lundi 30 décembre 2013

Rebondissement de poids dans l'affaire médiator

La Caisse nationale d'assurance maladie pourrait être contrainte de communiquer les éléments chiffrés concernant la consommation du Mediator, cet antidiabétique largement prescrit comme coupe-faim et accusé d'avoir causé la mort de 500 à 2 000 personnes entre 1999 et 2009. En effet, la Commission d'accès aux documents administratifs vient de rendre un avis favorable à l'Initiative Transparence Santé qui réclamait ces documents depuis plusieurs mois.

Un nouvel acte pourrait bientôt s’ouvrir dans l’affaire du Mediator. Selon une information deslate.fr, la Caisse nationale d’assurance maladie (Cnam) pourrait être contrainte de communiquer à l’Initiative Transparence Santé (ITS) les documents relatifs à la consommation de cetantidiabétique largement prescrit comme coupe-faim aux personnes en surpoids. 

La Cnam devra ainsi faire preuve de transparence sur le nombre d’assurés sociaux ayant eu recours à au traitement des Laboratoires Servier à partir de 1999 et jusqu’à l’arrêt de sa commercialisation en 2009, mais aussi sur la durée moyenne et le taux des prescriptions en dehors des autorisations de mise sur le marché. En effet, l’ITS, qui souhaite entreprendre une enquête rétrospective sur l’ampleur de la consommation du Mediator au sein des départements français, espère ainsi identifier les principales catégories de médecins initiateurs de ce traitement, l’identité des plus gros prescripteurs et préciser le montant des sommes remboursées aux patients. 

Jusqu’ici, la Caisse nationale d’assurance maladie, prétextant le « secret de l’instruction » de l’affaire Mediator, avait toujours refusé de communiquer ces informations au collectif qui les réclame depuis mi-2013. Ce dernier avait donc saisi la Commission d’accès aux documents administratifs qui a rendu un avis favorable à sa requête le 21 novembre dernier. Sur son site Internet, l’ITS a d’ores et déjà prévenu qu’elle était prête à saisir la juridiction administrative si la Cnam contestait cette nouvelle décision.

Quelle bonne nouvelle! J'ai encore rencontré ce jour une patiente victime du médiator: il lui a été arrêté en urgence en 2004 suite à des problèmes d'insuffisance cardiaque; elle n'a pas fait le rapprochement et n'a gardé aucune ordonnance, aucune trace de sa prise durant deux ans de cet amphétaminique. 

On reparle de Ritaline

Le médicament utilisé pour soigner l'hyperactivité provoquerait, dans de très rares cas, des érections incontrôlables chez de jeunes garçons.

 L'agence américaine des produits alimentaires et médicamenteux (FDA) amis en garde le 17 décembre contre des effets secondaires rares que provoquerait la prise de méthylphénidate. Cette molécule, qui traite les déficits du trouble d’attention avec hyper­activité (TDAH) et dont le représentant le plus connu est la Ritaline, « peut causer, dans de rares cas, des érections prolongées et parfois douloureuses connues sous le nom de priapisme » indique la FDA. L'agence a décidé de mettre à jour « les étiquettes du médicament et la notice afin d'inclure des informations concernant les risques rares mais sérieux de priapisme ». L'âge médian des patients ayant soufferts de priapisme suite à la prise de méthylphénidate est de 12 ans et demi selon la FDA. Sur des données recensées entre 1997 et 2012, 14 cas ont été relevés, dont 12 concernent des jeunes de moins de 18 ans. Dans quatre cas, le priapisme n’avait pas cessé après la fin de la médication. La FDA indique que parmi ces 4 patients, « deux ont dû subir une intervention chirurgicale, un a dû recevoir un drain et le dernier a dû subir une aspiration du corps caverneux ».

L'âgence américaine qui prend l'affaire très au sérieux précise dans son avertissement que les patients qui prennent du méthylphénidate et développent une érection durant plus de quatre heures doivent consulter immédiatement un médecin afin d'éviter des problèmes à long terme. Si le priapisme n'est pas traité immédiatement, il peut entraîner des dégâts permanents au niveau du pénis.

L'agence précise que les patients ne doivent pas arrêter leur traitement sans en référer à leur médecin. De plus, il est délicat de basculer d'une molécule à une autre puisque le Strattera (dont le principe actif est l'atomoxetine), un autre médicament traitant le TDAH, entrainerait lui aussi quelques cas de priapisme.

samedi 28 décembre 2013

20% de consultations psy en médecine générale?

Une anonyme m'a écrit ceci:  "D'après mon expérience, les consultations "Psy" représentent 20% des actes d'un cabinet médical de Généraliste."

C'est son vécu.
Maintenant le mien: le gros des consultations psy  se partage entre:

1- Je suis toujours fatigué sans raison;
2- je n'ai pas le moral, mes enfants-mon boulot-mon mari me minent;
3- je sens que je vais tomber, c'est toujours pareil en octobre;
4- Je ne dors pas;
5- je suis toujours stressé. 
6- on fait un plan social dans mon entreprise, je n'en peux plus.

Et mes réponses:
1- On va vous faire un bon bilan. Des gens vous stressent-ils autour de vous?
2- Racontez-moi...  prenez-vous du temps pour vous?
3- Un peu de dépression saisonnière? Luminothérapie, vacances au soleil selon les moyens.'
4- Faites-vous du sport? Mangez-vous beaucoup le soir? Etes-vous fatigué dans la journée? 
5- On va faire un bilan. Avez-vous la vie que vous voulez?  On va vérifier les tensions musculaires. 
6- Ça c'est moche. ( je teste les capacités de résilience de la personne).

Evidemment c'est très grossier et ne peut pas s'appliquer à toutes les situations. Mais mes consultations "psy" je les retourne en consultation somatique, en coaching, parfois je prends le rôle de l'assistante sociale. Et les consultations vraiment psy se réduisent comme peau de chagrin et ne sont plus de mon ressort. 
Donc d'après mon expérience personnelle, c'est environ 0.2%  de ma patientèle. 

Et si un remplaçant veut tenter l'expérience de me remplacer qu'il me contacte.

jeudi 26 décembre 2013

Les petits secrets des patients

Au début de mon installation je trouvais extrêmement difficile de garder un secret, comment ne pas en faire part surtout si cela me touche ou me choque? 
Et comment garder en moi le fait que ce type trompe son épouse avec des hommes, que cet autre trompe sa femme avec une marie couche-toi-là? Que cet autre touche le RSA plus   un vrai métier qui lui rapporte plein de pognon?  Que celle-là mariée, me demande des test HIV tous les trois mois? Que ce dernier collectionne les photos très cochonnes? Que cet autre ne sait pas exactement combien d'enfants il a conçus? Que cette autre encore possède  toute une panoplie pour  se faire plaisir solitairement dans ses tiroirs? Que je pense qu'un enfant est issu de sa mère et de son oncle-père?
Je me la ferme car il n'y a que ça  à faire;  parfois les patients impliqués viennent dans le cabinet pour une toute autre raison et j'arrive à ne même plus me souvenir de leur  secret ( parfois il ne savent  même pas que je suis au courant de leurs  petits travers qui m'ont été relatés par d'autres) qui n'a rien à faire dans la consultation. 
Et à mon associée je ne raconte que ce qui peut faire avancer sa compréhension d'une pathologie ou d'une autre, je pense qu'elle fait de même envers moi. Car il n'y a que ça à faire. 

En cela nous exerçons un métier gratifiant car nous pouvons soigner les patients sans les juger et ce simple fait déjà les aide énormément: ils ont devant eux une personne supposée neutre et bienveillante. Et pour la plupart ce n'est pas une psychothérapie qu'ils veulent, ils gèrent cela tout seul... ou ils ne le gèrent pas mais ils ne veulent pas se remettre en question.



mercredi 25 décembre 2013

On me prend pour une épicière

Une patiente:
" bonjour docteur, je ne vous connais pas car je suis de passage. Il me faudrait du Témesta s'il vous plait.
- Non madame, je n'en prescris pas. Ca peut provoquer des démences et des Alzheimer, ce n'est pas moi qui le dis, c'est la Sécu.
- Au revoir madame".
Et elle est ressortie furieuse  en claquant la porte, n'ayant visiblement pas l'habitude qu'on lui refuse. L'épicière n'a pas fait son travail, un scandale! J'aurais quand même gagné 23 euros, tant pis. 

mardi 24 décembre 2013

Quitter la Sécu?

Savez-vous qu'on peut quitter la Sécu française, rester dans la légalité et payer trois fois moins cher?

Madame, Monsieur,
Par la présente, je souhaite attirer votre attention sur le fait que depuis 2001 le monopole de la sécurité sociale a été abrogé. Depuis la signature des directives européennes 92/49/CEE entièrement transposées dans la loi depuis 2001 (lois nº 94-5 du 4 Janvier 1994, nº 94-678 du 8 août 1994 et 2001-624 du 17 Juillet 2001) les régimes de sécurité sociale maladie et retraite sont en concurrence avec les organismes d'assurance européens permettant de s'assurer librement.
Même si ce fait est encore contesté par ces organismes sous prétexte d’être des régimes légaux non visés par ces directives, la cour de justice de l'Union Européenne a depuis clairement défini dans son arrêt PODESTA ce qu'est un régime légal et établit que les régimes de sécurité sociale et notamment le RSI ne le sont pas. Par conséquence tout le monde peut s'assurer librement pour les risques maladie et retraite partout en Europe et ainsi arrêter de cotiser au RSI. Par ailleurs vous êtes exonéré de CSG de CRDS et d'URSSAF (sauf AF), ne faisant pas partie du système social français.
Chaque jour des centaines de personnes quittent les régimes de sécurité sociale et notre mouvement pour la liberté de la protection sociale grandit actuellement de façon exponentielle, les citoyens français étant arrivés à la limite du supportable des prélèvement sociaux et fiscaux.
En s’appuyant sur ces textes de loi, nous avons la chance d'aboutir à une diminution des charges et de retrouver le droit de vivre des fruits de notre travail.
Cette démarche est fondée, beaucoup se sont libérés depuis plusieurs années déjà, ces libérés de la sécu (se nomment-ils ainsi) ont pu sauver leur entreprise, et gagner en pouvoir d’achat au lieu de cotiser toujours plus pour toujours moins de prestations. 
Cette bouffée d’oxygène est due au fait que les cotisations sociales ( CSG, CRDS, RSI et assurance maladie assimilées a la profession, URSSAF, caisses de retraites 
professionnelles) ne sont plus obligatoires.
Vous pouvez vous renseigner sur le site www.qlss.fr suivre l’actualité sur www.facebook.com/CommentQuitterLaSecuriteSociale.
Après votre décision vous serez suivis par le MLPS, 165 rue de Rennes 75006 
PARIS.
Une fois libérés vous viendrez nous rejoindre sur www.facebook.com/groups/lesliberesdelasecu/.

lundi 23 décembre 2013

Une remplaçante perdue

Une nouvelle remplaçante est venue postuler pour deux jours et demi par semaine entre mon associée et moi. 

Je lui ai fait part de mes nouvelles aspirations: " je veux aider les victimes". Et elle m'a répondu "psychologiquement, c'est bien".  "Non madame, pas psychologiquement, quoi que je me connais je vais me laisser aller , mais utilement en leur faisant connaitre leurs droits et en les aidant  à faire leurs démarches".

Et je lui ai servi le speech habituel afin qu'il n'y ait pas d'ambiguïté future, "je ne prescris pas de benzodiazépines, pas d'antidépresseurs, pas de neuroleptiques, si les patients veulent en prendre c'est leur choix mais pas de mon fait". 
Elle m'a regardée comme si je venais de Mars  et a argumenté: " Dans ma banlieue beaucoup sont stressés par la vie, ils ont besoin d'un soutien médicamenteux. Et ils ont du mal à dormir. Je ne connais pas l'homéopathie".  Et "mais vous êtes médecin de famille?!"
Et là j'ai tenté de la convaincre que oui, qu'avec mes 1400 patients inscrits on peut effectivement me nommer médecin de famille, que la Sécu est venue me parler très gentiment et avec des encouragements de mes prescriptions de benzodiazépines etc.
Au bout de quelques minutes j'ai eu droit à un " il faut que je parte, j'ai un autre rendez-vous, et puis c'est un peu loin pour venir chez vous ( 35 km, en sens contraire des bouchons)". 

Et voilà, une remplaçante de perdue, 0 de retrouvée.  Elle pouvait quand même voir ma démarche comme une expérience, tant pis.  Et je reste avec mes 1400 patients,  un poil surmenée. 



dimanche 22 décembre 2013

Nouveau visage de la médecine

Tranquillement les nouveau moyens de communications sont utilisés entre mes patients et moi; il n'es pas rare qu'ils m'envoient des SMS pour me parler de leur INR ( indice de décoagulation du sang), qu'ils m'écrivent sur internet. 
En consultation je cherche sans complexe sur la Toile certaines pathologies rares dont ils me font part afin de mieux les conseiller. On est loin de l'image paternaliste du généraliste tout puissant et omniscient qui disait "ne lisez pas les notices, vous vous feriez peur pour rien". C'est la nouvelle médecine et je peux qu'on ne peut pas balayer cela d'un revers de main négligent, car c'est la réalité: les patients souvent en savent plus que nous sur leur maladie, juste ils n'ont pas le recul ni les connaissances nécessaires pour faire une synthèse. 
Alors nous avons toujours notre place, nous les généralistes, mais elle est différente: je pense que 
- nous devons diagnostiquer mieux avec le minimum d'examens, évidemment "l'art est difficile", 
- devons soutenir les patients quand on doit leur annoncer une mauvaise nouvelle genre Crohn ou une sombre cochonnerie;
- devons être le relais du spécialiste et leur traduire ce que ce dernier a écrit genre "pas de processus expansif" veut dire: pas de cancer.
- devons les conseiller "non monsieur, je ne peux pas vous conseiller d'aller en montagne avec l'insuffisance cardiaque que vous avez";  Et le patient "Jolicoeur"  m'a écoutée. 
- devons leur prescrire "conformément aux dernières données de la science", qui changent toujours d'ailleurs, un coup nous devons avaler du saumon pour les oméga trois, un coup il ne faut plus, ils sont bourrés de mercure. 
- devons leur faire connaitre leurs droits quand ils sont victimes: enfin ça c'est mon truc, victimes d'accidents et non indemnisés, victimes quand ils ont un effet secondaire grave de médicament,  quand ils n'arrivent pas à récupérer un dossier médical de l'hôpital... Les patients ne connaissent pas assez leurs droits et si je peux les éclairer c’est avec plaisir. 
Ce dernier devoir que je me suis imposée est bien passionnant. 


samedi 21 décembre 2013

Post-cure sans cacheton

Un de mes patients a reçu une injonction de soin pour conduite en état de grande ivresse. Il est arrivé à ma consultation avec un formulaire de post-cure à remplir. Rien de bien particulier hormis ceci:
" Prenez-vous des toxiques? De l'alcool? Du cannabis? Des opiacés illicites? De la cocaïne? Des médicaments psychotropes? Autres?"

Ce qui coince? C'est qu'on lui demande s'il prend des médicaments psychotropes pour le sevrer de ceux-là alors qu'il a neuf chances sur dix d'en avoir pour remplacer l'alcool. 
Le monde à l'envers. 

Mais le patient a été correctement briefé par son médecin, et nul doute qu'il refusera gentiment mais fermement toute médication addictive. Sinon, si on va plus loin dans l'absurdité, l'alcool c'est bien meilleur au goût qu'un cacheton et pas plus dangereux au volant ( évidemment cela dépend des cachetons). 

jeudi 19 décembre 2013

Vive les ventouses

Une patiente s'installe en face de moi accompagnée de son ado boudeur: " Voilà, le gamin a une bronchite depuis dix jours, je l'ai soigné aux huiles essentielles, à l'homéopathie, tout ce que je pouvais, mais je sens que je n'y arriverai pas si je ne le fais pas consulter".
Le jeune garçon s'installe sur le divan d'examen, je pose mon sthétho: bronchite asthmatiforme agrémentée de fièvre: il ne respire que difficilement.
" Bon madame, je crois qu'il faut passer aux antibiotiques.
- Vous êtes sûre docteur? Je ne suis pas très pour.
- C'est la seule solution". 
Et le gamin " Je veux être soigné!" et il me regarde avec soulagement, rassuré que j'ai convaincu sa mère. Mais je ne vais pas en rester là et pour consoler la maman et la conforter dans ses choix, enchaîne:
" Mais on peut lui poser des ventouses! Vous achetez des yaourts en verre, vous chauffez l'intérieur avec du coton enflammé et vous mettez chaque pot sur son dos! Effet garanti, ça marche". 
Pauvre jeune homme: il pensait trouver une alliée en mois pour lutter contre la "méchante écolo" qu'est sa mère et son médecin est pire! ( mais juré, il est ressorti avec son ordonnance d'antibiotiques).

N'empêche que les ventouses ça marche, il me semble encore me souvenir de l'effet de succion que cela faisait dans mon dos, il y a environ 40 ans, ce qui ne me rajeunit pas vraiment.

mardi 17 décembre 2013

Agir avant de réfléchir

L'Agence Nationale de Sécurité du Médicament veut génériquer systématiquement le Doliprane. A vu de nez, quoi de plus normal, tous les autres pratiquement sont génériqués.
Mais il se trouve qu'un visiteur médical m'a convaincue de prescrire du Doliprane, car fait à Lisieux, donc MADE IN FRANCE, tout simplement! 
Donc d'un côté un certain ministre prône le made in France, d'un autre on encourage les médocs fabriqués hors CEE. Cela s'appelle scier la branche sur laquelle on est assis. 
Et l'usine va fermer, et cela fera des chômeurs de plus dans mon cabinet. Mais entre nous et tous les travailleurs sociaux qui sommes confrontés à la dure réalité du terrain et tous ces décideurs qui "ont visité les banlieues" une fois qu'elles étaient bien nettoyés avec un service d'ordre costaud, il y a un océan qui me parait un peu infranchissable. 
Ils ont dû penser cela en 1789.

samedi 14 décembre 2013

Le monde actuel a du bon.

C'est quand même bien que ça existe le fond de garantie:

Un de mes patients s'est fait mordre par des singes fous furieux à de multiples endroits, frôlant la mort il y a bien longtemps. Sa vie a été à moitié fichue. Il a été soigné oui, mais il a perdu beaucoup dans l'affaire, le travail, la mobilité pleine de ses membres, sans compté le préjudice esthétique. Et il n'a eu que ses yeux pour pleurer car s'était il y a longtemps. 

Actuellement il se ferait indemniser convenablement, mais c'était autrefois.

mardi 10 décembre 2013

De l'utilité de connaitre les lois

Les accidents j'en ai en pagaye:

Un de mes patients roulait tranquillement sur une route départementale lorsqu'il est tombé au beau milieu d'une chasse à courre: il "s'est fait" un sanglier, ou plutôt sa voiture, et puis  il a eu la présence d'avancer encore, alors toute une meute de laies et de marcassins sont passés derrière lui au grand galop.  
Le chasseur s'est arrêté, a fini le sanglier à coups de couteau puis l'a embarqué dans sa voiture en vérifiant quand même que le conducteur n'était pas trop amoché, sans même lui  proposer un cuisseau!
Et tout le monde ( son assurance et le chasseur) refuse de lui rembourser sa voiture!  
" C'est la faute à pas de chance, vous étiez malheureusement dans le chemin". 
Mais ça ne se passera pas comme ça: il existe un truc, nommé la Commission d'Indemnisation des Victimes d'Infractions qui va se pencher sur le cas du chasseur indélicat et qui va le faire payer ( ou plutôt son assurance chasse). 


lundi 9 décembre 2013

Chimene Badi - Le blues.flv

Loi Badinter

En ce moment je n'ai plus envie d'écrire. Pourquoi? C'est peut-être la loi Badinter que j'ai du mal à digérer.
Vous voulez savoir ce que c'est? C'est d'un très grand intérêt: cela concerne la circulation et que toutes les victimes sont remboursées, qu'elles soient conducteur-victimes ou passager ou bien piéton.  Et si le type est piéton en dehors des passages cloutés et complètement bourré, il sera remboursé quand même, c'était au véhicule de faire attention... sauf si en plus il marche sur l'autoroute,  là c'est la caisse en bois sans indemnité pour ses ayant-droits ( sauf si c'est un moins de 16 ans, un mineur, un invalide, eux ils peuvent tout faire, ils , ou leur veuve sont remboursés). 

Evidemment la personne qui a créé un carambolage (faute) n'est pas remboursée de sa voiture, il ne faut pas exagérer. Mais  toutes les victimes sont remboursées de tous les préjudices ( et il y en a un paquet, entre le manque à gagner au travail et les aides à domicile en passant par tous les soins etc. ), ou par l'assurance des autres, ou par le fond de garantie. 
Et c'est comme ça que j'ai compris comment une de mes patientes qui avait heurté un cheval sur une voie rapide s'est fait indemnisée intégralement de son préjudice par le propriétaire de celui-ci. 
Et comment un type qui écrase son fils avec sa tondeuse auto-portée n'a que ses yeux pour pleurer le plus souvent: ça s'assure les tondeuses et peu de monde est au courant.

Si vous avez des questions sur les accidents, je suis complètement néophyte mais cela m'entraînera à apprendre cette fichue loi.



mardi 3 décembre 2013

Pas de séquelle, pas d'indemnisation

Une de mes patientes, suite à la prise de Jasminelle a fait une double embolie pulmonaire, a 25 ans!  Je l'ai éclairé sur sa pilule, elle en était toute retournée.
Mais là n'est pas le propos: quand j'ai demandé à un confrère comment et si elle pouvait se faire indemniser du préjudice qu'elle a subi ( stress, hospitalisations, anticoagulants, consultations, etc.), il m'a demandé: " A-t-elle encore des séquelles?" Et non, aucune car les médecins ont bien travaillé ( sans lui dire néanmoins que la pilule pouvait être en cause). 
Alors elle ne se fera indemniser de rien du tout. C'est là que les class actions pourraient prendre toute leur utilité: indemniser en groupe, y compris ceux qui n'ont pas de séquelles, car ils ont au moins eu des douleurs, une perte de temps, du stress. Une double embolie pulmonaire n'est toute de même pas anodine, elle aurait pu y laisser sa peau... et ses ayant-droits auraient été indemnisés. 

dimanche 1 décembre 2013

gène de prédisposition!

A l'automne 2010, Océane s'est vu prescrire la vaccination — encouragée pour les adolescentes à partir de 14 ans depuis 2007 — à la suite d'une visite de routine chez le médecin. Depuis la première injection, son système nerveux s'est gravement dégradé, le corps médical oscillant entre le diagnostic d'une sclérose ou d'une encéphalomyélite. Sa scolarité a été chamboulée et, même si la jeune femme va mieux depuis l'été 2012, elle ne parvient toujours pas à passer une semaine complète au lycée en raison notamment d'une extrême fatigue.

Océane a décidé de lancer cette procédure après que la Commission régionale de conciliation et d'indemnisation des accidents médicaux (CRCI) de Bordeaux a reconnu un lien entre sa pathologie et la vaccination. Mais, nuance de taille, une faiblesse génétique, donc un terrain plus propice que la moyenne au développement d'une maladie, a également été reconnu. Océane n'est donc indemnisée qu'à 50%. Les experts s'appuient sur cette décision en demi-teinte pour établir un lien entre injection de Gardasil et graves effets secondaires ou, au contraire, mettre en avant les prédispositions génétiques d'Océane et parler de simple coïncidence, voire de «hasard». 


Je n'ai pas envie de revenir sur cette histoire en temps que telle, mais sur un mot qui va permettre au labos de ne plus indemniser les victimes, ou du moins qu'à 50%. La Prédisposition:
Si on accepte ce concept, cela peut aller très loin, tous les effets secondaires des médicaments ne surviennent pas sur tous les patients bien heureusement.
Par exemple, le Prozac prescrit sur quelqu'un d'en général calme ne lui provoquera sûrement pas des envies de suicide et de meurtre. Par contre sur certains excités il peut aider à passer à l'acte. Et c'est du vécu que j'ai eu l'occasion de vérifier mainte et mainte fois chez mes patients.  Et cela serait dû à une mutation génétique où les patients ne fixent pas le magnésium. 
Autre traitement: par exemple j'aurais pu prendre trois caisses de plus de Diane que je n'aurais jamais développé de phlébite. Alors que les jeune femmes porteuses d'une mutation 5 ( Leyden pour les connaisseur) risquent la phlébite avec un bon risque. Alors  on devrait appliquer le principe de précaution, c'est à dire faire une prise de sang à chaque jeune fille pubère pour quantifier son risque de phlébite possible. 
C'est la génétique aussi qui a poussé Angélina Jolie à se faire faire une mastectomie bilatérale. 
Alors mon conseil, du moins pour les traitements: " primum non nocere", d'abord ne pas nuire, c'est à dire donner le moins de traitement possible et uniquement si c'est vital. Exit les médicaments de confort, pour "supporter la dureté de la vie" etc.  ou pratiquer les tests génétiques adéquats, ce qui est évidemment inadéquat en médecine général et provoquerait une explosion de la Sécu. 

samedi 30 novembre 2013

Une autre Tatie Danièle

Une copine me demande " Dis, ma mère va aller en maison de retraite. Je tiens à ce que tu sois son médecin. Tu es OK? Elle prend de l'Euphytose pour dormir et apparemment ça lui convient.
-OK" 
Elle me téléphone quelques jours après: " tu sais, ma mère avait de l'hypertension et ils ont appelé le médecin de la maison de retraite habituel au lieu de toi, le dr Cravate. Et en plus ma mère a envie de prendre le dr Cravate et je ne suis pas d'accord".
- Je vais à la maison de retraite afin de "confirmer" si le dr Cravate a donné le bon traitement ce qu'il a fait bien entendu. Et je demande à la mère:
" Vous savez madame, vous pouvez prendre le médecin traitant que vous désirez, vous êtes libre.
- ... Je fais ce que ma fille me dira.
- Non madame, c'est votre espace de liberté de choisir.
- Je vous garde". 
- Hier la fille m'appelle: " Au secours, je craque, ma mère veut un vrai somnifère. Tu peux lui donner? Et en plus ses copines n'arrêtent pas de lui raconter combien le dr Cravate est compétent,  et toi non, que tu ne prescris que du pipi de chat".
 La moutarde m'est montée au nez et j'ai appelé direct la maison de retraite afin de me désolidariser de cette horrible Tatie Danièle. 

Certains médecins sont heureux en maison de retraite, tant mieux pour eux. 

vendredi 29 novembre 2013

Une patiente décédée il y a peu, cancer du rein, rideau au bout de deux mois.
La médecine n'a rien pu faire, décidément on n'est pas des voitures en série, ça serait trop simple.

mercredi 27 novembre 2013

cours de psychotropes pour les policiers

Ayant toujours (!) des bonnes idées, je propose une:
A l'école de police, quelqu'un d'informé m'a raconté que les élèves ont des cours sur les différentes drogues illégales, ils savent tout sur le H, l'extasy, l'héroïne etc. les détecter etc. 

Et quid des drogues légales? J'imagine tout à fait la scène: une équipe d'intervention arrive sur les lieux d'un drame, un meurtre, et sur la table de chevet se trouve un tas de médicaments, des blisters ouverts, des pilules par terre. Et il y a une boite de prozac, de clamoxyl, de doliprane etc. Sait-il que le prozac est un antidépresseur anxiogène et qu'il peut pousser à l'acte? Non, alors il ne comprend pas et il se pose encore une fois la question " mais pourquoi a-t-il massacré son fils?" "Pourquoi a-t-il éclaté la tête de sa femme contre l'évier encore et encore?" "Pourquoi a-t-elle massacré sa meilleure amie et l'a-t-elle fourré dans un sac en petits bouts?" "Pourquoi est-il passé par la fenêtre après le passage d'un médecin de garde? (injection de valium). 

Alors messieurs les policiers, exigez un cours sur les effets secondaires possibles des différents psychotropes!  Et je vous propose de noter systématiquement le nom des différents médicaments qui traînent en évidence dans l'habitation. 


dimanche 24 novembre 2013

Le médecin prescrit 14 Lexomil au coucher

Christian, un sexagénaire de L’Isle d’Espagnac n’en revient pas. Il a eu chaud. Il est passé à CL avec sa prescription en main. L’autre jour, alors qu’il souffrait d’une bronchite et d'un petit coup de blues, il s’est rendu chez son médecin. Il est reparti avec une ordonnance farfelue: un sirop à prendre pendant trois mois et 14 comprimés de Lexomil, un anxiolytique, au coucher pendant deux mois!
La prescription, délivrée par un médecin stagiaire, a été éditée par un logiciel, avec plusieurs erreurs de frappe, le 1/4 de Lexomil devenant 14 pour la plus grave. Elle a pourtant été contresignée par le médecin titulaire. Son pharmacien, installé à Angoulême, a délivré une seule boîte de Lexomil mais il  n'a pas mis en garde le patient: "C'est une personne à laquelle j'ai l'habitude de délivrer du Lexomil. Je n'ai pas fait attention à la prescription", reconnait le pharmacien.
Heureusement que Christian a gardé les yeux ouverts. Il n’a pas suivi les conseils de cette prescription suicidaire.  «Je ne les ai pas pris le soir, je suis retourné chez le pharmacien qui a fini par me corriger l’ordonnance précisant que je ne dois prendre qu'un quart de comprimé par jour...»
«C’est une prescription bien adaptée à une tentative de suicide», assure un médecin en lisant l’ordonnance de Christian.  «Vous vous rendez compte si c’était quelqu’un qui suivait aveuglément la prescription? Il n’aurait même pas passé la première nuit!"
Jean-Marc Glémot, le président régional du conseil de l'Ordre des pharmaciens, a rapidement réagi. Rassuré d'apprendre que le pharmacien n'avait délivré qu'une seule boîte, il avoue néanmoins sa stupéfaction:«J’aurais eu une ordonnance comme celle-ci, j’aurais immédiatement appelé le médecin. Je n’aurais moi aussi donné qu’une boîte et je n’aurais pas laissé repartir le patient avec cette ordonnance non rectifiée. Le médecin prescrit librement mais on doit veiller à ce que la dose ne soit pas dépassée».
Voilà pourquoi il faut mettre les Lexomil sur ordonnance sécurisée.

encore Agréal

J'ai examiné une patiente d'un autre médecin pour des douleurs abdominales ( ou autre?). De fil en aiguille elle m'a parlé d'une grosse dépression qu'elle avait eu il y a quelques années. Et deux ou trois question après elle m'a raconté:
" J'ai pris de l'Agréal pour les bouffées de chaleur durant des années. Ca allait plus ou moins. Et un jour, en 2008 mon médecin m'a dit " on arrête, ce n'est pas bon". Et j'ai plongé en dépression. A l'époque j'ai pensé que c'était le travail. 
- Non madame, c'est l'arrêt brusque d'Agréal. Des tas de femmes ont porté plainte par l'intermédiaire de l'association AAAVAM. Vous pourriez aussi. 
- C'est vrai! Je suis heureuse de comprendre pourquoi j'ai déprimé autant. Je vais en parlé à une copine qui a souffert de la même chose après l'arrêt d'Agréal".

Et deux de plus! 
Et les class actions ( à la Erin Brokovitch) seraient bien utiles dans le droit français pour porter plainte avec le minimum de stress pour chacune des victimes. 
Au fait, avez-vous remarqué, c'est la plupart du temps sur les bonnes femmes que ça tombe ces effets secondaires! ( médiator, agréal, pilules etc.)

jeudi 21 novembre 2013

euréka

au sujet de ma  patiente qui a percuté un chevreuil puis qui s'est fait rentrer dedans: pour avoir une indemnité double ( devant et derrière de la voiture), il lui faut faire deux constats! Un au fond de garantie ( chevreuil), l'autre pour le conducteur fautif, tout simplement.

Le problème du droit en France, c'est que c'est comme un mille-feuille, il faut être très calé en droit et très ingénieux, et surtout au fait de toutes les nouvelles lois  et moyennant quoi on gagne plus sûrement.

Vous n'avez jamais remarqué que l'on n'abroge que rarement des anciennes loi? C'est comme un médecin qui constatant des effets secondaires d'un médicament, en rajoute un autre pour les contrer. On peut facilement arriver à 25 molécules.

mercredi 20 novembre 2013

Fonds de garantie, leur utilité

Ce matin, en lisant Impact médecine (je crois) sur l'actualité des blogs, j'ai cru comprendre que l'auteur voulait dire que les médecins prennent leur blog pour un journal intime, qu'ils y donnent très peu de conseils, bref, peu de choses intéressantes.

Ce soir, vous aurez un cours sur les fonds de garantie. Je sens que certains vont se détourner  de la lecture de ce post pour une fois pédagogique. 
Le fonds de garantie, on ne sait pas bien ce que c'est, juste qu'on paie 3.30 euros à chaque contrat auquel on souscrit. Et maintenant qu'on a payé, comment peut-il nous être utile?
 Plusieurs cas de figure:
- On se fait tirer dessus par un tireur anonyme: le fonds de garantie intervient dans les deux mois pour le remboursement des frais médicaux, la perte de salaire, la tristesse des enfants  etc.
- On nous détruit notre véhicule un soir de 14 juillet, c'est le fonds de garantie qui avance en espérant trouver le coupable.
- on heurte un chevreuil et sa voiture a morflé: fonds de garantie
le fonds de garantie, ou paie et ne se fait peut-être jamais rembourser car l'auteur des faits est inconnu ou non solvable, ou court après les assurances et le coupable pour le faire payer.
http://www.fondsdegarantie.fr/   voilà pour le reste du cours.

Or j'ai reçu une jeune femme ce matin dont la voiture a heurté un chevreuil, une voiture lui est rentrée dedans. Fonds de garantie pensez-vous; non.
Explication car elle l'a appelé: du moment qu'on lui est rentré dedans, elle a un coupable, donc elle doit se faire rembourser son train arrière par le coupable. Et elle s'assoit évidemment sur son capot avant,  bien amoché. Dur. 

Deuxième cas de figure: un jeune homme roule avec la voiture de sa maman. L'assurance lui a dit oralement qu'il était assuré aussi. Or, une nuit un sagouin lui démolit sa bagnole. Il porte plainte et dit aux gendarmes qu'il conduit la voiture normalement. Après vérification, il n'est pas assuré! Donc, 3000 dans l'os.
Mais j'ai bon espoir qu'avec le fonds de garantie il se fasse rembourser... d'autant plus qu'il n'était pas dans sa voiture au moment des faits.

Un autre cours demain?

lundi 18 novembre 2013

Perte de self contrôle

Ce jour j'ai par deux fois perdu mon self contrôle:

La salle d'attente était pleine à craquer entre les patients de mon associée et les miens, lorsque profitant que j'ouvrais la porte une visiteuse médicale: " Docteur, je suis passée pour vous demander un rendez-vous pour l'année prochaine.
- C'est un peu trop tôt madame.
- Tant pis ( je m'apprête à refermer la porte),  mais pourrais-je vous voir une minute?
- Non madame, je n'ai pas le temps.
- ( elle me sort des pansements, toujours entre les deux portes), je voulais juste vous présenter des pans...
- ( Je hurle presque) Mais c'est du forcing! Je ne vous verrai plus jamais. Au revoir". 
Et le patient d'après " vous avez bien fait, elle était là depuis cinq minutes et voulait passer devant tout le monde!"

Deuxième: Un jeune patient m'avoue des petites choses un peu personnelles: 
" Voilà, par rapport à mes préférences et mon identité sexuelles j'ai sauté le pas. Il fallait tenter. Vous savez je fais la femme. 
- Mais c'est pas fini aujourd'hui! Une première patiente qui me raconte ses tourments suites à plusieurs aventures sexuelles désordonnées , un autre ses petites parties fines à plusieurs!
- Allez, c'est la vie, il ne faut pas être coincé du cul". 
Je ne m'attendais pas à celle-ci et il a fallu malheureusement reprendre son sérieux pour le patient suivant.

vendredi 15 novembre 2013

Médecins interchangeables

Hier un patient vient, tout tremblant de son sevrage intempestif et récent: " Bonjour, je suis nouveau ici, je viens parce que j'ai eu un petit problème de gendarmerie. Il me faut faire une cure sinon je vais en prison.  Et puis je vous donne le papier de médecin traitant à signer.
- Mais enfin monsieur, ce papier est un contrat, il faut que je sois d'accord, que vous me testiez, que vous me jaugiez, il faut que je vous connaisse mieux, ensuite on verra. En plus vous ne connaissez pas mes petits travers.
- Mais je m'en fiche moi, un médecin en vaut un autre".
C'était la chose à ne pas dire, je ne vaux pas un autre médecin, et si le patient considère la profession comme des voitures utilitaires interchangeable  ou des brosses à dent jetables il s'est trompé d'adresse. 

Information claire au patient

Un de mes patients grand cardiaque (même que je regarde s'il a de l'eau dans les poumons à chaque consultation, ce qui signifierait que le coeur ne pompe pas bien) et bon vivant me dit " docteur, je pars à la montagne à Noël,  à 1500 mètres d'altitude;
- Ce n'est pas une bonne idée monsieur.
- Mais enfin le grand air.
- Oui mais raréfié. Néanmoins si vous estimez que c'est très important pour vous de voir la montagne, allez-y, je ne réponds de rien.
- Allez, ce n'est pas un petit séjour...
- Votre coeur monsieur. Vous avez le droit de faire ce que vous voulez, c'est votre corps mais il faut connaitre les risques. C'est comme si vous alliez dans une maison close et que trois charmantes femmes s'occupent de vous, vous risquez la mort subite."
Voilà, le patient est prévenu pour  la montagne et les maisons closes, et la caisse en bois après. J'ai écrit mes conseils dans son dossier médical, car la loi du 4  mars   2002 impose une information claire du patient qui l'a bien reçue évidemment. 

mercredi 13 novembre 2013

Fatiguée

J'aurais peut-être des bonnes idées, mais je suis un peu lessivée: la journée s'était passée, tranquille, la petite quarantaine, quand une femme est arrivée avec un couffin " docteur, le kiné m'a conseillée de faire voir mon bébé avant de l'emmener aux urgences". Je l'ai fait patienter tranquillement le temps que je finisse avec la dernière patiente, puis le couffin est entré, dedans un bébé de moins de deux mois un peu grisâtre, complètement hypotonique, respiration à 60/mn ( c'était une bronchiolite)... Pompiers, Samu, ...  Arrivée  à la maison bien après le coucher de MiniRambo.
Tant pis, le petit bout a été sauvé; devant les pompiers il s'est même arrêté de respirer tout en s'endormant, pour toujours si quelqu'un n'avait pas été là.

Alors pour les bonnes idées de blog, on repassera. Si, pourquoi je ne gonflerais pas mon lectorat avec la loi du 4/3/2002, celle qui dit entre autre "Nul ne peut se prévaloir d'un préjudice du seul fait de sa naissance", 

Bonne nuit

lundi 11 novembre 2013

Pub et encore pub.

En voyant mon ordonnancier tout illustré de pub pour des médicaments, un de mes amis en a été très choqué. C'est vrai que je n'avais pas fait attention en les achetant, d'ailleurs ils sont au même prix que les autres. 
En première page, j'ai le laboratoire Téva qui m'offre la bouille de quatre charmantes femmes. Je ne sais plus ce qu'il fabrique, mais ce n'est pas très grave.
En deuxième page: Orocal, un comprimé de calcium que je me suis jurée de ne jamais prescrire: il est bourré d'aspartame, et à effet équivalent, je préfère les comprimés pelliculés, plus neutres au goût. 
troisième page: toujours Orocal avec un squelette cravaté qui sourit de ses mâchoires en apportant sur un plateau de fromage trois  boites du médicament aspartamé.
Quatrième page: Monazol, pour les champignons intimes. Il peuvent toujours faire de la pub, j'ai appris Pévaryl, je prescris comme un âne bien éduqué  Pévaryl, d'autant que les pharmacies s'en donnent à cœur joie pour génériquer... je ne suis plus maître de mes prescriptions. 
Cinquième page: le Che au féminin , pour Antadys un anti-inflammatoire contre les règles douloureuses. Je n'ai jamais compris ce que cette icône de la révolution venait faire avec les règles, mais bon je n'ai pas étudié les troisièmes et quatrièmes degré dont les publicitaires sont friand.
Sixième page: enfin vierge! Je peux m'en donner à cœur joie  pour faire des schémas,  expliquer les choses aux patients. 

Et une remarque de mon compagnon: je paie pour un ordonnancier qui devrait être gratuit, au vu de la publicité honteusement omniprésente sur chacun.

Mais mon copain a été outré: " tu imagines, lire ça toute la journée, ça fait pratiquement un message subliminal, ça rentre sans que tu t'en rendes compte". C'est possible pour certains. Mais il faut croire que je ne fais pas toujours comme tout le monde ( et d'autres j'espère), quand je vois de la pub, il y a une petite lampe rouge qui s'allume dans mon cerveau: " attention, prendre soin de ne pas acheter" rentranscrit en " attention, ne pas prescrire avant moult précautions et plus encore" . Bizarre peut-être mais efficace. 

dimanche 10 novembre 2013

Une maison médicalisée

Je me contente de recopier le canard local de novembre 2013:

"La ville s'est engagée  pour permettre l'ouverture d'une maison de santé, à rendre  sa charge les frais liés à l'accueil, au secrétariat et à l'entretien de cette structure...
A venir: trois infirmières, un dentiste en janvier 2014. médecin et kiné: recherche en cours.

Depuis des mois la commune recherche à travers des supports spécialisés un médecin généraliste. Un premier contact avec un médecin roumain a échoué, le deuxième, médecin portugais a choisi à l'issue de son stage au centre hospitalier de s'installer finalement dans le Vercors. 
Aujourd'hui la priorité dans la lutte contre la désertification médicale semble être l'amélioration des conditions de vie des médecins et l'incitation financière. Blabla etc."

Je vais être triviale, mais ça craint non?! Je pense qu'ils n'ont rien compris au problème. Je vis à 3 km de cette ville et ils pourraient m'offrir le cabinet que je n'en voudrais pas. Si on ne repense pas la médecine générale en profondeur on est mort. Peut-être que certains pensent comme moi, mais il est stressant de s'occuper :
- des certificats de sport chez un jeune alors que pour en faire à l'école il n'y en a pas besoin;
- des arrêts scolaires pour fièvre car il faut un certificat, y compris les arrêts enfant malade;
- des arrêts de travail d'une journée pour gastro ou pour panne d'oreiller;
- des vaccinations seules alors qu'une infirmière pourrait s'en occuper;
etc etc. Chaque médecin en a sa claque de certains actes de la vie professionnelle. 




Une class action.

Selon Bloomberg News, un site spécialiste des marchés financiers, la Food and Drug Administration (FDA) aurait comptabilisé 70 décès depuis 2009 en rapport avec l’usage des équipements de robotique chirurgicale, sans compter un certain nombre de lésions nerveuses, vasculaires, viscérales... pour la plupart d’entre elles très préoccupantes.
La FDA a donné un assentiment « silencieux » à l’usage de cette robotique chirurgicale tout en demandant d’en rapporter au fur et à mesure de son usage les évènements indésirables. La FDA n’a cependant imposé aucune réglementation au sujet de la publicité utilisée par les centres hospitaliers autour de ces équipements. Le réveil est pour le moins brutal. C’est la mise en cause d’un Hôpital de Denver (Colorado) au cours d’une plainte en nom collectif qui a sonné le glas de ce développement. Cette avancée technologique avait séduit tant d’acteurs que de nombreux hôpitaux la faisaient figurer sur leur site internet.
Ça sert à ça les class action (actions de groupe), c'est quelque part finir le travail de l'entreprise qui a construit ces robots, une phase 4. 
Je ne parle en général de chirurgie, ce n'est pas mon truc, mais c'est pour illustrer une class action dans le domaine médical: si c'était permis en France le progrès avancerait quand même en éliminant tout ce qui peut être plus nuisible que bénéfique.

vendredi 8 novembre 2013

Peur du procès

Un de mes confrères m'a avoué " j'ai toujours la peur du procès".
C'est vrai que le nombre des procès contre les médecins a augmenté, mais dans des proportions ridicules par rapport  à d'autres pays. Néanmoins je comprends que cela puisse effrayer certains.

Si je peux me permettre de légers conseils:
- d'abord évidemment on fait de son mieux, on essaie de se former, d'avoir une vie personnelle riche, de ne rien laisser passer... mais malgré tout, il y a toujours le risque car d'abord on n'est pas infaillible, ensuite les êtres humains n'étant pas des voitures en série, c'est relativement complexe et différent avec chaque patient. 
Et si on se sent pouilleux, on n'a pas décelé un cancer tout de suite, qu'on a prescrit Le médicament qui a rendu le patient malade, une seule arme: la franchise, la communication franche et directe. Cela aide à désamorcer 95% des conflits et des procès. 
Ce que veut la plupart du temps le patient, c'est comprendre, pourquoi son papa est mort aussi vite sur la table d'opération, pourquoi sa mère est décédée suite à une chute dans une maison de retraite etc. Si on les prend de haut, qu'on ne veut rien lâcher, là les patients vont en justice. 

Et puis on peut s'entraider aussi: je remercie tous ceux qui m'ont couverte quand j'ai fait des bourdes, genre remettre un patient au lit après qu'il soit tombé: il avait une fracture du col du fémur engrenée ( il marchait encore!),  faire une suture à la main sans penser à vérifier  si le tendon n'était pas sectionné etc. Et à  mon tour je tais des chutes en maison de retraite ( qui n'ont pas de conséquence fâcheuse) ou des diagnostics loupés: quand les médecins sont de bonne foi, que les infirmières des maisons de retraite font de leur mieux pour que les patients soient bien traités, on s'entraide en se promettant que l'on fera mieux plus tard. 
Sinon tout le monde serait en justice tout le temps.

jeudi 7 novembre 2013

communication du dossier médical

Des patients sont venus hier pour leur bébé qui s'est déjà fait opérer par deux fois des reins.
" Docteur, ils refusent de nous donner le dossier médical, ils disent qu'il y a tout le temps. Pourtant nous voudrions bien savoir exactement ce qui a été fait".

Et là, il faut dégainer la loi du 4 mars 2002: la communication du dossier médical peut se faire directement au patient sans l'intermédiaire d'un médecin. Patient, vous avez tous les droits de demander votre dossier directement à votre médecin! Le seul bémol est si le dossier est trop spécialisé pour être compris facilement, on peut avoir recours à l'assistance d'un tiers. 

dimanche 3 novembre 2013

SÉCURITÉ ROUTIÈRE




Les journaux télévisés du dernier Week-end ont mis l’accent sur les accidents de la circulation favorisés par la consommation de« Cannabis » en oubliant toutefois ceux provoqués par les« psychotropes ». En effet, les « tranquillisants et les somnifères » anxiolytiques de la classe des Benzodiazépinessont les substances qui arrivent en deuxième position comme étant responsables dans les accidents graves et mortels après l’anxiolytique Alcool.
Une étude déjà ancienne donnait 37% pour l’anxiolytique alcool, et 16% pour les médicaments à base de Benzodiazépines(accidents graves et mortels), déjà en 1989 le magazine Sciences &Vie publiait des articles concernant ces drogues légales et lesmédecins dealers qui les ordonnent en dehors des autorisations de mise sur le marché (A.M.M.), 1989-2013 soit 24 ans après rien n’a changé, la France continue d’être détruite par des médecins manipulés par des puissances extérieures …
Les « tranquillisants et les somnifères » favorisent les violences et les passages à l’acte suicidaire, souvent au volant d’un véhicule, en réalité ces substances classées comme « vénéneuses » ne sont pas des calmants, mais bien au contraire des psychostimulants appelés « cocaïne light » par le Professeur Édouard Zarifian psychiatre spécialiste en cette matière.
Il est peu probable que la rédaction de France 2, avec « Marie Drucker » comme présentatrice vedette, n’avait pas remarqué cette absence de mise en cause dans les études présentées, ce qui équivaut à un acte de censure criminelle et inqualifiable de la part de cette chaîne de télévision  publique.
Accepter de ne pas diffuser des informations concernant la consommation de ces médicaments psychotropes, c’est être complice et responsable de plusieurs milliers de morts chaque année en France.
Le blog de AAAVAM

C'est diffusé!



samedi 2 novembre 2013

Une phobie

Un de mes patients vient pour une grosse rhino, une consultation par an sa moyenne. Ce patient a fait une grave dépression il y a dix ans, traitée avec mes moyens. Il a comme séquelle une phobie de l'avion et des espaces confinés, mais il fait avec, et il a pris du galon à son travail avec un salaire conséquent, bien plus que la moyenne des français. 

Je vais par curiosité,  grâce à sa carte vitale sur le site de la Sécu pour voir l'historique des médicaments:
" Tiens, je vois que on vous a prescrit du xanax et du stilnox il y a quelques mois! Pourquoi?
- Parce que je devais partir en vacances en avion et j'avais une peur panique de le prendre.
- Vous les avez pris?
- Non, j'ai préféré annuler  mon voyage. Et puis quand votre confrère m'a prescrit les médicaments, j'ai senti qu'il n'était pas sûr de lui, qu'il avait des réticences. Alors je ne les ai pas touchés. Mais le nombre de voyages que je rate, je ne suis pas ravi.
- Je vais vous dire pourquoi: ce confrère sait que je ne les prescris pas, il n'est pas très à l'aise. Il a tout le droit de les prescrire malgré tout."

Mes patients sont devenus très vigilants!

jeudi 31 octobre 2013

Visite de la Sécu

Ce matin la dame de la Sécu est venu pour me parler de mes indicateurs, tous chiffrés: je sais combien se sont fait faire une mammographie, ce que  j'ai prescrit à des diabétiques, le nombre d'antidépresseurs que j'ai prescrits etc. et le nombre de patients sous benzodiazépines que j'ai ( stilnox, témesta, lexomil etc.)  

" Docteur, je vois que vous n'en prescrivez  pas beaucoup. Je vous donne le résultat d'un travail que nous avons effectué qui fait le lien entre benzodiazépines et démence. 
- Merci monsieur. Les médecin en prescrivent-ils moins?
- Il y a beaucoup de freins à la non-prescription. Nous avons retenu que les médecins entre autres baissaient les bras quand la personne en prenait depuis des années. Puis qu'ils n'étaient pas formés pour les techniques relaxantes non-médicamenteuses, ils sont  démunis. Et enfin qu'ils ont peur de perdre leur patientèle.
- Quoi?! Vous voulez dire que dans nos campagnes, alors qu'on manque de médecins, ils ont peur de perdre leurs patients! Ne me faites pas rire. Ou alors ceux qui le disent vraiment ne doivent pas se trouver bons.
- Et ça a été dur d'arrêter?
- Épouvantable, j'ai baissé mon chiffre d'affaire d'un cinquième, mais j'ai profité plus de ma famille, et surtout c'était une bataille journalière avec de l'angoisse pour convaincre les patients. Au derniers rebelles j'ai envoyé des lettres, deux ont arrêté, un m'a quittée, une autre est décédée ( de vieillesse).  Mais ça paie, maintenant tout le monde a compris".


 J'ai une maxime qui me satisfait et fait rire (jaune?) les patients: "si on ne les commence pas, on n'a pas à les continuer".   Mais je comprends que ce n'est pas du tout simple pour un médecin tout seul dans son coin de sevrer avec le minimum d'effets secondaires.
Et pour répondre au commentaire ci-dessous, elle demandait mon aide (!) pour savoir ce qu'elle pourrait dire aux médecins pour les inciter  à moins prescrire, du moins c'est ce que j'ai compris du discours. 

mercredi 30 octobre 2013

des ptits sous et encore et toujours

Deux « businessmen » viennent d’être condamnés par la Food and Drug Administration (FDA)américaine. Motif : la mise en vente de maillots de sport vantant les bienfaits d’un puissant médicament, l’Adderall, sans informer de ses effets indésirables pour la santé. Ce stimulant , bien connu des athlètes de haut niveau, appartient en effet à la classe des amphétamines. C’est  une substance psychotrope classée « stupéfiant » depuis 1967 en France.
« Une pilule d’Adderall pour vous sentir bien : les médecins le recommandent ». Voici – mot pour mot – le slogan d’une campagne publicitaire américaine récemment condamnée par la FDA, l’équivalent américain de l’ANSM. Aux Etats-Unis, la vente d’amphétamines sans ordonnance est prohibée depuis le pacte Controlled Substance Act datant de 1970.
Percutant… mais mensonger
Pour le compte du laboratoire Shire, producteur de l’Adderall, les deux hommes avaient vendu des maillots de sport sur lesquels ce slogan figurait en gros caractère. « Mais contrairement à ce que prévoit la loi en matière de publicité du médicament, le message ne prévenait pas des risques de dépendance physique et psychique liés à la prise de substances de la classe des amphétamines, dont fait partie l’Adderall », relate notre confrère New York Daily News.
Rappel à l’ordre
La FDA a « interpellé les deux hommes – et adressé un avertissement au laboratoire Shire – pour risque de mésusage et détournement de produits psychoactifs », précise le New York Daily News. « En 2008, un courrier d’avertissement avait déjà été adressé au laboratoire afin d’interdire la diffusion d’une vidéo qui vantait les bienfaits de l’Adderall sur internet pour les athlètes, sans prévenir de ses effets secondaires ».
Rappelons par ailleurs que l’amphétamine constitue le principe actif de la Ritaline®. Un médicament indiqué en France pour pallier les troubles déficitaires de l’attention et de l’hyperactivité (TDAH). Sur les 135 000 à 169 000 enfants concernés dans l’Hexagone, 30% y ont recours. La Ritaline® est par ailleurs produite par le laboratoire… Shire.

Fourguer la came coûte que coûte, au risque de commettre des erreurs, emporté par son enthousiasme de gagner des ptits sous.




mardi 29 octobre 2013

Ne pas se priver quand on prend du Sintrom

Je ne sais pas où les accompagnants et les pharmacies ( les infirmières peut-être?) viennent pêcher ça: ne pas manger de légumes verts quand on prend des anticoagulants genre sintrom, préviscan ou coumadine.  On arrive à des excès en tout genre: comme le pauvre gars qui fait pousser des tomates sous sa fenêtre et qui a uniquement le droit de les regarder, ou le patient qui envoie tout le régime aux orties en cachette et se sent affreusement coupable quand il croise le personnel soignant.

VOUS POUVEZ MANGER TOUT CE QUE VOUS VOULEZ!

Je vais expliquer:
Oui, le choux, les brocolis, le cresson, la salade verte, les épinards et tout ce qui est vert peut changer les valeurs "d'anticoagulation", le TP, L'INR, car ils apportent de la vitamine K qui aide à la coagulation  mais le tout est d'en manger régulièrement semaine après semaine. Si vous aimez la choucroute, il faut en manger toutes les semaines, y compris pour la salade et tout le rester.
Si vous partez en club, chez la belle-mère ou dans une famille nombreuse, la nourriture n'est pas la même et ça risque d'être le bazar. Alors il faut faire des tests sanguins régulièrement. Tout simplement.


Alors bon appétit!

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samedi 26 octobre 2013

Manque de bol

Il y a des types qui n'ont pas de chance: un patient avait dépassé le seuil fatidique de LDL (mauvais cholestérol) de 1.7g/l, peut-être juste après Noël. Quoi qu'il en soit son médecin traitant lui a prescrit des statines, le staltor ( anticholestérolémiant interdit depuis quelques années pour effets secondaires graves). Peu après il s'est mis à avoir mal dans tout le corps, notamment dans les muscles et une vilaine douleur au genou s'est réveillée: " il  vous faut une prothèse monsieur, l'arthrose est trop évoluée. 
Elle a été mise, mais mal, les douleurs persistaient toujours. Alors il a fallu déposer la prothèse et en mettre une autre. Manque de bol, celle-là appartenait à une série défectueuse, et il a fallu la redéposer.

Maintenant il est dans un lit d'hôpital ( un sexagénaire), à hurler de douleur, à recevoir antibiotiques sur antibiotiques et son épouse est au bord du divorce. Il clame à grands cris qu'on lui coupe la jambe pour ne plus sentir cette douleur intense.

De qui est-ce la faute? De la statine? Elle a uniquement réveillé la douleur. Du premier chirurgien? Il a reconnu la faute et a fait en sorte qu'elle soit réparée. Du labo commercialisant la dernière prothèse? Dossier compliqué, si un médecin de victime se penche sur ce cas, il ne faudrait pas que ce soit un jeunot dans la profession, il se ferait laminer. 

Mais un manque de bol comme ça c'est digne de La Chèvre.

mercredi 23 octobre 2013

Un patient entre et s'assoie: " Vous vous demandez bien pourquoi je viens vous voir, je ne peux pas me passer de vous.
- Je vous en remercie beaucoup.
- Et ça ne vous fait pas bizarre  de dire ça à quelqu'un qui va bientôt mourir?"
C'est comme ça qu'il m'a annoncé la récidive de son cancer ORL, une véritable cochonnerie.

J'ai enchaîné un peu plus tard parce que je savais qu'il avait besoin de parler autour de la mort: " Ave Caesar, morituri te salutant" ( Bonjour César, ceux qui vont mourir te saluent". 

Allez monsieur, le seul qui m'appelle par mon petit nom, lisez Anticancer et continuez de vous battre avec hargne!

mardi 22 octobre 2013

Encore un effet secondaire

Un de mes patients souffrait de sciatique importante. Il était si algique qu'il s'est retrouvé aux urgences qui ne lui ont trouvé qu'une petite hernie n'appuyant pas sur la moelle. Mais ça fait mal quand même. Alors quand il est revenu  je lui ai fait le cocktail traditionnel, décontractant ( coltramyl), anti-inflammatoire et antalgique. 
A la deuxième prise de coltramyl il a été prise de crise convulsive généralisée, deuxième retour à l'hôpital par le SAMU. Il paraît que cela serait la faute au coltramyl. Néanmoins les précautions d'emploi spécifie de faire gaffe en ce qui concerne les personne déjà épileptiques. 
Mais il paraît que cela peut révéler un état épileptique caché. On fait une batterie d'examens. 

Moi qui suis fière d'avoir très peu d'effets secondaires ce n'était pas au programme. Mais comme l'a dit un confrère: "regarde tout le bénéfice que tu as eu avec Coltramyl pour tes patients depuis 19 ans, cela t'aidera à relativiser. 
Point de vue pas bête. 

lundi 21 octobre 2013

Pense-bêtes

J'aime bien lire les petits pense-bêtes que les patients amènent au cabinet, celui-ci était trognon:
 " parler de bronchite,
 doliprane,
 bouillons-cubes".
Oh, excusez-moi docteur, il était aussi pour les courses!

samedi 19 octobre 2013

Valium en tout et pour tout.

Ce matin un type que ne ne connais pas ni d’Ève ni d'Adam,  absolument aviné  entre dans mon cabine les jambes écartées afin de tenir un équilibre assez précaire. 
" Bonjour, je suis à la CMU, voilà les papiers. J'ai de nouveau des problèmes avec l'alcool.
- Que puis-je faire pour vous?
- Ben, à l'hôpital à chaque fois que j'ai des problèmes avec ça, on me donne du Valium ( benzodiazépine).
- Je suis désolée, je ne prescris pas ça. Quand on en prend on peut mettre 40 ans à se sevrer, c'est non". 

Pour lui, le sevrage se résume à uniquement du Valium? Choquant, d'autant plus que pour le sevrer l'hospitaliser aurait été plus indiquée, tellement il paraissait atteint; vérifier le foie, les artères etc.  Bonne hydratation, vitamine B à forte dose, calmants sous surveillance médicale et infirmière... mais non, Valium médicament miracle.


mardi 15 octobre 2013

Mon monde idéal

En écoutant un type du FN hier déblatérer contre les roms en situation irrégulière, je me suis prise à imaginer un monde heureux où, quand les caravanes de roms et de gitans arriveraient dans un village, ils seraient accueillis chaleureusement par la population locale. Elle leur trouverait en urgence un terrain pour se poser; les enfants curieux tourneraient autour du campement pour trouver des autres enfants de leur âge. 
Les gitans devant tant de gentillesse proposeraient spontanément de réaliser des petits travaux, rempaillage et réparations en toux genre. 
Le soir tout le monde se retrouverait autour  du grand feu, on danserait jusque tard dans la nuit, puis pour les noctambules on raconterait des histoires d'amour ou d'horreur. 
Le maire se déplacerait pour proposer quelques jours d'école aux enfants désœuvrés. On s'enrichirait de nos différences et quand les caravanes seraient reparties on aurait engrangé des tas de souvenirs joyeux. et on se serait dit au revoir pour mieux se retrouver plus tard. Quelques ados romantiques  laisseraient échapper une larme  en pensant au beau ténébreux resté si peu de temps. 

Ce qu'on fait en ce moment c'est monter les populations les unes contre les autres et ça me désole. Pourquoi ne pas faire des réunion roms-élus, qu'on mette carte sur table et ne pas finir par faire la paix et accepter les modes de vie itinérants?

Un aléa thérapeutiqe

Une de mes patientes jolie et avenante s'est fait poser un anneau gastrique il y a quelques années. Il s'en est suivi une baisse appréciable de poids. Mais ce n'est pas le propos.

Il y a un mois elle souffrait de lombalgies intenses, et je lui ai prescrit des antiinflammatoires sur 7 jours, pas du Voltarène qui peut avoir de sérieux effets secondaires mais du nabucox dispersible réputé pour attaquer moins l'estomac sur sept jours, avec des séances de kiné et un arrêt de travail. 
Au bout de 4 jours elle s'est retrouvée à l'hôpital à cracher abondamment du sang, et on lui a donné rendez-vous pour retirer son anneau en urgence. 
Pourquoi? Parce qu'elle ne supportait plus son anneau depuis plus d'un an, elle avait déjà demandé qu'on le retire. Elle crachait un peu de sang de temps en temps et souffrait de brulures oesophagienne. 

Et quand elle est revenue elle m'a dit avec un sourire: " mais je ne vous en veux pas docteur, ça devait arriver. Je n'ai pas eu de chance voilà tout". 
OK, mais effet secondaire de l'anneau plus effet secondaire de l'anti-inflammatoire il y a de quoi se poser des question sur le chemin que prend la médecine, de plus en plus interventionniste pour les obèses et de plus en plus chimique. 
J'ai déja écrit qu'il fallait que le médecin généraliste se transforme en "agent de la circulation", qu'il soit au fait de toutes les médecins alternatives, sans forcément les pratiquer, mais qu'il puisse appliquer le premier point du serment d'Hippocrate " primum non nocere"?  Et bien c'est chose faite.

dimanche 13 octobre 2013

Le dangereux succès des somnifères


Mis à jour le 11.10.13 

Selon la Caisse d'assurance-maladie du Languedoc-Roussillon, les habitants de la région consomment trop de benzodiazépines. Sur 2 721 médecins, plus de 90 % prescrivent des médicaments anti-anxiété ou des somnifères à plus de vingt de leurs patients. Les Languedociens utiliseraient jusqu'à dix fois plus de boîtes que les Franciliens, ou trois fois plus que les Bretons. « C'est difficile de l'expliquer, note Dominique Chollet, la directrice du service médical régional. La région n'est pas riche, les personnes sont en difficultés sociales. » Pour prévenir des risques liés aux benzodiazépines, l'assurance-maladie lance une campagne auprès des médecins et des patients. La surconsommation peut entraîner des troubles du comportement et de mémoire, et des dérèglements du système nerveux. N. B.
Donc difficultés sociales rimeraient avec absorption de benzodiazépines? D'où c'est qu'on est parti chercher le fait que les benzodiazépines aideraient pour résoudre les difficultés familiales et pour trouver un travail? Le type sous stilnox n'a pas forcément les idées bien claires le matin pour démarrer, la femme sous Témesta a plus de mal à se défendre quand le mari lui pête la tête contre l'évier, mais c'est remboursé au contraire de l'alcool, ce qui induit que l'état trouve que c'est thérapeutique, vu que c'est remboursé. Compris?
Aujourd'hui j'ai voulu parler bien la France, désolée pour les écarts de langage. Mais la coupe est pleine et qu'on arrête, ou de rembourser les benzos, ou qu'on rembourse l'alcool, puisque ce dernier provoque une détente appréciable. Mon compagnon fera oui-oui de la tête, car le rhum c'est sacré, deux fois par semaine :)... et en plus ça a meilleur goût que les cachetons.

mardi 8 octobre 2013

androfix, le pied?

Mon compagnon d'âge mûr, 52 ans dans quatre jours vient de recevoir une superpub qu'ils ont dû penser envoyer à point nommé: 

Une équipe de spécialistes vient de mettre au point le plus PUISSANT traitement contre les troubles de l’érection ! ANDRO FIX Actions immédiates : Érection réellement ferme... 10 minutes après la prise d’une gélule Stimulation du désir sexuel immédiate Actions à long terme : Amélioration progressive et durable de la fonction érectile Amélioration constante de la libido Augmentation importante du plaisir et du désir sexuel Aucun effet secondaire quel que soit l’état de santé du patient. La liste est longue, comme celle des excellentes surprises qui vous attendent ! Découvrez en exclusivité mondiale la vérité sur cette formule révolutionnaire… Et recevez, GRATUITEMENT, votre lot de gélules Androfix.

ANDRO FIX

Intriguée, j'ai fureté sur tout le site: il paraît qu'il n'y a pas mois de six composants et sept principes actifs, mais lesquels sont-ils? 
Moi j'ai une petite idée: un sixième de Viagra, de Lévitra et de Cialis, agrémenté d'un zeste de priligy une pincée de Yohimbine et pour faire bonne mesure du ginseng et du kola, les derniers évidemment sans effet secondaire.  Et pourquoi pas un peu d'amphet? Vu que c'est interdit, pourquoi ne pas le recycler?  A l'instar du plomb qui se balade entre l'Europe et la Chine qui le recycle et nous le renvoie dans les rouges à lèvre par exemple.

PS: et on a pensé  à la bonne femme qui n'en peut plus que son mari reste au garde-à-vous quotidiennement et qui n'est pas forcément disponible? Sales machos va!