mardi 30 septembre 2014

Sécu aux abois

La Sécu m'aime: j'ai reçu il y a quelques jours une gentille petite lettre rédigée ainsi: " Au vu des indicateurs de suivi du premier semestre 2014 vous apparaissez parmi les médecins prescrivant le plus d'arrêts de travail..." 
" A ce titre, vos observations nous intéressent et nous vous proposons, d'échanger avec votre charmante dame Sécu, déléguée de l'assurance maladie sur votre situation et vos éventuelles difficultés. Une mise en contact avec le service médical pourra également être envisagée por apporter toute information utile à la mise en invalidité, la repris de travail à temps partiel thérapeutique, les liens avec la médecine dur travail"

Voilà, tout ça pour moi! Mais ce que j'ai appris ces derniers jours, c'est que tous mes patients en arrêt sont contrôlés, y compris le dimanche à 14h05 pour l'une d'entre elles!  Heureusement elle traînait un mignon gros bidon, alors qu'elle fait un boulot de force. 

Je n'ai pas fait grève, d'abord j'avais une remplaçante ce jour, ensuite la pauvre Sécu est exsangue et la situation m'a l'air un peu critique. 
Et si chaque libéral, chaque syndicat voyait le bien de la France plutôt que ses interêts propres? Notre système est en déroute. 
Evidemment que le gouvernement s'applique à mettre des pansements sur des jambes de bois en assurant que c'est efficace, mais c'est une autre polémique. 
Il faudrait du sang neuf là-haut, chez ceux qui ont toutes leurs dents. 

dimanche 28 septembre 2014

L'été a été riche en événements: J'ai travaillé comme une forcenée sur un DU de réparation juridique du dommage corporel et en juillet j'ai reçu en pleines vacances un e-mail laconique genre "vous avez échoué". 
En septembre je me renseigne et la secrétaire me dit " vous avez été rattrapée".  
Et l'oral vient de passer et je ne sais toujours pas dans quelle case finalement on me mettra, de quel côté la balance va pencher.  

Bref, le mois d'août a été travailleur, aucun médecin dans la ville d'à côté, et c'est toujours un peu éprouvant car les patients ne connaissent pas trop ma façon de gérer les choses et c'est toute une éducation  à faire, notamment concernant les effets secondaires possibles des médicaments. 
Ils ont tous droit à un laïus, dictionnaire Vidal à l'appui, ils apprennent:
- que l'on peut être dépendant avec certains médicaments
- que les interactions sont possibles et qu'on ne prend pas des anti-inflammatoires quand on la gastro, 
- que les patientes peuvent vomir leur pilule lors d'une gastro, et ça donne un joli bébé,
- qu'on ne prend plus d'antalgiques si on n'a plus mal ( une entorse par exemple),
etc. etc. 

notamment une patiente se plaignait de ne pas avoir des règles régulières. Et la prolactine, l'hormone de la lactation était élevée.  Le gynéco lui avait prescrit des hormones. J'ai démarré ma consultation ainsi : "prenez-vous des médicaments?
- Non docteur". 
La consultation a continué, et j'ai reposé avec insistance la même question, en ajoutant " du primpéran, du motilium, du vogalène?
- A oui, depuis quelques mois j'ai beaucoup de nausées, je prends motilium et vogalène. 
 -  Alors ne vous inquiétez plus, les règles peuvent être irrégulières et vous pouvez souffrir d'infertilité, et d'augmentation de la prolactine. Prenez plutôt du gingembre et tout se régularisera". 
Elle n'y croyait pas la pauvrette, pourtant elle était victimes d'effets secondaires et basta. Rien d'autre.