, celui-là a déménagé etc." Toujours ahurie la pauvre: " Et je croise les doigts et je serre les fesses, aucun patient ne s'est suicidé en 18 ans". J'avais envie de lui rajouter " Il n'ont pas de médicaments dans la pharmacie, alors ils ne risquent pas d'y penser pour se suicider". Et je lui demande: " et que pensez-vous réellement de ces médicaments". " Dans certains cas..." et j'ai fait la bonne fille, parfois cela m'arrive: " Il est vrai que je reçois le tout venant, pas les cas très graves qui doivent atterrir ailleurs." Pauvre déléguée! N'empêche que j'ai écouté tout son discours avec sa sérotonine et sa noradrénaline, ses connexions synaptiques; à défaut de prescrire je me suis cultivée. Mais si on y réfléchit, se faire tromper par son mari et en pleurer chaque jour est une affaire de neurotransmetteur dans des connexions? Qu'est-ce qu'on veut nous faire avaler? Décidément la lecture de ce livre va être une source d'inspiration.

lundi 1 octobre 2012

LSD, ecstasy...: des remèdes contre certains troubles psychologiques?

Jusqu’à récemment, prescrire de l’ecstasy, de la mescaline ou des champignons hallucinogènes était la garantie, pour un psychiatre, de perdre ses bourses de recherche, son autorisation d’exercer mais aussi sa liberté. Pourtant, désormais, des scientifiques commencent à se demander si de telles substances illégales ne pourraient pas être la clé pour traiter certaines maladies psychologiques, du stress post-traumatique à la dépression. Ces composés chimiques – parmi lesquels les drogues psychédéliques, psilocybine, un dérivé des champignons hallucinogènes, le LSD et l’ecstasy – affectent la manière dont l’utilisateur pense et se comporte, en plus de provoquer des hallucinations et des expériences mystiques. Pourtant, une étude menée au Royaume-Uni et aux États-Unis met en évidence de potentiels bénéfices. « Les personnes deviennent très tendres émotionnellement sous ecstasy, et cela les rend plus réceptifs à la psychothérapie », explique le docteur Robin Carhart-Harris, un des experts à l’origine de ces révélations. Pour les besoins d’un documentaire diffusé sur la chaine de télévision britannique Channel 4 – Drugs Live -, des « cobayes » humains ont pris une dose d’ecstasy ou un placebo puis ont été soumis à un scanner du cerveau afin de constater les effets exacts de ces drogues. Les effets de certaines drogues sur le cerveau Chez les patients ayant reçu la véritable drogue, la zone de leurs cerveaux gérant la mémoire positive est devenue plus active, tandis que celle s’occupant de la mémoire négative était comme paralysée. « Nous pensons que cela pourrait faciliter le travail sur les éléments traumatisants de la mémoire, en atténuer la portée ou la faire disparaitre », estime Carhart-Harris. Des études précédentes ont permis de faire des découvertes surprenantes sur les effets de la psilocybine sur le cerveau. Cela pourrait conduire à la mise au point de nouveaux traitements de la dépression ou des fortes migraines. Des études abandonnées il y a cinquante ans Tout cela pourrait sembler bien radical, voire dangereux, pourtant, il y a cinquante ans, la recherche sur les effets des drogues psychédéliques étaient répandues et respectables. Plus de mille articles avaient alors été publiés sur les manières dont les psychiatres pourraient aider leurs patients avec des produits chimiques hallucinogènes. Les études ont été arrêtées lorsqu’une nouvelle culture anti-drogue s’est imposée, en particulier aux États-Unis. Dans les années 1970, l’administration en charge de l’alimentation et des drogues outre-Atlantique a interdit le LSD et ses produits chimiques dérivés. Depuis, la recherche en la matière a été gelée et ce n’est qu’au cours des dernières années qu’elle a repris de manière hésitante. Le retour des permissions à des fins de recherche Au Royaume-Uni et aux États-Unis, les scientifiques peuvent obtenir des permissions d’utiliser des drogues interdites pour les besoins de leurs recherches. Mais, jusqu’à très récemment, peu les avaient sollicitées, parce que les fonds étaient difficiles à obtenir et que de telles études pouvaient nuire à leurs carrières. Les comportements sont en train de changer. Un lobby en pleine expansion défend l’idée que ces substances peuvent être utilisées sans danger et pour le plus grand bénéfice des patients. Pas de dépendance ? « Ces drogues ne semblent pas créer de dépendance »n estime le docteur Stephen Ross, directeur du département alcoolisme et usage de drogues à l’hôpital Bellevue de New York. « Leur capacité à soigner une série d’addictions psychiatriques ainsi que des désordres existentiels est remarquable et trop prometteur pour ne pas être davantage étudié. » Toujours est-il que la question de savoir si la consommation d’une drogue devrait ou non être autorisée sans contrôle est, pour de nombreux scientifiques et militants, une question bien différente de celle concernant l’autorisation qui serait donnée aux médecins de prescrire la même substance à des patients. Il se pourrait bien que les victimes innocentes de la guerre contre les drogues soient des personnes souffrant de troubles psychologiques qui se voient refuser un traitement qui serait efficace, en raison de l’association faite entre un remède potentiel et la contre-culture psychédélique de ces cinquante dernières années.
http://www.jolpress.com/sante-medecine-drogue-lsd-ecstasy-remedes-psychedeliques-psychiatrie-psychanalyse-psychiatre-article-813676.html Chacun tente de fourguer sa marchandise mais quand il y va de la santé d'esprit des gens, c'est grave. A quoi ça sert alors que l'on lutte contre les drogues si on décide que c'est bon pour l'être humain? Certains vont trouver là une caution médicale pour se droguer en paix.