samedi 30 janvier 2010

Patient peu désirable

Un patient s'installe en face de moi. D'emblée je n'ai pas beaucoup d'affinité avec lui, il a l'air vraiment bourru, mais je décide de lui laisser sa chance " docteur, je viens car j'ai le nez  qui coule et j'ai  comme du feu dans la gorge".
Je l'examine, diagnostique une rhinopharyngite sans fièvre, sans ganglions, gorge un peu rosée, bref rien d'épouvantable. Néammoins pour bien comprendre tout ce qu'il ressent, je reprends:
" - Donc vous avez du feu dans la gorge?
- Mais enfin c'est une expression , ce n'est  pas en vrai.
- Oui, mais quand un patient me raconte son problème, j'aime bien qu'il me dise ses impression concernant sa maladie.
- Mais non, c'est une expression. Vous êtes bizarre docteur, je n'ai jamais vu ça. Et puis vous m'énervez avec toutes vos questions".
N'ayant pas pour habitude de me faire rabrouer gratuitement je me tends, puis serre les dents en pensant " Je suis calme, je suis calme et je vais attendre qu'il m'ait réglé pour lui dire ce que je pense".
Enfin le moment est arrivé; il se lève, je lui tends la main en ajoutant sans un seul sourire " Vous savez monsieur, il y a un autre médecin très bien dans le village".
Ira-t-il?
Le gros problème est qu'un vieu médecin avec une Enorme clientèle est partie en retraite au 31 décembre sans successeur et que tous les patients orphelins tapent aux portes des confrères qui unanimement n'ont qu'une réponse
" je ne prends plus de nouveau client, c'est complet".
Avec ça, on n'est pas dans la mouise, et les patients non plus.

vendredi 29 janvier 2010

lettre aux généralistes

J'ai reçu une lettre de notre ministre:
"je vous propose de vacciner désormais vos patients contre la grippe A à votre cabinet si vous le souhaitez et selon les modalités que vous jugerez les plus adaptées à votre pratique"
...
Arrêtons-nous là: devons-nous dire "merci, merci, merci?" Et les modalités: j'ai cru comprendre qu'au départ il fallait que nous quittions le cabinet pour nous fournir en vaccins au centre de vaccination... à part qu'il est fermé depuis une semaine. De plus je ne souhaite pas vacciner hormis certains cas précis.

"J'avais annoncé cette possibilité, en novembre, au cours d'une intervention à l'assemblé nationale car j'ai toujours considéré que les médecins libéraux avaient vocation, le moment venu, à assurer cette vaccination dans leur cabinet. je sais qu'ils le souhaitent."
...
Je regrette, j'ai toujours en travers cette menace de payer 3750 euros en ne me rendant pas au centre vacciner. D'abord la répression puis on tente de se rattraper? De plus, à 6 euros 60 la vaccination, il faudra qu'ils soient motivés, car il y a de la paperasse à remplir, puis il faudra rapporter celle ci au centre de vaccination ( fermé dans mon coin).

"Je sais qu'ils le souhaitent"
...
Une  phrase forte, pourquoi pas?

Au début de la pandémie, la vaccination dans des centres dédiés était la seule solution envisageable pour vacciner un grand nombre de personnes en raison notamment des contraintes logistiques ( conditionnement des vaccins par flacon de 10 doses, approvisionnement très serré, au fur et à mesure de la production...)
Actuellement la grippe A continue à faire des victimes, même parmis les patients sans facteurs de risque, et une deuxième vague pandémique est probable.
...
Je regrette, ça me rappelle ma tante ( décédée à plus de 80 ans) qui était absolument sûre que vivre était très dangereux, que l'on pouvait mourir de tout  et n'importe quoi, y compris d'un pot de fleur tombant sur la tête, et qu'il ne fallait sortir et faire des choses qu'entouré de multiples précautions. Oiseau de mauvais augure!
...
Afin que cette importante action de prévention ait le meilleur impact en termes de santé publique, l'effort de vaccination doit être maintenu et j'ai besoin de vous pour conquérir les indécis.
...
Là ça devient génant. Comment puis-je appliquer cette recommandation?
...
"Alors que vous êtes au service des patients, je vous remercie vivement pour votre implication et vous réaffirme mon respect et ma confiance". R. Bachelot.
...
C'est gentil, mais je sens que l'on tente de me culpabiliser. Oui,  je suis au service des patients et je tente de les soigner comme je voudrais que l'on me soigne  et je ne voudrais pas que l'on me force la main pour me faire vacciner.
quand je me trouvais en fac, les médecins n'avaient pas une grande opinion des pharmaciens et vice-versa. Cela aurait-il changé?
...
Tout cela n'engage que moi, mais je suis très mal à l'aise avec tout ce bazar alors qu'il y a tellement de fléaux qui tuent plus efficacement que la grippe A!
Cela dit une connaissance m'a parlé des types qui étaient en réa pour des complications de la grippe A. Oui, cela arrive, mais peu.

mercredi 27 janvier 2010

Sub-OAP

Un de mes patients habituellement toujours vif et souriant est venu en consultation il y a trois jours, complètement essouflé. Je précise que pour les connaisseurs que son PNB  ( marqueur de l'insuffisance cardiaque) est de 3400. Il a eu de multiples hospitalisations récentes.
" docteur ça ne va pas fort, je suis essouflé.
- On va regarder".
Effectivement, de l'eau dans le poumon gauche  sub-oedème aigü pulmonaire) au moins sur  dix centimètres, celui-ci ne respire plus.
" Bon monsieur, vous avez de l'eau dans le poumon. Je vous prépare un bon d'ambulance?
- Non, pas l'hôpital. Il me semble bien que je vais y passer.
- Je vous le prépare quand même si vous le souhaitez."
Comme il avait l'air complètement en dessous de tout et que nous connaissons tous deux la fin, j'ai rajouté:
" Vous savez monsieur, il n'y a pas que le corps, il y a l'âme! Et qui sait ce que vous pouvez voir là-haut? Des tas de charmantes dames!
- (il a sourit un peu) N'importe quoi docteur".
Un peu plus tard:
" Il me semble que je suis foutu, non?
- ... C'est à dire que votre cas ne relève plus de la médecine générale ( un peu  plus du créateur à ce niveau).
- je préfèrerai mourir avant d'aller à l'hôpital.
- Comme vous voulez, mais vous faites le 15 si vous le décidez".

L'échange était difficile, on ne sait pas trop quoi dire et surtout je ne sais pas combien de temps cela va durer mais cela ne va pas dans le bon sens.

mardi 26 janvier 2010

Tromperie?

L'Organisation mondiale de la santé aurait volontairement surestimé le risque représenté par la grippe A en raison de collusion entre certains de ses membres et des laboratoires pharmaceutiques, écrit mardi Le Parisien. (Reuters/Romeo Ranoco)


Selon l'enquête du quotidien français, les "liens d'intérêts" entre six experts de l'OMS et des firmes pharmaceutiques "sont avérés".
"Même s'ils affirment leur indépendance, leurs relations avec les laboratoires entretiennent les soupçons sur l'impartialité de leurs décisions au sein de l'OMS", écrit le journal.


Le numéro deux de l'organisation, Keiji Fukuda, doit s'en expliquer lundi matin devant le Conseil de l'Europe.
Dans un entretien au Parisien, ce dernier repousse l'idée selon laquelle l'OMS aurait exagéré l'importance du virus, qui a fait près de 14.000 morts dans le monde.
"Cette accusation est fausse. Il s'agissait bien d'une pandémie", dit-il.
Interrogé à propos de l'impartialité des membres de l'OMS, il répond : "Si un expert nous a délibérément dissimulé ses collaborations extérieures, s'il nous a menti, il sera sanctionné".
http://www.lexpress.fr/actualites/2/l-oms-aurait-volontairement-surestime-le-risque-de-la-grippe-a_844358.html
...
Que dois-je penser de tout cela moi toute seule dans mon cabinet? j'ai envie de dire que tout le monde y compris les pharmacienne,  peuvent aller se brosser avec leurs vaccins et leurs tamiflu!

samedi 23 janvier 2010

J'enfile mes gants de boxe

Une famille est entrée dans mon cabinet, pour la fille majeure. Ca fait longtemps que je me retiens de dire ce que je pense au père de famille car il a des reflexions parfois très déplacées, y compris concernant mon fils Poilopat. Mais là:
- ( la jeune fille) "Il me faut la pilule docteur.
- (Moi) Est-il temps de faire un frottis? ( je ne savais pas si la pilule servait pour régulariser les cycles ou autre chose)
- ( elle un peu rougissante) non pas encore".
Me voilà fixée, mais le père ajoute " Ah oui, avec ton Pierrot!"  je prends l'air intéressé " Ah?". Et le père rétorque " Oh mais je ne le connais pas".
Alors j'y vais " Heureusement pour lui, car vous n'en feriez qu'une bouchée."
- ( lui) Je ne suis pas comme ça, vous ne me connaissez pas.
- Ce n'est pas vous qui m'avez déclaré que vous mèneriez votre fille par la peau du cou au gymnase si elle ne voulait pas se faire vacciner?
- ( la fille un peu choquée) Tu as dis ça papa?
- ... de toute façon docteur je fais encore ce que je veux chez moi.
- ( Moi) mais c'est que légalement vous n'aviez pas le droit de la forcer. Elle pouvait décider de ne pas le faire.
- Vous n'avez pas à me dicter ma conduite!
- Non, je vous rappelle juste la loi"
Il n'avait pas l'air très content. Reviendra-t-il? Si oui, j'enfile les gants de boxe car j'ai décidé qu'il a fini de me choquer avec ses reflexions que je n'ose transcrire.
NB: l'épouse et la jeune fille n'avaient pas l'air trop mécontentes de cette prise de bec.

vendredi 22 janvier 2010

Obligation de voir un psy

Une de mes patientes est en arrêt depuis quatre mois pour dépression; elle travaille dans une boite style France Télécom et a du mal à 56 ans à s'adapter aux nouvelles façons de travailler, pas trop respectueuse des usagers et des employés. Elle recommence à sortir la tête de l'eau mais ne veut plus au grand jamais entendre parler de cette boite.
Or l'assistante sociale de la Sécu l'a convoquée et lui a conseillée fortement d'aller voir un psy. Ma patiente y est allée car elle avait peur à juste titre je pense  que ses indemnités journalières lui soient sucrées. Personne n'a apprécié chez elle qu'elle soit obligée de faire cela et elle a promis à tout le monde qu'elle jetterait ses comprimés.  Mais je l'ai conseillée.
"Faites un geste pour la planête madame, rendez-les plus tard à une pharmacie!"
Les nouvelles façons de faire de la Sécu commencent à limiter le libre arbitre des médecins.  Je suis sûre que c'est arrivé à mes confrères dans d'autres domaines.

Virus vainqueurs

De retour d'une soirée entre confrères. Pendant le topo très bien présenté par un cardiologue je me suis fait la remarque que la moyenne d'âge des confrères était de 55 ans et que nous étions trois à avoir 44 ans, ce qui faisait de nous les plus jeunes et de loin de l'auditoire!
Quand j'ai fait part de cela à mon voisin, il m'a répondu que dans quelques années 70% des médecins généralistes auraient disparu et une autre médecine verrait le jour. C'est bien possible....
...
Depuis quatre mois tous les français ont appris (!) à se laver les main trente six fois par jour, à s'enduire de gel hydroalcoolique à chaque risque de transmission virale ou bactérienne, ce qui a peut-être limité la grippe A... mais pas la gastro! Qu'elle est virulente cette année et qu'elle se transmet facilement! Elle fait fi de toutes les mesures d'hygiène et remplit mon cabinet de malades. A quoi donc sert le fameux gel s'il n'arrête pas ce virus? Sert-il vraiment à quelque chose?

mardi 19 janvier 2010

Pouvoir de vacciner

Dans le quotidien du médecin du 18 janvier:
" Depuis mardi dernier, les généralistes et les pédiatres ont "le pouvoir de vacciner". Pour leur fournir toutes les informations utiles, un kit informatif est maintenant disponible en ligne, avec fiche technique, formulaire de certificat de vaccination, questionnaire préalable à la bvaccination, tableau des vaccins à utiliser selon les patients, notices des différents vaccins, bordereau d'envoi PS (professionnel de santé) pour assurer la traçabilité"
Mais c'est un cours qu'il me faudrait! Comme je ne me suis pas intéressée à la vaccination de la grippe A ( seuls jusqu'à maintenant les centres de vaccination étaient aptes à vacciner, selon une certaine pharmacienne ancienne visiteuse médicale) il me faudrait un peu de temps. De plus il ne faut pas oublier: aller au centre de vaccination chercher les doses et rapporter ensuite les "compte-rendus", tout cela pour 6 euros 60.
Je le dis franchement: je ne suis pas motivée.
Nous les généralistes avons été court-circuités dans tous les sens, moi, je demande à mettre fin à tout ce cirque.

lundi 18 janvier 2010

Patients avec arguments

Une famille entre dans mon cabinet ce jour:
"docteur, notre médecin traitant nous a lâchés au 31 décembre et nous voudrions signer avec vous".
La salle était pleine, j'avais une heure de retard. J'aime bien papoter avec les patients pour voir si nous ferons bon ménage, mais là, impossible.
Leur médecin est effectivement partie en retraite après une longue carrière et une patientèle très importante. Elle n'a prévenu pratiquement personne et a juste mis la clé sur la porte. Les patients dans la nature sont dans tous leurs états, d'autant que personne n'a récupéré son dossier médical. Il paraîtrait qu'elle va confier cette tâche à un organisme qui renverra les dossiers aux nouveaux médecins traitants. En attendant les patients frappent à toutes les portes et la plupart de mes confrères répondent " nous ne prenons pas de nouveaux patients, nous sommes complets".
J'ai commencé à répondre cela mais ils m'ont coupée:
" Docteur, nous comprenons mais il nous faut une solution..."
Ils ont ensuite utilisé tous les arguments y compris " mon mari n'est jamais malade, juste signer une licence une fois par ans, ma fille va bien et moi je viens très peu aussi". Et "une amie nous a conseillés de vous prendre".
j'ai signé! Mais combien je refuse!  Si j'accepte trop de patients, Minirambo ne sera plus aussi heureux et ça va couiner chez moi.

interview

http://stephanie.becquet.perso.sfr.fr/VCV.mp3

Voilà l'interview que j'ai donnée pour vivre FM, j'avais malheureusement un balai dans le fondement, étant donné que c'était la  première fois, mais je ne demande qu'à me rôder.
...
Malgré quelques critiques que l'on a pu et que je me suis faites, j'ai été plus loquace que Corben Dallas ( Bruce Willis) dans le Cinquième Elément. Il y a de l'espoir!

dimanche 17 janvier 2010

Regarder les notices

Le jeune Moustique, fils de mon ami est arrivé avec une ordonnance de lamaline et de nexen (antiinflammatoire) qu'un confrère lui avait prescrits pour ses douleurs de dos. J'ai sauté en l'air, car la lamaline (paracétamol, opium, caféine) est interdite en dessous de 15 ans (il en a treize) et aussi parce que s'il commence comme cela à son âge, qu'est-ce que ça sera à trente ans?
Il a compris mes arguments et va se remuscler le dos chez un kiné, les douleurs s'estomperont je pense.
Et Artémise m'a dit ensuite " c'est dingue, depuis que je te connais je suis contaminée: je regarde attentivement toutes les notices que l'on me donne". Tant mieux: je me souviens qu'il y a quatre ans, elle utilisait de la crème à la cortisone en dépit du bon sens car elle suivait les conseils du dermato... enfin, ce qu'elle en avait compris.
D'un autre côté on a envie de faire confiance à son docteur, de s'en remettre à lui. Mais je ne peux que conseiller à chaque usager de la santé de rester vigilant, et de lire le livre de Sauveur Boukris "ces médicaments qui nous rendent malades" aux éditions du cherche-midi.

samedi 16 janvier 2010

Aveux de patients

Une jeune femme inconnue se présente devant moi, jolie mais vraiment boulotte: "docteur, il faudrait que vous me renouveller mon antidépresseur et mon lexomil".
Comme d'habitude, je lui réponds que je ne prescris pas et lui demande de raconter son histoire: en gros, du stress, du stress, du stress depuis la jeunesse. Elle insiste un peu, s'étonnant de trouver un médecin qui lui dit "non".
Je fais les recommandations d'usage, ne jamais arrêter d'un coup, donc voir son médecin ou se faire avancer à la pharmacie avant de le revoir. J'insiste là-dessus, n'ayant pas envie de gérer une crise de manque chez quelqu'un que je ne pense revoir que très occasionnellement.
Et au bout d'un quart d'heure elle ajoute " je n'ai peut-être pas besoin de l'antidépresseur, je l'ai arrêté il y a un mois".
Et elle, elle me l'a dit au bout d'un quart d'heure!
Alors qu'un patient à qui je conseillais de stopper son neuroleptique prescrit par son médecin de sa boite, durant un an, en fait ne l'avait jamais pris: il avait peur que son accident de travail ( agression au travail) ne soit pas reconnu s'il avouait ne pas le prendre.

vendredi 15 janvier 2010

Alcool parfumé

Moment difficile aujourd'hui: j'auscultais un patient concernant un accident de travail. Dans la salle d'attente un petit marmot n'arrêtait pas d'ouvrir une des portes du cabinet. je suis sortie en expliquant " le gamin ne peut pas ouvrir comme ça, mon patient est en toute petite tenue". La mère a répondu " je ne peux pas l'empêcher".
Puis c'est le tour du môme en question; pendant que je discutais avec la mère d'une pathologie à elle, le petit gosse a fouiné dans mon cabinet, je me relevais toutes les deux minutes pour vérifier les bétises éventuelles. La mère restait assise, tranquille pendant que pourrait-on dire, je virevoltais.
Puis je l'ai laissé tranquille environ trois minutes... le temps pour lui de devisser une bouteille d'alcool à 70° parfumé à la lavande et d'en boire une gorgée, puis de la recracher illico!
Ce n'est pas la première fois que ce bazar existe avec cette famille, la prochaine consultation je la passerai debout à le surveiller ou bien j'ai toujours le choix de leur conseiller  un autre très bon médecin car ce n'est pas possible, pas gérable.

mercredi 13 janvier 2010

benzodiazépines


Une de mes patientes un soir a décidé qu'elle avait besoin d'un stilnox pour dormir, et puis d'un autre car le sommeil ne venait pas, puis d'un autre... elle s'est retrouvée aux urgences où l'interne de garde lui a fait une injection dans les fesses car elle était sérieusement surexcité. Là-dessus elle a été hospitalisée car tout le monde croyait à une tentative de suicide. Comme elle ne prenait plus de stilnox elle a commencé à avoir des réactions de manque avec nervosité, sueurs etc. et le médecin a pensé l'hospitaliser en psychiatrie. Mais sa famille veillait et l'a rappatriée. J'ai calmé tout le monde en insistant sur le fait qu'elle avait été surdosée  en stilnox suivi d'un sevrage net, et la jeune femme va bien actuellement depuis quelques mois.
Mais je me suis demandée si les étudiants en médecine suivaient des cours de sevrage et combien d'heures étaient consacrées à cela: on étudie le sevrage en héroïne en long et en large, celui de l'alcool de façon approfondie et j'ai bien peur que ce sujet des benzodiazépines ne soit pas traité à sa juste valeur ( à moins que je ne sois qu'une mauvaise langue)
Mais un sevrage en benzodiazépines peut être terrible, il peut aller jusqu'aux hallucinations!
Idem pour les cours de surdosage: il me semble en avoir reçu mais à l'époque je n'avais retenu que le coma. Un peu léger.

En fait la dépendance aux benzodiazépines est moins forte au niveau psychique qu'au niveau physique . Alors je ne les commence plus ( sauf un peu de myolastan dans les contractures cervicales).

mardi 12 janvier 2010

Rôle: souris

Je souffre pour faire une vidéo digne de ce nom! Mon seul souhait au lycée quand on montait une pièce de théatre était devenir la souris sous l'estrade! J'avais malgré tout été désignée comme deuxième costumière, autrement dit rien du tout. Mais j'ai réussi à enregistrer une émission sur Vivre FM concernant mon livre ( avec un balai dans un endroit que la décence me défent de nommer) que je ne manquerai pas de vous mettre sur un post dés que j'aurai le lien.
c'est quand même un métier que d'être devant une caméra!

dimanche 10 janvier 2010

Menaces non suivies d'effets

Je pensais à un post écrit il y a quelques semaines: j'avais reçu un recommandé pour vacciner contre la grippe le lendemain de la date inscrite sur la feuille. Je n'avais en conséquence pas pu m'y rendre. Or dans cette lettre on me menaçait d'une amende de 3750 euros si je ne me présentais pas. Et j'ai appris par des oreilles informées que dans le gymnase des bruits avaient couru que le docteur Vincent aurait de sacrés problèmes. Mais... les menaces n'ont toujours pas été mises à exécution! Je me trouve avec mon recommandé sans avoir la satisfaction de le présenter pour prouver ma bonne foi!
Si les médecins avaient su que les menaces ne seraient suivies d'aucun effet ils n'auraient peut-être pas été aussi prompts à obéir.
Je me suis demandé après coup, si pour aller jusqu'au bout de mes convictions j'aurais été prête à payer? Encore une fois cette foutue histoire de grippe n'est pas mon combat, elle  contribue juste à amenuiser les libertés individuelles des médecins et ça je ne peux le supporter.

samedi 9 janvier 2010

Max Boublil - Ce soir...

La vidéo préférée de mon compagnon! J'ai dû expliquer à Poilopat le sens entre les lignes et Minirambo a dansé dessus!

Intolérance

Une chose me fait bondir; je ne connais pas trop les textes de loi dessus mais je hurle!
C'est quand une maman m'emmène sa fifille toute jeune pour la faire avorter, et que la fifille en question est complètement contre. Et que la belle-famille est d'accord pour s'occuper du bébé.
Les "je veux que ma fille avorte, je suis prête à la traîner par la peau du cou mais elle le fera" me répugnent.
OK, la fille n'a pas encore démarré sa vie (sexuelle si!) et n'aura pas une adolescence à proprement parler. Mais ne peut-elle pas décider elle-même? Parce que si quelqu'un choisit à sa place les relations familiales vont franchement devenir glaciales et la fugue n'est pas loin.
Je réponds donc " madame, votre fille est assez grande pour coucher (souvent avec l'accord de la mère), elle est assez grande pour exprimer son souhait".  Et je me retiens d'ajouter " Dehors tous, allez vous trouvez quelqu'un d'autre, j'ai envie de vomir devant tant d'intolérance".
Une jeune fille doit rester maitresse de son corps. D'ailleurs, que de pilules j'ai prescrites dans le dos des parents!

jeudi 7 janvier 2010

Légionellose

Je ne ferai plus de commentaires sur la grippe A, sinon qu'un médecin serait mieux indiqué comme ministre de la santé.
Un médecin réanimateur m'a appelé ce matin: " votre patient, monsieur I  souffre de  légionnellose. Je vous préviens pour l'entourage". Ca c'est de la pathologie:
Son fils m'a appelé aujourd'hui avec les symptômes de la grippe A: mais non il a sûrement la même pathologie que son père et tout le monde se retrouvera à l'hôpital car ce n'est pas une maladie à prendre à la légère.

Suite de l'histoire: le jeune homme est allé à l'hôpital sur mes conseils car il n'était pas en forme (y aurait-il de la légionnella dans leur douche?) , il en est ressorti aussi sec: le médecin lui aurait déclaré "votre cas n'est pas assez grave, vous pouvez vous faire soigner par votre médecin de ville".
Alors je dois faire un diagnostic de légionellose en ville. Ca me laisse rêveuse, je pensais que cela ne relevait pas des compétences du médecin généraliste?

mardi 5 janvier 2010

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Présentation du livre

Péremptoire moi?

Je voudrais insister sur le fait  que j'écris tout un tas de choses, pas pour que tout le monde soit d'accord avec moi mais pour contribuer à faire réfléchir sur l'état de la médecine en France. Certains me trouvent péremptoire ( on me disait déjà ça au lycée), je communique juste mes idées sur la médecine et sur certains autre sujets qui me tiennent à coeur. Heureusement que tout le monde ne pense pas comme moi car il faut de la diversité:
- d'abord les médecins s'arracheraient les cheveux avec moi, car je ne les consulte qu'à chaque grossesse, ;
- ensuite on vivrait tous dans une maison en marbre, verre et acier comme dans Basic Instinct;
- on vivrait surtout à 17°, personne ne fumerait ni ne boirait;
- aucune femme ne prendrait la pilule et le type non assez entraîné pour arrêter le train en marche se verrait l'heureux père d'une ribambelle de gamins;
- on préfèrerait faire le ménage à fond pour oublier une rage de dents plutôt que de prendre un doliprane;
- on mangerait le foie gras de préférence en buvant un café;
- on aurait fréquenté les cimetierres à l'adolescence et tenté de faire tourner les tables ( rien, pas un seul phénomène paranormal, aucune expèrience n'a été positive!).
Vive la diversité et que les autres expriment aussi leurs idées!

dimanche 3 janvier 2010

Criminel ou malade mental?

Un déséquilibré poignarde trois personnes dont une mortellement



 Un déséquilibré, qui a poignardé trois personnes, dont une mortellement, samedi dans un immeuble de Roquebrune-Cap-Martin (Alpes-Maritimes), s'en était déjà pris il y a quelques années au gardien de cette résidence. L'homme avait poignardé à huit reprises en 2005 le gardien de l'immeuble où il habitait à l'époque, a précisé le quotidien Nice-Matin . Il avait été jugé irresponsable puis relâché. Le parquet de Nice s'est refusé dimanche matin à tout commentaire sur cette affaire "avant la fin de la garde à vue", probablement lundi.

L'homme, âgé de 27 ans, a fait irruption samedi dans l'immeuble de Roquebrune. Il est monté directement au quatrième étage où il a porté des coups de poignard mortels à un homme de 80 ans. Un voisin, entendant les cris de l'octogénaire, est venu à son aide mais a été à son tour frappé à la gorge. Gravement blessé, il a été hospitalisé mais ses jours ne sont pas en danger. L'épouse du voisin est également intervenue et a été poignardée à l'épaule.

L'agresseur a été interpellé peu après, à Roquebrune, par la police de Menton grâce aux descriptions données par des témoins. Selon Nice-Matin , l'homme, dont les crises de démence étaient connues, habitait dans un appartement "médicalisé" à Nice avec comme unique consigne de prévenir lorsqu'il sortait.
(Le Point)
...
Si l'on avait traité cet individu comme criminel et non comme malade mental il serait toujours derrière les barreau

samedi 2 janvier 2010

Destabilisation des médecins

Aujourd'hui je reçois un adorable bambin de 9 mois; la mère a consulté aux urgences hier pour fièvre à 40.3 et l'hôpital lui a conseillé de revoir le médecin traitant le lendemain. Voilà le discours que le médecin a tenu à la maman " je ne sais pas si c'est la grippe A, ça y ressemble. Ca peut aussi être une gastro débutante (il y avait une selle plus molle) ou un début de petite infection bronchique. En tout cas je le mets sous tamiflu, vous et toute votre famille allez en prendre préventivement". Et il y avait des manoeuvres délicates concernant le fait d'ouvrir une gélule adulte et de la diluer.
La maman donc me demande ce que j'en pense. Pas de fièvre ce jour, mais des sifflements des petits ronchi dans les poumons. " Bronchiolite madame, tout le monde rend le tamiflu à la pharmacie". Elle ne l'avait pas acheté, n'ayant pas été satisfaite du non-diagnostic.
Ce que je trouve d'étonnant c'est qu'un médecin que j'estime et en qui j'ai confiance depuis des années ait des telles réactions. Veut-on destabiliser les médecins et la médecine en ne les laissant plus avoir la haute main sur leurs prescriptions? J'ai bien envie de l'appeler mais il pourrait le prendre très mal. J'espère que s'il me lit,  il se reconnaitra et ira directement sur le site Formindep pour signer la pétition concernant l'usage du tamiflu.