jeudi 31 mai 2012

Petite privauté

Une patiente se lamente sur son âge. Comme je la connais depuis une paire d'année je lui réponds:
" On y passe tous ma brave dame". Elle a pris un air absolument offusqué " Mais je ne suis pas votre brave dame!
- Mais madame, bien sûr, je voulais juste dire ça pour rire!"
J'ai un petit compte à régler avec elle: elle m'a fait une infidélité pendant trois ans, puis est revenue quand son autre médecin est parti en retraite. Nul doute que je n'ai pas fini de la titiller, gentiment bien sûr!
Mais je parle moins pire qu'un kiné de mes connaissances qui nomme toutes ses jeunes patientes " Poulette"; ce qui a fait dire à une de mes patientes " Mais nous n'avons pas gardé les cochons ensembles docteur!"

Malaise aux urgences

Une patiente vue par mon associée hier m'a téléphoné ce jour car sa douleur abdominale ne passait pas et même empirait. J'ai conseillé tout de suite de pointer aux urgences, car le traitement donné avait l'air convenable et la maladie nécessitait des examens paracliniques sûrement: le docteur Inès  lui avait tout prescrit pour une colopathie, maladie dont elle avait l'air de souffrir de temps en temps.
Je la croyais entre de bonnes mains lorsque vers 17 heures son mari m'appelle " mon épouse est depuis deux heures aux urgences, la file n'avance pas et elle souffre énormément. Pouvez-vous la recevoir?"
Oui, bien sûr, mais j'ai bien insisté auprès du mari que je n'avais que mes dix doigts et mon sthéto.
Et je l'ai examinée: rien de concret, une violente douleur prenant tout l'abdomen, pas de constipation, pas d'appendicite à priori...
J'ai fait part de mon désarroi au mari qui m'a proposé: " peut-être que par le SAMU elle sera prise en charge plus facilement?" Vendu! Mais c'est lamentable. Elle a dû téléphoner ce soir.
Il parait que dans la salle d'attente des urgences, on riait, on mangeait, des enfants s'amusaient, et c'était la seule à souffrir le martyr avec des gouttes de sueur gouttant de son front.

La patiente suivante qui avait été au courant de sa mésaventure m'a raconté un de ses propres passages aux urgences: " effectivement, en pédiatrie par exemple c'est bon enfant. Il y a même des enfants qui viennent pour manger  un vrai repas car ils n'ont  pas ça chez eux".
Et pour dériver un peu dans le sujet: j'ai été effarée il y a deux semaines de voir autant de personnes chez Carrefour se précipiter sur les presque périmés, j'ai pas connu ça autrefois.

dimanche 27 mai 2012

Pluies de déclarations de choix du médecin traitant

C'est parti, mon associée signe tous les jours des déclarations de choix du médecin traitant, au bout de trois semaines. Comme je lui ai dit " tu commences à ratisser large, puis tu deviens plus exigeante selon le genre de clientèle que tu souhaites". Ca va peut-être choquer certains, donc je vais expliquer: mon associée est jeune, préfère la pédiatrie et la gynécologie, et a même passé un diplôme de gynécologie. Alors qu'elle utilise au mieux ses compétences! 
Je lui ai même proposé de devenir médecin agréé SNCF, car ils sont tous relativement jeunes et ont une famille. 

Certains patients me quittent tranquillement pour se tourner vers elle, mais ce sont des patients avec un passé difficile, avec assistantes sociales et éducateurs dans leur univers et qui estiment peut-être que j'en sais un peu trop. En tout cas j'ai mis un point d'honneur à ne rien lui raconter, si ce n'est au niveau médical lorsque  le besoin s'en fait ressentir.

Et savez-vous que je n'ai jamais parlé de mes patients les plus graves sur mon blog? Dans dix ans peut-être, quand les choses seront estompées...

mardi 22 mai 2012

Médecin SNCF ou non?

J'ai reçu une lettre me proposant de postuler pour devenir médecin SNCF. Naïvement je me suis mise à rêver: " Ah les trains gratuits, j'adore cela, je vais pouvoir en profiter". Il est vrai que j'adore le bruit des trains: je n'ai jamais aussi bien dormi que sur la Côte d'Azur et la Riviera avec en bruit de fond le train qui passait à quelques mètres de l'appartement.
Alors j'appelle pour savoir si je pourrai profiter de certains avantages inhérents au fait de travailler pour la SNCF:
- Bonjour madame, je viens de recevoir un papier me proposant de postuler pour devenir médecin SNCF. Aurai-je accès au CE ou à certains avantages?
- Non docteur, rien du tout, hormis le fait que cela vous amènera de nouveau patients.
- Alors madame, j'ai bien peur que vous ne trouviez personne dans le département qui réponde favorablement à votre demande. Nous n'avons absolument pas besoin de nouveaux patients. Au revoir".

Alors voilà: je me crèverais le train arrière à me déplacer à Paris, à remplir un tas de papiers, à rendre des comptes régulièrement, en échange de rien du tout? Non. D'autant plus que j'ai déjà un nombre appréciable d'employés SNCF qui m'ont choisie comme médecin traitant.

lundi 21 mai 2012

Une vipère

Il y a un certain nombre d'années je m'occupais d'une personne très âgée dont le mari était décédé peu de temps avant. Quoi que je fasse elle ne s'améliorait pas. J'avais osé faire des coupes dans ses psychotropes, si bien qu'elle ne me portait vraisemblablement pas dans son coeur, car le jour où elle a été hospitalisée ( une chute d'après mes souvenirs) elle a raconté pis que pendre sur son médecin. Une vraie vipère
Et dans cet hôpital il lui fut répondu " si votre médecin est incompétent changez-en".
Ce qu'elle a fait.
Et j'ai compris l'histoire quelques temps après par une charmante patiente, en l'occurence sa voisine:
" Docteur, j'espère que vous n'avez pas prescrit d'éther à ma voisine!
- Si, une fois  pourquoi?
- Elle le sniffe".
Et quelques temps encore plus tard la vipère est décédée, et la langue de ma patiente s'est déliée:
" Elle ne risquait pas d'aller mieux: comme elle pensait que vos médicaments étaient inefficaces elle piochait souvent dans ceux de son mari qui avait été cardiaque, pour améliorer sa santé".
Il me semblait bien que les placards de la vipère étaient bourrés de médicaments, mais très respectueuse des petites manies de mes patients je n'en avais pas fait cas. J'aurais pu, mais elle aurait fait des trucs encore plus vicieux. Et puis ce n'est plus ma patiente, et puis elle est morte, et basta.

vendredi 18 mai 2012

Effets secondaires d'une anesthésie

Ce matin je suis allée en visite chez une nonagénaire; même si parfois j'estime que je me déplace pour rien, sa courtoisie, ses petites histoires et sa vivacité me font oublier ma légère ronchonnerie. Il y  a trois mois elle s'est malheureusement cassé le col du fémur, à la place duquel il a été posé une prothèse totale de hanche.
Elle m'accueille avec une agressivité peu commune:
" Docteur, ne me faites plus jamais aller à l'hôpital de A!
- Pourquoi?
- Il n'ont pas été sympa avec moi. Je ne me souviens plus mais ils se sont plaints auprès de ma famille de me grossièreté. Vous savez que certains ne veulent plus me voir depuis cela!
-  Madame, je suis sûre que c'était les effets de l'anesthésie. Je sais que vous n'êtes pas comme ça.
- Oui, j'étais complètement perdue. D'ailleurs lorsque je suis rentrée je ne savais plus que c'était chez moi. Oh, ne m'envoyez plus à cet hôpital!
- Vous savez qu'à votre âge, 20% des fracturés du col décèdent! Vous avez de la chance d'avoir retrouvé votre chez vous. Le kiné vient?
- Oui. Mais qu'ils aillent se faire foutre tant qu'ils sont, crie-t-elle,  Je me sens aggressive en ce moment, je ne comprends pas ce qui m'arrive.
- L'anesthésie madame, ce n'est pas vous, c'est l'anesthésie".
Tout en me racontant tout cela elle range et re-range les papiers disséminés sur la table, ouvre des tiroirs, pour finalement se révéler incapable de me trouver ma dernière ordonnance ( doliprane et Daflon pour les jambes).

Elle avait l'air tellement désespérée que je lui ai planté un bisou sur chacune de ses joues fripées. J'espère l'avoir aidée.

mardi 15 mai 2012

Les modes en médecine

Hier je demande à un sexagénaire: " Vous avez des problèmes pour uriner? Oui? Je vous fais un PSA ( marqueur du cancer de la prostate). Car voyez-vous, il ne faut plus les faire systématiquement, ce n'est plus la mode.
- La mode en médecine?
- Oui monsieur".
Et cette petite remarque a évoqué en moi un tas de trucs qui relèvent plus de la mode que du bon sens et du pragmatisme:
- Donner des hormones à toutes les femmes ménopausées comme on l'a fait pendant des années équivalait à dire que la ménopause est une maladie. heureusement non, j'avance doucement vers cet état et cela me déplairait d'être cataloguée comme relevant de traitements systématiques.
- Donner  des benzodiazépines à tous les vieux sous prétexte qu'ils supportent mieux leur état de vieillesse, surtout en maison de retraite n'est pas une réussite: il y a des risques supplémentaires de chutes.  Et concernant cette classe thérapeutique, l'AFSSAPS fait une grand étude sur la corélation possible benzodiazépines-démences en tous genre.
- mettre tous les enfants sur le dos sans se soucier des particularités de chacun est une hérésie: combien de mamans m'ont dit en sourdine " il dort sur le ventre, c'est la seule position qu'il tient sans pleurer".
- Et la diversification alimentaire: autrefois il fallait commencer à trois mois, puis à six mois afin de diminuer les allergies. Maintenant c'est à quatre mois, et j'ai lu une étude russe je crois, disant que plus tôt le bébé est diversifié, moins il développe d'allergies.
- Et les antibiotiques donnés à tout va en prévention, par exemple pour une grippe simple; c'est fini, la Sécu a tiré la sonnette d'alarme parce que des résistances se multiplient.
- Pour les lombalgies autrefois il fallait respecter un repos strict au lit, y compris pour les phlébites, les jeunes accouchées devaient se reposer un temps certain, exit tout ça! Et je n'ai pas parlé de l'allaitement, tantôt honnis, tantôt pratiquement obligatoire sous peine de regard désaprobateurs généraux!
- Quand j'étais jeune et que je souffrais d'un genu valgum ( jambes en X), mes parents sur les conseils du médecins m'avaient harnachée de chaussures orthopédiques " le loup blanc", une vraie torture. Mais c'était la mode. Mon fils actuellement est porteur d'un petit genu valgum et en me renseignant un peu partout, j'ai vu que plus personne n'était favorable au port de chaussures orthopédiques, ou de semelles " ça partira bien tout seul". 

Si on arrêtait avec la mode et traitions les patients juste afin qu'ils vivent mieux, c'est à dire en personnalisant les soins? C'est le boulot du généraliste et pas simple du tout.

samedi 12 mai 2012

Patiente étiquetée

J'avais envoyé une patiente aux urgences pour palpitations: la soixantaine, grosse fumeuse,( et colérique!) je me disais qu'un petit bilan ne lui ferait pas de mal. Elle ne prenait aucun traitement depuis que je la connaissais, c'est à dire douze ans.  Elle est restée en cardiologie une semaine, pour sortir sans aucun traitement.
Quelques jours après elle est venue me voir: " docteur, je ne sais absolument pas ce que j'ai eu, je suis très fâchée car je ne prends rien et j'ai toujours mes palpitations". J'ai téléphoné au médecin hospitalier qui l'avait suivie " le bilan n'est pas complètement fini, mais nous n'avons rien trouvé de négatif. De plus elle est sortie contre avis médical"
J'ai laissé repartir la patiente en lui promettant de la rappeler dés que j'aurais tous les éléments.
J'ai enfin reçu une lettre de l'hôpital: " quelques extrasystoles ventriculaires disparaissant à l'effort ne nécessitant pas de traitement, syndrome anxio-dépressif".
La patiente est revenue hier en compagnie d'une amie qui avait suivi toute l'affaire: " madame, on n'a rien trouvé qui nécessite un traitement. Mais pourquoi vous a-t-on catalogué " anxio-dépressive"?  Comme ça tout est dit et l'affaire est close.
- Je ne comprends pas, j'ai juste voulu savoir ce que j'avais, le médecin me répondait toujours qu'il n'avait pas tous les éléments. En tout cas je suis très mal, essouflée. je suis en colère contre l'hôpital qui ne m'a pas soignée.
- bon, je vais vous envoyer chez un cardiologue de ville pour voir si un traitement ne pourrait pas vous aider.  Mais surtout je voudrais que vous y alliez accompagnée.
- Pourquoi, je suis parfaitement capable de m'exprimer! Vous ne me comprenez pas, je suis vraiment très mal, ce n'est pas de la blague!
-  Loin de moi de croire cela madame, mais vous avez un caractère méditerranéen et vous montez vite en température, alors un proche pourra vous aider à ne rien oublier et à ne pas vous focaliser sur ce qui s'est passé à l'hôpital. Comme ça la consultation sera fructueuse.
- ( elle fait mine de se lever et se tourne vers sa copine) Viens, je paie et on se tire".

Je suppose que c'est son fichu caractère qui lui a causé une appréciation pareille; elle n'est pas dépressive, juste pas évidente à manager.  Mais lui mettre cette petite phrase assassine lui dessert plutôt qu'elle ne l'aide.

Si Grange Blanche me lit: que pourrais-je lui donner pour calmer sa dyspnée?

mercredi 9 mai 2012

Bazar à l'hôpital

Un de mes patients doit se faire faire une radiothérapie, je lui ai préparé donc un bon de transport spécial pour transport en série, en VSL ( médicalisé, un accompagnant, au contraire d'une ambulance où il y a deux ambulancier) afin de faire dépenser moins à la Sécu.
Que le calcul était mauvais: l'unique ascenseur qui mène au service de radiothérapie du grand hôpital de banlieu est en panne pour quelques semaines, et donc le monsieur a besoin de deux costaud pour l'aider à monter l'escalier.
 De plus à la deuxième séance l'appareil de radiothérapie est tombé en panne, le privant de sa séance.
Il me semble que les hôpitaux ne marchaient pas de cette façon il y a vingt ans.
Et vous, qu'en pensez-vous?

mardi 8 mai 2012

Patients transfuges

Ma nouvelle associée a vu trois patients ce jour! Il est sûr qu'en mai c'est moins facile de s'installer.

Une patiente et sa fille sont venues me voir pour une petite bricole. Tout en s'asseyant et se laissant examiner  elle m'en a dit pis que pendre sur mon confrère qu'elle consulte pourtant depuis trente ans! Ca s'appelle  l'amour vache. Et elle m'a demandé de pouvoir la prendre comme patiente. Mais maintenant j'ai la parade:
" Non madame, j'ai déjà trop de patients, sauf peut-être ce jour car c'est un pont. Au fait, vous savez que j'ai une associée depuis trois jours! Elle est très sympa".
Non, je ne fais pas de détournement de clientèle, les deux phrases sont juste juxtaposées. Mais de toute façon la patiente pleine de ressentiment envers son médecin traitant continuera  à le fréquenter car c'est ainsi.

Test urinaire aux benzodiazépines

 



  • Type : Test urinaire
  • Conditionnement : Boites de 50 tests
  • Fabricant : NarcoCheck®
  • Fiabilité : ≈ 99%
  • Norme : CE 98/79
  • Résultats en : 5 minutes
  • Seuil de détection : 300 ng/ml
  • Temps de détection : 3 jours à 6 semaines selon produit et consommation
  •  Cette bandelette urinaire dépiste la consommation de benzodiazépines, qui font partie des médicaments anxiolytiques, hypnotiques, anticonvulsivants et myorelaxants.
    Les benzodiazépines sont généralement prescris pour aider certains patients à se relaxer et soulager leur anxiété. Cependant, ces médicaments sont très addictifs, au point qu'un traitement aux benzodiazépines nécessite un réel sevrage supervisé par un médecin afin d'être stoppé. La plupart des patients y parviennent, mais il arrive encore trop souvent que d'autres perdent littéralement le contrôle de leur consommation et sombrent dans une l'addiction. Ces effets de dépendance sont notamment à l'origine du vaste marché parrallèle, et on trouve désormais ce type de médicaments en vente dans la rue (au marché noir) par des dealers spécialisés.
    Il arrive aussi que certaines personnes soumises à un fort stress au travail consomment des benzodiazépines hors de tout suivi médical, ce qui les conduit bien souvent à de très forts état de dépendance.
    Ce test est un outil qualitatif, de type "NON / OUI", et délivrera donc un résultat "NEGATIF" ou "POSITIF".

    Données techniques

     Ce test benzodiazépines sera donc positif si l'échantillon testé contient au moins 300 nanogrammes par millilitre d'urine de l'un des médicaments appartenant à cette classe de la pharmacopée. A contrario, il sera négatif si l'échantillon en contient moins ou pas du tout.
    Temps de détection des benzodiazépines dans les urines :

    Je pense que ce test est nouveau, s'il est mis à la disposition de la police, c'est un nombre non négligeable d'automobilistes qui va être verbalisé.

    dimanche 6 mai 2012

    Pas de champagne

    Pas de débouchage de champagne ce soir, ou plutôt mon compagnon a bu en célibataire.  Le grand jeu entre lui est moi et de ne pas dévoiler pour qui a voté l'autre, alors je ne l'écrirai pas non plus dans le blog.
    Pour tout dire, je n'aurais rien débouché non plus  en cas d'une  victoire adverse.
     Je suis un peu amère, la politique est similaire même si H a l'air de respecter les institutions.
    Alors bonsoir.

    vendredi 4 mai 2012

    Monde virtuel désirable

    Une de mes famille est tombée dedans  internet du matin au soir; ils sont cinq: les parents et les trois enfants. Chacun possède  un ordinateur. Plus grave: les volets sont toujours fermés, qu'il fasse beau ou mauvais, froid ou chaud. Le père part au travail tandis que madame traîne devant l'écran du matin au soir en robe de chambre et pas coiffée. Et les enfants sont plus ou moins livrés à eux-mêmes,  et ont appris à se gérer tant concernant les trajet à l'école qu'au niveau repas.
    Je n'avais pas compris tout le fonctionnement de cette famille jusqu'à ce qu'une voisine me fasse part de cela: " la mère est complètement accro: un jour que leur internet était en panne, elle est venue du bout du village  me demander d'avoir accès à son jeu favori pour donner à manger aux cochons!"

    Que ça a changé en quelques années: certains ont quitté le monde réel pour vivre dans le virtuel. Ce que je sais, c'est que les assistantes sociales voit leur travail s'intensifier d'importance et le facteur internet a un  rôle à jouer.

    jeudi 3 mai 2012

    Vengeance!

    Ma méchante patiente qui était venue sans rendez-vous et qui  m'avait gonflée avec ses papiers " à faire tout de suite, sinon ma femme de ménage va attendre", devant ma mauvaise humeur avait téléphoné à ma secrétaire pour prendre rendez-vous ce jour. Et aujourd'hui elle n'était pas là!!! C'est un coup à ce que je ne la prenne plus comme patiente, tant pis pour elle.

    mercredi 2 mai 2012

    décès

    Lundi était une journée difficile: visite à domicile avant neuf heures à mon patient en soins palliatifs à domicile, de retour au cabinet évidemment en retard pour accueillir les patients sur rendez-vous, une casse-pied qui exigeait d'être prise en urgence pour des papiers " car vous comprenez docteur, ma femme de ménage va se trouver à la porte si vous ne me prenez pas avant les autres", puis un coup de fil en urgence de l'infirmière au chevet du mourant " venez docteur, je crois que c'est fini". Un certificat de décès pour, je le rappelle, un type de 46 ans c'est à dire plus jeune que moi.
    Puis les patients qui se sont enchainés sans  discontinuer jusqu'au soir: pour un pont, que de travail!

    J'ai appris le décès dans la foulée d'une autre patiente, diabètique grave et cardiaque; seulement elle avait 85 ans, toute la différence. Malgré tout je regretterai tous ses bons conseils, elle qui me répétait sans cesse " je n'ai pas été à l'école docteur, mais j'ai du bon sens".

    Non, l'heure n'est pas aux blagues en ce moment, surtout avec Superman ( des post précédents) qui me répète à chaque fois que l'on se contacte " j'ai reçu un coup de massue, maintenant il faut digérer". Et je lui rappelle tout aussi sec: " monsieur, maintenant il faut adopter cette philosophie à appliquer quotidiennement : super, je suis en vie ce jour, je vais profiter de ma famille et des copains".

    Allez, on rigolera peut-être un peu plus tard.