mercredi 30 juin 2010

Humeur du jour

La nounou de mon fils ( celle qui est tellement gentil que MiniRambo me dit "auvoir" et me claque la porte au nez quand je m'en vais) a une fille en médecine qui a buché nuit et jour pour réussir son concours . Et elle m'a fait la réfléxion " Maintenant que je sais comme il faut en connaitre des choses en médecine, je ne regarderai plus un seul médecin de la même façon".
J'ai tenté de la détromper: il faut être un bon perroquet, et surtout garder ses idées personnelles pour soi. Il n'y a aucune place pour la réflexion, au moins les six premières années. Je pense l'avoir noté dans mon ancien blog mais je me souviendrai toujours de ce prof d'embryologie qui serinait " il faut apprendre mon cours, tout mon cours, rien que mon cours". Et j'ai eu 18.5 en embryologie, tout simplement car j'avais suivi cette maxime à la lettre.
Néammoins pour être un médecin et décider du soin aux personnes, de leur traitement il faut avoir un tant soit peu d'idées personnelles, car un patient ne peut pas être considéré comme une voiture en série. Alors il devrait y avoir des séminaires de prise de décision à l'instar des cadres.
Par exemple un médecin aurait dû avoir le choix dans le cadre de la grippe A de vacciner certaines personnes à haut risque d'attraper la grippe ( en connaissant bien les patients il devrait peu se tromper de cible) et pas d'autres.
Mais j'ai bien peur que le formatage de toutes ces années où l'on ne nous ne demandait pas de penser n'ait pas fait du bien à certains. Il n'y a pas que la Sécu, le concept du médecin libéral qui devrait être revu, les études de médecine aussi.
C'était mon humeur du jour!

mardi 29 juin 2010

Allégorie de la grenouille

J''ai téléphoné à la Sécu; une question me taraudait: vais-je payer 50 centimes d'euros par feuille de soin papier si mon logiciel sésam-vital est en panne? Car je suppose que vous le savez tous: si vous les méchants patients , oubliez un peu trop souvent votre carte vital à partir de janvier 2011, votre pauvre médecin devra supporter une amende de 50 centimes par feuille de soin papier. Comme ça la rigueur est pour tout le monde.
Je n'ai pas eu ma réponse mais je peux imaginer que je vais devoir demander un mot d'excuse au détenteur du logiciel défaillant "le docteur Vincent n'a pas pu télétransmettre deux semaines car nous étions en panne". Le comble pour quelqu'un qui n'arrête pas d'écrire des mots d'excuse en tous genres!

En y réfléchissant, les médecins n'aiment pas toutes ces réformes distillées petit à petit au compte goutte: pourquoi ne ferions-pas une réforme d'un coup au lieu de subir comme la grenouille:
 "La croyance affirme que si l'on plongeait une grenouille dans de l'eau chaude, d'un bond elle s'échapperait. Si on la plongeait dans l'eau froide et qu'on portait doucement l'eau à ébullition, la grenouille s'engourdirait progressivement et finirait ébouillantée." Wikipédia"
http://fr.wikipedia.org/wiki/All%C3%A9gorie_de_la_grenouille

lundi 28 juin 2010

Burn-out

Ce matin je reçois un coup de fil de la Sécu: " bonjour docteur, je suis de la télétransmission.
- Bonjour, c'est pour quoi?
- Il semble que vous ayez moins transmis en mai 2010 qu'avant. Y a-t-il un problème.
- Non, mais j'ai un remplaçant assez jeune. Il n'est peut-être pas au fait de tout. Je vais lui dire.
- Oui, c'est ennuyeux car vous teletransmettiez à 83% et là à 63%".
La pauvre elle n'y peut rien,  c'est son travail. En lisant ça, qui veut s'installer encore?

Je viens de lire le résumé de ce livre:

Burn out

Auteur : Martel Patricia
Éditeur: Atlantica
Présentation : De la naissance d'une vocation jusqu'au sentiment de perte de sens du métier de médecin : que s'est-t-il donc passé ? Ce récit retrace le parcours d'une jeune interne. Son regard nous laisse entrevoir les enjeux et les dilemmes de la médecine actuelle, confrontée aux exigences sans limites de nos sociétés. Burn out raconte l'histoire d'un épuisement. L'épuisement d'un jeune médecin, mais plus généralement celui d'un individu pris au piège de ces injonctions au « toujours plus » véhiculées par notre époque.

« Bonjour mademoiselle. Jean-Claude Ventoux, responsable régional des laboratoires Performix [...] Aujourd'hui, je ne vous parlerai que d'un seul produit : le SURVIVOR 3. SURVIVOR 3, nouvel anti-dépresseur, nouvelle classe thérapeutique [...] Regardez : des souris sont placées dans un cylindre rempli d'eau duquel elles ne peuvent s'échapper... Il s'agit de l'expérience dite "de la nage forcée". Ingénieux, non ? – Ingénieux... euh... oui... – Eh bien figurez-vous qu'avec SURVIVOR 3, la nage des souris dure SIGNIFICATIVEMENT BEAUCOUP PLUS LONGTEMPS que chez les souris non traitées. Vous voyez ? – Oui, oui je vois, c'est assez net effectivement... – Je ne sais pas si vous mesurez l'enjeu considérable de cette découverte chez vos patients ! Finalement, vous leur permettez de refaire surface ! Ils conservent un emploi, ils conservent une place dans la société. Aujourd'hui vous n'avez plus le choix, vous devez être performant. Sinon, vous êtes OUT ! Vous coulez ! »

L'auteur: Martel Patricia
Patricia Martel est médecin et journaliste. Elle partage son temps entre des remplacements de médecins généralistes dans le sud-ouest de la France, et l'écriture. Elle travaille notamment depuis 8 ans au journal Le Quotidien du Médecin. Burn out est son premier roman.

vendredi 25 juin 2010

Pipi dans le lavabo!

Un délégué de labo plus tout jeune m'a raconté une anecdote qui lui était arrivée quand il était encore jeune et fringant: il était entré chez un médecin, dans sa salle d'attente. Tous les sièges était recouverts de poussière bien épaisse, sauf un siège, qu'il a évidemment choisi pour s'asseoir (sûrement comme tous les patients). Quelques poules couraient dans la cour d'à côté et parfois l'une d'entre elles venait se perdre dans la salle d'attente.
Puis il a été reçu: le médecin ne respirait pas la propreté non plus, ainsi que tout son cabinet d'ailleurs. A un moment de la présentation il s'est levé et est allé tout naturellement uriner dans le lavabo qui se trouvait à sa droite entre les abaisse-langues et les embouts d'otoscope! Puis il s'est rassis ensuite tranquillement pour finir d'écouter le visiteur.
On se prend à espérer que cela n'ait jamais existé, mais l'histoire comme le visiteur l'a racontée sentait le vécu!

A la rigueur je préfère un musulman qui en fac se lavait les pieds entre deux cours dans le lavabo de l'amphi! Et ça je l'ai vu de mes propres yeux. Ultra-propre le type.

En attendant, pour continuer dans le bizarre des patients m'ont raconté la décoration d'un confrère: dans son cabinets des têtes empaillées de cerfs et d'autres animaux, et pour s'asseoir un vieux divan dans lequel on s'enfonçait au milieu, si bien qu'on ne voyait plus que le dessous du  bureau! Et sombre! Et ce médecin avait des horaires on ne peut plus bizarres: de 15 heures à 1 heure du matin paraitrait-il.

jeudi 24 juin 2010

Maltraitance?

Un patient originaire du Mali arrive devant moi: " Oh docteur, j'ai mal au cou depuis des jours! J'en passe des nuits noires!"

Pour reparler de la maltraitance, j'avais autrefois écrit ceci:
Je suis plusieurs familles à problèmes, les services sociaux sont vigilants et passent parfois sans prévenir; ces patients sont habitués à vivre avec, parfois jouent à cache-cache avec l'assistante sociale, cela devient un jeu... et les enfants ne sont pas si malheureux et finissent par grandir sans trop de dommages.
Mais un jour je suis appelée en urgence chez une famille que je connais bien: la femme a accouché de son troisième enfant il y a quelques mois; je n'ai jamais consulté celui-ci bien que je l'ai déjà aperçu  accompagnant ses deux soeurs, tout emmitouflé dans son cosy. J'en ai conclu que la maman consultait un pédiatre. Je respecte et je n'ai pas posé de question, même si les bébés c'est mon truc (je vois trois fois plus de bébés que la moyenne des généralistes). Mais j'avais remarqué que  la femme était bizarrement froide depuis son accouchement.
J'examine donc le bébé qui aurait une bronchite. Je le deshabille: 5 kg tout mouillé environ, tout rachitique, avec une bronchiolite et une couleur de peau qui ne m'incitent pas à le laisser à domicile.
Je demande à la maman "il est tout maigre, pourquoi?
- Il n'a pas gros appétit" me répond celle-ci, l'air détaché.
Un peu plus tard après avoir fait le tour du bébé:
" Il faut l'hospitaliser tout de suite.
- On ne peut pas attendre?
- Non, il n'est pas en forme".
J'ai pratiquement attendu qu'ils montent dans la voiture pour m'en aller.
Une heure plus tard je téléphone à l'hôpital et l'interne m'assassine:
" vous avez vu ce bébé, vous ne l'avez pas pesé? C'est très grave, il y a maltraitance, vous n'avez rien fait?" Suite à toutes ses invectives je lui ai raccroché au nez.
Mais la maltraitance est passée sous le mien. En l'occurence elle était vicieuse, on se bornait à ne pas offrir d'amour au petit être.

et aujourd'hui je reçois un coup de fil d'un médecin des urgences:
" Vous connaissez  madame X? Est-elle votre patiente? Son bébé a une fracture du tibia et il n'a que 8 mois! Il ne peut pas encore se tenir debout! Je soupçonne de la maltraitance"
Dans cette situation précise je suis sûre à 99% pour cent qu'il n'y en a pas; il se trouve que la mère est très active dans sa communauté et a l'air d'adorer les enfants. C'est juste qu'il y a de plus en plus d'enfants précoces qui se tiennent debout de plus en plus tôt, à l'instar du mien qui se tenait assis à moins de 5 mois, marcher à 10 mois et qui est donc sujet aux chutes ( d'ailleurs il a son lot, mais heureusement peu graves).
En attendant la machine procureurs-services sociaux est déjà en route. De plus les vaccins n'ont pas été faits à temps, la maman ayant souhaité retarder un peu et moi qui ne pousse pas à la roue.

mardi 22 juin 2010

" au secours, on veut me faire entrer dans la peau d'une psychotique"

AU SECOURS ! ON VEUT ME FAIRE ENTRER DANS LA PEAU D’UNE PSYCHOTIQUE !!



par BRICARD Christel

Résumé : Christel, née le 7 mai 1967 à Saint-Denis, banlieue des plus défavorisées. Un frère, une sœur, des parents ayant toujours fait le maximum pour nous. Études excellentes jusqu’en 3e, puis déménagement dans le Val-d’Oise et catastrophe. En signe de désapprobation, j’ai raté mes études et à 19 ans je fus caissière durant 3 ans. Prise de conscience, reprise des études, je deviens infirmière de secteur psychiatrique. Tout allait bien jusqu’à cette sombre histoire. Le 5 septembre 2005, c’était hier, j’étais enceinte de 7 mois de mon 3e enfant et là, l’horreur a débuté pour moi. Histoire réelle débutant le 5 septembre 2005 et toujours active. Des accusations calomnieuses sont colportées sur moi et un médecin caractériel, misogyne et abominable m’envoie de l’autre côté de la barrière. Depuis, je suis sous étroite surveillance policière, écoutée et épiée jour et nuit, sans savoir ce que l’on me reproche exactement. Tentative de suicide, mise sous antidépresseurs et suivi psychiatrique. Je continue de clamer haut et fort ce qu’on me fait subir. Je suis la première à le reconnaître, cette histoire semble aberrante. Je suis donc prise pour une personne délirante. Hospitalisation en psychiatrie et neuroleptiques durant 6 mois. Mon histoire n’a jamais varié d’un pouce. On me harcèle et je n’en connais ni les tenants, ni les aboutissants. Je suis pourtant en pleine possession de mes moyens au niveau mental et intellectuel. Toute ma famille a été effrayée. Maintenant, je vais vous raconter le calvaire vécu en tant qu’infirmière dans un hôpital psychiatrique, sous la houlette d’un médecin plus malade que certains de ses patients! Attention, ce qui s’est passé dans ce service psychiatrique ne vaut que pour ce service!

http://www.societedesecrivains.com/boutique2006/detail-16298-PB.html

Quelqu'un l'a-t-il lu? Au minimum son attitude est courageuse.

lundi 21 juin 2010

Pauvre confrère!

Une patiente m'a raconté les aventures d'un médecin qui était venu chez elle, digne des exploits de Pierre Richard dans "La Chèvre" : ce monsieur très digne était très, très pressé et devait déjà penser au reste de sa tournée. Alors il a loupé une marche à l'extérieur, a atterri à plat ventre dans le jardin jambes et bras écartés  avec les lunettes restées accrochées dans le rosier bordant l'escalier. Il est relevé tout rouge de honte, cette chute spectaculaire ne convenant pas à son rang! Ma patiente tout en se mordant la joue pour ne pas rire, a demandé " Docteur, vous n'avez rien?" tout en ayant l'impression d'être la parfaite hypocrite.
D'après les rumeurs c'était le même médecin toujours pressé, qui pour entrer chez une patiente et lui donner un papier avait laissé son moteur tourner. A son retour plus de voiture! Chouravée! Enfin ça c'est la rumeur et pour la confirmer c'est une autre affaire.

Ca court, ça court les médecins et ce jour a donné raison à ça, je n'ai vu le Petit Ange que ce matin.

dimanche 20 juin 2010

dépression?

J'étais allée chez une patiente il y a quelques jours pour un renouvellement de traitement . je venais de mettre  un beau jean bleu clair fraichement repassé par mon compagnon (!). Je me suis installée à la table; sur la toile cirée des tas de traces de confitures et d'autres choses que je n'ai pas réussi à identifier. Voyant que je faisais de manières pour poser mon ordonnancier , la patiente a mis son programme télé de la semaine directement sur les trucs bizarres  sans passer la moindre éponge et enfin j'ai pu écrire.
Puis elle m'a demandé d'aller prendre le chèque sur une étagère: celui-là relevait plus du chiffon crasseux que d'autre chose.
Par acquis de conscience en partant, j'ai mis les yeux sur mon beau jean: des traces de partout! confiture, beurre, sirop etc.
Le lendemain son fils m'écrit " ma mère n'est pas très bien depuis quelques jours, elle déprime. Je sais bien que vous être contre tout ça, mais à son âge cela a-t-il de l'importance de lui donner un petit quelque chose? Je voudrais juste qu'elle retrouve la joie de vivre".
Le surlendemain re-message " ma mère est hospitalisée pour malaise, ce n'est plus la peine de venir".

Comme quoi ma théorie comme quoi les dépressions sont en général dûes à un malaise physique se vérifie encore et encore.
J'aurais dû avoir la puce à l'oreille en voyant un tel état de saleté peu habituel chez elle, pas évident.

vendredi 18 juin 2010

Effervescence

Et c'est toujours l'effervescence chez les femmes de mon cabinet, entre sept et soixante ans!
La plus petite,  toute gaie " il est cool le docteur"!
la plus âgée " dites docteur, vous ne m'avez pas menti, il est pas mal; il est célibataire votre remplaçant?"
et entre les deux une patiente " il est super, il m'a rassurée! A partir de maintenant, cela sera un coup vous un coup lui!"
Et de fait il commence à avoir une consultation bien remplie. Comme je vais le bichonner celui-ci, pour le garder longtemps. Promis, je vais taire la toute petite, toute petite pointe de jalousie dans le coeur et faire contre ... bonne fortune bon coeur!
Ce qui est sympa aussi c'est qu'Hotblood va peut-être parler d'autre chose que de mon livre où tout le monde a tenté de se reconnaitre et de reconnaitre le voisin; dommage pour eux, j'ai anonymisé.

mercredi 16 juin 2010

Séance d'épouillage

Première séance d'épouillage pour mon Minirambo; coupe de cheveux militaire (adieu les mèches blondes d'angelot) , vinaigre et c'est guère tout à son âge. Il commence bien tôt: la faute à  la vie avec les autres enfants de la nounou. Demain promis,  je regarde toutes les têtes chez la nounou et dans mon cabinet. D'ailleurs cette chasse va durer un bon moment.
J'ai oublié: une petite touche de lavande  derrière les oreilles peut faire fuir les intrus.  en homéopathie il parait que du psorinum en préventif peut décourager ces bestioles.

En général je fais les choses par vague, celle-ci concernera l'éradication des  habitants indésirables des cuirs chevelus d'Hotblood .
Parfois il  me prend aussi de vérifier si les mammographies ont été faites, à d'autres moments je donne de la vitamine D à tous les enfants et teenagers; selon les périodes aussi je prescris des radios pulmonaires à tous les fumeurs ou cherche l'ostéoporose par le nombre de centimètres perdus par les patients (marqueur fiable et facile: on mesure tout simplement le patient).
Et en ce moment je traque les anévrysmes cérébraux et autres ; l'occasion faisant le larron, il se trouve que j'ai mon lot en ce moment et cela peut tomber sur des jeunes aussi.

mardi 15 juin 2010

diagnostic fluctuant

Je ne pense pas que les plans de rigueur que l'on applique à l'hôpital, uniquement des plans comptables, soient une bone chose: le personnel est démotivé. On laisse se perdre des résultats d'examen, les patients sont hospitalisés pour des problèmes graves et le diagnostic n'est pas fait en une semaine et je me creuse la tête pour trouver des confrères encore motivés dans certaines spécialités.

Un de mes patients avait eu une série de malaises. Il avait évidemment été hospitalisé et est ressorti avec les diagnostic d'épilepsie. Quelques examens succints ont été pratiqués. J'ajoute qu'il n'est pas du tout à l'âge de la retraite.
Malgré son nouveau traitement il se plaignait toujours de fatigue intense, de manque de concentration, de ne pas pouvoir travailler, ce que j'ai attribué à son Lamictal (antiépileptique). Je l'ai donc diminué au maximum sans oser l'arrêter  Dans le même temps je lui avais fait prendre un deuxième avis chez un neurologue de ville qui m'a répondu " je ne pense pas qu'une épilepsie soit en cause. Je propose des malaises vagaux".
Il se trouve que mon patient avait déjà fait des phlébites et la moitié de sa famille était déjà sous anticoagulants pour mutation chromosomique génétique.  Et en lisant cette lettre j'ai pris sur moi de commencer un AVK ( anticoagulant) en attendant le diagnostic du cardiologue, de l'hématologue etc.
En gros pourquoi a-t-il été hospitalisé?
Je pense, et les examens complémentaires bien ciblés nous le diront, que le patients a fait des petits AVC (accidents vasculaires cérebraux).

La logique comptable d'accord, tout à fait même, mais qu'elle soit faite par des gens qui connaissent la médecine et les réalités du fonctionnement des hôpitaux conjointement.
Moi qui me plaignais de trop de gachis, voilà que l'on va dans le sens inverse.
Je propose un bon généraliste bien motivé à la tête de certains services pour faire le point quand un diagnostic s'embourbe.

lundi 14 juin 2010

Méphédrone

 Classement comme stupéfiant de la méphédrone, dérivée du khat



(AFP) – Il y a 3 jours
 La méphédrone, un produit de synthèse dérivé de la substance active des feuilles de khat que l'on mâche particulièrement en Afrique pour ses effets stimulants, a été classée comme stupéfiant par le ministère de la Santé.

Selon un communiqué de la Direction générale de la Santé (DGS), le classement intervient "en raison des effets psychoactifs et du potentiel d'abus, de dépendance et de la toxicité de cette substance", et sur proposition de l?Agence sanitaire des produits de santé (Afssaps).

La méphédrone est dérivée de la cathinone, principale substance active des feuilles de khat et proche de l'amphétamine. Selon la DGS, elle semble circuler aujourd?hui dans toute l?Europe, sous des surnoms divers.

En France, elle a été identifiée pour la première fois fin 2009, par l'Observatoire français des drogues et toxicomanies, selon la DGS. Les centres d'information sur la pharmacodépendance et l'addictovigilance ont reçu début 2010 les premiers signalements d'effets liés à sa consommation.

La méphédrone est consommée notamment pour ses effets stimulants et entactogènes, c'est-à-dire qui facilitent le contact. La prise de méphédrone est généralement suivie d'une phase de "descente" avec éventuellement crises d'angoisse, nausées, hallucinations, selon la DGS. Un cas de décès a été décrit en Suède en 2008, et son implication est suspectée dans plusieurs cas de décès en Grande-Bretagne.
La méphédrone est déjà classée comme stupéfiant dans plusieurs pays européens, rappelle la DGS.


Copyright © 2010 AFP. Tous droits réservés.

On voulait utiliser la Méphédrone pour décrocher de la cocaïne!

Maintenant ce que j'avais écrit dans mon précédent blog:

On a inventé le médicament, le Subuxone qui remplacera le subutex. Le subuxone devrait dégouter les toxicos car en s'injectant il parait qu'il procure des effets secondaires peu agréables.


 L'héroïne avait été inventée au départ pour contrer les effets secondaires de la morphine (qui était donnée pour les grosses douleurs, seulement certaines personnes y prenaient goût), puis on a commercialisé la méthadone pour sevrer de l'héroïne, seulement elle possède l'effet secondaire qu'il faut plus d'un moins pour se sevrer de cette dernière. Et ensuite le subutex a été présenté comme le traitement qui sauvera les drogués-camés-toxicomanes-usagers-héroïnomanes-morphinomanes du deal, de la rue, de la désocialisation. Mais on s'est rendu compte que celui-ci était détourné de son but initial et qu'il y avait une part non négligeable revendue dans la rue (on l'utilise en le pilant et en se l'injectant ou en le sniffant). Et on le savait dés sa commercialisation!  Mais on l'a remboursé quand même.
Quand les toxicos n'ont plus d'argent ils vont donc chez le médecin, balancent des arguments genre "c'est médical, il me faut mon subutex", "vous devez me le donner".


Par ailleurs on prescrit de la ritaline ( dérivé d'amphétamine) aux cocaïnomanes en Suisse pour pallier à leur syndrôme de manque .

Et la conclusion de tout ceci: arrêtons avec la chimie, on ne s'en portera que mieux!

jeudi 10 juin 2010

Légitimité des arrêts de travail.

Un patient m'a demandé un arrêt de travail pour la semaine dernière: il était parti en vacances alors que son patron ne voulait pas. Comme il insistait, j'ai fait jouer le fait que nous étions contrôlé de plus en plus, qu'il y avait une grande campagne.
Alors que de l'autre côté certains vont au travail avec de la fièvre ou le dos en compote car ils ont peur de perdre leur place: ils acceptent poliment un arrêt de travail que je trouve légitime de leur faire mais ils le gardent par-devers eux sans s'en servir.

Notre conception de " je ne peux pas travailler" ou son contraire est une notion très élastique selon les gens ( certains ne peuvent pas travailler avec un doigt brulé, d'autres y vont alors qu'ils viennent de faire un infarctus)  et l'évaluation de la légimité de l'arrêt de travail ne doit pas être facile; j'ai déjà refusé de contrôler des travailleurs malades, bien que le déplacement soit indemnisé de 55 euros. De toute façon je reste dans mon rôle de confident et c'est très bien comme ça.

mercredi 9 juin 2010

Mon remplaçant!

C'est l'effervescence dans mon cabinet le mercredi: j'ai un remplaçant.
Et j'ai des échos de certaines dames " Docteur, qu'il est beau votre remplaçant! Vous le garderez longtemps dites?" " Ah docteur, si j'avais cinquante ans de moins! Il est super votre remplaçant!"
Notez bien que l'on ne parle pas de ses qualités médicales... si un peu, une patiente aurait confié à ma comptable " Il est super cool avec les enfants, ça passe bien".
Je vais tâcher de le garder longtemps avec ces si bons retours.
Autrefois j'ai eu des remplaçants très biens ( et très mignons selon certaines) mais l'emploi du temps de ces messieurs était chargé comme celui d'un ministre. C'est bien simple, certains remplaçants gagnent mieux que des médecins installés.
Et le gouvernement qui veut réduire le temps de remplacement possible, quel malheur, les médecins en zone sinistrée  vont se sentir de plus en plus seuls.

lundi 7 juin 2010

Hotblood s'anime

Une patiente est venu en consultation:
" Docteur, j'ai failli vous quitter. Il paraît que vous écrivez dans votre livre que les patients sont alcoolos, drogués et demeurés. Et en plus il parait qu'un type vous aurait flanqué une baffe dans la rue après ce que vous auriez écrit.
- Bon madame, dites-moi où j'aurais pu écrire cela. Je respecte trop les patients pour les traiter comme ça.
- C'est vrai que je l'ai lu votre livre: je n'ai rien vu de tout ça. C'est sûrement des racontards. Quoique j'ai cru lire mais je  ne me souviens pas quoi...
- Je ne vois pas. Si vous vous en souvenez, dites-le moi!".
Elle me rappelle un peu plus tard " Docteur, vous avez écrit page... que "sur la place du village à certaines heures, on trouve plus de cannabis que d'autres choses".
- Madame, vous ne vous souvenez pas que j'ai vécu le nez dessus durant plusieurs mois? et je peux vous assurer que j'y ai vu un sacré manège!
- Je vous crois, je vous crois. Bonsoir!"

Que mon livre fait des vagues! Depuis quelques mois la vie était devenue plus calme sur Hotblood, les esprits s'était refroidis. L'atmosphère y est de nouveau vivante!

samedi 5 juin 2010

Cannelle pour diabète

Une de mes patientes qui traîne un cortège d'ennui de santé impressionnant vient de déclarer un diabète: J'ai eu la surprise de découvrir une glycémie à 2,5 g/l il y a deux mois.
J'ai commencé de la traiter avec du glucor, un antidiabétique qui offre l'avantage d'avoir très peu d'effets secondaires... mais qui n'a pas une efficacité redoutable. Ce choix a été fait parce que je pensais que cette valeur était passagère.
Seulement la glycémie n'a pas baissé et elle a consulté son cardiologue deux semaines après ( un rendez-vous prévu de longue date) qui n'a pas été tendre avec moi " On n'est pas aidé" a-t-il dit à ma patiente " Que fait donc votre médecin?".
Et sur la lettre qu'il m'a écrite il y avait " Je souhaiterais que la patiente prenne une double thérapie  conforme aux dernières données scientifiques, qu'elle voit un diabétologue".
Oh le grognon! Heureusement je ne me vexe pas pour si peu.
Alors j'ai donné du glucophage que j'ai augmenté un peu selon les résultats, une réduction du sucre et des féculents...et de la cannelle!  Et la patiente affiche 1,4 g/l de glycémie aux dernières nouvelles ( je vise 1,2g/l pour elle) ! Youpi il n'y aura pas de bi-thérapie ( deux médicaments différents) du moins pour le moment; ma patiente en prend déjà tellement!

vendredi 4 juin 2010

Morosité

Un journaliste m'a demandé hier quelles étaient les pathologies les plus en vogue en ce moment. J'ai hésité trois secondes, répondu " la dépression", puis j'ai spécifié:  " les patients souffrent plutôt de "pas envie, pas envie d'avancer, de travailler dans des conditions où l'humanité s'efface au profit du rendement etc".
 Pour illustrer cela j'ai reçu un type ce jour qui souffrait de ce symptôme:
" Docteur je n'arrive plus à avancer, je n'ai plus envie de rien, le boulot que j'aime me fatigue, je suis tendu de partout. La seule chose qui me tient sont mes adorables enfants".
J'ai fait des tests sanguins: le type va bien. Il n'a juste plus envie de jouer le jeu de la vie, sans raison visible.  La vraie déprime quoi; il est tendu de partout.
Mon D stress ( à base de magnésium) a eu l'effet bénéfique de le faire dormir comme un bébé. Au moins c'est déjà ça.
Tout ça n'est pas réjouissant. Il faudrait redevenir parfois enfant pour profiter du moindre instant présent, que des tas de moments sont une fête, retrouver un peu d'insouciance quoi!

'' Pense à moi !! Julie zenatti

jeudi 3 juin 2010

Nomadisme

Un de mes patients septuagénaire est arrivé avec une salle tête,  d'une couleur entre le jaune et le gris. Depuis quelques années il consulte en permanence deux généralistes différents, deux pneumologues, un neurologue, et évidemment pas de dossier partagé, je ne sais pas ce qui se passe, on lui fait des examens paracliniques, les résultats ne sont pas transmis. Mais je pensais quand même que tout allait bien.
Aujourd'hui je hausse un peu le ton car je lui demande ce que son autre généraliste lui donne " je ne sais pas docteur, ce sont des petits cachets roses". Ca c'est pratique pour lui prescrire quelque chose et éviter les effets secondaires.
Je lui propose une prise de sang:  "Docteur, mon autre médecin m'en a déjà prescrit une, j'ai les résultats à la maison". Alors je lui en ai faire refaire une autre en spécifiant bien sur l'ordonnance " ne pas refaire les examens déjà effectués".
Il maigrit le type, et je ne sais pas si c'est le mélange de médicaments qui attaque le foie ou si par hasard c'est plus grave. Je propose un scanner: " docteur, j'en ai fait un il y a trois mois".
Je m'en fiche du fait qu'il consulte X ou Y, seulement " Avez-vous conscience, monsieur, qu'en voulant faire mieux, vous allez au devant de graves problèmes?"
" Je sais docteur, mais mon épouse et ma fille connaissent les meilleurs spécialistes dans le département voisin et je j'ai rien pu leur refuser.
Les autres médecins m'ont déjà prévenu qu'ils ne voulaient plus me voir"

A la bonne heure! Merci les confrères! Mais je me retrouve en tout cas avec un dossier éparpillé aux quatres coins sans possibilité immédiate de faire la synthèse. Et si l'épouse me fait une réflexion mal placée (qui ne sera pas la première) je pousse un grand Hhhhaaa pour lui faire bien peur et la faire s'enfuir loin de ma présence.

mercredi 2 juin 2010

Burn out

Si l'on me demande ce que je pense de l'affaire Johnny: J'aime beaucoup ce chanteur, et ses films Terminus et Jean-Philippe et... .

Mais si l'on me demande de m'exprimer par rapport au burn-out et à l'affaire du médecin qui aurait  tué son épouse et ses quatre enfants, je voudrais redire ce que j'ai écrit dans mon ancien blog:

A propos de la santé des médecins (panorama du médecin 17/2/2007)

Le suicide représente 14% des décès de médecins libéraux, un taux supérieur à celui qui frappe la population générale (5.6%)

Les affections psychiatriques sont la première cause d'invalidité chez les praticiens libéraux.

-presque un sur deux reconnait avoir tendance à ne plus voir leurs patients comme des personnes.

- épuisement professionnel,
- manque d'accomplissement personnel (sentiment d'inaptitude à faire face à sa tâche ou à ses missions). Ces trois dernières choses caractérisant le burn-out.


Il faudrait décharger les généralistes en fabriquant des super-infirmières pour les seconder dans des tâches spécifiques ( c'est en train d'être réfléchi en ce moment par le gouvernement qui planche sur les modalités pratiques de cela) et, je ne vais pas faire plaisir à certains, ne plus être payé à l'acte pour éviter que certains ne soient tentés de faire la chasse à l'acte, ce qui peut arriver dans les grandes villes, et réguler les installations, comme les installations de pharmacie le sont déjà.
Il faut absolument rester autonome dans nos prescriptions mais le concept de médecin libéral ne va pas encore tenir longtemps la route.

Envies suicidaires

De ma place je peux constater que les relations parents enfants se dégradent: certains ne partagent pas le repas familial, chaque membre de la famille vit sa vie, les gamins devant l'ordinateur ( face book) ou autre, les parents en train de grognonner devant la télé ou se disputant avec madame ou criant sur le petit dernier.
Un malheureux gamin en face de moi, ayant avalé quatre cachets de doliprane d'un coup pour oublier un gros chagrin d'amour m'a raconté que chez aucun de ses amis les relations avec leurs parents n'étaient détendues:  d'après lui ça passerait son temps à gueuler tant et plus. Quand je lui ai fait remarquer qu'une vie sans engueulade pouvait exister il m'a regardée un peu comme si j'étais une martienne.
Cette dégradation a pour conséquence que les parents passent à côté de tous les moments importants que vivent leur progéniture, ne se rendent absolument plus compte quand leur fille n'est plus vierge ou a fumé un pétard.

Mon compagnon me dit que la crise est passée par là et que les parents sont plus tendus que d'habitude.

D'après les enfants que j'ai interrogés les parents passent leur temps à leur crier dessus, à leur interdire des tas de choses, à les conseiller. Concernant cela j'ai déjà demandé à des parents s'ils ont des conversations avec leurs enfants, et en général ça me répond: " je passe mon temps à lui dire des choses, à vouloir lui faire comprendre mais il ne m'écoute pas".
La communication n'est-elle pas un échange réciproque?
Et quand je demande à des enfants de parler avec leur parents ils me répondent " je ne vais quand même pas leur raconter tous mes secrets" à quoi je réponds " On peut très bien parler du dernier film qu'on a vu, des choses que l'on aime sans forcément raconter son soi profond".
J'ose espérer que les trucs que je relate ne sont que des exceptions, sinon la situation est grave.

Et j'ai écrit tout cela car j'ai eu plusieurs envies de suicides chez des  jeunes, chose que je n'avais pas avant.

mardi 1 juin 2010

Seuls les bébés ont des couches

Une adorable petite fille, deux anx et demi toute souriante est venue avec sa  mère il y a deux mois avec une couche chargée! Je n'ai pu m'empêcher de lui faire la réflexion ( indépendamment du fait que cela me fait craquer, la gamine un peu genre Bébé Lilly sur youtube ou Sandra Bullock en format mini): " Bah, tu as une couche! Mais ce sont les bébés qui ont une couche! Les petites filles n'en ont plus!"
Et la mère " Je craque un peu, elle refuse de s'en séparer".
Je les ai revues toutes deux: " Mais c'est super, tu n'as plus de couche!"
Et la mère " Il faut dire que vous l'avez vexée docteur, le soir même elle n'en voulait plus".
Moi " Viens petite fille que je te fasse un gros bisou!"
Elle s'est approchée pour me faire un calin.
Si tous les problèmes étaient aussi faciles à regler!