vendredi 31 janvier 2014

Liste des médicaments qui poussent à la violence

Il n'y a pas que la liste des médicaments dangereux dans le nouveau Prescrire, il a la liste de ceux qui poussent à la violence. En vrac: ritaline, Prozac, Déroxat, Champix, Lexomil, Zyban, Séroplex, etc (page 112 du Precrire de février).  Pourquoi ne pas créer de class actions  (actions de groupe) concernant tous ces médicaments montrés du doigt comme aux USA?
Une patiente a gagné 20 000 dollars comme ça pour une vie gâchée par le Déroxat.

Et l'action de groupe permettrait à des victimes comme Sylvie Reviriego de se porter partie civile en groupe. Elle a payé, maintenant elle pourrait porter plainte contre les médicaments qui ont gâché sa vie. Je ne trouve pas tout à fait normal que l'on n'ait pas pris cette dimension durant son procès. 


Certains médicaments sont parfois impliqués dans des faits divers sanglants.
Aujourd’hui, Sylvie Reviriego vit loin de Tours et de ses macabres souvenirs. La "dépeceuse" a recouvré la liberté (conditionnelle) après vingt-deux années de détention. Elle avait été incarcérée quelques jours avant Noël, en décembre 1988, après le seizième anniversaire de son fils, pour avoir tué et dépecé sa meilleure amie. Un crime entré dans les annales de criminologie internationale et sanctionné par une condamnation à perpétuité. Sylvie, 38 ans, aide-soignante, avait invité Françoise à prendre le thé, l’avait droguée, vidée de son sang dans la baignoire de la salle de bains, puis découpée méthodiquement. Ensuite, après avoir fait cuire la tête de sa victime, la meurtrière avait abandonné les restes de son amie dans des sacs-poubelles disséminé dans plusieurs endroits de la ville. Lors du procès, en juin 1991, la thèse de la défense, selon laquelle Sylvie Reviriego était sous l’emprise d’un cocktail médicamenteux n’a pas convaincu les jurés. Et pourtant.
http://www.lejdd.fr/Societe/Faits-divers/Actualite/Quand-les-calmants-poussent-au-crime-550092

liste noire de 68 médicaments

La revue Prescrire vient de publier une liste noire de 68 médicaments. Parmi eux, des traitements contre Alzheimer ou les reflux gastro-œsophagiens.
La revue médicale Prescrire dresse une liste noire de 68 médicaments "plus dangereux qu'utiles". Se fondant sur des étude réalisées entre 2010 et 2013, le magazine estiment qu'ils devraient être écartés du marché "dans l'intérêt des patients".
Voici quelques exemples de médicaments qui, selon Prescrire, présentent des risques "disproportionnés par rapport aux bénéfices qu'ils apportent" :
Le strontium ranélate (Protelos), qui peut entraîner des troubles neurologiques et cardiovasculaires graves pouvant aller jusqu'au décès. L'Agence européenne du médicament (EMA) vient d'ailleurs de recommander la suspension du marché du Protelos des laboratoires Servier.
La quinine (Hexaquine, Okimus, Quinine vitamine C Grand), utilisée pour traiter les crampes mais qui expose également à des effets indésirables graves voire mortels comme desréactions anaphylactiques (réactions allergiques graves) ou des troubles hématologiques alors que leur efficacité est jugée faible.
- Le dompéridone (Motilium) pour les reflux gastro-oesophagiens, soulignant que d'autres médicaments nettement moins dangereux existent.
L'Izilox (moxifloxacine), un antibiotique de la famille des quinolones, n'est "pas plus efficace que d'autres" mais expose à des syndromes de Lyell (une atteinte brutale et grave de la peau, potentiellement mortelle) et à des hépatites graves.
- Les médicaments contre la maladie d'Alzheimer qui ont "une efficacité minime et transitoire" qui peuvent exposer à des effets indésirables graves lorsqu'ils sont prescrits en association avec d'autres médicaments.
"L'année 2013 est une année de plus dans progrès important apporté par de nouveaux médicaments", déplore Bruno Toussaint, directeur de la rédaction de Prescrire. Pour la sixième année consécutive, la revue indépendante a d'ailleurs renoncé à décerner sa traditionnelle "Pilule d'or". Cependant, le magazine a primé le Nimerix, un vaccin contre la méningite destiné aux enfants de 1 à 2 ans devant voyager en zone d'épidémie. Selon Bruno Toussaint, ce vaccin "a contribué à améliorer la prévention chez certains nourrissons".
Par Mathilde Bourge
http://www.reponseatout.com/pratique/sante-bien-etre/nouvelle-liste-noire-68-medicaments-a1012070

Et d'année en année c'est toujours les mêmes médicaments qui ressortent,ça finit par être lassant. On les surveille, on les surveille et ils sont toujours sur le marché. Combien de temps encore les surveillera-t-on tout en les prescrivant?

PS: il y a certains antidépresseurs comme priligy ( pour rallonger le plaisir de monsieur), le zyban et le champix pour arrêter de fumer.

Tous ces médicaments mériteraient bien une class action tellement ils ont des effets secondaires.

mardi 28 janvier 2014

Demande abusive

Une famille me pose quelques soucis, je passerai les détails mais pour revenir à la fille, depuis quelques mois elle est en apprentissage. Et elle s'est cassé la cheville au ski il y a six mois. La cheville allait à peu près bien jusqu'à il y a une semaine où elle s'est fait tordu légèrement le pied, (le même sinon ça ne serait pas marrant)au travail (coiffeuse). Et donc la mère a fait des pieds et des mains pour avoir sa déclaration d'accident de travail en bonne et due forme. 
Et ça c'est génant: la mère voudrait faire passer l'entièreté de la douleur sur l'accident du travail. Il se trouve que je connais l'employeur qui m'a donné sa version des faits. 
Que faire?

Une consoeur de la Sécu m'a donné la solution, sur le certificat je n'ai qu'à écrire " douleur suite à choc sur cheville fracturée il y a six mois". Le problème de l'imputabilité de l'accident sur la douleur va se poser mais je n'y suis pour rien. De toute façon la Sécu a tous les relevés de remboursement de l'hôpital. N'empêche qu'on ne devrait pas demander cela à son médecin, cela le met dans une position très inconfortable.

C'est comme le type qui veut faire passer son entorse le WE en accident du trajet le lundi matin.

Ou celui, médecin qui s'est  fait passer pour paraplégique et qui a demandé à son copain de lui effectuer une péridurale avant l'expertise afin que les jambes ne réagissent plus. Oh, ça a marché, sauf que les assurances ( qui avaient déjà été entubée par ce confrère) ont eu quelques doutes et lui ont mis un détective au derrière: en privé il jouait au golf et marchait comme vous et moi! 

dimanche 26 janvier 2014

comment une solution devient un problème.

Quand j'étais jeune externe un peu stupide je faisais un stage aux urgences, ultra-formateur vingt-quatre heures d'affilé presque sans dormir ( 4 h maxi). Nous avions reçu une jeune maman souffrant de méningite. Elle a été prise en charge rapidement et pendant qu'on lui faisait un scanner la famille m'a demandé ce qu'il advenait: " ne vous en faites pas, c'est un bon service, ils vont tout faire pour votre sœur-femme-fille".
Et la patiente est décédée au scanner. 
Je n'avais pas eu le temps d'écrire l'observation et d'examiner on ne peut plus succinctement la patiente tellement la prise en charge avait été rapide. Et je n'ai rien trouvé de mieux que de l'écrire post-mortem. Grosse erreur: je me suis fait souffler dans les bronches par le chef de service: " vous avez écrit un faux mademoiselle, c'est très grave". 
Ça sert de leçon. 

Tout cela pour conseiller de ne jamais changer un dossier lorsque l'on est mis en cause dans un accident médical, tout reste en l'état. La tentation serait grande, mais non, le faux risque d'être mis en évidence. 
Et ne pas non plus se plaindre auprès des confrères car ils ne nous aideront pas: le médecin est très personnel, et si on peut on n'en parle pas à sa douce, même pas sur l'oreiller  car ça a déjà été un motif de divorce!

jeudi 23 janvier 2014

Refus de se soigner.

Une de mes patientes sexagénaires voit son ventre grossir... elle était environ à quatre mois de grossesse il y  a peu et je l'avais enjoint de passer un scanner, de voir un gynécologue et de faire tous les examens nécessaires.  Sa famille avait pris rendez-vous pour le scanner, au moment d'entrer dans la voiture elle n'a jamais voulu, préférant regagner sa maison.
Je suis revenue il y a quelques jours chez elle pour des jambes qui gonflent et lui ai annoncé en regardant son ventre : " Madame, vous en êtes à neuf mois de grossesse. 
- Non docteur, à 10. (là j'étais bien d'accord, je n'avais pas osé lui dire, car dix mois bien évidemment ce n'est plus une grossesse, mais peut-être bien un Alien, surtout que je percevais un angiome de bonne taille en plus). Je suis sûre que c'est un fibrome. Vous avez bien des médicaments pour ça?
- Non je ne crois pas. Et les jambes c'est à cause de ce que vous avez dans le ventre. Vous risquez gros à ne pas vous soigner". 
Elle va y passer la patiente, fin de vie pitoyable dont le bouquet final sera-t-il  une hémorragie cataclysmique? Je suis sûre que les médecins du SAMU en la voyant baignant dans son sang vont se demander  "mais qu'a donc fait le médecin traitant?". 
Et bien le médecin traitant a pris lui-même les rendez-vous de scanner, l'a exhortée à se soigner seul à seule avec elle, puis en présence de la famille, plusieurs fois de suite, et l'a consigné sur son dossier. Alors le médecin traitant, il est couvert. Et on ne peut pas la forcer à se soigner, c'est son droit, mais c'est un calvaire pour la famille.
Et  parfois c'est dur d'enterrer les patients ou d'attendre leur enterrement. 

mardi 21 janvier 2014

Hôpitaux, la débacle

Cent fois sur le métier remettez votre ouvrage...

Ce soir je pense à cette phrase en me remémorant le cas d'un patient: il est venu il y a dix jours avec une sensation de dyspnée ( difficulté à respirer), une impression d'avoir un genre de "flux qui tombe dans le coeur";  Il est porteur d'une mutation qui "épaissit son sang", le facteur 5. Je l'examine, une petite veine indurée au niveau du plis du genou,  une auscultation légèrement différente à droite sans rien vraiment de sûr, juste un pressentiment. Mais ce qui est sûr c'est qu'il a déjà fait des phlébites et qu'avant chaque voyage il s'injectait un anticoagulant.
Son nouveau phlébologue lui a dit que c'était inutile, alors il ne s'est rien injecté à son dernier voyage deux semaines avant. 

Je me suis fendue d'une belle lettre en détaillant ses symptômes et  en spécifiant bien au patient qu'il fallait retourner dans l'hôpital où on le connaissait afin de ressortir son dossier.

Il est revenu il y a trois jours: 
" Docteur, je suis allé aux urgences, j'ai attendu 6 heures, l'interne m'a vu mais pas examiné et m'a prescrit un scanner pour le lendemain qui est négatif. Je suis revenu avec des décontractants.
- Vraiment? Je suis surprise. Et la veine indurée qu'est-ce qu'il a dit?
- Je ne me suis pas déshabillé. 
- Mais l'injection vous avait fait du bien?
- Evidemment. Seulement maintenant je suis comme avant, essoufflé, je ne peux plus faire mon vélo. 
- Vous me refaites une injection et voyez votre phlébologue en urgence".

On atteint des sommets! Ils est vrai qu'ils réduisent les effectifs dans tous les hôpitaux de la région et je suppose que le cœur n'y est plus. On va où?  
OK pour les examens inutiles, mais une suspicion d'embolie pulmonaire chez un jeune retraité cela devrait recevoir un peu plus de considération.  Car je pense qu'elle est là, même si elle est minime. 

dimanche 19 janvier 2014

Les hiéroglyphes et les rêves

Les hiéroglyphes et les rêves - Un continent endormi


  • THOT (EDITIONS)

  •  
  • BROCHÉ

  •  
  • PARU LE : 01/12/2013

Rapprocher nos rêves des hiéroglyphes égyptiens pourrait a priori sembler sans intérêt. Mais y aurait-il un lien entre des écritures venues de la nuit des temps et les paroles de nos nuits actuelles ? Ce livre est un voyage à la découverte d'un continent "endormi" dans lequel les pictogrammes égyptiens et les images oniriques semblent parler d'une même voix. Ce voyage nous révèle l'invisible et nous permet d'écouter la musique des mots au coeur du vivant qui traverse l'histoire des hommes.
Les hiéroglyphes de l'Egypte ancienne et notre vie onirique nous dévoilent discrètement "la merveille de la vie qui repose en nous comme un continent endormi". Ils nous permettent de sentir les émotions qui vibrent dans le silence des images, espace au-delà des mots, où la vie nous parle dans un langage instinctif, proche de la nature. Le sens de la vie se dessine à travers nos rêves comme dans les hiéroglyphes.
Ce livre nous fait découvrir un langage fait d'images et partagé par tous, dont nous avons pourtant perdu le fil. Langue de l'évocation dont le projet secret est la communion avec l'imaginaire dans sa dimension poétique que la science ne nie pas. Ce langage imagé "du continent endormi" que nous pensions perdu nous relie au monde et aux autres. A l'approche de ce continent, une pensée émerge qui n'est plus dans l'opposition, mais dans l'accueil de la nature et du monde, dans une complémentarité vivante.
Ce livre intéressera les passionnés de l'Egypte ancienne et de ses mystères, mais aussi ceux dont le travail est en résonance avec le sens des rêves. Jean-Claude Saut rapproche ces deux mondes à bien des égards encore inconnus, et soulève le voile de ce "continent endormi" qui vit en nous.

samedi 18 janvier 2014

Depression sous Isoméride

Avec mes patients parfois on fait un récapitulatif de ce qu'ils ont pris autrefois. Et une de mes patientes enrobée m'a raconté que lorsqu'elle était jeune elle avait pris de l'Isoméride " pour couper ma faim et me maintenir en forme".  (c'est une amphétamine)
- Mais vous savez que cela peut provoquer une dépression? je lui demande.
- Oui... je me souviens, j'ai fait une grave dépression à l'époque. J'étais en fac.
- La dépression était avant ou après la prise d'Isoméride?
- Après."

Voilà, encore une. Et je suis sûre qu'il y en a des milliers comme ça. En particulier je me souviens d'une copine qui avait pris de l'isoméride pour maigrir de quelques kilos; elle n'a jamais continué médecine, plongée dans une dépression profonde. Le pire est que les étudiantes connaissaient plus ou moins cet effet secondaire  possible mais l'envie de maigrir était plus forte. 

jeudi 16 janvier 2014

au revoir maitre Yoda!

Monsieur Jolicoeur est mort ce soir: lui qui avait survécu aux nazis, à la guerre, à l'insuffisance cardiaque, au diabète etc. il est sorti chercher du bois ce soir et...  rideau. Les pompiers pouvaient toujours réanimer, il n'y avait plus personne.
Il y a un mois il a eu la velléité de partir  en altitude arguant le grand air  et je lui avais promis la caisse en bois s'il y allait. Il a suivi mes conseils. 

Il était tellement bon vivant que les consultations finissaient en éclats de rire, les reparties fusaient. Mais un jour j'ai eu le dernier mot, "au revoir maitre Yoda" lui ai-je dit. Il s'est étouffé un instant, lui qui n'avait pratiquement jamais été sage de sa vie. C'était la première fois que je le décontenançais. 



mercredi 15 janvier 2014

Un certificat

J'ai dû fait un certificat surprenant:
Un de mes patients doit rentrer en post-cure, ordonnée par la justice sinon il va en prison, ne repasse pas par la case départ, ne touche pas 20 000 euros... bref, il y va.
Il se trouve qu'il ne prend aucun traitement.
Mais le médecin de cure exige qu'il ramène son ordonnance. Alors j'ai écrit " Je soussigné dr Vincent certifie que monsieur Cigogne ne prend aucun traitement depuis qu'il est mon patient, c'est à dire deux mois".

Pour la petite histoire Cigogne prenait deux barettes entières de lexomil il y a quelque quinze ans et a eu un mal fou à se sevrer. Alors c'est rien.

mardi 14 janvier 2014

Blague de carabin

Un médecin d'âge très mûr m'a régalé d'une de ses histoires:
" j'étais à l'époque interne, et quand j'étais d'astreinte aux urgences j'avais l'habitude d'aller à l'internat et de jouer au babyfoot. Un soir l'infirmière m'appelle " il faudrait examiner une "dame" du Bois de Boulogne". Je dis, zut, je vais finir ma partie. J'arrive aux urgences une demi-heures après, le médecin senior me prévient " t'as pris un peu trop de bon temps, tu es convoqué chez le directeur.
Quelques temps après je suis encore d'astreinte, je gare mon vélo devant ma porte, je me couche à poil et m'endors, et quand on m'appelle je me lève en sursaut, je monte sur mon vélo en un rien de temps. Panique aux urgences, une infirmière me tend une serviette. Un peu plus tard mon senior hilare " tu es convoqué chez le directeur".
Eh, faut savoir ce qu'il veulent! Et je n'étais même pas bourré!"

Ca c'est le bon temps. Et du moment que les patients n'en pâtissent pas, pourquoi pas?
Dans son histoire je n'ai toujours pas compris si la dame était une dame ou un homme, c'est rigolo quand même.


dimanche 12 janvier 2014

Où l'on reparle de Servier

Le médicament Protelos, développé par le laboratoire pharmaceutique Servier, est actuellement au centre d’une tempête médiatique qui pourrait causer au laboratoire Servier de gros problèmes. Certains crient déjà au nouveau scandale sanitaire.

Ne pas entamer de traitement

Le Protelos est utilisé dans le traitement de l’ostéoporose. Il sert à renforcer les os afin de limiter le risque de fracture pour les personnes atteintes de cette maladie qui fragilise leur squelette. Mais depuis début janvier, les autorités sanitaires recommandent la plus grande attention à l’encontre de ce médicament.
Commercialisé en France depuis 2006, la molécule présente de forts risque de thromboembolies ainsi que de réaction allergiques graves. Des effets secondaires dangereux qui ont fait placer le médicament sous haute surveillance dès l’année suivant sa commercialisation.
Or, l’Agence européenne du médicament a, dans sa réunion début janvier 2014, demandé la suspension de la commercialisation du Protelos en Europe. Si aucune décision n’a été encore prise, il ne s’agit là que d’une recommandation, l’ANSM, l’Agence nationale de sécurité du Médicament, demande de ne plus entamer de traitement avec ce médicament.
Pour l’ANSM il n’y a pas encore urgence mais les patients qui doivent entamer un traitement et même les patients qui sont déjà sous Protelos doivent consulter leur médecin afin de trouver un traitement alternatif et réduire ainsi le risque de complications.


Je n'ai jamais initié ce traitement, donc je n'aurai pas de problème pour l'arrêter. Le discours des visiteurs médicaux ne m'avait pas convaincue: le ranélate de strontium, la molécule du protélos se substituant au calcium dans les os me paraissait peu naturel. 
Et c'était encore Servier!

Une pomme par jour chasse le médecin

Chez les personnes ne prenant pas de traitement anti-cholestérol, manger une pomme par jour réduirait de 12% le risque de mortalité vasculaire. Une efficacité semblable à celle des statines.  
Une pomme par jour éloigne le médecin, dit le vieil adage anglais du 19ème siècle, auquel une étude qui vient d’être publiée dans la revueBMJ pourrait bien donner raison. D’après les résultats de cette analyse, pour prévenir les maladies voire les décès vasculaires, l’approche diététique qui consiste à manger quotidiennement une pomme permettrait de réduire ce risque de façon aussi efficace que la prise d’un traitement par statine tous les jours.  

Une pomme par jour réduit de 12% le risque de mortalité vasculaire
Ces chercheurs ont donc décidé de mettre à l’épreuve près de 150 ans de sagesse victorienne pour comparer l'utilisation très répandue des statines en prévention vasculaire primaire à une consommation quotidienne d’au moins une pomme, ici la variété Malus domestica. A partir des données d’une méta-analyse sur les bénéfices sur la mortalité vasculaire d’un traitement pour baisser le cholestérol par statines, ces scientifiques ont donc modélisé l’effet d’une prescription quotidienne de statines sur toute la population de plus de 50 ans au Royaume-Uni. Résultat ce traitement permettrait de réduire d’environ 12% le risque de mortalité vasculaire. Cette équipe a ensuite modélisé ce même risque sur la population âgée de plus de 50 ans consommant 100gr de pomme par jour. Là aussi en imaginant, comme pour les statines, que 70% des personnes seraient observantes et mangeraient réellement leur Malus domestica quotidienne, les auteurs ont observé une diminution du risque de mortalité vasculaire égale à celle des statines d’environ 12%.

Plus d’effets secondaires avec les statines mais les pommes plus coûteuses
En revanche, du côté des effets indésirables, cette étude montre qu’en prescrivant des statines à tous les plus de 50 ans en prévention primaire, cela conduirait à 1 200 cas supplémentaires de myopathie, 200 cas de rhabdomyolyse, une atteinte musculaire, et 12 300 diagnostics en plus de diabète. Par ailleurs, sur le plan économique, le surcoût total du traitement par statine serait estimé à 180 millions de livres dans cette étude. Les pommes coûteraient elles encore plus cher, notamment pour les consommateurs, puisqu’elles ne sont pour le moment pas remboursées par la sécurité sociale, avec un coût estimé à 260 millions de livres.

Un plaidoyer pour une meilleure hygiène alimentaire
Au final, les auteurs de cette étude reconnaissent que cette projection scientifique d’une population entière de quinquas se mettant à consommer soudainement une pomme par jour pour se protéger d’une maladie cardiovasculaire est utopiste. Par ailleurs, ces chercheurs précisent que leurs résultats ne concernent pas les personnes déjà sous statines, et qu’en aucun cas, leur étude ne doit les encourager à stopper leur traitement en faveur d’une consommation de pommes. « Cette étude montre que de petits changements alimentaires ainsi que l'utilisation accrue des statines dans la population peuvent réduire de manière significative la mortalité vasculaire au Royaume-Uni, précisent les auteurs. Les Victoriens avaient à peu près juste avec ce conseil de santé publique clair et simple. Notre travail montre juste comment certains médicaments et une vie plus saine peuvent faire une réelle différence dans la prévention des maladies cardiovasculaire, » concluent-ils.

Je suis sûre que pour la santé les patients sont prêts à investir dans des pommes!
Dans ma campagne elles sont gratuites car venant des jardins, elles se conservent trois mois.

vendredi 10 janvier 2014

agréable d'examiner?

Une patiente, mignonne, charmante, agréable et jeune  est tombée sur le coccyx:
" Je suis allée aux urgences, on m'a fait une radio et l'interne n'a pas voulu m'examiner. il m'a dit " je ne vous examine pas, cela ne serait agréable  ni pour vous ni pour moi"". 

En quoi le mot "agréable" fait-il partie de l'examen clinique? J'avoue que parfois quand une patiente sent épouvantablement mauvais et qu'elle me demande un examen gynéco, je me laisse aller à dire " oh, je connais une excellente gynéco qui pourra vous examiner", et je refile le bébé sans état d'âme à ma gentille consoeur. 
Mais là il s'agit à priori d'une femme qui s'est lavée, apprêtée normalement. 
S'il a peur d'examiner les patients, que fait-il en médecine?

jeudi 9 janvier 2014

Arrêt de travail justifié cause psychotropes.

Un patient arrivé bouleversé devant moi: 
" Docteur, je suis en pleine dépression depuis plus d'un mois, et je vous jure que je n'ai pas quitté mon domicile; pourtant il parait qu'un médecin s'est présenté chez moi, a assuré que je n'étais pas là et j'ai reçu un recommandé de mon travail: je ne suis pas payé si je ne prouve pas que j'étais chez moi le 2 janvier 2014!
- Mais je ne vous connais pas; je ne peux pas faire ça, c'est la première fois que je vous vois. De plus mon ordinateur note toutes mes consultations et sûr que vous n'y êtes pas le 2/1/14.
- Je fais comment moi? Le numéro de ma maison n'est pas sur la façade, on  est tous dans le même cas dans le lotissement. 
- Je vais tenter de vous aider.  Prenez-vous des médicaments?
- Oui, du xanax et du prozac. 
- Mais c'est super ça! Indépendamment que je ne les prescris pas et que je ne les aime pas. Savez-vous que sur la notice la conduite n'est pas conseillée? Et votre métier c'est de conduire. Alors je vais vous faire ce certificat:
" monsieur X prenant des psychotropes durant son arrêt maladie n'a pas le droit de conduire tant qu'il ne les aura pas arrêtés, donc il ne peut pas travailler".  Ca devrait suffire. 
- Merci!"

J'espère franchement que ça suffira. Mais c'est tellement délicat quand on me demande ce genre de certificat; C'est facile de dire oui, de faire un faux, et c'est facile pour l'entreprise de démonter mon témoignage. 

mercredi 8 janvier 2014

Benzodiazépines : la consommation se banalise

La consommation de benzodiazépines, anxiolytiques et hypnotiques a repris de plus belle en France en 2013. Cette tendance est confirmée dans un rapport rendu public ce mercredi par l’Agence française de Sécurité du Médicament et des Produits de Santé (ANSM). Courant 2014, celle-ci proposera un énième plan d’actions visant à « mieux encadrer les prescriptions, mieux informer les professionnels de santé et les patients » sur le bon usage de ces molécules loin d’être anodines. 
Un Français sur six ! « Les benzodiazépines sont des molécules qui agissent sur le système nerveux central et qui possèdent des propriétés anxiolytiques, hypnotiques (contre les troubles sévères du sommeil, n.d.l.r.), myorelaxantes et anticonvulsivantes », rappelle l’ANSM. Les chiffres français relatifs à leur consommation, donnent le vertige :
- en 2012, environ 11,5 millions de nos concitoyens ont pris au moins une fois une benzodiazépine. Soit près d’un Français sur six;
- 131 millions de boîtes de médicaments contenant ce type de molécules ont été vendues dans notre pays (dont 53,2 % d’anxiolytiques et 40,5 % d’hypnotiques). Des chiffres qui représentent près de 4 % de la consommation totale de médicaments en 2012.
D’abord les femmes. L’Agence du médicament alerte sur le fait que plus d’un patient concerné sur cinq (22,2%) prend 2 benzodiazépines « simultanément ou non ». Et pour 0,7 % d’entre eux, ce chiffre grimpe même à 3 médicaments pris de manière concomitante ! Les consommateurs sont âgés en moyenne de 56 ans et deux fois sur trois il s’agit de femmes.
4 semaines… en théorie ! L’ANSM insiste surtout sur les « temps d’exposition aux benzodiazépines qui sont parfois très supérieurs aux recommandations ». Elle fait état d’une « utilisation annuelle de 4 à 5 mois pour les molécules hypnotiques et anxiolytiques. A noter qu’une proportion importante de patients les utilise en continu sur plusieurs années. » Alors que dans le cas des hypnotiques par exemple, la durée maximale de prescription est limitée à… 4 semaines ! Une limitation donc, très théorique dans les faits!
De nombreux risques. « La consommation des benzodiazépines expose à certains risques bien connus », insiste l’ANSM. Des risques neuro-psychiatriques mais aussi de dépendance. Sans compter que « les benzodiazépines accroissent également de manière significative le risque d’accidents de la route ». Chez le sujet âgé, leur consommation peut aussi favoriser les chutes et perturber la mémoire. Enfin, « certaines études récentes font état du lien potentiel entre ces substances et la survenue d’une démence ».
Constat d’échec. « Malgré les mesures mises en place depuis 20 ans » souligne l’ANSM, « ces données indiquent que la consommation en est toujours très importante, que ces médicaments sont trop souvent prescrits pour des durées trop longues, que les risques anciennement identifiés persistent » D’autres risques alors apparaissent. Pour 2014, les autorités sanitaires prévoient donc un nouveau plan d’actions. Il visera les professionnels de santé et les patients. 
Ecrit par : David Picot – Edité par : Vincent Roche

C'est lamentable

lundi 6 janvier 2014

Bilan 2013

Pour votre exercice professionnel, l'année 2013 aura été :

Une vraie réussite
 4.4%
Un véritable cauchemar
 25.5%
Pleine de promesses pour l'avenir
 5.8%
Sans éclat
 64.2%
274 participants
Voilà  le sondage que j'ai piqué   sur Pratis.com, un site dédié aux médecins  du 30 décembre 2013!  J'ai tapé " plein de promesse pour l'avenir" mais on n'est pas foule.  

samedi 4 janvier 2014

Je veux une secrétaire!

Comment gérer la pression au travail, le flux des demandes de consultations qui m'arrivent? Souvent la secrétaire à distance garde la ligne mais parfois elle me demande de la reprendre pour gérer les anticoagulants, répondre aux questions ne nécessitant pas de consultation... répondre aussi aux plateformes marocaines qui veulent vendre tout et n'importe quoi en leur répondant fermement "je n'achète rien avec des plateformes étrangères". 
Or depuis trois jours la coupe est pleine, je finis à plus de 20h30, et foin des malheureux patients malades sans médecin pour les examiner , je débranche les deux lignes. Ça ne se fait pas mais à un moment de la journée "c'est ou eux, ou moi". 
Et c'est là que je me dis qu'une secrétaire sur place serait bien utile pour être en première ligne et filtrer ( et préparer le café).
Mais avec les charges sociales c'est un peu utopique, donc je reste à l'instar de nombreux confrères campagnards harassée de travail alors que des secrétaires en puissance pointent à Pôle emploi en déplorant de ne pas être embauchées par un cabinet médical. Vous avez tout compris? L'état les paie pour ne rien faire alors qu'il pourrait récupérer l'argent de leur chômage en lâchant un peu du lest sur les charges sociales. 

Un monde qui ne tourne pas tout à fait rond.

vendredi 3 janvier 2014

Quotidien

J'avais une histoire croustillante à souhait  et sexuelle à raconter, mais lorsque j'ai menacé au patient de la transcrire sur mon blog: " non s'il vous plait docteur, n'en parlez pas, j'ai honte, j'ai honte!" Alors il n'y aura rien du tout! Levée du secret dans dix ans...

Ce n'est pas drôle d'être pratiquement le seul médecin ou presque du canton, mes consultations ne ressemblent plus à rien et MiniRambo a dû se coucher sans moi. 

Un de mes patients m'a demandé des patchs pour arrêter de fumer, le tabac et autre chose. Mais quand je me suis proposer pour lui inscrire sur l'ordonnance il m'a arrêtée: " non, non, je viens d'acheter tout un stock de tabac! Je vous le demanderai quand j'aurai fini. Vous comprenez je voudrais surtout arrêter le tabac, je sens que je m'intoxique, je n'arrive plus à courir. Et puis je voudrais juste profiter de temps en temps d'un peu d'herbe sans être dépendant. Vous comprenez?"
Oui je comprends, mais je comprends aussi que 0 joint valent mieux pour la santé. J'ai l'impression que sa dépendance lui empêche de profiter pleinement de certaines choses, qu'il doit saler tous ses aliments pour leur trouver plus de goût, que la vie doit lui paraître un peu sans plaisir. 
Pour ceux qui fument, tentez l'arrêt, et voyez comment la vie peut être plus colorée!

mercredi 1 janvier 2014

Les avocats peuvent faire de la pub!

Bonne année à tous!


Je viens de découvrir par hasard que les avocats sous la pression de l'Europe ( qui est toute puissante, qui nous gouverne, même qu'on se demande pourquoi on paie des impôts pour la cohorte des députés et sénateurs et tous ceux qui maintiennent le fonctionnement du législatif) peuvent faire de la publicité! 

On s'américanise peu à peu. Alors les class actions ( tout un groupe de personnes qui s'unissent pour aller en procès et partager les frais de procédure) vont pouvoir exister enfin en France. 

On en arrive à un point où, ou la France quitte l'Europe et reprend sa souveraineté, ou elle se fond en elle et vire toutes les bouches qui nous coûtent cher pour rien. 

Alors attendons-nous à voir fleurir des pub pour les avocats sur la toile, dans les magazines et tous les médias possibles!