lundi 30 décembre 2013

Rebondissement de poids dans l'affaire médiator

La Caisse nationale d'assurance maladie pourrait être contrainte de communiquer les éléments chiffrés concernant la consommation du Mediator, cet antidiabétique largement prescrit comme coupe-faim et accusé d'avoir causé la mort de 500 à 2 000 personnes entre 1999 et 2009. En effet, la Commission d'accès aux documents administratifs vient de rendre un avis favorable à l'Initiative Transparence Santé qui réclamait ces documents depuis plusieurs mois.

Un nouvel acte pourrait bientôt s’ouvrir dans l’affaire du Mediator. Selon une information deslate.fr, la Caisse nationale d’assurance maladie (Cnam) pourrait être contrainte de communiquer à l’Initiative Transparence Santé (ITS) les documents relatifs à la consommation de cetantidiabétique largement prescrit comme coupe-faim aux personnes en surpoids. 

La Cnam devra ainsi faire preuve de transparence sur le nombre d’assurés sociaux ayant eu recours à au traitement des Laboratoires Servier à partir de 1999 et jusqu’à l’arrêt de sa commercialisation en 2009, mais aussi sur la durée moyenne et le taux des prescriptions en dehors des autorisations de mise sur le marché. En effet, l’ITS, qui souhaite entreprendre une enquête rétrospective sur l’ampleur de la consommation du Mediator au sein des départements français, espère ainsi identifier les principales catégories de médecins initiateurs de ce traitement, l’identité des plus gros prescripteurs et préciser le montant des sommes remboursées aux patients. 

Jusqu’ici, la Caisse nationale d’assurance maladie, prétextant le « secret de l’instruction » de l’affaire Mediator, avait toujours refusé de communiquer ces informations au collectif qui les réclame depuis mi-2013. Ce dernier avait donc saisi la Commission d’accès aux documents administratifs qui a rendu un avis favorable à sa requête le 21 novembre dernier. Sur son site Internet, l’ITS a d’ores et déjà prévenu qu’elle était prête à saisir la juridiction administrative si la Cnam contestait cette nouvelle décision.

Quelle bonne nouvelle! J'ai encore rencontré ce jour une patiente victime du médiator: il lui a été arrêté en urgence en 2004 suite à des problèmes d'insuffisance cardiaque; elle n'a pas fait le rapprochement et n'a gardé aucune ordonnance, aucune trace de sa prise durant deux ans de cet amphétaminique. 

On reparle de Ritaline

Le médicament utilisé pour soigner l'hyperactivité provoquerait, dans de très rares cas, des érections incontrôlables chez de jeunes garçons.

 L'agence américaine des produits alimentaires et médicamenteux (FDA) amis en garde le 17 décembre contre des effets secondaires rares que provoquerait la prise de méthylphénidate. Cette molécule, qui traite les déficits du trouble d’attention avec hyper­activité (TDAH) et dont le représentant le plus connu est la Ritaline, « peut causer, dans de rares cas, des érections prolongées et parfois douloureuses connues sous le nom de priapisme » indique la FDA. L'agence a décidé de mettre à jour « les étiquettes du médicament et la notice afin d'inclure des informations concernant les risques rares mais sérieux de priapisme ». L'âge médian des patients ayant soufferts de priapisme suite à la prise de méthylphénidate est de 12 ans et demi selon la FDA. Sur des données recensées entre 1997 et 2012, 14 cas ont été relevés, dont 12 concernent des jeunes de moins de 18 ans. Dans quatre cas, le priapisme n’avait pas cessé après la fin de la médication. La FDA indique que parmi ces 4 patients, « deux ont dû subir une intervention chirurgicale, un a dû recevoir un drain et le dernier a dû subir une aspiration du corps caverneux ».

L'âgence américaine qui prend l'affaire très au sérieux précise dans son avertissement que les patients qui prennent du méthylphénidate et développent une érection durant plus de quatre heures doivent consulter immédiatement un médecin afin d'éviter des problèmes à long terme. Si le priapisme n'est pas traité immédiatement, il peut entraîner des dégâts permanents au niveau du pénis.

L'agence précise que les patients ne doivent pas arrêter leur traitement sans en référer à leur médecin. De plus, il est délicat de basculer d'une molécule à une autre puisque le Strattera (dont le principe actif est l'atomoxetine), un autre médicament traitant le TDAH, entrainerait lui aussi quelques cas de priapisme.

samedi 28 décembre 2013

20% de consultations psy en médecine générale?

Une anonyme m'a écrit ceci:  "D'après mon expérience, les consultations "Psy" représentent 20% des actes d'un cabinet médical de Généraliste."

C'est son vécu.
Maintenant le mien: le gros des consultations psy  se partage entre:

1- Je suis toujours fatigué sans raison;
2- je n'ai pas le moral, mes enfants-mon boulot-mon mari me minent;
3- je sens que je vais tomber, c'est toujours pareil en octobre;
4- Je ne dors pas;
5- je suis toujours stressé. 
6- on fait un plan social dans mon entreprise, je n'en peux plus.

Et mes réponses:
1- On va vous faire un bon bilan. Des gens vous stressent-ils autour de vous?
2- Racontez-moi...  prenez-vous du temps pour vous?
3- Un peu de dépression saisonnière? Luminothérapie, vacances au soleil selon les moyens.'
4- Faites-vous du sport? Mangez-vous beaucoup le soir? Etes-vous fatigué dans la journée? 
5- On va faire un bilan. Avez-vous la vie que vous voulez?  On va vérifier les tensions musculaires. 
6- Ça c'est moche. ( je teste les capacités de résilience de la personne).

Evidemment c'est très grossier et ne peut pas s'appliquer à toutes les situations. Mais mes consultations "psy" je les retourne en consultation somatique, en coaching, parfois je prends le rôle de l'assistante sociale. Et les consultations vraiment psy se réduisent comme peau de chagrin et ne sont plus de mon ressort. 
Donc d'après mon expérience personnelle, c'est environ 0.2%  de ma patientèle. 

Et si un remplaçant veut tenter l'expérience de me remplacer qu'il me contacte.

jeudi 26 décembre 2013

Les petits secrets des patients

Au début de mon installation je trouvais extrêmement difficile de garder un secret, comment ne pas en faire part surtout si cela me touche ou me choque? 
Et comment garder en moi le fait que ce type trompe son épouse avec des hommes, que cet autre trompe sa femme avec une marie couche-toi-là? Que cet autre touche le RSA plus   un vrai métier qui lui rapporte plein de pognon?  Que celle-là mariée, me demande des test HIV tous les trois mois? Que ce dernier collectionne les photos très cochonnes? Que cet autre ne sait pas exactement combien d'enfants il a conçus? Que cette autre encore possède  toute une panoplie pour  se faire plaisir solitairement dans ses tiroirs? Que je pense qu'un enfant est issu de sa mère et de son oncle-père?
Je me la ferme car il n'y a que ça  à faire;  parfois les patients impliqués viennent dans le cabinet pour une toute autre raison et j'arrive à ne même plus me souvenir de leur  secret ( parfois il ne savent  même pas que je suis au courant de leurs  petits travers qui m'ont été relatés par d'autres) qui n'a rien à faire dans la consultation. 
Et à mon associée je ne raconte que ce qui peut faire avancer sa compréhension d'une pathologie ou d'une autre, je pense qu'elle fait de même envers moi. Car il n'y a que ça à faire. 

En cela nous exerçons un métier gratifiant car nous pouvons soigner les patients sans les juger et ce simple fait déjà les aide énormément: ils ont devant eux une personne supposée neutre et bienveillante. Et pour la plupart ce n'est pas une psychothérapie qu'ils veulent, ils gèrent cela tout seul... ou ils ne le gèrent pas mais ils ne veulent pas se remettre en question.



mercredi 25 décembre 2013

On me prend pour une épicière

Une patiente:
" bonjour docteur, je ne vous connais pas car je suis de passage. Il me faudrait du Témesta s'il vous plait.
- Non madame, je n'en prescris pas. Ca peut provoquer des démences et des Alzheimer, ce n'est pas moi qui le dis, c'est la Sécu.
- Au revoir madame".
Et elle est ressortie furieuse  en claquant la porte, n'ayant visiblement pas l'habitude qu'on lui refuse. L'épicière n'a pas fait son travail, un scandale! J'aurais quand même gagné 23 euros, tant pis. 

mardi 24 décembre 2013

Quitter la Sécu?

Savez-vous qu'on peut quitter la Sécu française, rester dans la légalité et payer trois fois moins cher?

Madame, Monsieur,
Par la présente, je souhaite attirer votre attention sur le fait que depuis 2001 le monopole de la sécurité sociale a été abrogé. Depuis la signature des directives européennes 92/49/CEE entièrement transposées dans la loi depuis 2001 (lois nº 94-5 du 4 Janvier 1994, nº 94-678 du 8 août 1994 et 2001-624 du 17 Juillet 2001) les régimes de sécurité sociale maladie et retraite sont en concurrence avec les organismes d'assurance européens permettant de s'assurer librement.
Même si ce fait est encore contesté par ces organismes sous prétexte d’être des régimes légaux non visés par ces directives, la cour de justice de l'Union Européenne a depuis clairement défini dans son arrêt PODESTA ce qu'est un régime légal et établit que les régimes de sécurité sociale et notamment le RSI ne le sont pas. Par conséquence tout le monde peut s'assurer librement pour les risques maladie et retraite partout en Europe et ainsi arrêter de cotiser au RSI. Par ailleurs vous êtes exonéré de CSG de CRDS et d'URSSAF (sauf AF), ne faisant pas partie du système social français.
Chaque jour des centaines de personnes quittent les régimes de sécurité sociale et notre mouvement pour la liberté de la protection sociale grandit actuellement de façon exponentielle, les citoyens français étant arrivés à la limite du supportable des prélèvement sociaux et fiscaux.
En s’appuyant sur ces textes de loi, nous avons la chance d'aboutir à une diminution des charges et de retrouver le droit de vivre des fruits de notre travail.
Cette démarche est fondée, beaucoup se sont libérés depuis plusieurs années déjà, ces libérés de la sécu (se nomment-ils ainsi) ont pu sauver leur entreprise, et gagner en pouvoir d’achat au lieu de cotiser toujours plus pour toujours moins de prestations. 
Cette bouffée d’oxygène est due au fait que les cotisations sociales ( CSG, CRDS, RSI et assurance maladie assimilées a la profession, URSSAF, caisses de retraites 
professionnelles) ne sont plus obligatoires.
Vous pouvez vous renseigner sur le site www.qlss.fr suivre l’actualité sur www.facebook.com/CommentQuitterLaSecuriteSociale.
Après votre décision vous serez suivis par le MLPS, 165 rue de Rennes 75006 
PARIS.
Une fois libérés vous viendrez nous rejoindre sur www.facebook.com/groups/lesliberesdelasecu/.

lundi 23 décembre 2013

Une remplaçante perdue

Une nouvelle remplaçante est venue postuler pour deux jours et demi par semaine entre mon associée et moi. 

Je lui ai fait part de mes nouvelles aspirations: " je veux aider les victimes". Et elle m'a répondu "psychologiquement, c'est bien".  "Non madame, pas psychologiquement, quoi que je me connais je vais me laisser aller , mais utilement en leur faisant connaitre leurs droits et en les aidant  à faire leurs démarches".

Et je lui ai servi le speech habituel afin qu'il n'y ait pas d'ambiguïté future, "je ne prescris pas de benzodiazépines, pas d'antidépresseurs, pas de neuroleptiques, si les patients veulent en prendre c'est leur choix mais pas de mon fait". 
Elle m'a regardée comme si je venais de Mars  et a argumenté: " Dans ma banlieue beaucoup sont stressés par la vie, ils ont besoin d'un soutien médicamenteux. Et ils ont du mal à dormir. Je ne connais pas l'homéopathie".  Et "mais vous êtes médecin de famille?!"
Et là j'ai tenté de la convaincre que oui, qu'avec mes 1400 patients inscrits on peut effectivement me nommer médecin de famille, que la Sécu est venue me parler très gentiment et avec des encouragements de mes prescriptions de benzodiazépines etc.
Au bout de quelques minutes j'ai eu droit à un " il faut que je parte, j'ai un autre rendez-vous, et puis c'est un peu loin pour venir chez vous ( 35 km, en sens contraire des bouchons)". 

Et voilà, une remplaçante de perdue, 0 de retrouvée.  Elle pouvait quand même voir ma démarche comme une expérience, tant pis.  Et je reste avec mes 1400 patients,  un poil surmenée. 



dimanche 22 décembre 2013

Nouveau visage de la médecine

Tranquillement les nouveau moyens de communications sont utilisés entre mes patients et moi; il n'es pas rare qu'ils m'envoient des SMS pour me parler de leur INR ( indice de décoagulation du sang), qu'ils m'écrivent sur internet. 
En consultation je cherche sans complexe sur la Toile certaines pathologies rares dont ils me font part afin de mieux les conseiller. On est loin de l'image paternaliste du généraliste tout puissant et omniscient qui disait "ne lisez pas les notices, vous vous feriez peur pour rien". C'est la nouvelle médecine et je peux qu'on ne peut pas balayer cela d'un revers de main négligent, car c'est la réalité: les patients souvent en savent plus que nous sur leur maladie, juste ils n'ont pas le recul ni les connaissances nécessaires pour faire une synthèse. 
Alors nous avons toujours notre place, nous les généralistes, mais elle est différente: je pense que 
- nous devons diagnostiquer mieux avec le minimum d'examens, évidemment "l'art est difficile", 
- devons soutenir les patients quand on doit leur annoncer une mauvaise nouvelle genre Crohn ou une sombre cochonnerie;
- devons être le relais du spécialiste et leur traduire ce que ce dernier a écrit genre "pas de processus expansif" veut dire: pas de cancer.
- devons les conseiller "non monsieur, je ne peux pas vous conseiller d'aller en montagne avec l'insuffisance cardiaque que vous avez";  Et le patient "Jolicoeur"  m'a écoutée. 
- devons leur prescrire "conformément aux dernières données de la science", qui changent toujours d'ailleurs, un coup nous devons avaler du saumon pour les oméga trois, un coup il ne faut plus, ils sont bourrés de mercure. 
- devons leur faire connaitre leurs droits quand ils sont victimes: enfin ça c'est mon truc, victimes d'accidents et non indemnisés, victimes quand ils ont un effet secondaire grave de médicament,  quand ils n'arrivent pas à récupérer un dossier médical de l'hôpital... Les patients ne connaissent pas assez leurs droits et si je peux les éclairer c’est avec plaisir. 
Ce dernier devoir que je me suis imposée est bien passionnant. 


samedi 21 décembre 2013

Post-cure sans cacheton

Un de mes patients a reçu une injonction de soin pour conduite en état de grande ivresse. Il est arrivé à ma consultation avec un formulaire de post-cure à remplir. Rien de bien particulier hormis ceci:
" Prenez-vous des toxiques? De l'alcool? Du cannabis? Des opiacés illicites? De la cocaïne? Des médicaments psychotropes? Autres?"

Ce qui coince? C'est qu'on lui demande s'il prend des médicaments psychotropes pour le sevrer de ceux-là alors qu'il a neuf chances sur dix d'en avoir pour remplacer l'alcool. 
Le monde à l'envers. 

Mais le patient a été correctement briefé par son médecin, et nul doute qu'il refusera gentiment mais fermement toute médication addictive. Sinon, si on va plus loin dans l'absurdité, l'alcool c'est bien meilleur au goût qu'un cacheton et pas plus dangereux au volant ( évidemment cela dépend des cachetons). 

jeudi 19 décembre 2013

Vive les ventouses

Une patiente s'installe en face de moi accompagnée de son ado boudeur: " Voilà, le gamin a une bronchite depuis dix jours, je l'ai soigné aux huiles essentielles, à l'homéopathie, tout ce que je pouvais, mais je sens que je n'y arriverai pas si je ne le fais pas consulter".
Le jeune garçon s'installe sur le divan d'examen, je pose mon sthétho: bronchite asthmatiforme agrémentée de fièvre: il ne respire que difficilement.
" Bon madame, je crois qu'il faut passer aux antibiotiques.
- Vous êtes sûre docteur? Je ne suis pas très pour.
- C'est la seule solution". 
Et le gamin " Je veux être soigné!" et il me regarde avec soulagement, rassuré que j'ai convaincu sa mère. Mais je ne vais pas en rester là et pour consoler la maman et la conforter dans ses choix, enchaîne:
" Mais on peut lui poser des ventouses! Vous achetez des yaourts en verre, vous chauffez l'intérieur avec du coton enflammé et vous mettez chaque pot sur son dos! Effet garanti, ça marche". 
Pauvre jeune homme: il pensait trouver une alliée en mois pour lutter contre la "méchante écolo" qu'est sa mère et son médecin est pire! ( mais juré, il est ressorti avec son ordonnance d'antibiotiques).

N'empêche que les ventouses ça marche, il me semble encore me souvenir de l'effet de succion que cela faisait dans mon dos, il y a environ 40 ans, ce qui ne me rajeunit pas vraiment.

mardi 17 décembre 2013

Agir avant de réfléchir

L'Agence Nationale de Sécurité du Médicament veut génériquer systématiquement le Doliprane. A vu de nez, quoi de plus normal, tous les autres pratiquement sont génériqués.
Mais il se trouve qu'un visiteur médical m'a convaincue de prescrire du Doliprane, car fait à Lisieux, donc MADE IN FRANCE, tout simplement! 
Donc d'un côté un certain ministre prône le made in France, d'un autre on encourage les médocs fabriqués hors CEE. Cela s'appelle scier la branche sur laquelle on est assis. 
Et l'usine va fermer, et cela fera des chômeurs de plus dans mon cabinet. Mais entre nous et tous les travailleurs sociaux qui sommes confrontés à la dure réalité du terrain et tous ces décideurs qui "ont visité les banlieues" une fois qu'elles étaient bien nettoyés avec un service d'ordre costaud, il y a un océan qui me parait un peu infranchissable. 
Ils ont dû penser cela en 1789.

samedi 14 décembre 2013

Le monde actuel a du bon.

C'est quand même bien que ça existe le fond de garantie:

Un de mes patients s'est fait mordre par des singes fous furieux à de multiples endroits, frôlant la mort il y a bien longtemps. Sa vie a été à moitié fichue. Il a été soigné oui, mais il a perdu beaucoup dans l'affaire, le travail, la mobilité pleine de ses membres, sans compté le préjudice esthétique. Et il n'a eu que ses yeux pour pleurer car s'était il y a longtemps. 

Actuellement il se ferait indemniser convenablement, mais c'était autrefois.

mardi 10 décembre 2013

De l'utilité de connaitre les lois

Les accidents j'en ai en pagaye:

Un de mes patients roulait tranquillement sur une route départementale lorsqu'il est tombé au beau milieu d'une chasse à courre: il "s'est fait" un sanglier, ou plutôt sa voiture, et puis  il a eu la présence d'avancer encore, alors toute une meute de laies et de marcassins sont passés derrière lui au grand galop.  
Le chasseur s'est arrêté, a fini le sanglier à coups de couteau puis l'a embarqué dans sa voiture en vérifiant quand même que le conducteur n'était pas trop amoché, sans même lui  proposer un cuisseau!
Et tout le monde ( son assurance et le chasseur) refuse de lui rembourser sa voiture!  
" C'est la faute à pas de chance, vous étiez malheureusement dans le chemin". 
Mais ça ne se passera pas comme ça: il existe un truc, nommé la Commission d'Indemnisation des Victimes d'Infractions qui va se pencher sur le cas du chasseur indélicat et qui va le faire payer ( ou plutôt son assurance chasse). 


lundi 9 décembre 2013

Chimene Badi - Le blues.flv

Loi Badinter

En ce moment je n'ai plus envie d'écrire. Pourquoi? C'est peut-être la loi Badinter que j'ai du mal à digérer.
Vous voulez savoir ce que c'est? C'est d'un très grand intérêt: cela concerne la circulation et que toutes les victimes sont remboursées, qu'elles soient conducteur-victimes ou passager ou bien piéton.  Et si le type est piéton en dehors des passages cloutés et complètement bourré, il sera remboursé quand même, c'était au véhicule de faire attention... sauf si en plus il marche sur l'autoroute,  là c'est la caisse en bois sans indemnité pour ses ayant-droits ( sauf si c'est un moins de 16 ans, un mineur, un invalide, eux ils peuvent tout faire, ils , ou leur veuve sont remboursés). 

Evidemment la personne qui a créé un carambolage (faute) n'est pas remboursée de sa voiture, il ne faut pas exagérer. Mais  toutes les victimes sont remboursées de tous les préjudices ( et il y en a un paquet, entre le manque à gagner au travail et les aides à domicile en passant par tous les soins etc. ), ou par l'assurance des autres, ou par le fond de garantie. 
Et c'est comme ça que j'ai compris comment une de mes patientes qui avait heurté un cheval sur une voie rapide s'est fait indemnisée intégralement de son préjudice par le propriétaire de celui-ci. 
Et comment un type qui écrase son fils avec sa tondeuse auto-portée n'a que ses yeux pour pleurer le plus souvent: ça s'assure les tondeuses et peu de monde est au courant.

Si vous avez des questions sur les accidents, je suis complètement néophyte mais cela m'entraînera à apprendre cette fichue loi.



mardi 3 décembre 2013

Pas de séquelle, pas d'indemnisation

Une de mes patientes, suite à la prise de Jasminelle a fait une double embolie pulmonaire, a 25 ans!  Je l'ai éclairé sur sa pilule, elle en était toute retournée.
Mais là n'est pas le propos: quand j'ai demandé à un confrère comment et si elle pouvait se faire indemniser du préjudice qu'elle a subi ( stress, hospitalisations, anticoagulants, consultations, etc.), il m'a demandé: " A-t-elle encore des séquelles?" Et non, aucune car les médecins ont bien travaillé ( sans lui dire néanmoins que la pilule pouvait être en cause). 
Alors elle ne se fera indemniser de rien du tout. C'est là que les class actions pourraient prendre toute leur utilité: indemniser en groupe, y compris ceux qui n'ont pas de séquelles, car ils ont au moins eu des douleurs, une perte de temps, du stress. Une double embolie pulmonaire n'est toute de même pas anodine, elle aurait pu y laisser sa peau... et ses ayant-droits auraient été indemnisés. 

dimanche 1 décembre 2013

gène de prédisposition!

A l'automne 2010, Océane s'est vu prescrire la vaccination — encouragée pour les adolescentes à partir de 14 ans depuis 2007 — à la suite d'une visite de routine chez le médecin. Depuis la première injection, son système nerveux s'est gravement dégradé, le corps médical oscillant entre le diagnostic d'une sclérose ou d'une encéphalomyélite. Sa scolarité a été chamboulée et, même si la jeune femme va mieux depuis l'été 2012, elle ne parvient toujours pas à passer une semaine complète au lycée en raison notamment d'une extrême fatigue.

Océane a décidé de lancer cette procédure après que la Commission régionale de conciliation et d'indemnisation des accidents médicaux (CRCI) de Bordeaux a reconnu un lien entre sa pathologie et la vaccination. Mais, nuance de taille, une faiblesse génétique, donc un terrain plus propice que la moyenne au développement d'une maladie, a également été reconnu. Océane n'est donc indemnisée qu'à 50%. Les experts s'appuient sur cette décision en demi-teinte pour établir un lien entre injection de Gardasil et graves effets secondaires ou, au contraire, mettre en avant les prédispositions génétiques d'Océane et parler de simple coïncidence, voire de «hasard». 


Je n'ai pas envie de revenir sur cette histoire en temps que telle, mais sur un mot qui va permettre au labos de ne plus indemniser les victimes, ou du moins qu'à 50%. La Prédisposition:
Si on accepte ce concept, cela peut aller très loin, tous les effets secondaires des médicaments ne surviennent pas sur tous les patients bien heureusement.
Par exemple, le Prozac prescrit sur quelqu'un d'en général calme ne lui provoquera sûrement pas des envies de suicide et de meurtre. Par contre sur certains excités il peut aider à passer à l'acte. Et c'est du vécu que j'ai eu l'occasion de vérifier mainte et mainte fois chez mes patients.  Et cela serait dû à une mutation génétique où les patients ne fixent pas le magnésium. 
Autre traitement: par exemple j'aurais pu prendre trois caisses de plus de Diane que je n'aurais jamais développé de phlébite. Alors que les jeune femmes porteuses d'une mutation 5 ( Leyden pour les connaisseur) risquent la phlébite avec un bon risque. Alors  on devrait appliquer le principe de précaution, c'est à dire faire une prise de sang à chaque jeune fille pubère pour quantifier son risque de phlébite possible. 
C'est la génétique aussi qui a poussé Angélina Jolie à se faire faire une mastectomie bilatérale. 
Alors mon conseil, du moins pour les traitements: " primum non nocere", d'abord ne pas nuire, c'est à dire donner le moins de traitement possible et uniquement si c'est vital. Exit les médicaments de confort, pour "supporter la dureté de la vie" etc.  ou pratiquer les tests génétiques adéquats, ce qui est évidemment inadéquat en médecine général et provoquerait une explosion de la Sécu.