mardi 31 janvier 2012

contrepétrie

Je suis un peu fatiguée en ce moment: les gardes se sont enchainées avec les journées et MiniRambo est fièvreux. Et les gastros succèdent aux pneumonies qui succèdent aux bronchites, puis aux déprimes...

Ce qui m'a fait demander à une patiente dont le nourrisson souffrait d'une laryngite: " Pouvez-vous mettre le singe à lécher dans sa chambre?" ( du linge à sécher).
Petit rappel: pour la laryngite, hormis le célestène, on peut au démarrage mettre le gamin dans la salle de bain, faire couler un bain d'eau bouillante afin qu'il le respire par exemple: l'humidité est bénéfique.

dimanche 29 janvier 2012

Un de mes patients très âgés parfois se laisse aller. Je lui pardonne en général car il vient souvent avec une bonne bouteille. Mais cette fois je lui palpais le dos, et il me dit comme un cheveu sur la soupe " Ma poule". Non, ne ne me suis pas démontée et ai répondu  "oui mon coq."
Son épouse, absolument blasée, est restée zen.

samedi 28 janvier 2012

Accident de voiture.

Un de mes jeune patient vient avec son père:
" Docteur, mon fils vient d'avoir un accident de voiture en allant à son travail, il est tombé tout seul dans le fossé. Mon fils a mal partout, mais la voiture a pris cher, elle est neuve, et fichue".
J'examine le jeune homme, en effet il a des douleurs multiples mais rien de grave. Juste qu'il aura son lot de courbature demain".
Et le père continue: " j'ai décidé de faire comme si je conduisais, de toute façon la voiture est assurée à mon nom. Mais comme il est jeune conducteur cela coûterait trop cher si c'est lui qui est au volant.
- Je n'ai rien entendu madame".
Un peu plus tard je réalise:
" Mais il faut le mettre en accident de travail puisque c'est sur le trajet!"
Il ne faudrait pas que les assurances fassent des recoupements, sinon cela leur fera mal au porte-monnaie.

Et j'en suis à trois accident de voiture cette semaine.

jeudi 26 janvier 2012

Pas de pitié!

Je vais en visite chez une patiente au décours d'un cancer du sein:
" Docteur je fais quoi, j'ai une convocation chez le médecin conseil à 25 km de là et je n'ai pas de voiture. Lorsque j'ai appelé la Sécu ils m'ont dit que je n'avais pas droit au taxi non plus".
Et si elle n'y va pas elle peut se faire sucrer ses indemnités. On a ajouté aussi qu'elle pouvait y aller en train.
Alors j'ai répondu sur la feuille de convocation: " madame  Y étant clouée dans sa ville par faute de véhicule, elle ne pourra pas se rendre à la convocation du lundi".
Puis j'avise son fils handicapé que j'ai arrêté deux jours de son foyer occupationnel pour fièvre , et continue à écrire:  " En de  plus, en ayant un fils handicapé" Et je rajoute la journée de lundi au fiston pour en rajouter une couche et expliquer combien ma patiente ne peut bouger. Le médecin conseil va-t-il me lire? Je ne pense pas, il ne serait pas content du tout.

Le plus dingue est que la convocation pourrait se passer dans sa ville où il y a une antenne Sécu, mais non, tout est fait pour rendre les arrêts difficiles.
Alors les patients: quand vous vous rendez à une chimio, radiothérapie, c'est par vos propres moyens, pas de pitié!

Quand je me suis préparée à partir le fiston est arrivé avec un sachet de M ET Ms pour moi et m'a gratifiée d'un gros bisou!

mercredi 25 janvier 2012

Thèse à lire


Je relaie un texte d'une internaute:

Aux victimes d’AGREAL et à toutes les autres…

LOUIS-ADRIEN DELARUE ou LE CHOIX DE LA VERITE…


Voici une info, porteuse d’un véritable espoir, qui mérite une place toute particulière dans nos pages.


Je veux croire en effet qu’elle préfigure l’avènement d’une nouvelle génération de médecins, celle que nous attendons tous, celle du courage, de l’exigence et de l’indépendance. Une nouvelle génération qui ne craindrait pas de rechercher et d’affronter la vérité, qui n’ignorerait pas le sens fondamental du serment d’Hippocrate, de la solidarité et de l’humanité…


Celle, en un mot, qui n’aurait jamais osé se réfugier dans le déni, l’indifférence ou le mépris, alors que vous sombriez dans l’épouvantable cauchemar de l’AGREAL…


Cet espoir tangible porte aujourd’hui le nom de LOUIS-ADRIEN DELARUE. Un jeune médecin généraliste de 31 ans, exerçant en Charente, dont la thèse de fin d’étude, soutenue et acceptée à l’université de Poitiers en juillet dernier, a fait l’effet d’une bombe dans le milieu médical. Son titre : «Les Recommandations pour la Pratique Clinique élaborées par les autorités sanitaires françaises sont-elles sous influence industrielle ? A propos de trois classes thérapeutiques.» Après le séisme du MEDIATOR qui a ravagé l’AFSSAPS, c’est donc au tour de la H.A.S. (la Haute Autorité de Santé qui élabore les recommandations pour la pratique clinique) de voir ses fondations – tout aussi lézardées - trembler devant le réquisitoire d’un jeune thésard de province dont le courage et l’absence de langue de bois semblent ébranler tous les codes du monde universitaire.


« Une percée phénoménale contre l’académisme universitaire. » écrivait notamment l’auteur d’un blog médical à qui je dois d’avoir découvert, en septembre dernier, l’existence de notre Louis-Adrien DELARUE. http://docteurdu16.blogspot.com/2011/08/louis-adrien-delarue-denonce-les.html


Qu’une thèse aussi « subversive » ait pu être soutenue et agréée dans une université Française est une véritable première. «L’effet Médiator» n’étant probablement pas étranger à cet événement, on regrette néanmoins que le jury de l’université de Poitiers ne soit pas allé jusqu’au bout de sa propre audace, puisqu’il s’est cru obligé d’assortir l’obtention du titre de Docteur à une condition expresse : la suppression des identités de tous les collaborateurs et experts de la HAS mis en cause dans l’ouvrage… Un caviardage officiellement destiné à protéger l’aspirant généraliste contre les risques de plaintes en diffamation mais auquel s’ajouteront, a posteriori, quelques démarches plus difficiles à justifier, visant à décrédibiliser les conclusions d’une thèse, sans doute un peu trop médiatisée au goût de ceux qui lui avaient pourtant décerné la meilleure note…


Mais en quoi cette thèse, estampillée de la mention « très honorable » et cautionnée depuis lors par des médecins reconnus, pourrait-elle se révéler insultante ou mensongère ? Que recèle-t-elle donc de si sulfureux ? Rien de moins ni rien de plus que les preuves des éternelles collusions entre une industrie pharmaceutique hégémonique dépourvue de scrupules et des instances sanitaires inféodées et perverties. Tout un univers de liaisons dangereuses que les victimes de la iatrogénie découvrent lorsqu’il est déjà trop tard mais qu’aucun professionnel de santé ne peut décemment ignorer…


C’est sans aucune concession que Louis-Adrien DELARUE a choisi de passer au crible quatre recommandations de la HAS (Alzheimer, diabète de type 2, polyarthrite rhumatoïde et spondylarthrite) afin de s’assurer qu’elles étaient bien en conformité avec les connaissances scientifiques disponibles. Les stupéfiantes distorsions qui apparurent alors entre les textes des recommandations de la HAS et les études les plus sérieuses concernant trois classes de médicaments préconisés pour ces quatre pathologies, ne laissaient guère de doutes sur l’origine de ces invraisemblances.

«Au moins la moitié des experts qui sont intervenus dans le processus de validation de ces trois classes de médicaments ont des liens assez forts avec les firmes » affirme-t-il. « Etudes scientifiques omises, présentations de données mal étayées ou connues pour être falsifiées, conclusions hâtives et mal argumentées. In fine, la HAS promeut des médicaments dont la balance bénéfice-risque est clairement défavorable et qui impactent les dépenses publiques à hauteur de centaines de millions d'euros par an.»

Vous avez sans doute déjà deviné les noms des médicaments mis sur la sellette ? Dans le cadre plus modeste de nos propres investigations, nous les avons souvent croisés. Il s’agit naturellement des COXIBS, ces anti-inflammatoires toujours prescrits malgré la tragédie mondiale du VIOXX (résolument ignorée en France), et des GLITAZONES, ces antidiabétiques dont je vous parlais encore il y a moins de quinze jours lorsque j’évoquais le rocambolesque feuilleton de l’ACTOS et du COMPETACT (cousins du sinistre AVANDIA retiré en 2010) susceptibles de réintégrer légalement le marché français suite aux récentes décisions européennes qui ignorent manifestement les cancers et autres dégâts dont ils sont responsables…

Quant aux coûteux traitements anti-Alzheimer : « Absence d’efficacité clinique tangible, pour des effets indésirables graves et potentiellement mortels. », telle est la conclusion lapidaire assénée par Louis-Adrien DELARUE en cet été 2011. Depuis lors, ces pseudo anti-Alzheimer ont suscité soupçons et critiques et les labos, leaders d’opinion en tête, sont immédiatement montés aux créneaux, pour défendre leurs précieuses molécules. De fait, aux dernières nouvelles, la HAS se contentera de dégrader leur SMR (service médical rendu), qui dégringolera, sans autre forme de procès, du niveau « important » au niveau « faible » ! Une rétrogradation qui devrait – à moins d’une entourloupe de dernière minute – faire chuter leur remboursement à 15 %...

Ceci dit, à moins qu’on ne contraigne les labos à diminuer le prix exorbitant de ces «traitements» anti-Alzheimer, ce déremboursement n’aura aucune incidence sur le déficit abyssal de notre sécu puisqu’ils sont pris en charge à 100% dans le cadre des Affections de longue durée… Selon les données de L. A. DELARUE, ils auraient à eux seuls, entre 2006 et 2009, déjà coûté plus d’un milliard d’euros. En 2010, ce sont 270 millions qui ont ainsi transité des caisses publiques vers les coffres de labos insatiables…

Dans l’Humanité du 2 novembre dernier, sous le titre « Comment les labos pillent la sécu », le professeur Gilles BOUVENOT, président de la commission de transparence à la HAS, reconnaissait devant la journaliste Alexandra CHAIGNON, que « sur les dix médicaments les plus remboursés par la sécurité sociale en 2010, plus de la moitié représentaient un progrès thérapeutique mineur ou nul » et que « fin août 2011, sur 150 produits mis sur le marché, 139 affichaient une absence de progrès »…

Soit 93% de « nouvelles » molécules dépourvues de toute amélioration mais néanmoins balancées sur le marché comme de vulgaires produits de consommation !?... Sans doute pour satisfaire les malheureux hypocondriaques que nous sommes ? 93% de vulgaires et coûteuses copies de médicaments, pour la plupart déjà génériqués, dont l’unique ambition est d’assurer la prospérité de l’industrie pharmaceutique, au détriment de patients abusés et d’une sécu résolument passive que les assurés ont à charge exclusive de renflouer… Des médicaments dénués d’intérêts, mais riches en effets indésirables, potentiellement graves, qui conduiront à de nouveaux drames, de nouvelles prescriptions et de nouveaux déficits… Un engrenage infernal et criminel, soigneusement lubrifié par un cynisme à toute épreuve.

Je rappelle pour mémoire que les « recommandations de pratique clinique » émises par la HAS prétendent notamment guider les professionnels de santé dans leurs prescriptions… La HAS ayant pour mission de veiller au renforcement de la qualité des soins, au bénéfice des patients, ces guides officiels constituent la référence de base non seulement pour les médecins mais aussi pour les étudiants, l’assurance maladie (via les protocoles ALD ou les CAPI) voire même la justice. Ils s’imposent à tous puisqu’ils émanent d’une autorité supérieure censée œuvrer avec toute la rigueur et l’indépendance nécessaires à l’élaboration d’une vérité conforme aux données acquises de la science et fondée sur des niveaux de preuve maximum…

Voici les conclusions courageuses et solidement étayées de Louis-Adrien DELARUE : « Aucune des quatre Recommandations pour la Pratique Clinique choisies pour cette thèse n’est conforme aux données acquises de la science. Les experts en charge de ces guides recommandent des molécules dont les risques sont inacceptables au regard de leurs bénéfices, et de leur coût pour la société. Ce travail prouve que bon nombre de ces experts sont en situation de conflits d’intérêts majeurs (c’est le cas notamment de tous les présidents de groupes de travail en charge d’élaborer les quatre guides analysés) et les autorités sanitaires dont ils dépendent, ne respectent ni les règles de transparence, ni les règles d’indépendance qu’elles s’étaient fixées ou que la loi leur impose. Dès lors, il est légitime de penser que ces guides de pratique clinique sont directement biaisés par l’industrie pharmaceutique. »

Plus que légitime en effet, puisque, suite aux interventions du FORMINDEP, la HAS a finalement été contrainte d’annuler deux de ces quatre recommandations (Diabète et Alzheimer)… !!! La première sera abrogée par le Conseil d’état. Quant à la seconde, la HAS jugera préférable de prendre les devants !

Sur le site de Rue89, dans un article du 23 septembre ( http://www.rue89.com/2011/09/23/conflits-dinterets-peut-on-se-fier-a-la-haute-autorite-de-sante-221804 ) le journaliste David Prochasson donnait la parole au nouveau président de l’agence, Jean-Luc HAROUSSEAU, qui tentait de se justifier : «Ces recommandations ont été faites à un moment où la politique de la HAS était moins stricte qu'elle ne l'est depuis 2010. J'espère que les recommandations prises depuis 2010 sont exemptes de conflits. A vrai dire, on n'a pas été vérifier puisque nous considérons que normalement, il n'y a pas de risques. »

Rassurant, non ?! A croire que là où tous les Distilbène, Isoméride, hormone de croissance, Vioxx ou Agréal ont échoué, le Médiator, lui, serait subitement parvenu à terrasser les conflits d’intérêts…

Puisque Louis-Adrien DELARUE a pris le risque de monter les pieds dans le plat, et que nous savons mieux que personne tout ce que ses conclusions impliquent en terme de souffrances et de tabous, donnons lui l’audience qu’il mérite. Je n’ai téléchargé sa thèse qu’en octobre et je ne peux que vous inciter à en faire autant. Outre le fait qu’elle est particulièrement bien écrite, vous ne serez pas dépaysées, ses références sont aussi les nôtres.

Au fil des 217 pages, vous apercevrez les titres de revues indépendantes, plus connues des victimes et des lanceurs d’alertes que des pantins manipulés par Big Pharma, telles que PRESCRIRE, ARZNEI TELEGRAMM, MINERVA, COCHRANE… Des noms familiers, tels que ceux de Marcia ANGELL, Stéphane HOREL (« Les médicamenteurs ») ou le Professeur Jean-Louis MONTASTRUC du centre de pharmacovigilance de Toulouse qui s’était exprimé sur l’affaire de l’AGREAL. Des blogs incontournables, comme celui de PHARMACRITIQUE, ou des collectifs de médecins tels que le FORMINDEP… Sans oublier certains rapports du Sénateur François AUTAIN dont je vous rebats les oreilles depuis longtemps mais qui a le mérite, lui, de n’avoir pas attendu l’affaire du MEDIATOR pour localiser et identifier les foyers gangreneux que d’aucuns font mine de découvrir aujourd’hui !

Bref, n’hésitez pas à vulgariser tous azimuts l’existence de cette thèse. N’hésitez pas à en parler à votre généraliste, aux étudiants que vous côtoyez… Il faut que la médecine de proximité retrouve son âme, sa liberté, qu’elle s’insurge contre un système perverti dont elle est l’ultime et incontournable maillon. Elle doit devenir notre bouclier, un rempart contre les dangers ; pas une menace…

Vous trouverez la thèse du Dr Louis Adrien DELARUE en ligne sur Internet : http://www.apima.org/img_bronner/THESE-DELARUE.pdf

Et si, après cette longue plaidoirie, vous n’éprouviez pas encore l’envie d’en savoir plus sur ce jeune pourfendeur de Big Pharma & Cie, alors voici quelques extraits plus personnels du préambule de sa thèse, cette dernière s’ouvrant sur une dédicace aussi poétique que militante : "A mes anges de la rue, Céleste et Colombe.

Que l’esprit critique et l’indignation soient avec vous.»

« Merci à mes parents, Hélène et Stéphane, qui ont su éveiller en moi la flamme critique nécessaire à l’insoumission et à l’insurrection de ma conscience. Merci d’avoir cru en mon destin de médecin généraliste… dès la première heure. (…) Monsieur le Docteur Jean-Louis LEVESQUE, merci pour tout. C’est le plus beau cadeau de fin d’études que tu pouvais m’offrir. Je tiens également à te remercier pour le grand combat que tu mènes avec d’autres enseignants, celui de la défense d’une médecine générale de proximité, humaine et solidaire. (…) Et puis merci aux lanceurs d’alerte. Le monde n’est pas une marchandise. »

MERCI A VOUS, DOCTEUR DELARUE et merci à votre directeur de thèse et ex maître de stage, le Docteur LEVESQUE qui, effectivement, comme vous le souligniez récemment dans un article de la Charente Libre, ne « devait pas avoir froid aux yeux, pour vous pousser dans cette voie »... http://www.charentelibre.fr/2011/10/24/medecins-laboratoires-la-these-de-la-collusion,1061441.php

La découverte de vos existences est une excellente nouvelle, une vraie bouffée d’espérance ; non seulement pour les derniers spécimens de généralistes qui ont su, envers et contre tout(s), rester fidèles à l’esprit de leur serment, mais aussi pour des centaines de milliers de victimes broyées par l’implacable système que vous dénoncez avec tant de maestria. Des victimes qui, à défaut d’avoir eu la chance de rencontrer des médecins de votre stature morale, ignorent toujours les sources iatrogènes de leurs pathologies ou, pire encore, sont en but au déni de praticiens plus préoccupés de leur sort, ou du salut de leurs confrères, que de celui de leurs patients…

A l’heure où la vie humaine pèse de moins en moins lourd entre les griffes des adorateurs du CAC 40, où la santé se décline en parts de marché et en gestion comptable, l’AFSSAPS et la HAS pourront toujours changer de présidents, voire de nom, ce n’est pas une énième réforme législative sans réelle ambition qui éradiquera les perversions et assainira le milieu en chassant les marchands du temple.

A contrario, votre discours est une profession de foi qui sonne infiniment juste et clair.

Pour tous les citoyens qui ont, à juste titre, perdu confiance, ceux dont les dernières illusions se sont envolées avec les miasmes répugnants du lucratif H1N1 et les relents putrides du MEDIATOR, pour toutes les victimes dont on ne parle pas, celles qu’on ne diagnostique pas, par ignorance ou par lâcheté, celles qu’on abandonne, plutôt que d’assumer les conséquences insupportables de son propre aveuglement, toutes celles que le système sacrifie et jette aux oubliettes après chaque mise au rebut d’une AMM compromettante…

Au nom de tous ces fantômes anonymes qui hantent douloureusement les interlignes de votre thèse, souhaitons, avant qu’il ne soit trop tard, que votre exemple fasse de multiples émules…

Que l’esprit critique et l’indignation restent avec vous,
ADVISA / Sylvia
Victime collatérale de l’AGREAL,
Un neuroleptique dissimulé, pendant 28 ans,
dans une innocente gélule contre les bouffées de chaleur…

Et bravo pour Sylvia ( et avant, Thérèse)  pour poursuivre le combat et faire contribuer à dessiller les yeux des français!

mardi 24 janvier 2012

Maman très fière

Une de mes patientes me parlait souvent fièrement de sa petite fille, si en avance sur son âge. Je pensais à des rotomontades de maman, ainsi que je peux l'être parfois quand mon petit Ange fait des progrès appréciables ( il est propre jour et nuit, youpi!)
Et puis je l'ai vue en consultation: gamine de trois ans et demi avec un air un peu plus mature que son âge, vocabulaire évolué et quand je lui ai demandé de dessiner un bonhomme, au lieu de me faire  un microbe informe, elle a fait la tête, le thorax, les bras, les doigts etc. ce qui correspond à un dessin d'un gamin de  cinq ans!
Mais la maitresse ne veut pas entendre parler de sauter une classe. Dommage. La patiente va essayer de faire pratiquer un test de QI pour faire pression éventuellement.

A la consultation suivante, même demande à une petite de trois ans; j'ai eu mon petit microbe informe! Alors j'ai demandé à la petite:
" N'aurais-tu pas oublié quelque chose?
- ...
- Le nombril!"
Elle l'a rajouté.

dimanche 22 janvier 2012

J'avais déjà proposé que les benzodiazépines soient déremboursés? De toute façon ce n'est pas le prix que ça coûte; mais ça pourrait faire réfléchir ceux qui en prennent de façon systématique sans se demander si le traitement leur est encore bénéfique ou non.

samedi 21 janvier 2012

Foutu diabète

La dame de la Sécu est venue me parler des indicateurs de santé publique ( CAPI: contrat de bonnes pratiques) et j'ai eu un petit remontage de bretelles sur un sujet particulier:  mes diabétiques feraient  n'importe quoi parait-il, ne consultent que très peu l'ophtalmo, ne sont pas assez normalisés et font leurs prises de sang en dessous du minumum syndical. Tous des rebelles.

Ce n'est pas faute de leur demander à chaque consultation " allez-vous voir un cardiologue, un ophtalmo? On va faire une prise de sang pour contrôler la moyenne du diabète sur trois mois (Hbglyquée) et le cholestérol. Vos pied vont-ils bien? Montrez-les moi. oh oh, je vais faire une ordonnance pour le podologue".  etc.

Mais peut-être ai-je récupéré tous les rebelles de la région, ceux qui me disent " docteur je ne veux pas me priver et je veux bien vivre, le diabète me casse les pieds".
Un de mes patient a même été surpris par sa famille à voler  une plaquette de chocolat dans un supermarché!  Pour celui-ci je ne me fais aucune illusion, son garde-manger c'est sous le lit où l'on peut trouver de tout... quand il ne pique pas dans les goûters des enfants!
C'est vicieux le diabète! Je suis bien placée pour le savoir, moi qui est une hérédité diabétique et qui meurt d'envie de sucre chaque soir; je me réfrène mais parfois en vain: c'est beau et bon les pralines!

jeudi 19 janvier 2012

Economies pour la Sécu?

J'ai une bonne  idée! Je propose que les patients ne soient plus obligés d'aller chez le médecin généraliste pour une simple gastro, mais qu'ils le signalent à leur travail.  Ca parait un peu fou, mais ça coûte 23 euros minimum à la Sécu juste pour que le patient ait un papier qu'il puisse apporter à son travail.
Il n'y a pas grand chose de médical à faire le gratte-papier lorsqu'on sait pertinemment que le patient ne serait jamais venu si c'était juste pour se faire soigner.

Ca m'arrive de faire des ordonnances familiales lorsque tous les membres sont malades mais ne peuvent pas forcément se déplacer. 
Et le traitement peut changer un peu selon les médecins mais en essence c'est un antidiarrhéique, un antinauséeux, du riz et des bananes, du coca et du bouillon.

N'est-ce pas une bonne idée? Si non, argumentez.

Mais j'ai la conviction que des tas de consultations ne servent à rien ( petits boutons d'acnée vus à domicile à quatre heures du matin chez un patient ayant la CMU par exemple) et ne servent qu'à renflouer les caisses du médecin et à justifier une absence de cantine, d'école etc.
Un grand pas a été fait en permettant aux pharmacies de renouveler des traitements chroniques, on peut faire mieux.

mardi 17 janvier 2012

benzodiazépines stupéfiants?

L'Agence française de sécurité sanitaire des produits de santé souhaite renforcer les mesures visant à limiter la consommation excessive ou détournée de benzodiazépines, une classe de médicaments de type anxiolytique ou somnifère.

 .134 000 000  C'est le nombre de boîtes de tranquillisants de la famille des benzodiazépines (Lexomil, Temesta, Xanax...) vendues en France en 2010. Un chiffre conséquent qui place la France en deuxième position mondiale pour la consommation de ce type de médicaments.

« Chaque année, un français sur cinq consomme au moins une benzodiazépine ou une molécule apparentée », explique l'Afssaps, dans un communiqué diffusé à l'occasion de la publication d'un Etat des lieux de la consommation des benzodiazépines en France. Ces médicaments (anxiolytiques ou hypnotiques) agissent sur le système nerveux central et sont utilisés dans le traitement de l’anxiété, des troubles sévères du sommeil, de l’épilepsie ou des contractures musculaires. Leur consommation « augmente avec l’âge » et 60% des patients les utilisant sont des femmes.

L’usage des benzodiazépines est indispensable dans certaines maladies, affirme l'Afssaps, mais il peut présenter des risques de troubles de la mémoire et du comportement, une altération des fonctions psychomotrices et entraîner une dépendance psychique et physique. En outre, l'usage de cette classe de molécule accroît les risques d'accident de la route. Certaines études envisagent même un lien entre benzodiazépines et démences chez les personnes âgées.
Ce constat a déjà conduit les autorités sanitaires à mettre en place des mesures visant à favoriser leur bon usage. Depuis 10 ans, on observe donc une stabilisation voire une diminution de la consommation des de cette famille de médicaments en France. Mais « il existe une utilisation problématique des benzodiazépines avec un détournement et un usage abusif chez les toxicomanes, ainsi qu'un risque d'usage criminel à des fins de soumission chimique », indique l'agence.

« Des mesures d'ordre réglementaire peuvent être envisagées pour favoriser le bon usage des benzodiazépines comme l'extension de leur prescription sur ordonnance sécurisée », afin de « limiter le détournement de ces médicaments ». Concrètement, l'Afssaps pourrait, par exemple, encadrer « d’une façon plus importante les conditions de prescription et de délivrance », tout en poursuivant « les mesures d’information et de communication vers les professionnels de santé et le grand public ». Une autre piste envisagée serait de réduire la taille des boîtes de ces médicaments, ce qui permettrait « de réduire le risque d'abus ».

Evidemment j'applaudis des deux mains, car, encore une fois si les prescriptions avait été confidentielles, pour certains cas bien ciblés et rares je ne serais pas en train d'écrire ce blog. En urgence, ponctuellement elles ont peut-être un intérêt mais il y a un tel dérapage!
Au fait ma patiente au tranxène 10 est décédée. Il fallait s'y attendre mais c'est arrivé brutalement.

lundi 16 janvier 2012

exit PMI

Ma salle n'a pas désempli aujourd'hui; la faute à qui? D'abord mon confrère ne prend plus de nouveaux patients. Ca encore... mais c'est que le camion de la PMI qui s'installe régulièrement sur la place du village n'a plus de médecin. Elle est partie en congé maternité pour presque un an. Alors l'infirmière reçoit les enfants et les bébés, les pèse et les mesure, puis " vous irez chez votre médecin pour les vaccins ou s'il est malade".
Du grand n'importe quoi qui a transformé ma salle d'attente en salle de jeu! Surtout avec la présence d'un malheureux gamin de cinq ans qui a été étiqueté avec " deux traits autistiques et dont le nombre de décibels couvrait efficacement Radio Nostalgie.

Une patiente là-dessus s'est plainte de ne pas me trouver sur les pages jaunes " je tente de me cacher madame".

C'est vrai que 45 patients c'est beaucoup.

vendredi 13 janvier 2012

subutex ou sevrage?

J'ai écrit ma thèse sur la toxicomanie en 1997; à l'époque le Subutex ( traitement substitutif de l'héroïne) allait  sortir et je ne trouvais pas que c'était une bonne idée de fournir de la drogue aux toxicomanes. Quoique cela dépend du point de vue où l'on se place: si l'on veut une réduction des risques ( sida, délinquance prostitution autour de la toxicomanie) ça marche, si l'on veut une vraie réhabilitation ce n'est pas dans la substitution qu'il faut chercher une solution.

Aujourd'hui je reçois une femme dont la fille est tombée dans la drogue (héroïne). Elle est passée par la case prison et à priori n'en prend plus. Et la mère est très motivée pour la faire sevrer pour de bon, qu'elle ne touche plus jamais  ça. Et elle me dit:
"Vous vous rendez compte docteur, la pharmacie refuse de jouer le jeu. Ma fille est venue chercher son traitement et on lui a répondu qu'ils n'en avaient plus. Pourtant il le lui faut pour qu'elle ne retombe pas dedans.
- En tout cas madame si c'est du subutex je ne lui en prescrirai pas non plus.
- Comment?
- Je ne pense pas qu'elle sortira complètement de la drogue si elle prend encore quelque chose, même légal. Et puis je n'ai jamais démarré un seul traitement au Subutex, je ne  vois pas pourquoi je le continuerais".

Pauvre maman: elle croit que sa fille est sortie de la drogue alors qu'elle a juste rendu sa conduite en rêgle avec la loi!

jeudi 12 janvier 2012

Etre propre et conduire :)

MiniRambo est devenu propre, enfin plus ou moins. Néammoins je l'ai chaudement félicité:
" Bravo mon chéri ta couche est propre depuis deux jours!
- Maintenant je veux conduire.
- Mais mon chéri, on verra plus tard, tu peux commencer à apprendre à lire et à écrire et d'autres choses...
- Oui, mais je veux conduire".
C'était sa suite logique dans l'autonomie!

mercredi 11 janvier 2012

Dans mes petits souliers

Il y a environ deux ans un patient m'a avoué avoir trompé son épouse au bureau " car ma femme n'est pas très sexe, elle ne m'offre pas de tendresse etc." le discours classique qui aide à minimiser la faute. Bon, j'ai écouté, l'ai mis dans un coin de mon cerveau au cas où.
Il y a une semaine son épouse se présente devant moi, " docteur, mon mari vient de m'avouer qu'il me trompait.
- J'en suis désolée pour vous madame,  qui aurait pu croire?"

Non ce n'est pas de l'hippocrisie ni du foutage de gueule, c'est du secret professionnel. N'empêche que je me serais sentie plus confortable si le mari avait décidé de prendre le docteur Cravate comme médecin traitant.

mardi 10 janvier 2012

Doudou Tranxène

J'ai dans ma clientèle une patiente cancéreuse au métastases multiples. Elle reste chez elle , aidée par son entourage très efficace et des aides à domicile.
" Docteur, je suis épuisée, je dors toute la journée.
- Alors, pourquoi n'arrêtez-vous pas votre petit Tranxène ( benzodiazépine)?
- Laissez-moi mon tranxène docteur, il me fait plaisir. Je n'ai plus que ça"

Mon fils a un doudou, elle a son Tranxène dont je suis sûre elle n'a aucun besoin médical.

Courrier de la Sécu

J'écris sur un certificat d'accident de travail " tendinite aux épaules et aux coudes" pour une patiente travaillant en usine. La Sécu m'envoie un courrier peu après en me demandant " prière de spécifier le côté".

Peu après j'écris " 80%  thérapeutique", c'est à dire que le patient souffrant d'une épaule ne peut pas travailler à temps complet. La Sécu me répond " Est-ce un mi-temps thérapeutique?"

J'ai décroché mon téléphone  et mon interlocutrice m'a promis que les techniciens se feraient tirer les oreilles!

dimanche 8 janvier 2012

votre avis sur la fin du monde docteur?

Une patiente m'a appelée il y a trois jours:
" Docteur, je voudrais avoir votre point de vue car je suis très inquiète.
- De quoi?
- Quelqu'un m'a dit  que cela serait la fin  du monde en septembre 2012 et qu'on serait presque tous morts. Je vous appelle car vous avez plus de savoir.
- D'abord madame, je refuse que quelqu'un me dise ce que sera mon avenir dans quelques mois, le destin est entre mes mains, ainsi qu'en celles de tout le monde: il sera ce que l'on en fait. Ensuite c'est possible que l'on encourre plus de catastrophes naturelles ces prochains mois mais on ne sera sûrement pas tous morts.
- Je vous remerci, me voilà rassurée".
Le médecin doit savoir tout, répondre à tout. J'ai mes limites pourtant: je suis incapable de faire lever correctement une pâte  à brioche!
Pour être plus sérieux, on nous plonge dans un climat d'insécurité absolument délétère, à l'instar de tout le battage médiatique autour de la grippe A.
J'aurais pu lui répondre à ma patiente ce que répète toujours mon ex lorsqu'il me cite: " Avec mon ex, ne meurt que le plus malade!"

vendredi 6 janvier 2012

Zyban

Dans son premier numéro de l'année 2012, la revue Prescrire alerte sur les risques de malformations cardiaques chez les enfants qu'entraîne la prise du médicament d'aide au sevrage tabagique Zyban ® pendant la grossesse.

Le médicament d'aide au sevrage tabagique Zyban ® est une nouvelle fois pointé du doigt par la revue Prescrire pour ses risques de malformations cardiaques chez le bébé exposé in utero.

Le Zyban ® est un dérivé amphétaminique commercialisé par le laboratoire GSK depuis 2001 comme aide au sevrage tabagique. Dès sa mise sur le marché, la revue Prescrire avait estimé que la balance bénéfices-risques de ce médicament était défavorable, au motif que ses effets indésirables (risques immunoallergiques, neurologiques, psychiatriques et cardiovasculaires) étaient bien supérieurs au bénéfice attendu, jugé incertain au mieux modeste. Depuis lors, la revue indépendante a régulièrement réitéré ses mises en garde à l'encontre de ce produit d'aide au sevrage tabagique.

Dans son numéro de janvier 2012, Prescrire enfonce le clou en affirmant que la prise de bupropion pendant la grossesse est associée à "une fréquence accrue de malformations cardiaques chez les enfants". Pour les auteurs, cette dernière donnée est "une raison de plus d'écarter le bupropion des propositions à faire aux femmes enceintes". Et de suggérer plutôt les substituts à la nicotine.

On rappelle que dans le Résumé des Caractéristiques du Produit (RCP) de Zyban ®, le laboratoire GSK précise que "l'utilisation de ZYBAN L.P. est déconseillée chez la femme enceinte." Il indique néanmoins que ce médicament n'entraîne pas de "majoration du nombre de malformations congénitales ou de malformations cardiovasculaires chez les enfants de mères traitées par bupropion, par rapport aux données concernant l'exposition à d'autres antidépresseurs". Une précision de taille qu'il importe de savoir apprécier.
Amélie Pelletier
http://news.doctissimo.fr/Medicaments/Pris-pendant-la-grossesse-Zyban-R-accroit-le-risque-de-malformations-cardiaques-du-nouveau-ne-26498


Cette dernière phrase m'interpelle: comment peut-on calculer les effets indésirables du zyban versus d'autres antidépresseurs? Pourquoi pas versus des mères ne prenant rien? De plus Zyban est catalogué ici comme antidépresseur ( toujours dernière phrase) alors que le gros des patients qui veut le prendre ne le sait même pas.

vous aviez cru que le dernier amphétaminique avait disparu avec Médiator, mais non, il en reste, dont le Zyban! A quand sa suppression?

jeudi 5 janvier 2012

Deux personnes aujourd'hui qui me télephonaient pour trouver un médecin traitant; le nouveau médecin dans le village voisin, jeune et fringant, et un peu speed refuse lui-même les nouveaux patients. Où va-t-on?
autrefois un remplaçant lorsqu'il remplaçait trois mois ou plus, s'engageait à ne pas s'installer à moins de six kilomètres du remplacé afin de ne pas lui faire de l'ombre. Avec la mienne cette clause a été supprimé tellement tout le monde aura du travail quand elle prendra son nouveau cabinet ( évidemment si l'on s'associe le problème n'existe plus).


mercredi 4 janvier 2012

Pas de fessée chez moi

Hier un couple arrive avec une charmante petite fille un peu trop active et surtout très asthmatique. Le couple s'asseoit, la petite fille squatte l'escalier et se fait rabrouer direct par la mère. Puis elle quitte sa chaise et la mère la ramène brutalement sur la chaise... ce petit manège dure jusqu'au moment où elle veut monter seule l'escabeau pour s'asseoir sur la table " non, tu vas te faire mal, tu es trop petite". Et l'argument choc: " je vais te flanquer une fessée". La moutarde me monte au nez comme rarement et c'est avec un regard glaçant que je réponds " on ne flanque pas des fessées dans ce cabinet madame". Elle bougonne cinq secondes, puis devant se dire qu'elle préfère faire examiner sa gamine que faire un scandale, se tait. Mais l'atmosphère a perdu quelques degrés; mais tout bas les remontrances et remarques continuaient de la part du père, incessantes. En sortant j'ai donné une poignée de main peu convaincue, en priant intensément ne jamais les revoir.
Les deux patients d'après m'ont confirmé que le couple était surexcité et que la gamine ne pouvait lever un doigt sans menace ou remarque.
J'ai vraiment du mal à supporter. La clientèle se fait à l'image du médecin et il vaut mieux donc qu'ils passent leur chemin, car je suis d'un laxisme achevé. Le top en matière d'éducation  je pense se trouve entre les deux, disons que je pratique le contraire de ce que j'ai vécu. 

lundi 2 janvier 2012

Saga Champix

On continue la saga Champix

 7/5/2011 mais sorti le 7 décembre  dans impact médecine

Publication dans le Canadian Medical Association Journal: DÉCLARATION


Pfizer est profondément convaincue de la qualité de son produit et réaffirme que Champix® représente une option thérapeutique importante.

Pfizer réfute l'interprétation des données avancée par Singh et al. dans le Journal de l'Association médicale canadienne. L'analyse comporte plusieurs limitations, principalement le fait que ces conclusions se basent sur un petit nombre d'événements, ce qui conduit à s'interroger sur la fiabilité des conclusions des auteurs. Les auteurs eux-mêmes reconnaissent que leurs « estimations [du risque] sont imprécises compte tenu des faibles taux d'événements. »

Dans l'analyse de Singh, la différence réelle observée dans les taux d'événements cardiovasculaires était inférieure à un quart de pour cent (c.-à-d. 1,06 pour cent avec la varénicline contre 0,82 pour cent avec le placebo).

(Remarque : Cette augmentation du risque à laquelle ont conclu les auteurs se base sur des rapports de cotes qui se rapportent à une augmentation du taux d'événements de 0,24 %, soit moins d'un quart de pour cent. Les auteurs utilisent un rapport de cotes Peto qui est calculé à l'aide d'un modèle mathématique et ne peut être calculé directement à partir des taux d'événements).

Arrêter de fumer a des avantages immédiats et importants sur la santé.

Le tabagisme est un facteur de risque majeur de maladie cardiovasculaire qui peut entraîner une crise cardiaque, un accident vasculaire cérébral et une maladie des artères périphériques. On estime que 5,4 millions de personnes dans le monde meurent chaque année de causes liées au tabagisme.

Pfizer travaille constamment avec des organismes de réglementation, comme la FDA américaine (Food and Drug Administration), pour contrôler et examiner les données concernant Champix®. Par exemple, pour l'instant, nous travaillons avec la FDA pour effectuer une analyse combinée des données des études cliniques (ce que l'on appelle une méta-analyse) qui nous aidera à évaluer avec davantage de précision encore la sécurité cardiovasculaire de Champix®.

Champix® représente une option thérapeutique importante pour les fumeurs qui veulent arrêter de fumer. Il est préférable que les patients consultent leur professionnel des soins de santé pour déterminer quels sont les médicaments qui leur conviennent.
( Conférence des laboratoires Pfizer)

Voilà, on est tous très content que le rapport bénéfice-risque soit bon concernant les effets cardio-vasculaires. Mais cette conférence omet un tout petit bémol: les patients qui ont fait des dépressions graves, qui se sont retrouvés en psychiatrie, qui tremblaient de tous leurs membres, même à l'arrêt du Champix, ceux-là on les oublie? Bien sûr il en aura toujours certains, très contents de leur prise de ce traitement, mais selon le magazine Prescrire, le rapport bénéfice-risque n'est absolument pas bon et il est bon au contraire de ne pas le prescrire.