dimanche 30 mai 2010

Les régimes anticancer

J'avais écrit dans mon ancien blog ceci à propos d'Anticancer:

David Servan-schreiber, médecin écrivain a écrit un tout nouveau livre Anticancer:
ce qu'il est positif ce livre! Il montre que tous ceux qui le veulent peuvent améliorer leur état de santé par rapport à cette redoutable maladie. Loin de rejeter la médecine traditionnelle, il s'en est fait une alliée (lui-même a souffert d'un cancer au cerveau qui a récidivé) mais a rajouté un profond remaniement mental personnel doublé d'une nourriture anticancer.
Dans le résumé:
Nous pouvons tous agir dans quatre domaines principaux. Ainsi:
-- nous prémunir contre les déséquilibres de l'environnement;
-- ajuster notre alimentation;
-- guérir nos blessures psychologiques;
-- établir une relation différente à notre corps.
 C'est un formidable espoir pour tous ceux que cette maladie atteint.

Et maintenant il y a plus blanc que blanc: le livre du docteur Khayat: Le Vrai régime anticancer:
Ce livre est la somme de trente années de recherche en cancérologie où pendant toutes ces années, quels qu’aient été son titre, son rang ou sa responsabilité, le fil conducteur de la vie de David Khayat a toujours été le soin aux malades atteints du cancer.



« Dans un combat, malade par malade, face à tous les cancers, innombrables, mystérieux, l’un après l’autre, un peu comme un soldat qui se battrait à l’arme blanche, j’ai essayé d’amener mes patients à la victoire. À la guérison.



Combien ces combats ont été durs ! Combien les souffrances pour eux ont été grandes ! Mais voilà, le bilan reste tragique. À cette étape de ma vie, je me dois de constater que quelque chose aurait dû être fait depuis longtemps. Ou, en tout cas, développé davantage : la prévention.



C’est pourquoi j’ai voulu écrire ce livre pour qu’ensemble nous puissions réellement parler d’espoir et nous dire qu’un jour peut-être nos enfants vivront dans un monde débarrassé à tout jamais de la menace de ce fléau.



Or la vérité est là : ce sont nos comportements alimentaires, pris au sens large, qui sont responsables de bon nombre de cancers.



Aujourd’hui, je voudrais présenter le vrai régime anticancer. En suivant mes conseils, vous pourrez lutter de la façon la plus efficace pour essayer de réduire le risque de cancer. C’est l’objectif de ce livre. »
http://www.i-dietetique.com/?action=livres&id=7941
...
Possible qu'il "lave plus blanc" je ne sais pas. En tout cas le titre ne me plait pas trop.
Dans la préface le docteur ne parle absolument pas du mental anticancer notion chère au docteur Servan- Schreiber, et au docteur Curtay et aussi à moi: en remettant sa vie à plat, en se remettant profondément en question, en accordant de l'importance à ce qui en mérite on se donne les armes pour lutter efficacement. Et je dirais même que c'est encore plus important que la nourriture. Un moral d'acier avec des buts qui en valent la peine, profitant du temps présent et ne s'appesantissant pas sur les malheurs passés, voilà des bonnes armes!
Allez, j'écris déjà le titre de mon futur livre: " L'attitude et l'hygiène  anticancer"
PS: Le docteur DSS aurait dû faire une marque déposée du mot anticancer.
PS 2: on ne trouvera jamais le régime anticancer efficace à tous les coups car l'homme n'est pas une machine. Sinon j'aurais fait plomberie qui est un art beaucoup plus exact.

vendredi 28 mai 2010

Un diabétique

Un de mes patients diabétiques est particulièrement difficile (ou plutôt impossible à manager) ; depuis trois ans environ il traîne une glycémie à 2,5 g/l. Il est sous Amarel 4 milligrammes un des nombreux antidiabétiques du marché, de la famille des sulfamides.
A chaque consultation je lui propose d'augmenter son traitement, de voir un cardiologue, un ophtalmo, éventuellement un diabétologue et il me répond régulièrement " je ne vais voir personne, ce sont tous des c. ils ne respectent personne. Ne m'augmentez rien docteur". Mais il continue régulièrement de faire des prises de sang, on se demande pourquoi, peut-être un fond de masochisme.
Aujourd'hui il vient avec sa femme et il n'aurait peut-être pas dû car j'ai posé mes sempiternelles questions, proposé pour la nième fois un spécialiste. Et sa femme en a profité pour rajouter " il ne fait attention à rien docteur, il mange des sucreries à longueur de journée. D'ailleurs il m'a demandé des gâteaux avant d'entrer dans le cabinet.
Et lui " Comment?! C'est toi qui avait des gâteaux dans la voiture! Quand un type est toxicomane on ne lui laisse pas de la drogue sous le nez! C'est pareil avec moi".
Alors elle " Eh bien tu es gonflé, c'est toi qui avais acheté les gâteaux hier! D'ailleurs tu as aussi fini ceux de ta fille!"
Et lui " C'est normal, elle ne les aimait pas et ils allaient se perdre! Il ne fallait quand même pas les jeter!"

Combien de temps à votre avis pour un infarctus ou un coma diabétique, ou une artérite? Si j'étais assureur je ne prendrais aucun risque avec lui, c'est une bombe à retardement.

mercredi 26 mai 2010

Sclérose en plaque

A l'occasion de la journée mondiale de lutte contre la sclérose en plaques (SEP) ce mercredi et de la semaine mondiale de cette affection jusqu'au samedi 29 mai, de nombreuses initiatives se développent.

Des journées "Portes ouvertes" à la maison de la SEP, un programme de services sur Internet destiné aux malades, voici deux exemples, parmi d'autres, de mobilisation autour de cette maladie. Rappelons que la sclérose en plaques (SEP) touche près de 2,5 millions de personnes dans le monde et qu'elle constitue l'une des premières causes de handicap neurologique chez les adultes jeunes. Entre 65 000 et 95 000 patients sont affectés en France.

Si l'on ignore encore, à ce jour, la cause exacte de la SEP, plusieurs pistes sont étudiées, dont celle d'une réponse immunitaire anormale qui endommagerait le système nerveux central. Concrètement, la SEP se traduit notamment par des problèmes d'équilibre, de perception ou de fonctionnement mental. Elle évolue par "poussées", suivies d'une récupération plus ou moins complète des fonctions altérées. Les traitements, l'interféron en particulier, ralentissent l'évolution de la maladie sans toutefois la stopper. La "maison de la SEP", située au 37 rue Marbœuf à Paris, organise les 26 et 27 mai deux journées "Portes ouvertes" avec des tables rondes, des ateliers et des rencontres avec des associations de patients. Il existe également des services mis en ligne sur le site sep-et-vous.fr permettent aux patients et à leurs proches de trouver des informations adaptées, des explications sur les examens prescrits ainsi que des conseils personnalisés. La première initiative est aidée par le laboratoire Biogen, la seconde par Novartis Pharma. On peut, bien entendu, y voir une mainmise discrète de l'industrie; on peut aussi déplorer que les pouvoirs publics s'engagent aussi peu dans le combat contre une maladie douloureuse et déstabilisante, pour les malades comme pour leur entourage.

Je ne peux que conseiller à tous ceux atteints de la sclérose en plaque de lire le livre du docteur Kousmine "la sclérose en plaque est guérissable". C'est passionnant, cela redonne de l'espoir et peut améliorer la situation.
J'ai trois jeunes patientes atteintes de ce syndrome, toutes les trois après vaccination de l'hépatite B (sic). Et toutes les trois sont en poussées depuis cinq mois. En plus des traitements médicaux classiques on devrait mettre en oeuvre, faire rembourser toutes les médecines parallèles qui peuvent contribuer à leur confort de vie.

Réforme de l'hospitalisation d'office

 La réforme de l'hospitalisation d'office suscite la controverse

Le Conseil des ministres a examiné hier le projet de loi de la ministre de la Santé, Roselyne Bachelot, sur la psychiatrie. Il doit réformer les conditions de l'hospitalisation d'office et vise, selon Luc Chatel, porte-parole du gouvernement, à assurer «une meilleure prise en charge des patients». Annoncée en 2008 par Nicolas Sarkozy, après le meurtre d'un étudiant par un malade mental qui avait fugué d'un hôpital psychiatrique, cette réforme est accueillie avec scepticisme par les praticiens. Alain Vaissermann, président du Comité d'action syndicale de la psychiatrie (Casp), regroupant 80% des praticiens (14 000 en France), regrette que «le souci sécuritaire ait gagné le souci sanitaire». Le remplacement de la notion d'hospitalisation par celle de soins sous contrainte est pour lui «une façon d'obliger les gens à se traiter même quand ils sont chez eux».

« Nouveauté désagréable »

Par ailleurs, la loi, qui, selon la ministre, «donne un cadre aux soins ambulatoires sans consentement» irait d'après Alain Vaissermann à l'encontre de la liberté du patient, et ne garantit pas l'efficacité de la prise en charge: «il n'y a pas de meilleur soin qu'un soin consenti».

Autre pierre d'achoppement, la mise en place d'un collège de soignants chargé de fournir un avis au préfet sur la levée d'une hospitalisation d'office. Une nouveauté «désagréable» d'après le praticien, qui remet en question la légitimité de la décision médicale: «Un médecin prend ses responsabilités.» Le psychiatre juge «outrancier de présenter tout malade comme un danger public. Pourquoi alors ne pas enfermer tous les titulaires du permis», sous prétexte que certains chauffards sont potentiellement dangereux ? Jouer de cette manière la carte “du tout sécuritaire” peut être contreproductif », poursuit-il. Avant d'avertir: «D'une part, nous risquons d'être plus frileux sur les sorties. D'autre part, plus on enferme les gens, plus ils veulent s'évader.»
20 minutes, 6/05/2010

Encore une loi très génante pour les droits de l'homme. La médecine ne peut pas soigner et réprimer en même temps. Les consultations médicales devraient être un espace confidentiel, librement consenti de la part du patient... et du médecin.
D'un autre côté qui dit qu'un patient traité est moins dangereux? Il est légumisé peut-être mais quand il oublie ses traitements?
J'ai certains patients dans ma clientèle qui pourraient éventuellement être dangereux. Mais en les comprenant, en les aidant à s'insérer dans la société, l'option agressivité ne s'exprime qu'en paroles. Comme m'a dit un patient " Attention, je pourrais être capable de beaucoup de choses. Vous ne pensez pas que je pourrais casser la gueule à mon patron et même plus?" Si, je le crois, j'ai même eu quelques échos de ses états de nerfs. Et alors, va-y-on lui flanquer une injonction de soin au derrière? Non,
" faut pas pousser" comme on le dit trivialement.

mardi 25 mai 2010

Diagnostic sur photo

Une petite jeune fille arrive devant moi et s'assoit difficilement en grimaçant:
" Docteur, je suis bien ennuyée, j'ai des hémorroïdes et une boule mal placée.
- je peux voir?
- Je suis ennuyée. Je peux vous montrer la photo?"
Je n'ai absolument pas eu le droit de visionner en direct, mais j'ai diagnostiqué une bartholinite (infection d'une glande mal placée au niveau d'une lèvre). Que je suis bonne! Enfin j'espère.
Je n'ai pas manqué de faire remarquer à ma petite jeune que le jour de l'accouchement  " tout le monde aurait la vue sur tout" et qu'il fallait commencer à s'y habituer. L'argument ne l'a pas convaincue.

lundi 24 mai 2010

Bachelot veut créer un site web de conseils médicaux

Par Olivier Auguste
 LE FIGARO - Suivant le NHS britannique, la ministre de la Santé Roselyne Bachelot réfléchit à délivrer des conseils individuels par Internet ou téléphone.



Un site Internet unique, «officiel» et très médiatisé, regroupant Doctissimo (pour trouver des conseils sur la grippe, le cholestérol ou l'alimentation de bébé), le portail de l'Assurance-maladie (pour obtenir les coordonnées d'un ORL proche ne pratiquant pas de dépassements) et le service «Priorité santé» de la Mutualité française (pour connaître les établissements de la région compétents dans le traitement des maladies cardio-vasculaires ou du cancer). C'est un peu le projet de Roselyne Bachelot, la ministre de la Santé, qui va lancer une «mission exploratoire» sur un «service public de conseil médical et d'orientation». Les conclusions en seront attendues mi-juillet.



Le site serait doublé d'un numéro de téléphone national. Chacun pourrait y obtenir les pharmacies de garde de sa ville, des conseils de santé dispensés par une infirmière, voire une véritable consultation médicale à distance, ou être dirigé vers un service spécialisé pour les cas plus complexes (prévention du suicide…). Ou, pourquoi pas, prendre un rendez-vous chez son généraliste ou son dentiste.



La mission devra, en réalité, délimiter le champ des possibles, évaluer le budget nécessaire, fixer les garanties scientifiques indispensables (référentiels, formation des intervenants…). Et réfléchir à l'intégration du dispositif dans notre système de soins. Car cette innovation risque de bousculer bien des professionnels de santé…



Désengorger les services de garde



Roselyne Bachelot, elle, y voit un moyen de réduire les inégalités d'information, qu'elle considère comme une forme de discrimination dans l'accès aux soins, au même titre que les inégalités géographiques ou financières, a-t-elle expliqué mercredi à l'occasion du salon Hôpital Expo. L'idée pourrait aussi contribuer à désengorger les services de garde et d'urgence ou à réduire la surconsommation de médicaments, estime la ministre.



«Nous nous inspirons de l'exemple britannique, explique son entourage. Depuis des années, le site et le numéro de téléphone du Service national de santé, NHS Direct, que tout le monde connaît jusqu'aux enfants, répondent aux questions de santé. Et le site NHS Choices permet de choisir un établissement».



En tapant le nom de sa ville, on y trouve les hôpitaux environnants, leur performance («bonne», «correcte» ou «faible») et leur taux de mortalité. Une révolution, vu de France ! En tout cas, largement de quoi occuper un ministre de la Santé quelques années. Comme si Roselyne Bachelot voulait faire savoir qu'elle ne manquait pas de projets après sa loi hôpital, patients, santé et territoires et comptait bien rester en place un certain temps.

Pourquoi pas? Mais il faudrait que ce site soit indépendant des laboratoires pharmaceutiques. Doctissimo fait un tas de pubs en faveur de tout un tas de produits, ce n'est donc pas une bonne idée... surtout si c'est pour éviter la surconsommation de médicaments.

dimanche 23 mai 2010

interdictions à gogo

Nous avons vu notre première femme voilée à la gare. Evidemment Poilopat s'est exclamé " Maman, il y a une femme voilée!"  ( comme il persiste à saluer les gendarmes " bonjours messieurs les gendarmes) et il y avait presque de l'agressivité dans les yeux de celle-ci.
On est en train de faire un problème prioritaire d'un phénomène qui ne concernait une grosse centaine de femme il y a quelques mois. Si l'on interdit le voile intégral, que dira-t-on aux femmes voilées qui sortent du Ritz ou qui se promènent à Monaco avec Rolls et chauffeurs?
Evidemment le voile me gène, surtout s'il n'est pas librement porté, mais une loi là-dessus ne fera qu'empirer les choses. 

vendredi 21 mai 2010

histoires de patients

Un de mes patients d'âge  vénérable est un petit coquin: il se trouvait sur la table d'opération pour recevoir un stent avec une chirurgienne, une anesthésiste et deux infirmières à son chevet. L'une d'entre elle lui demande " vous n'êtes pas trop inconfortable?" Et lui répond " oh non! Avec quatre jeunes et jolies dames qui me tripotent", la réponse évidemment pendant l'opération. Autant dire qu'il était heureux le papy de son opération!

Et j'ai reçu une déclaration d'amour dans mon cabinet de la part d'un homme marié. C'est ainsi. Quand le patient ( qui visiblement avait oublié sa place) s'est épanché, je n'ai su que répondre " il faut que j'aille m'occuper de mon fils"  plusieurs fois de suite.  Mais des moments comme ça ne sont pas du tout agréables. En moi-même je pense " je n'ai pas de sexe au cabinet" mais certains, heureusement rares n'ont pas cette optique là.

jeudi 20 mai 2010

Sujet tabou

Repas entre confrères ce soir. L'un d'eux a  attaqué au bout de dix minutes " Comment, tu as écrit un livre où tu parles de nous?  Je vais le lire et voir sur qui tu déblatères".
Non les confères, je ne déblatère pas, je parle juste de la santé des médecins, du fait qu'ils deviennent de plus en plus grognon au fur et à mesure que les années d'exercice s'accumulent, du fait que la profession médicale se suicide pas mal ( psychiatres en tête).
Et je propose comme solution un genre de coach, à qui on pourrait raconter toutes les petites erreurs médicales qui nous pourrissent la vie, nous empêchent de dormir, celles dont on préfèrerait ne pas se souvenir, celles que l'on garde dans un coin de notre mémoire et qui nous font parfois faire de nouvelles erreurs.  Ce coach écouterait ce que le médecin a à dire, (car même s'il ne veut pas réellement taire ses petites erreurs il n'a personne à qui les confier), le recentrerait en lui proposant éventuellement de s'améliorer dans tel ou tel domaine médical.
Certains groupes de Formation Médicale Continue permettent aux médecins de se remettre en selle concernant les choses qu'ils ont estimé ne pas avoir assez bien faites ou managées, mais cela n'existe pas systématiquement.
...
La visiteuse qui nous a invités m'a fait remarqué qu'il s'agissait d'un sujet tabou que j'avais osé mettre sur la place publique. Or, je n'ai relaté aucune erreur de confrère, car je ne suis pas là pour juger. Mais juste évoquer le problème serait trop pour certains.

mardi 18 mai 2010

Gachis, gachis.

Certains me rappellent encore l'article sur moi dans l'Express qui commençait en ces termes " elle incarne la résistance passive", au sujet de la grippe A. J'étais déjà à moitié fâchée par la façon dont les pouvoir publics nous traitaient et je n'allais pas aller dans leur sens, d'autant plus que la grippe A avait déjà prouvé qu'elle provoquait moins de décès que la grippe saisonnière.
Et à l'époque j'avais reçu une lettre très virulente d'un confrère écrivant que je faisais honte à la profession et qu'il espérait que personne dans mon cabinet ne meurre de la grippe A faute de bon conseil.
 Mais il n'y a eu que 5 millions de vaccinés. Alors, il n'y a que moi qui fait de la résistance passive? Chacun dans son cabinet n'a-t-il pas saboté les efforts du ministre de la santé, sauf quelques rares vertueux?
Les patients sont en général très attachés à leur médecin et l'écoutent; cette force de frappe multipliée par 80 000 environ a été négligée.
...
Actuellement des villes se font rembourser de leurs frais engagés lors de la grippe A. Les bienheureuses! Mais pas moi qui ai passé un temps fou à rassurer les patients, à leur conseiller d'éteindre la télé pour éviter d'être plus stressés.
Et maintenant les français boudent les vaccinations.  Ils sont quand même sympas de ne pas avoir manifesté dans la rue " arrêtons le gachis!  A bas le principe de précaution! Remettons en vigueur le principe de bon sens!"
Rassurez-vous, je ne vais pas défiler toute seule avec ma banderolle, mais il y aurait de quoi.
Et pendant ce temps les hospitalisations iatrogènes sont toujours aussi nombreuses.

Mortalité, morbidité



La iatrogénie englobe l'ensemble des événements indésirables consécutifs à l'action médicale : elle

regroupe, selon le vocable utilisé dans la loi du 4 mars 2002, les accidents médicaux, les affections

iatrogènes et une partie des infections nosocomiales (certaines infections nosocomiales ne sont

pas iatrogènes car elles sont indépendantes de la prise en charge médicale).

Des événements iatrogènes de toute nature surviennent en France dans plus de 10% des séjours

hospitaliers ; globalement, 30% à 60 % d’entre eux seraient évitables. L’enquête préliminaire

réalisée en Aquitaine en 2002 à la demande du ministère de la santé a identifié 241 événements

iatrogènes chez 174 patients sur un échantillon de 778 patients hospitalisés. Environ la moitié des

événements étaient considérés comme évitables ; 40% d’entre eux étaient survenus avant

l’hospitalisation. Les deux études nationales menées en 1997 et 1998 par les Centres Régionaux de

Pharmacovigilance ont estimé à 10,3% la prévalence des événements iatrogènes d’origine

médicamenteuse, dont 1/3 environ étaient graves, et à 3% l’incidence des patients admis à

l’hôpital pour un événement iatrogène. En France, on estime que les infections nosocomiales sont

présentes un jour donné chez 7% des personnes hospitalisées et que 2% des interventions

chirurgicales se compliquent d’une infection du site opéré. Une approche de l’évaluation de la

mortalité d’origine iatrogène, réalisée par l’INSERM en 1997, a permis d’enregistrer 3 600 décès

iatrogènes de causes immédiates (0.7% de la mortalité), ou 10 000 décès si l’on totalise causes

immédiates et associées (hors infections nosocomiales). Cette approche sous-évalue très

probablement la réalité. La mortalité annuelle par cancers liée à l’irradiation médicale à visée

diagnostique est estimée entre 3 000 et 5 000 décès, dont une partie est évitable. Les infections

nosocomiales seraient responsables d’une prolongation importante de la durée d’hospitalisation

(6 à 20 jours en fonction des types d’infections), entraîneraient un surcoût de 1 500 à 27 000

euros (en fonction du type d’infection et de la nature du germe) et conduiraient à un nombre de

décès actuellement estimé à environ 4 000 par an. La France se situe probablement, en termes de

fréquence et de gravité des événements iatrogènes, à un rang comparable à celui des autres pays

développés.
http://www.sante.gouv.fr/htm/dossiers/losp/10_iatrogenie.pdf

lundi 17 mai 2010

patient critique

Un patient ce matin: " Je suis toujours désolé quand on vous critique docteur, surtout quand on ne vous connait pas;  je ne supporte pas et je vous défends dès que je le peux.
- Ah bon? Mais vous savez, les patients ont le droit de choisir le médecin qui leur convient et tant mieux; cela ne vaut pas le coup de critiquer. Serait-ce parce que je prescris moins de médicaments?
- Il y a de ça, je n'arrête pas de leur dire que je ne suis pas un légume grâce à vous malgré les moments difficiles que j'ai passés et que vous êtes super...
- En tout cas je vais fournir de l'eau au moulin de ces gens-là car j'ai écrit un livre où j'annonce clairement que je ne prescris pas de prozac ni de temesta.
- Et vous nous avez caché ça docteur! Je vais me l'acheter".
Toujours un peu introvertissant ces remarques même si elles partent d'un bon sentiment. Mais cela m'a fourni le moyen de faire un peu de pub pour mon livre!
En tout cas de critiquer les médecins ne sert à rien, il y en a pour tous les goûts. Même si je brocarde un peu le docteur Cravate et son cabinet cosy avec ses petits rideaux fleuris joliment disposés et ses complets d'un goût très sûr,  je ne m'aventurerais pas sur le terrain de la critique de son exercice.

dimanche 16 mai 2010

Un AVC

Je suis allée en visite chez un patient; selon sa fille il refusait de marcher depuis une semaine et le jour même il refusait même de se lever de son siège, "des caprices" selon son épouse. Il avait été victime d'un AVC il y a quelques années et au niveau de l'hémicorps droit il n'avait pas retrouvé sa force initiale.
J'ai tenté de le lever, sans succès: le pauvre se cramponnait comme un fou à son siège en criant "non!" . Son épouse " il refuse de se lever docteur, vous comprenez il est assez peureux depuis son AVC (accident vasculaire cérébral)."
J'ai tenté d'établir le contact avec le malheureux, mais depuis son accident  il ne repondait que par monosyllabes et pas toujours à propos. Alors je l'ai examiné. Deuxième AVC! Et à gauche cette fois-ci!
Quand j'ai enfin osé donner le diagnostic ( assez terrible, car il trainait depuis plusieurs jours), la famille était un peu catastrophée; et j'ai ajouté "en tout cas, dans ce que vous avez monsieur il n'y a rien de psychologique". Et alors j'ai vu un magnifique sourire, le gars s'était enfin senti compris.
Que de sentiments ambivalents en une consultation! Il a fini dare dare à l'hôpital pour tenter de récupérer ce qu'il était possible.

vendredi 14 mai 2010

La grammaire se perd

Un jeune  de 15 ans vient me voir pour une bricole avec de la fièvre. Je lui demande pour un certificat éventuel:
" Et vous auriez dû aller en cours ce jour?
- Hein, quoi?
- Oui enfin, vous auriez dû aller en cours? ( je traduis) Si vous n'étiez pas malade, vous seriez à l'école?
- Ah oui! Mais j'parle pas la langue de Molière madame!
- Vous êtes fâché avec les conditionnels?
- Moi, je fais uniquement les passés, les futurs et les présents".
Mon compagnon à qui je l'ai raconté m'a conseillé de demander " Si toi pas malade, toi aller en cours?"

Une pharmacienne me télephone ce soir:
" Docteur, nous avons une ordonnance de fucidine en comprimés avec de la fucidine ( antibiotique) en pommade écrit d'une main différente. La cautionnez-vous?
- Ah non.
- C'est que la patiente qui est infirmière a assuré  qu'elle savait ce qu'elle faisait et que je devais lui délivrer".
La patiente a dû râler et trépigner
Il y a un certain sans-gène, mais qui n'est pas nouveau: une patiente il y a quelques années multipliait les boites de cortisone sur mes ordonnances ( c'est à dire barrait "une boite" et mettait "deux boites"). Pourtant je pense être un médecin avec qui on peut discuter, mais cette tentation de falsifier est très forte parfois.

mercredi 12 mai 2010

Une victime de l'Agréal

Voici le parcours d'une victime de l'agréal:

 J’ai 56 ans.
> En novembre 2001 ,je consulte mon gynécologue pour des bouffées de chaleur insupportables
> Celui-ci me prescrit AGREAL à raison de 20 gélules par mois
> Les bouffées de chaleur disparaissent
> Mon médecin traitant continue les ordonnances chaque mois,
> À l’arret des 10 jours je ne suis pas bien ,dépressive avec douleur dans la nuque la tête prise dans un étau
> Mon médecin me le donne en continu.
> Mais c’est la descente aux enfers , car là c’est tous les jours que je suis mal ,après appel du docteur , lui me dit VOUS FAITES DE LA DEPRESSION , diagnostic que je refuse car en plus de mon mal être j’avais constamment mal dans la nuque ,la tête prise dans un étau.
> Pour lui c’était de la dépression ,alors des ANTI DEPRESSEURS sont prescrit en plus d’agreal (séropram )
> Je dormais tout le temps , je ne me lavais même plus , je ne faisais plus rien.
> JE N’AVAIS PLUS GOUT A RIEN.
> Le pire c’est que je ne comprenais pas ce qui m’arrivait(jamais je n’ai pensé à agréa l).
> Les jours , les mois passaient tout en etant une loque ! Et j’ai grossi de 16 kilos
> J’ai vu une diététicienne qui après lui avoir dit ce que je mangeais, ne comprenait pas pourquoi tant de kilos pris , je lui ai dit que je prenais AGREAL , mais elle m’a dit que ce n’était pas ça
> Je ,me recroquevillais sur moi-même, pleurais souvent.
> Mon entourage ne comprenait pas non plus ,c’était moi qui faisait tout à la maison et du jour au lendemain je ne faisais plus rien
> En 2003 ,je me déséquilibre , me tenant aux meubles pour avancer , il fallait ça en plus!
> Mon docteur met ça sur le dos de la dépression
> Des médicaments pour la douleur ,la dépression  ,l’anxiété , la digestion ,la constipation J’EN AI EU A LA PELLE.

> J’ai vu un neurologue qui m’a fait faire les marionnettes avec les mains et marcher dans son cabinet qui me dit :vous n’avez rien (pas d’examens plus approndis )

> J’ai vu psychiatre du comportement qui me dit :c’est de l’agoraphobie ,il est vrai que j’ai toujours été anxieuse,mais là ça s’était aggravé

> Un rhumatologue me dit après radio des cervicales que j’ai un début d’arthrose ,mais que ce n’est pas ça qui me donne ces douleurs et le déséquilibre

> J’étais trop mal ,j’appelais mon docteur pratiquement tous les jours,je me disais : il va bien trouver ce que j’ai et me guérir !
> Mais non! Pour lui c’était de la dépression

> ALORS JE N’EN PEUX PLUS :JE FAIS TENTATIVE DE SUICIDE LE 13/03/2007

> JE VOULAIS MOURIR,NE PLUS VIVRE AVEC CES SOUFFRANCES PHYSIQUES ET MORAL que même le docteur ne pouvais soulager (j’avais une telle confiance en lui )

> En juillet 2007 mon docteur me dit AGREAL va être retiré du marché , donc il me le fait réduire sur 1 mois
> Dés l’arret total ,nausées qui ont duré 6 mois ,échographie du foie ,le résultat FOIE GRAISSEUX mais rien de grave!> Pour moi ,un foie gras est celui de quelquun d’obése ou qui boit de l’alcool ou qui a pris beaucoup de médicaments
> Obèse ,je ne pense pas être obèse 70 kilos pour 1m66
> L’alcool ,je n’en bois pas
> Il ne reste que les médicaments!

> J’AI COMPRIS CE QUI M’ARRIVAIT QUAND J’AI LU UN ARTICLE SUR AGREAL DANS UNE REVUE EN OCTOBRE OU NOVEMBRE 2007

> Depuis l’arret d’agréal , il me reste le déséquilibre et cette peur qui m’empêche de sortir,la maladie des jambes sans repos,un déréglement de la glande thyroïde avec petit nodule

> Tout cela est pris en charge par un nouveau médecin traitant qui me fait passer des examens sérieux

> Aujourd’hui après scintigrahie cérébrale j'ai un manque de dopamine
> et je suis sûre que le début de la maladie de parkinson que j'ai vient d'agréal
> mais mystére auprés des médecins qui ne veulent pas dire la vérité.

Et voici un forum de victimes de l'Agréal:
Malheureusement cette histoire n'est pas exceptionnelle et doit inciter à la vigilance dés que l'on prend un traitement. Je ne saurais trop conseiller de rapporter au médecin ou au pharmacien n'importe quelle réaction non attendue lors de la prise d'un nouveau traitement.

mardi 11 mai 2010

Les jolies femmes, mauvaises pour la santé ?

Lundi 10 mai 2010
Messieurs, attentions : regarder une jolie femme quelques minutes pourrait bien provoquer quelques palpitations néfastes pour la santé. C'est en tout cas la conclusion d'une étude réalisée par des chercheurs de l'université de Valence. Pour ce faire, ils ont enfermé individuellement 84 étudiants masculins, avec pour seule distraction un jeu de sudoku. Ils ont ensuite fait rentrer successivement un homme et une belle femme. Dans le premier cas, rien à signaler. Dans le second, en revanche, le taux de cortisol, l'hormone du stress, a considérablement grimpé. Explication donnée par les chercheurs : à la pensée qu'il y a une occasion de drague potentielle mais qu'ils ne sont peut-être pas assez bien pour cette créature de rêve, le stress de hommes augmente, parfois de façon totalement disproportionnée. Ce qui peut s'avérer dangereux, notamment si l'on souffre déjà de troubles cardiovasculaires. Une hausse du taux de cortisol pourrait également être à l'occasion de troubles de l'érection.
http://www.linternaute.com/sante/breve/46702/les-jolies-femmes--mauvaises-pour-la-sante.shtml

D'après le principe de précaution, enlaidissez-vous mesdames!
Mais au fait, que veut-on faire de l'humanité? Des robots toujours en bonne santé, pensant tous pareil, et n'ayant aucune émotion ou laisser les hommes vivre comme ils l'entendent avec des émotions humaines?
Pour ma part je me souviendrai toujours de la vision sur un quai de métro d'un asiatique habillé tout en noir avec une démarche qui évoquait un ninja; au bout de vingt ans je ressens toujours la même émotion.

lundi 10 mai 2010

histoires de patients

Un type qui n'est pas mon patient mais qui vient me voir de temps en temps ( je l'ai aidé à se sevrer de son alcool il y a plus d'un an) arrive tout guilleret; il souffre d'une bricole. J'en profite pour faire le point de ses traitements, et comme il ne s'en souvient pas, je vais fouiner sur son compte Amélie, le compte de la Sécu. Et là je saute en l'air toujours un peu théatrale:
" Comment, vous avez pris du valium et un somnifère il y a trois mois? Votre profession ( conducteur) vous l'interdit normalement.
- Oui, un petit peu mais je ne prends rien actuellement. Ma nouvelle copine est contre et m'a aidé à me débarrasser de ça. Mais par contre, ce que je dors bien!
- C'est sûr que les gros calins ça aide!"
 J'ai cru voir qu'il avait un peu rougi, mais il a acquiescé avec un grand sourire!

Depuis dix ans je me bats avec une  patiente  sous deux anti-hypertenseurs différents pour lui faire faire une simple prise de sang. Et chaque fois avec un petit sourire elle me répond: "vous savez très bien que je ne la ferai pas docteur".
Mais aujourd'hui le ciel et surtout la morsure d'une tique sont avec moi: elle s'est fait piquer, et au vu des ganglions entourant la plaie je soupçonne une maladie de Lyme. Elle n'a pas été extrèmement heureuse de ce diagnostic car cette maladie expose à des complications, mais on va enfin pouvoir faire le point sur sa santé.

La maladie de Lyme est une maladie bactérienne. Elle est multiviscérale (pouvant affecter divers organes) et multisystémique (pouvant toucher divers systèmes) et elle évolue sur plusieurs années ou décennies, en passant par trois stades (ces stades étant théoriques, car en réalité plus ou moins différenciés et parfois entrecoupés de périodes de latence, et ils peuvent se chevaucher pour certains symptômes). Non soignée et sans guérison spontanée au premier stade, après une éventuelle phase dormante, cette maladie peut à terme directement ou indirectement affecter la plupart des organes humains, de manière aiguë et/ou chronique avec des effets différents selon les organes et les patients, et finalement conduire à des handicaps physiques et mentaux voire à la mort. Des séquelles et rechutes sont possibles. (wikipédia)

Que les vieux richent paient, non mais!

Alain Minc, essayiste, dirigeant d'entreprise et conseiller politique du président de la République Nicolas Sarkozy, propose ses solutions pour réduire les dépenses de santé en France.

Alain Minc veut faire payer les «très vieux» riches ou leurs « ayants droits » quand ils sont malades. « Il y a un problème dont on ne parle jamais, mais pour lequel nous en sommes là où nous en étions sur les retraites en 1984 lorsque Michel Rocard avait commandé le livre blanc, c'est l'effet du vieillissement sur la hausse des dépenses d'assurance-maladie et la manière dont on va le financer », a-t-il commencé dans l’émission Parlons net !, sur France info.

« J'ai un père qui a 102 ans. Il a été hospitalisé quinze jours dans un service de pointe. Il en est sorti. La collectivité française a dépensé 100.000 euros pour soigner un homme de 102 ans. C'est un luxe immense, extraordinaire pour lui donner quelques mois ou j’espère quelques années de vie », a poursuivi Alain Minc.

« Je trouve aberrant que quand le bénéficiaire a un patrimoine ou quand ses ayants droits ont les moyens, que l'Etat m'ait fait ce cadeau à l'œil. Et donc, je pense qu'il va bien falloir s'interroger sur le fait de savoir comment on récupère les dépenses médicales sur les très vieux en ne mettant pas à contribution ou leur patrimoine quand ils en ont un ou le patrimoine de leurs ayants droits », a conclu le conseiller du président.

« Ce serait au programme socialiste de dire ce genre de chose. Je vais le proposer à Nicolas Sarkozy », a indiqué Alain Minc.

« Cette histoire est intéressante », a réagi Martin Hirsch sur son blog. « Faut-il que la prise en charge des soins soit le même quel que soit le revenu? Et question encore plus fondamentale, faut-il que ce qui reste à payer de la poche du malade soit le même, quel que soit le revenu? », s’interroge l’ancien Haut commissaire du gouvernement de François Fillon.

« Ce sont ces mêmes questions, qui nous ont conduit à proposer le «bouclier sanitaire», il y a trois ans maintenant », poursuit-il. « A l'époque je n'avais pas réussi à convaincre qu'il fallait mettre en place le bouclier sanitaire. Si Alain Minc veut bien donner un coup de main, cela pourrait aider. D'autant plus que le bouclier sanitaire me semble plus que jamais utile », indique Martin Hirsch.
 
Et voilà, on propose de faire payer les vieux quand ils vont à l'hôpital, surtout quand leurs moyens le permettent. Evidemment ils ont cotisé à la Sécu, car je le rappelle la Sécu est obligatoire depuis plus de 20 ans maintenant.
Mon ami me dit parfois que la France est un pays en voie de sous-développement, continuons dans cette lancée!
La Sécu devrait être un droit pour tous , vu qu'on en a fait un devoir.
De plus les personnes ont trimé dur pour gagner de l'argent et on va encore tenter de leur en extorquer!
...
Maintenant c'est vrai que certaines hospitalisations coûtent cher, et que l'on fait traîner en réanimation des personnes très âgées qui n'ont rien à y faire. Et pourquoi donner des anti-cholestérols par exemple au dessus de 80 ans?
Le but de l'hospitalisation pour un très vieux devrait être de retrouver une certaine qualité de vie, pas de faire de la médecine à outrance; en plus ils ne la réclament pas pour la plupart.  Alors arrêtons les examens à gogo qui coûtent si cher!

Connaissez-vous Soleil Vert? On ne se fatigue plus à soigner les vieux et les malades, on les transforme en barres protéinées pour alimenter la population qui meurt de faim. Ca, c'est le stade au-dessus dans le genre de solution que nous a proposé ce conseiller, la solution radicale.

vendredi 7 mai 2010

Décès d'enfant

J'étais de garde il y a quelques temps; le SAMU m'appelle le soir à 19 heures en me disant brièvement " je vous passe une maman dont la fille vomit". J'attends,  puis la maman au bout du fil explique " bonjour, je voudrais un conseil car ma petite fille vomit, elle n'arrête pas". Je tente de comprendre pourquoi, la rassure en disant que l'on est en pleine épidémie de gastro, puis je rends compte que la conversation tourne en rond et lui propose " Je peux passer vous voir si vous le souhaitez ( mon ami me  fait oui, oui de la tête, car il sent aussi que la situation est bizarre). La mère répond, l'air ennuyée " vous êtes sûre que cela ne vous dérange pas?". Et là je manifeste un peu d'humeur "si ça me dérange, je suis en famille. Mais je peux venir vous voir".
" Oh non docteur, répond-elle, ce n'est pas la peine.
- Si madame, je peux venir.
- Oh, non, je m'arrange.
- Au pire on se met d'accord: vous donnez un petit peu à boire à votre fille toutes les dix minutes, dans une demi-heure vous me rappelez et je viens s'il le faut; je vous donne mon numéro de portable".
Pas d'appel une demi-heure après. Il est 20 heures et la garde est finie.
A deux heures du matin je reçois un message " docteur, j'habite au ---, si vous pouviez me rappeler".
Je rappelle, un peu de mauvaise humeur:
" Alors madame?
- Bien ma fille ne garde rien.  Il me faut des conseils.
- Ce n'est plus moi qu'il faut appeler, cela ne relève plus de la médecine générale, c'est le SAMU"
Elle a appelé le SAMU dans la minute.

Le médecin du SAMU m'a appelée quelques jours plus tard: la gamine est décédée avec eux, dix minutes après qu'ils soient arrivés. C'est comme ça que j'ai appris que toutes les conversations avaient été enregistrées, non seulement celles quand on avait appelé le SAMU, mais ma conversation avec la patiente. d'ailleurs le médecin m'a repris deux ou trois fois pour des broutilles ( par exemple je lui ai dit 45 minutes à elle, 30 au téléphone avec la patiente), preuve qu'elle avait écouté mot pour mot, et cela me couvre.
Evidemment un décès d'enfant est très grave et chacun se sent coupable. Qu'aurait-on pu faire? Moi être un peu plus courtoise, le SAMU un peu plus à l'écoute? Une autopsie va donner la cause réelle du décès.

mercredi 5 mai 2010

Maigrir avec la micronutrition

Je viens de lire un livre " maigrir avec la micronutrition" du docteur L. Benedetti et Chos aux First Editions. Sous le titre il y a écrit " enfin un régime intelligent!
Et c'est vrai; cela ouvre des horizons, fait comprendre pourquoi on grossit et donne les clés pour maigrir sans mourir de faim.
D'ailleurs je répète à toutes mes patientes qui veulent faire un régime meurt-de-faim: " ceux qui sont sortis des camps de concentration ont fini deux fois plus gros qu'ils n'y étaient rentrés. C'est que le corps qui a été privé si longtemps devient avide de nourriture et est tout content de stocker".

J'ai plusieurs patients qui ont décidé de se faire mettre un anneau. Cela n'est pas toujours une réussite, . Comme effet secondaire j'ai déjà remarqué:
- une perte drastique de vitamines avec troubles neurologiques importants ( paralysie) et passage en réanimation, ou perte de cheveux avec asthénie marqué;
- oedème de l'oesophage, si bien que plus aucun aliment ne passe, hormis un café par jour;
- ulcère de la peau au niveau du boitier avec nécessité de réopérer pour l'implanter plus profond;
- changement de place de l'anneau provoquant des douleurs, avec nécessité de réintervention.
Et surtout au bout de cinq ans une stagnation du poids qui fait remettre en question l'utilité de l'anneau. Et parfois quand on le retire tout est à refaire car on regrossit tout net.

Une dizaine de mes patientes (ou plus?) a décidé de se mettre au nouveau régime Ducan qui, l'on peut dire a carrément le vent en poupe: le docteur Ducan mise tout sur les protéines, les féculents sont pratiquement bannis et les légumes verts deux fois par semaine au début. Pourquoi pas?  Mais je vois deux bémol à ce régime:
- trop de protéines ( dinde, poulet, poisson, crustacés etc.) pourraient fatiguer les reins un peu plus et certaines de mes patients ne le font donc pas à fond. Mais cela marche quand même.
- L'autre problème est que, lorsqu'on a fait le régime et que l'on recommence à manger normalement on reprend des kilos.

Alors je mise moi,  sur l'éducation des patients, le fait qu'ils comprennent bonnes graisses, mauvaises graisses, graisses cachées, rythme des repas avec composition  selon le moment de la journée: " repas de prince le matin, de "normal" le midi, de pauvre le soir".

Et j'ai même poussé le raisonnement à faire acheter " Maigrir grâce à la micronutrition" par une anorexique qui est tellement en manque de protéines que les jambes en sont toutes enflées: comme elle ne comprenait pas pourquoi, elle se nourrissait encore moins!

mardi 4 mai 2010

Bruitages

Travaux au cabinet! Toute la journée c'est au son de la scie électrique et du marteau que j'exerce: l'extension sera en bois; j'espère y mettre un associé  plus tard éventuellement.
Comme douce mélodie j'ai eu mieux: mes lecteurs d'avant se souviendront du son de l'accordéon que mes patients écoutaient régulièrement  trois fois par semaine ( un voisin mélomane et très dur d'oreille), les uns avec nostalgie, les autres en montant le son de  leur casque rageusement afin d'écouter leur rap en paix.
Il y eu l'époque aussi  Jean-Louis Murat où   une patiente au visage complètement défait m'a  suppliée:
"retirez- moi cette musique docteur, c'est lugubre ça va me faire déprimer!". Après deux ou trois remarques de ce style j'avoue qu'après j'ai mis Nostalgie définitivement et basta.

Dans un  cabinet autrefois , l'insonorisation n'était pas au top et le patient un peu curieux pouvait se mettre au courant de la pathologie de ses voisins en se mettant pas trop loin de la double porte  qui communiquait avec le confrère. Néammoins le risque devait être assez théorique car je n'ai pas eu vent de ragots concernant la santé des patients d'à côté.

lundi 3 mai 2010

obligations de généraliste

Je viens de recevoir un courrier de la CPAM que j'ai d'abord jeté (donc je ne peux pas le transcrire) mais non sans l'avoir lu:
La CPAM nous enjoint de marquer " non substituable" en toute lettre si on veut absolument le médicament princeps ( autrement dit la marque) et non NS. Et en plus elle n'accepte plus à partir de maintenant le refus du générique pour raison de confort; c'est à dire qu'il faut une raison médicale à ce refus ( par exemple ne pas changer un anti-épileptique à quelqu'un qui n'est pas très stabilisé).
Pour s'assurer que tout soit fait selon ces nouvelles règles elle se propose de vérifier nos ordonnances puis qu'un délégué s'invite courtoisement dans notre cabinet régulièrement.

La médecine change et nos études ne nous avaient pas préparés à cela. D'abord à mon époque je dois dire qu'on ne connaissait pas grand chose à la médecine générale et que ce n'étaient pas nos trente demi-journées où l'on faisait la potiche dans un cabinet qui nous avaient appris quelque chose.
C'est bien simple, quand mon maitre de stage m'a demandé de lui faire un compte-rendu écrit de ce que j'avais appris, j'ai fait le mort et il n'a jamais rien reçu. Dommage, il était compétent et à l'écoute mais le courant n'avait pas passé. De plus je devais quitter mon cher service de maternité où ça bougeait en tous sens, où j'entendais parfois au loin " maman, je vais mourir" " oh que j'ai mal"  " mon Dieu, mon Dieu, mon Dieu", pour un cabinet statique.
J'estime avoir beaucoup plus appris en faisant l'infirmière et l'aide soignante dans les hôpitaux et résidences de personnes âgées... et je me retrouve généraliste!