lundi 31 mars 2014

La dépression de madame Pomme

Une de mes patientes a perdu son mari qu'elle adorait  il y a quelques mois, sa mère il y a des années, son père... pas d'enfant, elle se trouve toute seule et âgée, sans but, sans futur. Je m'inquiète pour elle, qui a maigri de 30 kg au moins depuis quatre mois, qui a du mal à respirer à un étage depuis 15 jours et est complètement épuisée. C'est une fin de vie pas du tout rigolote et je soupçonne comme fréquemment en ce moment,  un cancer. Mais elle a été catégorique: 
" Je veux bien voir un ou deux médecins, des prises de sang, des radios chez le radiologue du coin, mais vous me donnez quelque chose pour me remonter. Il n'est absolument pas question pour moi de recevoir des soins à l'hôpital comme mon mari. Il arrivera ce qui arrivera". 
Que voilà un gros dilemme, soigner ou non? Est-ce un cancer, une insuffisance cardiaque, est-ce hyper-urgent? Et la non-assistance  à personne en danger? 
Alors j'ai téléphoné au maire de sa commune: " Allô monsieur le maire? J'espère que vous l'êtes encore?
- Oui, rassurez-vous. C'est pour quoi?
- Je m'inquiète pour madame Pomme. Elle maigrit, je soupçonne quelque chose de grave. Je voulais juste vous prévenir qu'elle n'est pas très chaude pour se faire soigner, et que vous risquez de la retrouver un jour dans un drôle d'état. 
- J'ai vu en effet qu'elle était complètement essoufflée en allant voter  pour moi  dimanche. Je sais qu'elle a rendez-vous chez un cardiologue et un radiologue. 
- Je suis rassurée, elle n'a pas du tout de famille, alors je me suis adressée à vous. 
- Et vous ne pensez pas docteur qu'elle a un peu de dépression?
- Un essoufflement et une fatigue pareils, ça n'est pas de la dépression."
Je me suis retenue de lui balancer qu'on s'en fiche un peu de la dépression, c'est un peu comme monsieur Fenouillard qui, accroché à un moteur de bateau à vapeur manque de tomber à chaque instant, et madame Fenouillard hurle: " Aguénor, ne lâche pas le parapluie!" "Enfonce bien ta casquette qu'elle ne tombe pas dans le cambouis!"
Et puis en plus le mot dépression amène presque systématiquement antidépresseur, surtout chez cette vieille dame isolée. Qui va lui ramener tous ses ancêtres? Personne, alors elle n'a plus de goût de faire grand chose et c'est compréhensible. 



dimanche 30 mars 2014

Où l'on reparle du Gardasil

Je suis d’accord avec les arguments ci-dessous :
- Que les conséquences de la vaccination des jeunes filles sont inconnues et que son efficacité reste à prouver,
- Que le Haut Conseil de Santé Publique estime à moins de 20 % son efficacité tout virus HPV confondus chez les 16-23 ans,
- Que dans les études de références, il a été testé contre un faux placebo… faux, puisqu’il contenait comme lui, de l’aluminium,
- Que la présomption d’effets indésirables graves n’est pas à négliger,
- Que le fait de vacciner des femmes ayant déjà commencé leur vie sexuelle semble selon une étude menée en Australie, augmenter chez elles, le nombre de lésions précancéreuses sévères,
- Que ce vaccin est particulièrement cher, et qu’il constitue une dépense extrêmement lourde pour l’Assurance Maladie,
- Qu’une enquête récemment publiée dans « Le Canard enchaîné » a montré qu’il y avait soupçon de conflits d’intérêts,
- Qu’il a été montré qu’une majorité de femmes pensent que le frottis devient inutile après vaccination, conséquence d’un sentiment de protection qui se révèle en fait illusoire,
- Que face à cette vaccination les autorités de santé ont montré que la pratique régulière du frottis seul, convenablement réalisé et analysé, a fait la preuve de son intérêt dans le dépistage des lésions précancéreuses.

Argumentaire complet sur www.medocean.re : http://www.medocean.re/category/activite/hpv/

Alors le mieux et le plus efficace pour arrêter cette gabegie est de demander avec nous, la mise en place d’urgence d’une mission parlementaire sur l’opportunité de cette vaccination.

Un grand merci pour elles !
http://www.medocean.re/2014/02/si-vous-etes-medecin-generaliste-ou-specialiste-et-si-vous-etes-daccord-avec-nous-sur-les-points-suivants/

Je suis heureuse que tout le beau monde soit mobilisé contre ce vaccin, mes arguments pour convaincre les mamans seront plus faciles.
Et vous toutes les mamans, je vous propose d'attendre les résultats de la mission parlementaire avant de le faire prescrire à vos filles.

jeudi 27 mars 2014

On signe la pétition pour la liberté de penser et de s'exprimer?

À l'attention : de Madame Marisol Touraine, Ministre de la Santé

Madame la Ministre,

Je lance cette pétition suite au limogeage momentané des Professeurs Debré et Even pour avoir osé écrire un livre sur les médicaments nocifs pour la santé, je trouve cette punition totalement injuste.

Ils ont interdiction d'exercer pendant un an, car le Pr Even dénonce la "corruption" des médecins. Réagissez !

Sanctionné pour "manque de confraternité" suite à la publication d'un livre polémique sur les médicaments co-écrit avec le Pr Bernard Debré, le Pr Philippe Even a dénoncé la "corruption" des médecins à l'antenne d'Europe1 : "Les allergologues qui ont porté plainte sont largement subventionnés." 

Je vous laisse lire le reste ici: http://www.mesopinions.com/petition/sante/soutien-aux-prs-debre-denoncent-corruption/11720

Ne pas hésiter à déclarer un accident

Il y a quelques années un de mes patients réparait tranquillement sa voiture, couché sur une voie commune au lotissement, lorsqu'une automobiliste lui est passé dessus, sans doute distraite. Résultat: fracture du bassin avec contusions rénales et autres plaies. 
Il a été hospitalisé un certain temps, couché trois mois, avec tout ce que cela implique comme préjudices de toute nature comme, 
- une perte de gains professionnels ( arrêt de travail 9 mois)
- des dépenses de santé, même si c'est la Sécu qui paie, normalement ça devrait être l'assurance du fautif, et il y a les faux frais;
- une tierce personne durant des mois pour le ménage et les courses, 
- un préjudice d'agrément: la course à pied c'est fini;
- des souffrances endurées appréciables,  et d'autres préjudices divers et variés. 

Le patient a consolidé, c'était un très gentil patient, très positif qui n'aspirait qu'à une chose, tourner la page et il n'a jamais pensé à porter plainte, personne ne lui a proposé. Et à l'époque je n'y connaissais pas grand chose et n'ai pas pu le conseiller efficacement. 
Mais on peut avoir réparation, sans forcément que le coupable se retrouve en prison. Les assurances sont là pour ça. 
Savez-vous que, partant du principe que la route c'est dangereux, on a créé une procédure, la loi Badinter pour indemniser efficacement les victimes, et qu'on ne se retrouve pas au tribunal ( enfin, si c'est on intentionnel, si on écrase volontairement l'amant de sa femme, on va au pénal, sauf si on est très vicieux). Alors il faut en profiter et ne pas hésiter à porter plainte. 

Toutes ces pensées car une de mes jeunes patientes belle comme le jour vient de se faire renverser par une voiture en sortant du bus scolaire  avec sans doute une fracture de jambe. 
Alors si on ne sait pas vers qui se tourner, avocat, ou médecin de victime.

mercredi 26 mars 2014

Charles Aznavour-La mamma

Trop de soins non demandés

Une personne de la famille est enfin décédée, malgré tout ce qu'ils ont pu s'exciter pour la faire vivre: à 87 ans elle cumulait insuffisance respiratoire, insuffisance rénale, cancer des os, et infection de la vésicule biliaire ce qui a fait poser une sonde naso-gastrique. Et elle réclamait la mort tous les jours.
Il y a un mois tout le monde s'est précipité à son chevet, enfants, petits enfants, amis... durant deux semaines. On aurait presque pu chanter La Mama, d'Aznavour.  Et on lui avait passé du Piaf afin d'adoucir ses derniers instants. Et sa place était programmée en soins palliatifs dans les prochains jours. 
Tout le monde était sûr d'assister à ses derniers instants, elle aussi d'ailleurs. Une infirmière est passée un jour avec un gentil: "alors madame Gâteau, prête pour le grand départ?", et elle presque enthousiaste "Oh oui madame". 
Là-dessus les médecins se sont renseignés auprès de cancérologues, urologues etc. sur comment  la soigner, et ils ont réussi! Un interne absolument ravi  des prouesses de son services a déclaré un jour "votre maman va bien mieux, elle peut rentrer à sa maison de retraite". 
Elle y est resté trois semaines, dans un état pratiquement catatonique puis  elle s'est éteinte, sans boire, sans manger durant quatre jours. 

Ou est le couac? Pourquoi ce tel dérapage et un tel gâchis pour la Sécu?
En y réfléchissant: jamais le moindre médecin n'est venu voir la famille en demandant: " que désirez-vous pour votre mère? Et vous madame?".Et pour tout résumer  pas un membre de la famille a vu la queue du moindre médecin travaillant dans le service. 
Il faudrait créer une check-list en soins palliatifs qui n'oublie pas cette étape cruciale: ça fait perdre  20 mn du temps précieux du médecin une fois, puis après ça roule tout seul si je peux dire. 
Alors on ne va pas porter plainte contre l'hôpital, mais il y a un malaise. 

lundi 24 mars 2014

Les choses importantes se disent à la fin.

Une maman et son fils de quatorze ans viennent pour un certificat je crois, ou autre chose?
En tout cas j'interroge le gamin, à l'adolescence  un peu difficile sur ses habitudes toxiques:
" Tu fumes?
- rien du tout docteur.
- rien rien rien, tu n'a pas essayé?
- (la maman) Non rien, je pense qu'il me l'aurait dit. De toute façon il sait que je ne vais pas le massacrer si j'apprend qu'il a essayé un peu d'herbe, le tout c'est de ne pas continuer".
Et on continue comme ça à bavarder autour du H, on est en confiance, le gamin ne prend rien, il le redit. On se lève, on se serre la main en fin de consultation  et soudain le gamin lance,  " de toute façon ce n'est pas bon.
- Ah bon?
- Oui, bien sûr j'ai essayé comme tout le monde..."

C'est souvent en fin de consultation, au moment de se saluer que les choses deviennent intéressantes. En l'occurrence cela a permis à une mère et à son fils de continuer le dialogue. 

samedi 22 mars 2014

Prescrire en conscience

C'est extrêmement dur de définir la responsabilité d'un médicament dans la survenue et l'aggravation d'une maladie. Comment peut-on prouver qu'un tel médicament a provoqué telle maladie?  Les patients laissent tomber ne sachant comment faire. Et je soupçonne que certains médecins aussi, car en gros on n'est pas sûr, il y a toujours une interrogation. 
Le chirurgien qui se loupe, on peut lui tirer dessus, il y a une cible, un lien de cause à effet, une imputabilité certaine. 
Mais le médecin qui a prescrit un médicament provoquant un effet secondaire grave à un patient, c'est plus vicieux.
Ex: j'ai prescrit durant des années conjointement avec un urologue, de la furadantine à une patiente pour éviter les infections urinaires; la patiente a fini par mourir de fibrose pulmonaire ( le poumon qui n'est plus élastique). C'est marqué dans les effets secondaires. Mais la furadantine a un nom tout mignon, de plus les labos ne vont surtout pas mettre en avant cet effet indésirable. Et puis ce n'était qu'un comprimé par semaine, du pipi de chat.  Et puis comment peut-on savoir s'il n'y a pas une autre cause, comme avoir élevé des canaris? 

Une autre de mes patiente démarre une insuffisance rénale terminale, enfin on y est presque. Durant des années elle s'est bourré d'ibuprofène, ce qui n'a rien arrangé. Et actuellement pour pallier à ses douleurs diffuses elle continue à en avaler, c'est facile, c'est pas cher, c'est en vente libre, ça soulage vite... et la dialyse est proche. 

Prescrire est un acte grave, qui doit être fait en conscience et responsabilité, et ce n'est pas parce qu'il suffit d'écrire juste avec un stylo en trente secondes que cela doit être fait " à la va vite", " prenez ça monsieur, ça va vous soulager et ne revenez pas m'ennuyer trop vite avec vos problèmes". 



mardi 18 mars 2014

Haro sur les gouttes auriculaires

En formation continue ce jour un ORL réputé nous a expliquer que toutes les gouttes auriculaires étaient dangereuses pour l'oreille, à cause des excipients qu'elles contenaient, que cela pouvait provoquer donc une baisse de l'audition et des acouphènes ( bruits dans l'oreille), et que c'était un motif relativement fréquent de plainte.
"Alors, j'ai demandé, pourquoi les généralistes en prescrivent-ils?
- Parce que les ORL prescrivent, et donc les généralistes ne veulent pas trop leur refiler leur patients, en conséquence ils prescrivent aussi".

Encore une classe complète qu'il faut oublier! Ça en fait beaucoup. Seulement celle-ci ne fait pas couler beaucoup d'encre, sauf chez les experts médicaux qui relatent leurs effets secondaires.   On peut toujours mettre de l'huile d'olive tiède dans le conduit auditif du  bébé en pleine crise de douleur la nuit, aucun effet nocif.

Et ne pas oublier une classe qu'il vaut mieux éviter ( et le magazine Prescrire est d'accord): la pseudoéphédrine avec le sudafed, l'actifed, le rhinadvil etc. Tout est dit dans Doctissimo:

céphalées,
 palpitations, tachycardie, poussée hypertensive,
 sueurs,
crise de glaucome par fermeture de l'angle,
 troubles urinaires (dysurie, rétention), en particulier en cas de troubles urétroprostatiques,
anxiété, insomnie,
 sécheresse buccale, nausées, vomissements.
 Ont été décrits, en particulier chez l'enfant après administration de vasoconstricteurs :
 convulsions,
 hallucinations,
 agitation, troubles du comportement et insomnie.
 Une fièvre, un surdosage, une association médicamenteuse susceptible de diminuer le seuil épileptogène ou de contribuer à un surdosage ont souvent été retrouvés et semblent prédisposer à la survenue de ces effets (voir contre-indications, mises en garde et précautions d'emploi).
 Exceptionnellement, des accidents vasculaires cérébraux hémorragiques sont survenus chez des patients ayant utilisé des spécialités contenant de la pseudoéphédrine. Ces accidents vasculaires cérébraux sont notamment survenus en cas de surdosage, de mésusage et/ou chez des patients présentant des facteurs de risques vasculaires.

Mais qu'est-ce qui restera à prescrire quand on appliquera à la lettre " primum non nocere", le D'abord ne pas nuire, cher à Hippocrate? 

lundi 17 mars 2014

Délit de sale gueule

Un de mes charmants jeunes patients, cheveux longs et un peu tatoué est venu pour un truc bactérien . Sur l'ordonnance électronique j'ai écrit: 
- Augmentin ( pénicilline), 
- de l'homéopathie, 
- du doliprane, 
- de l'actisoufre ( pour le nez), 
- et de l'hélicidine ( sirop contre la toux absolument anodin à base d'escargot, ainsi que tout le monde peut le deviner avec la racine helix). 
Il revient deux heures après: " docteur, la pharmacie a refusé de me délivrer les médicaments, la date n'est pas bonne, et votre numéro de médecin non plus. Je les ai traités d'incapables".
Je téléphone sur le champ à cette pharmacie. "Bonjour madame, je suis le dr Vincent, médecin de monsieur Chvelon. Il paraît que la date n'est pas bonne? 
- Effectivement, le 10/12/2012. 
- C'est vrai, mon ordinateur me fait des entourloupes.  Et mon numéro de médecin? 
- Ah mais je ne vous connais pas, je suis sûre que le patient a présenté son ordonnance à plusieurs pharmacies et s'est fait refouler. Elle doit être fausse.
- Non madame et mon patient n'est pas un toxicomane. J'exerce  à Stroumpfville, et je n'ai pas l'habitude de travailler avec vous. Et pour se shooter à l'hélicidine il faut le faire.
- Mais il y a l'Augmentin...
- Encore une fois mon patient n'est pas un toxicomane, et pas non plus avec l'Augmentin.  Je crois madame que mon patient n'est pas compatible avec vous, il ne viendra plus chez vous". 

Délit de sale gueule, le même qui fait que les flics arrêtent parfois mon magnifique fils à la gare du Nord pour recherche de stupéfiants. MERDE

jeudi 13 mars 2014

Travailleurs en mauvaise posture

Il parait que les visites obligatoires de médecine du travail sont passées à 4 ans! Je sais très bien, certains diront qu'ils ne servent à rien, qu'ils ne sont pas capables de diagnostiquer quoi que ce soit... 
Mais je pense que ce sont des mauvaises langues, car ils apportent un avantage certain pour le travailleur: voir s'il est apte au poste et le défendre au besoin si l'employeur le fait porter par exemple des charges lourdes alors qu'il sort de sciatique. Donc  ce sont mes alliés, ils prononcent des inaptitudes temporaires en général à bon escient. Et ils connaissent les tableaux de maladies professionnelles et sont donc de bon conseil. 
Donc il paraîtrait que  sur 100 médecins partant en retraite, 20 seraient formés?  Bye-bye les confrères!

Et les inspecteurs du travail: ils sont si peu nombreux, 4 par exemple dans le Val d'Oise, occupés plutôt à d'autres fonctions qu'à rechercher les employeurs indélicats qui embauchent au noir dans des conditions pas tout à fait convenables. Et quand quelqu'un prend, c'est bien entendu le travailleur au black qui travaille pour vivre, jamais l'employeur. 

Attentions travailleurs, vos libertés s'amenuisent!


mardi 11 mars 2014

Ce n'est presque jamais la faute des médicaments

Un dentiste m'a raconté que c'était une grosse erreur que de mettre des implants à un patient qui prend un certain genre d'anti-ostéoporotique, le fosamax ou le didronel de la famille des biphosphonates. Pourquoi? 
Parce que le fosamax favorise les ostéonécroses de la machoire ( l'os meurt) et que si l'on touche à la machoire cela finit en catastrophe.  Et c'est pour la pomme du dentiste qui doit partir en procès avec un patient furieux et surtout  mutilé. 

Et j'ai demandé: " et pourquoi ce n'est pas le médicament qui est accusé?". Et pourquoi pas? C'est sûr que le dentiste a peut-être oublié de demander tous ses médicaments au patient avant de lui mettre son implant, mais à mon avis la faute est partagée. 
Mais en France comme dans d'autres pays, le médicament est assez peu incriminé au vu de tous les effets secondaires qui se produisent.  C'est pour ça que les class actions apporteraient beaucoup pour la défense des victimes. 

Class actions:  elles existent dans d'autres pays comme les USA ou le Portugal, les victimes d'un médicament précis se regroupent et partent en justice ensembles.

lundi 10 mars 2014

Où l'on reparle du stilnox

L'Agence européenne du médicament (EMA) a mis en garde vendredi 7 mars contre le risque de somnolence au volant aux lendemains de la prise de somnifères à base de zolpidem.
Plus connu en France sous le nom de Stilnox, le zolpidem est une molécule apparentée aux benzodiazépines, utilisée dans le traitement à court terme des troubles sévères du sommeil (insomnies occasionnelles ou transitoires). C'est l'un des somnifères les plus prescrits en France.

Mais il figure également parmi les plus retrouvés sur les ordonnances suspectes falsifiées, selon un rapport de l'Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM) publié en décembre 2013. Les benzodiazépines sont d'ailleurs les substances qui sont le plus fréquemment détournées à des fins criminelles, pour manipulation chimique des individus.

Le comité pour l'évaluation des risques en matière de pharmacovigilance (Prac) de l'EMA recommande ainsi de modifier l'information sur ce produit en précisant que le zolpidem ne doit pas être associé à la consommation d'alcool ou à la prise d'autres médicaments ayant un effet sur le système nerveux central.
Le Prac insiste également sur le fait qu'aucune activité nécessitant de la vigilance ne devrait être entreprise au cours des 8 heures qui suivent la prise de zolpidem.
La plus petite dose efficace possible, en une seule dose, juste avant d'aller au lit.
Pour minimiser les risques, le Prac préconise la prise de "la plus petite dose efficace possible, en une seule dose, juste avant d'aller au lit", soit 10 mg par jour maximum. Pas question donc de reprendre un nouveau comprimé durant la nuit.
De plus, chez les patients âgés ou souffrant de problèmes hépatiques, la dose doit être réduite à 5 mg par nuit au lieu de 10 mg. Le Prac recommande également que l'impact sur la vigilance et la conduite automobile soit mieux indiqué sur la fiche d'information du médicament.

Mi-janvier, le "Daily Express" rapportait des travaux présentés au congrès de l'American Heart Association selon lesquels sa consommation serait liée à une augmentation du risque d'infarctus.

En outre, la prise du somnifère a été associée à une hausse du risque d'accident vasculaire cérébral (AVC) par une équipe du China Medical University Hospital. Enfin, elle serait même corrélée à un risque accru de cancers. (...)
En attendant ne faudrait-il pas prendre exemple sur nos voisins suisses chez qui le zolpidem est tout bonnement inscrit sur la liste des stupéfiants et fait l'objet d'une prescription sécurisée.
http://www.sciencesetavenir.fr/sante/20140307.OBS8887/stilnox-mise-en-garde-europeenne-sur-le-somnifere.html

dimanche 9 mars 2014

Je dois trois euros

j'ai reçu une lettre de l'URSSAF:

" madame, vous restez redevable auprès de l'URSSAF de 3.00 euros au titre de majorations de retard...
Je vous invite à régler le montant sous huit jours, ou à en demander la remis si vous pouvez justifier...
A défaut, des mesures de recouvrement forcé seront engagées, ce qui entraînera des frais supplémentaires...
Je reste à votre disposition..."

C'est bien de 3 euros dont il s'agit. Frais de timbre, frais de traitement, ça chiffre à combien ces âneries? Mais le règlement est le règlement, alors j'ai envoyé une lettre de quémandation de remise de trois euros, j'avais envoyé par erreur  le chèque à la caisse de retraite!

Avec ces bêtises-là, pas si rares, ça nous use, comme si on n'avait que ça à faire.

vendredi 7 mars 2014

Acharnement thérapeutique

Une de mes proches a une fin de vie éprouvante; à 86 ans elle souffrait d'un cancer des os, d'une arthrose généralisée, elle était  complètement déformée et ne se déplaçait  plus qu'avec un déambulateur. 

Elle a été hospitalisée il y a un mois dans un état de dégradation physique avancée (la tête ça va malgré la morphine), infection pulmonaire, insuffisance rénale et respiratoire, anémie, reprise du cancer etc. Toute la famille s'est réunie à son chevet à l'hôpital durant deux semaines pour assister à ses derniers instants. Les infirmières étaient toutes compatissantes et même l'une lui a demandé " Alors madame Gâteau, prête pour le grand saut?", à quoi elle a répondu "oui" avec un grand sourire. Puis on l'a mise sous hypnovel, un anxiolytique puissant dont on se sert au SAMU et pour les fins de vie.  Surtout il n'y a eu aucune communication entre le corps médical et la famille. 
... Et puis Zorro est arrivé, en la personne d'un médecin enthousiaste et fringant qui l'a bourrée  de cortisone à forte dose et fait une  transfusion sanguine (sans prévenir la famille).  Et la vieille est repartie,  version légume. Et elle a pu rejoindre sa maison de retraite. 
Ca fait un mois, elle va de nouveau vraiment mourir bientôt, mais j'ai l'impression qu'elle a loupé le premier train. Un tout petit peu d'acharnement thérapeutique, ça coûte cher à la Sécu. 
En un mois elle n'a pas joué aux cartes, causé avec ses copines, écouté la radio, lu le moindre livre, visualisé le moindre film. Elle ne se nourrit plus que de quelques cuillères de délicieux Fortimel, et un peu d'eau gélifiée.  Elle végète et attend... ça vient quand la mort? 

On va écrire une lettre bien sentie au directeur de l'hôpital, avec double à la Sécu. Elle était prête madame Gâteau et on ne lui a pas permis de partir quand elle le voulait.

jeudi 6 mars 2014

Primpéran, neuroleptique

Primpéran : restriction des doses, durées du traitement et indications


En raison de risques cardiovasculaires et neurologiques reconnus par les autorités sanitaires, les spécialités à base de métoclopramide (dont la plus connue est le Primpéran®) voient leurs indications et posologies modifiées. Détails.
Sur la sellette ? Prescrites contre les nausées et vomissements, les spécialités à base de métoclopramide sont associées à des risques d'effets indésirables neurologiques et cardiovasculaires reconnus par les autorités sanitaires depuis décembre 2011. Dans une lettre adressée aux professionnels de santé, l'ANSM informe que la dose et la durée du traitement sont de nouveau limités. Et que la posologie et les indications pour les enfants et les adultes sont modifiées. 
http://www.medisite.fr/a-la-une-primperan-restriction-des-doses-durees-du-traitement-et-indications.564590.2035.html

Encore un! 
Mes patients comme à l'accoutumé ne se sentent pas concerné puisque je ne leur ai pas prescrit cette molécule depuis des lustres. 
Les signaux d'alerte concernant un produit sont suffisamment nombreux pour qu'on puisse anticiper le mouvement. Et souvent c'est quelques années avant le retrait ou les restrictions du produit qu'ils apparaissent. Mais il faut savoir fureter sur la Toile, ou dans les revues médicales ou non, traquer les illogismes chez les visiteurs médicaux "non docteur, je vous assure, cet antidiabétique, quoique frère jumeau de l'autre ne lui ressemble pas du tout car le mécanisme est différent". Et c'est  pourtant son frère presque  jumeau, c'est à n'y rien comprendre. (actos et avandia, qui aujourd'hui n'existent plus). 

Et quand un patient m'a dit: " on a donné du motilium à mon fils d'un mois, c'est une erreur de mon pédiatre", je me suis sentie obligée de répondre qu'à l'époque ça ne l'était pas, et qu'il étaient tombés sur The traqueuse d'effets secondaires de la région, y'a pas pire que moi. 
Mais je prescris quand même et cela me pèse parfois. Car les labos se fichent de nous, les experts ne sont pas toujours indépendants des industries, et le rapport bénéfice-risque n'est parfois pas évident, comme par exemple les médicaments pour Alzheimer qui coûtent cher et ne semblent pas retarder la dégradation des patients. 

samedi 1 mars 2014

Le trouble dysphorique du lundi matin

Lectures subversives

J'ai rêvé que je lâchais mon cabinet comme ça, pour me retrouver dans ma ville d'origine à travailler chez McDo! Ca, c'est la faute à ma consœur Véronique Vasseur; je n'aurais jamais dû lire son livre absolument subversif   "santé le grand fiasco", ni  "le meilleur des mondes" d'Huxley qui m'avait ouvert l'esprit dés l'âge de 16 ans: rêve ou cauchemard d'une société shootée au soma qui n'a pas le droit d'exprimer des émotions inadéquates. 
Ni les livres de Sylvie Simon sur les vaccins, ni ceux de Ph Even et Debré " le guide des 4000 médicaments...", ni la "Naissance de la psychiatrie biologique" de Missa, ni "Au nom de la science" de Goliszek. Comme dit mon compagnon, ce sont des livres subversifs qui n'aident pas à penser comme il faut.  

Dorénavant je me repaîtrai du Quotidien du médecin, d'Impact Médecin, de Doctissimo, des émissions de Santé sur l'A5, de tout ce qui est bien-pensant et reconnu par les société savantes. Et j'aurai un petit contrat avec un labo pharmaceutique pour faire bonne mesure. Mes parents seraient grandement ravis de toutes ses bonnes résolutions. Quoique...