lundi 31 décembre 2012

C'est un patient abandonné

Un de mes patients samedi soir a ressenti des douleurs et un arrêt de la force musculaire dans sa jambe droite. Pris de panique il a appelé le SAMU qui l'a transporté dans l'hôpital le plus proche. Là on l'a examiné succinctement, on lui a vérifié les réflexes et basta. Pas la moindre prise de sang, le moindre scanner cérébral ou un tout petit électro-cardiogramme en passant vite fait. Et à cinq heures du matin, comme il avait presque récupéré sa force musculaire, on l'a prié de vider les lieux avec comme conseil:  "Allez voir votre médecin traitant". Une personne de sa famille l'a reconduit chez lui.

C'était un AIT, un accident ischémique transitoire, qui mérite qu'on le prenne en considération car un AVC peut suivre.

Pour info, lire " Urgence pour l'hôpital" du docteur Pelloux

http://ecx.images-amazon.com/images/I/51SKqARiLsL._SL500_.jpg

dimanche 30 décembre 2012

Pas de bon, pas de vaccin

Une patiente hier vient pour la grippe accompagnée de son mari, souffrant lui aussi.
" Je n'ai pas pu me faire vacciner contre la grippe cette année, on ne m'a pas envoyé le bon de prise en charge.
- Et si on vous l'avait envoyé vous seriez-vous fait vacciner?
- Bien sûr!"
Elle n'a pas pensé à l'acheter elle-même? Je pense que ce couple ne manque de rien, alors? J'espère qu'elle décidera l'année prochaine de se faire vacciner, et de payer.

samedi 29 décembre 2012

Fatiguée

Plusieurs folles journées se sont suivies, dont celle de jeudi ma plus grosse de l'année. Je n'ai pu profiter du petit MiniRambo en vacances  qu'en pointillés.
Ce jour donc j'ai débranché la ligne téléphonique une fois les plages de consultations toutes  occupées.
Dans ces conditions, le ras-le-bol n'est pas loin 
Un charmant patient m'a demandé de déboucher son oreille droite: " vous m'avez bien débouché mon oreille il y a quatre ans, ça recommence". J'ai examiné son oreille gauche, parce que les oreilles ça marche par deux, et y ai constaté un bouchon de course, dans l'oreille droite idem. J'avoue que l'espace de 10 minutes 
( le temps que je retire le premier bouchon) je me suis demandé si j'allais lui dire pour l'autre oreille sachant que j'allais devoir prendre encore dix minutes ou plus ( Et MiniRambo qui m'attend!). 
La consultation a duré 30 minutes, le patient heureux. 

Alors c'est facile de laisser tomber, de ne pas tout dire parce qu'on en a marre, parce que ça couine à la maison, parce qu'on est fatigué et qu'on a eu un mal de tête la veille  à force de ne pas dormir . Et après on a mauvaise conscience mais on essaie d'oublier, comme toutes les autres fois où on pense que l'on n'a pas été au top. Et on s'invente des très bonnes raisons  et on finit par avoir un ras-le-bol de tout. 
Allez, il y a le WE pour se remettre.

vendredi 28 décembre 2012

Hospitaliser ou non?

Ruée dans mon cabinet, comme tous les ans la plupart des médecins sont partis en vacances, cette fois l'un d'eux est malade. Donc un heure un quart de retard, des mécontents qui sont partis, ceux qui sont restés en avaient vraiment besoin!

Une hospitalisation en urgence: cette quinquagénaire se portait bien le matin même, virevoltait dans sa maison à faire le ménage et préparer le repas quand vers midi lui sont apparues des nausées, des sueurs profuses assorties de vertiges si intenses qu'elle a dû s'allonger en urgence sur le canapé. Je l'ai examinée et ai commencé:
" On va essayer de ne pas l'hospitaliser"
Puis je vois qu'elle ne peut vraiment pas bouger, l'examen clinique ne montre rien de particulier, mais je propose: 
" on va appeler une ambulance"
Et comme elle disait faiblement " je me sens partir, je vais mourir", 
on a appelé le Samu. 
Ai-je eu raison ou tort? La médecine n'étant pas une science exacte, c'est tout au feeling. Mais la dernière fois que j'ai diagnostiqué brillamment une gastro, c'était un AVC débutant: ça avait démarré par une gastro mais les vertiges étaient restés deux semaines après, ce qui m'avait mis la puce à l'oreille.

Sinon des tas de patients se lancent dans la culture de machins illicites, est-ce parce qu'ils me connaissent bien que les langues se délient, ou cela se banalise-t-il?

mercredi 26 décembre 2012

tous les confrères sont en vacances! Cette période  me permet d'avoir des nouvelles des uns et des autres  par l'intermédiaire de leurs patients car on est tellement isolés: le repas de garde n'a pas permis de nous retrouver entre médecins du cantons car plusieurs d'entre eux ont plus de 60 ans et ne font plus de gardes.

Demain donc folle journée avec les trois quart des patients que je ne connais pas.

lundi 24 décembre 2012

Aujourd'hui travail non stop de 9 heures à 16 h30. Et évidemment, comme chaque année la consultation hyperimportante de 18h30: " docteur , il me faut ma pilule en urgence". Comme je suis une gentille fille je lui ai proposé de pleurer misère auprès de la pharmacie.
Mais j'aurais pu la faire plus brutale " eh bien, ça sera ceinture une semaine".

Au fait, joyeux Noël à tous!

dimanche 23 décembre 2012

Sages-femmes heureuses

A partir de maintenant les sages-femmes voient leurs compétences s'élargir (juillet 2012):

- la sage-femme peut pratiquer des échographies utérines en dehors de la grossesse;

- elle peut pratiquer une révision utérine aprè accouchement, même en cas d'utérus cicatriciel;

- elle peut gérer les dispositifs intra-utérin, les retirer, les poser, mettre et retirer des implants contraceptifs

- elle peut décider d'une péridurale.

- Elle peut suivre les grossesses pathologiques.

Je suis heureuse, cela délègue les tâches, valorise les sages-femmes et fera plus d'économies je l'espère pour la Sécu car on évite la multiplication des intervenants sur les femmes.

Médicaliser l'acte sexuel?

Une jeune fille est venue il y a quelques temps " Bonjour docteur, il faut que je fasse un examen gynécologique.
- Ah bon, pourquoi?
- Parce qu'on m'a dit qu'avant de  faire certaines choses il fallait consulter.
- Ca veut dire qu'on médicalise l'acte sexuel? On le fait depuis des milliers d'années!"
Pas de consultation, pas de 23 euros, et  à la prochaine fois.

Mon compagnon m'a conseillé de lui dire à l'avenir " vous devez pour le premier rapport aller dans un hôpital sous contrôle médical". 
Mais peut-être que j'ai laissé passé une occasion de prescrire la pilule, peut-être qu'elle la prenait déjà pour un autre souci. Mais je ne la connaissais absolument pas, je suis juste partie en vrille. car j'ai horreur qu'on médicalise les actes de la vie courante.
Et dans les médias sans cesse on nous serine " au moindre symptôme,veuillez consulter votre médecin"; alors que dans mon coin nous sommes en sous-effectif. Alors les patients sont pris entre deux feux: ils doivent consulter mais personne de facilement accessible pour les recevoir.

samedi 22 décembre 2012

Benzodiazépines : l’ANSM invite à maintenir la vigilance




 
Paris, le mercredi 19 décembre 2012 – La donnée est répétée à l’envi, jusqu’à en perdre parfois sa juste signification : les Français compteraient parmi les plus importants consommateurs de psychotropes. En réalité, les faits sont plus nuancés, comme l’ont mis en évidence plusieurs enquêtes récentes. Les psycho stimulants et les médicaments de substitution aux opiacés sont ainsi bien moins répandus en France que dans d’autres pays. A contrario, en matière d’hypnotiques et d’anxiolytiques, notre pays détient souvent des records. Or, aujourd’hui, une très grande partie des anxiolytiques et hypnotiques prescrits en France sont des benzodiazépines (respectivement 83,3 et 76,3 %).

Des traitements beaucoup trop longs

Ce phénomène n’est pas sans conséquence en terme de santé publique. En effet, très fréquent, l’usage des benzodiazépines s’accompagne souvent d’un mésusage. Ainsi, en janvier, l’Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM) déplorait dans un rapport consacré à ces médicaments que « le temps de traitement médian est de sept mois pour une benzodiazépine anxiolytique et hypnotique », tandis qu’environ « la moitié des sujets traités le sont depuis plus de deux ans » alors que la durée maximale de prescription est limitée à 12 semaines pour les premiers et à quatre semaines pour les seconds rappelle-t-elle. Ces prescriptions prolongées apparaissent fortement problématiques en raison des effets secondaires connus de ces traitements : risques d’abus, de dépendance, de chutes ou encore de troubles de la mémoire et du comportement.

C’est dément !

En outre, récemment, la possibilité d’un risque accru de démence chez les patients exposés aux benzodiazépines a été évoquée. Le professeur Bernard Bégaud (INSERM Bordeaux) a ainsi confirmé dans une étude prospective publiée en septembre dans le British Medical Journal (Benzodem) une association entre une prescription de benzodiazépine et le risque de développer une démence. Face à ces résultats, l’ANSM souligne « Même s’il est important de rappeler (…) que ces études épidémiologiques observationnelles ne peuvent pas mettre en évidence avec une certitude suffisante un lien de causalité entre la prise des benzodiazépines et la survenue d’une démence, cette association, bien que de faible intensité, vient s’ajouter aux autres risques déjà identifiés ».

Des traitements efficaces à conditions que l’on respecte les règles

Ces différents éléments incitent donc aujourd’hui une nouvelle fois l’ANSM à procéder à un rappel des « règles de bon usage ». Quatre recommandations sont notamment martelées : pas de systématisation de la prescription, initiation des traitements pour une courte durée, réévaluation régulière de la prescription et information précise des patients quant aux risques liés aux médicaments reçus. Le suivi de ces différentes règles devrait permettre de bénéficier de l’efficacité et de l’utilité thérapeutique des anxiolytiques et des hypnotiques, dûment démontrées, lorsqu’ils sont pris correctement.

Ordonnance sécurisée ou pas ?

Cette mise au point s’inscrit dans un programme de surveillance plus vaste de l’ANSM qui a multiplié cette année les interventions au sujet des benzodiazépines. On sait notamment que la possibilité d’un élargissement de l’obligation de prescription sur ordonnances sécurisées à toutes les benzodiazépines est à l’étude. Ce n’est cependant que début 2013 que l’ANSM disposera des résultats de l’enquête qu’elle a initiée sur ce point, afin de se prononcer sur la pertinence d’un tel dispositif.

Aurélie Haroche http://m.jim.fr/pro_societe/e-docs/00/02/13/EE/document_actu_pro.phtml

vendredi 21 décembre 2012

Démotivés!

Les médecins sont démotivés, c'est un fait.
Je me souviens d'un confrère téléphonant à un ami, pour finir il a lancé " bon, il faut que je retourne dans la fosse aux lions", c'est  à dire les patients.
Et ce jour j'entends une patiente me dire: " je veux quitter mon médecin car il ne me prend pas au sérieux, il ne répond pas à mes questions, il n'accomplit plus son rôle de médecin". A quoi j'ai répondu " regardez sur internet le mot burn-out, je pense que votre médecin en souffre".

C'est vrai que ce n'est pas facile de rester toujours à l'écoute, de réfléchir, de compiler et d'analyser les données puis de déduire une conclusion. J'avoue qu'aujourd'hui je n'ai pas été au top, ayant l'air de ne pas savoir lire une prise de sang. Le problème était " la patiente est-elle ménopausée ou non", et j'ai dit un coup oui, un coup non, ayant l'esprit inquiet par rapport au fait que je carbure entre 30 et 50 patients par jour et je me demande quand j'aurai le temps, ne serait-ce que de ranger les examens. Et l'arrivée de  ma consoeur n'a rien changé, les patients ne me quittent pas, elle en récupère de nouveaux.
Alors, mea culpa, j'ai merdé dirons-nous. Pas bien grave vous allez me dire, mais quand les médecins ressentent ce sentiment et d'autres en permanence, la consultation devient mécanique, les erreurs peuvent se produire. Et un sentiment d'impuissance s'installe, d'inutilité et d'incompétence, et cela jour après jour provoque la spirale infernale.
Les consultations se multiplient et racourcissent ( cinq minutes chrono parfois, le temps de donner de chèque et de recevoir l'ordonnance), les malheureux patients ne peuvent parler que d'un problème, s'il y en a un autre, il attendra une prochaine consultation, et les gastros se diagnostiquent debout devant le bureau.

Et une de mes consœurs a atterri en psychiatrie pour épuisement intense il y a quelques mois. J'espère qu'elle a levé le pied depuis.


jeudi 20 décembre 2012

Du n'importe quoi

J'en ai entendu une bien bonne qui n'a pas fait des économies du tout:

Un de mes patients avait mal au dos depuis la veille. Cela s'est exacerbé au travail  à la  Poste ( facteur). Il a demandé  à quitter plus tôt le travail " pour aller chez mon médecin traitant". 
"Pas question lui a-t-on répondu, vous ne pouvez pas simplement quitter votre travail. Il faut qu'on vous envoie aux urgences avec le Samu". Le type a parlementé avec le Samu: " vous savez, j'ai vraiment mal, mais j'habite à deux km, une collègue peut me raccompagner ;  Non, lui répond la personne au bout du fil, c'est votre patron qui décide, je n'y peux rien". 
Dans l'ambulance il veut téléphoner à son épouse inquiète: " non, vous ne pouvez pas téléphoner", lui répond le brancardier. Et devant l'insistance de la sonnerie téléphonique " OK, répondez".
Il arrive aux urgences. Là un médecin le voit de ses yeux rapidement, sans l'examiner: " OK, je vois que vous avez un lombago  je vous donne des traitements, vous revenez dans une semaine si ça ne va pas mieux pour un scanner. Vous verrez le reste avec l'infirmière". Il s'en va. L'infirmière peu après sort de la salle de soin avec un arrêt de trois jours. 
Puis on l'a raccompagné à la sortie, il s'est trouvé tout seul à 25 km de chez lui sans personne pour le ramener! Heureusement son épouse a fait le chemin. 

Je l'ai examiné, le gros de la douleur était au niveau des vertèbres entre les omoplates et non au creux des reins! Donc le scanner n'aurait servi à rien! 

Gâchis, gâchis, gâchis, ce n'était même pas un accident de travail! 


mercredi 19 décembre 2012

Une question à tous

Une question pour chaque personne qui passe par mon blog:

Qu'attendez-vous d'un médecin? Qu'est-ce qu'un bon médecin devrait faire selon vous? A vos claviers SVP, je suis hyper-intéressée

Inquiétudes

Actuellement quelque chose me soucie:  à partir de janvier 2013 il n'y aura plus de médecin de garde dans la moitié du département, hormis un médecin posté dans la ville principal, dont le cabinet sera accolé aux urgences. Il disposera de la secrétaire qui lui fixera des rendez-vous les samedi et dimanche de quart d'heure en quart d'heure de 8 heures à 20 heures. Il ne fera plus de visite mais les cas graves lui seront amenés par ambulance. La nuit il n'y aura plus que le Samu et les urgences. Ca me fait peur, et fait peur aussi aux pompiers de la ville voisine. 

(Au fait, savez-vous que maintenant les transports pompiers sont facturés au Samu? Et que le Samu devrait payer, et qu'il n'a pas le premier sou pour le faire? )

J'aurais été plus  à l'aise à  installer un médecin de garde accolé aux urgences de chaque clinique privée ou de chaque hôpital, ou qu'on réouvre les urgences de la ville voisine, juste pour la bobologie... mais on l'a fermée il y a un an. Il est vrai qu'un passage aux urgences coûte bien plus cher qu'une simple consultation chez un médecin, car il y a toute l'infrastructure, les infirmières, la secrétaire, les examens éventuels etc. 

lundi 17 décembre 2012

Méliane criminelle?



j'ai reçu ce jour une patiente de 41 ans, non fumeuse, jeune maman, sous Méliane ( contraceptif oral troisième génération) qui depuis deux mois a dû être mise sous antihypertenseurs, hypolipémiants ( trop de triglycérides), hormones thyroidiennes, qui était devenue grognon et qui souffrait de cephalées et de prise de poids! Et aucun médecin n'a saisi le lien possible entre tous ces problèmes et la prise de pilule. Depuis qu'elle a arrêté d'elle-même  elle n'a déjà plus de cephalées. Il faut insister sur les prescriptions personnalisées, détecter les effets secondaires éventuels, faire les examens nécessaires.  La contraception orale est une avancée, il ne faudrait pas la diaboliser.


Je fais réference à cet article:
Une jeune femme lourdement handicapée suite à un accident vasculaire cérébral, porte plainte contre le laboratoire allemand Bayer. Elle accuse la pilule de 3e génération, Meliane, d'en être responsable.
13 500 plaintes déposées aux Etats-Unis contre la pilule de 3e génération YAZ, du laboratoire Bayer, mais en France, c'est une première : Marion Larat, 25 ans, handicapée à 65% depuis son accident vasculaire cérébral en 2006, a décidé de porter plainte contre le directeur général de Bayer Santépour "atteinte involontaire à l'intégrité de la personne humaine", ont indiqué ses avocats, Me Philippe Courtois et Me Jean-Christophe Coubris, confirmant une information du Monde. Alors que son AVC, l'avait plongée dans le coma, le 13 juin 2006, la jeune femme prenait la pilule Meliane depuis quatre mois. Une pilule de 3e génération, prise aujourd'hui par 1,5 à 2 millions de femmes en France et pour laquelle l'Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM) a lancé plusieurs alertes dans le passé sur les risques thrombo-emboliques et préconisé qu'elles ne soient prescrites qu'en second recours. Marion qui souffre de nombreuses séquelles, dont des troubles du langage et de la mémoire, n'a pourtant fait le lien avec la prise de la pilule qu'en 2010, après une consultation chez "une nouvelle gynéco": "une hématologue a alors revu mon dossier et m'a dit que c'est la prise de la pilule qui a provoqué mon accident cérébral". Selon l'AFP, qui a pu consulter le dossier pénal, la plainte vise aussi le directeur général de l'Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM), qui n'a pas demandé le retrait de cette pilule du marché, contrevenant ainsi au principe de précaution, selon les avocats. 
"Les pilules de troisième génération ne sont pas plus efficaces que les autres, et sont plus dangereuses", conclut de son côté Me Jean-Christophe Coubris. "On ne comprend pas pourquoi elles ne sont pas retirées du marché", ajoute-t-il. Selon la Commission de transparence de la Haute autorité de santé (HAS), on relève "un risque de complications thrombo-veineuses (les phlébites) deux fois plus élevé que chez les femmes sous pilules de 2e génération". Un risque qui reste toutefois très faible, "de 3 à 4 cas pour 10 000 utilisatrices et accru par l'âge (plus de 35 ans), le tabagisme, l'obésité ou un terrain familial de phlébites", selon le ministère de la Santé, qui a par ailleurs, annoncé mi-septembre la fin du remboursement par la Sécurité sociale des pilules de 3e génération. Une mesure qui sera effective à partir de septembre 2013.

http://sante.journaldesfemmes.com/genital-urinaire/pilule-contraceptive-de-3e-generation-plainte-contre-bayer-1212.shtml

Pas d'accord avec madame Marisol

Ce qui me dérange un peu dans les douze mesures de Marisol Touraine concernant l'amélioration de la couverture médicale en France, c'est ça :


Un autre engagement de Marisol Touraine consiste à accorder "dans les cinq ans à venir", 1.500 bourses de "service public", complète La Croix (page 7). Cette initiative n'est pas nouvelle car le gouvernement reprend ici le "contrat d'engagement de service public" mis en place par la loi Bachelot en 2009, remarquent Les Echos. Il consiste à accorder une allocation mensuelle aux étudiants pendant leur cursus universitaire, et, en contrepartie, ceux-ci s'engagent à exercer dans une zone sous-médicalisée.
"Une fois formés, poursuit Libération, ces jeunes médecins se verront garantir leur installation, pour ceux qui le souhaitent." Pour cela, indique Le Figaro (page 24), un maillage de 200 praticiens territoriaux de médecine générale sera mis en place en 2013, avec la garantie d'un revenu net mensuel de 4 600 euros durant deux ans pour ceux qui s'installeront en zone isolée. A ce titre, un "référent installation" sera créé dans chaque agence régionale de santé 
http://www.mutualite.fr/L-actualite/Kiosque/Revues-de-presse/Marisol-Touraine-presente-douze-mesures-contre-les-deserts-medicaux

Pourquoi? D'abord le goût d'être médecin ne devrait pas être subordonné au fait de gagner des sous, même si l'on ne crache pas dessus. Pour gagner ma vie durant quatre ans, j'ai remplacé des aide-soignantes et infirmières et ai gagné une expérience appreciable. De plus travailler responsabilise: je courrais entre la fac, les stages et le travail du matin au soir, mais c'était la belle vie! De l'action! 
Ensuite j'ai pris une associée en mai 2012, qui je le pense gagne tout à fait confortablement sa vie depuis le moi de septembre ( il y avait les grandes-vacances entre); et je pense que dans chaque désert médical c'est faisable, les 4600 euros ne seront donc pas pour elle. 
Et, je suis presque génée d'en parler, et surtout confuse de l'avoir découvert: parler de 4600 euros par mois, c'est indécent quand tellement de personnes sont au chômage pour raison économiques et que la moyenne des français touche 1800 euros par mois environ.  Les médecins n'ont pas besoin de charité, mais ont besoin d'une vie qui ne ressemble pas à la journée qui a été la mienne ce jour: une heure de retard toute la journée, presque 50 patients qui nécessitent qu'on leur accorde du temps, ce dont justement on manque...
Arrêtons de parler de fric et plaçons le problème sur un angle plus humain.

samedi 15 décembre 2012

Repenser la médecine

Je pense que les propositions de Marisol Touraine ( commentées dans un tas d'articles, donc que je ne retranscris pas), sont frileuses au bas mot.
Il faut repenser la médecine, la voir avec un oeil nouveau.
Par exemple les kinés devraient prendre plus de responsabilités, si un malade chronique se présente, genre sclérose en plaque ou AVC, il devrait pouvoir lui faire des séances de rééducation sans  passer par l'ordonnance du médecin. Comme les infirmières qui sont professionnelles en pansements et autres soins spécifiques ont le droit de prescrire dans leur domaine, les kinés devraient aussi pouvoir.
Les podologues devraient faire des semelles sans passer par la prescription du généraliste: qu'est-ce qu'on y connait nous, en dehors des pieds plats, des pieds creux et de deux ou trois autres bricoles? C'est un spécialiste.
Les orthophonistes devraient pouvoir faire le bilan sans prescription car la plupart du temps nous ne sommes que les gratte-papiers de la maitresse quand elle trouve un problème. 

Les infirmières devraient pouvoir regarder les carnets de santé, prescrire et vacciner les enfants et les adultes.

Et si tout le monde travaille comme ça, les médecins se réaxeront sur ce qui fait le sel de leur travail, ce qui les passionne, le diagnostic et le soin. 
Tout le monde a compris je pense que j'en ai marre d'être un gratte-papier la plupart du temps.

Oui, tout ça est bien beau, mais les médecins accepteront-ils d'abandonner leurs prérogatives?
il parait qu'on ne peut pas être juge et partie, c'est pour ça qu'il faut un oeil extérieur pour décider. Mais quand certains médecins font revenir leurs patients tous les mois alors qu'ils pourraient ne les convoquer que tous les six mois?  Mais peut-être que les médecins sont-ils plus avisés que les para-médicaux, je ne sais pas pourquoi d'ailleurs. Peut-être qu'ils pensent mieux grâce à toutes leurs années de bourrage de crâne.

vendredi 14 décembre 2012

Le DSM-V, nouvelle bible du diagnostic en psychiatrie, ne fait pas l'unanimité





La, très controversée, nouvelle édition de la bible du diagnostic en psychiatrie, le Diagnostic and Statistical Manual of Mental Disorders (DSM-V), a été validée par l'American Psychiatric Association (APA).
(...)
Le manuel sera officiellement lancé lors du congrès annuel de l'APA en mai 2013 et remplacera le DSM-IV qui date de 1994.
Mais, les remaniements du DSM-V sont loin de faire l'unanimité (...)

Les propositions controversées adoptées et rejetées


Les principales critiques évoquées dans les premières versions du DSM-V concernent :
  • l'abaissement des seuils diagnostics pour certains troubles (dépression liée au deuil…) ;
  • les propositions de nouveaux troubles sans preuves scientifiques suffisantes pour les qualifier de troubles spécifiques (troubles de dérégulation dit d'humeur explosive…).
Les critiques, avaient, il y a quelques mois, tiré la sonnette d'alarme pour alerter sur les dangers des sur-diagnostics qui seraient générés par ces changements.
En dépit de ces critiques, il est désormais acté que le DSM-V reconnait le deuil comme un stress psychosocial sévère qui peut précipiter un épisode dépressif majeur débutant rapidement après la perte d'un être cher. Le deuil ne sera donc plus systématiquement exclu du diagnostic de dépression.
Dans le DSM-IV, le diagnostic de dépression ne devait être posé que si les symptômes dépressifs persistaient plus de deux mois après le décès de l'être cher.
Pour le Pr Robbins, avoir retiré l'exclusion du deuil ne permettra malheureusement plus de faire la distinction entre « un deuil normal et une dépression clinique. »
Autre sujet de controverse entériné : le nouveau diagnostic de trouble de dérégulation dit d'humeur explosive « disruptive mood dysregulation disorder. » Il concerne les enfants de plus de 6 ans qui présentent une irritabilité chronique et au moins 3 accès de colère par semaine pendant plus d'un an. Ce diagnostic viserait à réduire les sur-diagnostics de trouble bipolaire chez les enfants.
Mais, pour le Pr Robbins, cette décision aura pour conséquence de « qualifier de pathologiques des enfants normaux.»
En revanche, le « syndrome de psychose atténuée », également critiqué pour le manque de données scientifiques validant le trouble, a été inséré dans la section 3 des désordres qui requièrent des recherches supplémentaires.
Il en va de même pour la cyber-dépendance aux jeux qui avait été proposé comme nouveau critère diagnostic.
Concernant le syndrome d'aliénation parental (quand l'enfant subit la pression de l'un des deux parents visant à détruire l'image de l'autre parent), également proposé comme nouveau diagnostic, il n'a pas été accepté dans les sections 2 et 3, tout comme les troubles de l'hypersexualisation.
Pour le diagnostic de l'autisme, les préoccupations des pétitionnaires ont été entendues. Le DSM-5 rassemblera le syndrome d'Asperger et les troubles autistiques du DSM-IV sous la terminologie de troubles du spectre autistique (TSA). Les TSA incluent également les troubles désintégratifs de l'enfance, et les troubles envahissants de développement.
« Nous sommes rassurés que le comité du DSM-V ait acté que les personnes qui ont actuellement un diagnostic dans le spectre de l'autisme, syndrome d'Asperger inclus, conservent leur diagnostic de trouble du spectre autistique. Cela signifie que personne ne « perdra » son diagnostic à cause des changements de critères diagnostics », a commenté le Pr Geraldine Dawson (directrice scientifique de l'association de patients Autism Speak) pour Medscape.com.

De vives critiques


Interviewé par l'édition internationale de Medscape, le Président du groupe de travail sur le DSM-IV, leDr Allen Frances (Pr émérite du département de psychiatrie, Duke University School of Medicine, Durham, Etats-Unis) qui est un fervent critique de cette nouvelle version du DSM indique que « le DSM-V ouvre la voie à ce que des millions et des millions de personnes actuellement considérées comme normales soient diagnostiquées avec un trouble mental, reçoivent un traitement et une stigmatisation dont ils n'ont pas besoin. »
De son côté, le Pr Robbins se montre inquiet de la pauvreté des essais de terrain qui ont été réalisés pour la plupart des catégories diagnostiques majeures.
Le Dr Frances ajoute sur son blog que « son meilleur conseil aux cliniciens, à la presse et au grand public est de rester sceptique et de ne pas suivre le DSM-5 à la lettre. »
L'une de ses principales préoccupations est que « les vrais problèmes psychiatriques » soient laissés de côté.
Pourquoi un tel fossé entre les experts ?
Le Dr Frances explique qu'il s'agit d'un « conflit d'intérêt intellectuel et non financier ». Il précise : «  le groupe de travail du DSM-5 est composé d'experts qui s'inquiètent plus du patient qui serait laissé de côté que de celui qui serait diagnostiqué à tort. Tous les efforts ont été entrepris pour qu'aucun patient ne soit oublié. »

Sur la liste des changements…


  • abolition du système des « axes ». Jusqu'ici, l'axe 1 regroupait les troubles cliniques (troubles de l'anxiété, de l'humeur, psychotiques…); l'axe 2: les troubles de la personnalité; l'axe 3: les affections médicales générales; l'axe 4: les problèmes psychosociaux et environnementaux; et l'axe 5: l'évaluation globale du fonctionnement. Les 20 chapitres du manuel seront restructurés en fonction des relations apparentes entre les troubles (symptômes, vulnérabilités) ;
  • deux nouveaux diagnostics voient le jour : l'hyperphagie boulimique « Binge eating disorder » et le trouble d'accumulation compulsive « hoarding » ;
  • les troubles d'abus de substance et de dépendance à une substance sont rassemblés en un seul trouble. En outre, l'APA précise que dans le DSM-V, les troubles d'abus de substance légers requerront la présence de 2 à 3 symptômes, alors que dans le DSM-IV les troubles d'abus de substance nécessitaient la présence d'un seul symptôme ;
  • les critères du stress post-traumatique sont modifiés pour s'intéresser davantage aux symptômes comportementaux, aux enfants et aux adolescents. Un quatrième groupe de symptômes s'ajoute aux trois existants ;
  • la dermatillomanie (trouble d'auto-mutilation compulsive à travers des grattages de la peau, grattages de boutons, de cicatrices, de petites aspérités) est incluse dans le chapitre sur les troubles obsessifs compulsifs ;
  • le terme « pédophilie » est remplacé par le terme « trouble pédophilique » ;
  • les critères des troubles d'apprentissage sont élargis ;
  • les 10 troubles de personnalité actuels sont maintenus.

  • http://www.medscape.fr/humeur/articles/1484001/


Evidemment je pense tout un tas de choses concernant ce livre qui tente à mettre dans une case le gros de la population. Ce qui est lamentable, c'est que ce livre est la porte ouverte à tout un tas de prescriptions de psychotropes à des gens qui n'en ont sans doute pas besoin. La vie c'est fait de joies et de peines, de stress, de frustrations et de satisfactions et l'on ne peut pas tous vivre comme dans " le meilleur des mondes". 

mercredi 12 décembre 2012

Tamiflu inefficace?

La grippe est arrivée dans mon canton, le cru 2012. Comme chaque année, je n'ai pas prescrit de Tamiflu, celui que les labos recommandent pour enrayer la grippe.
Je vous donne le nombre de boites que j'ai prescrites en 18 ans? Deux.
J'ai l'impression par ailleurs que les grosses grippes où le patient se retrouvait au lit à ne pas pouvoir soulever son petit doigt, tellement il avait mal partout, sont finies. Comme une boutade je dis à mes patients: " ce n'est plus la mode".
Ci dessous un petit article pour expliquer mon peu de conviction quant à la prescription du tamiflu:


GRIPPE : LE TAMIFLU SERAIT INEFFICACE !

Mis à jour le Mardi 13 Novembre 2012

Les laboratoires Roche cacheraient des résultats d’études défavorables sur l’efficacité du Tamiflu selon le British Medical Journal. Ce dernier appelle à boycotter les produits de ce groupe en attendant la divulgation de toutes les études sur l’antiviral prescrit en cas en grippe.

La revue médicale British Medical Journal (BMJ) jette un pavé dans la mare. Alors que les premiers cas degrippe sont signalés en France, elle suggère que leTamiflu, le principal médicament antiviral préconisé, serait inefficace.
Des résultats d’études non dévoilés
Selon le British Medical Journal, le laboratoire Roche, fabriquant du fameux Tamiflu (oseltamivir), refuse de divulguer l’intégralité des résultats de ses études sur l’efficacité de l’antiviral. Des résultats demandés depuis 2009 ! De quoi laisser planer le doute sur le contenu de ces études et donc sur l’efficacité du Tamiflu lui-même….
"Roche n’a pas divulgué des données indiquant que le Tamiflu a des effets "spectaculaires". Nous nous demandons tous pourquoi il est si difficile d’obtenir ces données, et pourquoi Roche ne les a pas publiées s’il est vrai qu’elles montrent ces effets", se demande Peter Gøtzsche, chef du Nordic Cochrane Centre de Copenhague, un centre de recherche et d’informations indépendant sur la santé.
Jusqu’à présent, on sait seulement qu’en cas de grippe banale, le Tamiflu doit être pris dans les 48 heures et permet de réduire la durée des symptômesde 24 heures. Par contre dans le cas d’une grippe plus sévère, comme la grippe A, aucune étude n’a démontré son efficacité... Des observations pendant l’épidémie de 2009 semblent néanmoins montrer que la prise de Tamiflu réduirait le nombre de morts.
Appel au boycott
Bien que le laboratoire Roche déclare qu’il a mis à disposition des autorités de santé nationales toutes les données des études cliniques, l'Agence européenne des médicaments a confirmé aux chercheurs du Cochrane qu’elle n’avait pas certains éléments des études. "Nous savons que, pour au moins 15 études cliniques de Roche sur le Tamiflu, l’Agence européenne des médicaments n’a pas le rapport entier", précisent les chercheurs.
Rappelons qu’en 2009, le gouvernement français a dépensé des milliards d’euros pour se procurer des stocks de Tamiflu lors de l’épidémie de grippe A. Peter Gøtzsche suggère le boycott des produits de Roche tant qu'il n'a pas rendu public toutes les données sur le Tamiflu. Il incite également les gouvernements à demander au laboratoire le remboursement des sommes publiques investies dans ces stocks de Tamiflu.
http://www.topsante.com/sante-au-quotidien/Actus/Grippe-le-Tamiflu-serait-inefficace-!

mardi 11 décembre 2012

Toujours en pétard

La lettre de la Sécu d'hier, c'était bien une circulaire envoyée au moins à un de mes confrère avec qui j'ai déjeuné. Il l'a lue  comme il estimait qu'elle le méritait, c'est à dire d'un derrière distrait. Moi je l'ai affichée dans ma salle d'attente pour que tout les patients sachent avec quelle morgue et quel mépris la Sécu ou plutôt ceux qui ont pondu cette circulaire nous écrivent.
C'est vrai que l'on a tous des petites choses à se reprocher, des arrangements avec des patients, non dans le but de  gruger la Sécu mais pour faire coller les arrêts jour à jour ( le type est malade samedi, je l'arrête lundi à partir de samedi, s'il devait travailler ce jour-là). 
Un autre cas de figure: je renouvelle les arrêts aux malades chroniques parfois sans les voir parce que je sais qu'ils vont se faire, ou qu'ils se sont faits opérés, que leur spécialiste refuse de leur faire les arrêts-maladies alors ils viennent " entre deux": mais c'est qu'à partir de maintenant je vais leur faire payer la consultation! Merci la Sécu!
Encore un autre: je renouvelle les arrêts de travail tous les mois pour certains. Or la Sécu se base sur le nombre de jours  d'arrêts maladie sur le nombre de consultations.  Alors si je renouvelle tous les 15 jours, les arrêts maladies sont tout petits et moi j'ai plus de consultations, la Sécu y perd mais est très contente de la bonne élève que je suis.

Tout le monde a compris? Dés à présent, si votre médecin fait des chichis avec vos demandes d'arrêt maladie, sachez que le pauvre est pris entre le marteau et l'enclume condescendante et dédaigneuse.

lundi 10 décembre 2012

Je suis au ban de la profession

j'ai reçu ce jour une lettre " remontage de bretelles" de la part de la Sécu. Je résume:
" Docteur, il semble que vous fassiez des arrêts de travail antidatés. Nous avons fait des recoupements avec les employeurs. De plus les dates de consultations ne correspondent pas aux dates de début d'arrêt de travail. 
Ensuite il semble que vous avez fait des arrêts de travail sans prendre de consultations chez les patients. Au cas où ce sont des actes gratuits, veuillez le notez s'il vous plait". 

Ca attaque n'est-ce pas!!! 18 ans que je prescris des arrêts de travail, que je tente moins de quatre jours afin que la Sécu ne soit pas sollicitée, que je m'arrange avec les patients " je ne peux pas vous voir ce jour, venez demain, je vous l'antidaterai", que j'ai pitié de ceux qui sont restés au lit deux jours avant de me consulter et que j'antidate.

On croirait que je suis le paria du canton, sinon du département. A moins que cela soit une lettre type adressée  à chacun de mes confrères? Si l'un d'eux me lit, l'a-t-il reçue?
J'ai photocopié cette lettre et donné  à mon associée ( celle que j'ai présentée comme pacsée devant un confrère, car je considère qu'une association est un mariage, le statut de collaborateur, plus souple est comme un pacs, même qu'elle est devenue toute rouge car elle ne s'attendait pas à une telle liberté d'expression de ma part)

Quel médecin va me fréquenter moi, la pestiférée? Mais " que celui qui n'a jamais péché lui jette la première pierre" et je parierai ma nouvelle Toyota Yaris turquoise que pas un médecin ne le fera. 

dimanche 9 décembre 2012

un criminel sous antidépresseurs


L'homme qui a ouvert le feu sur ses voisins à Sète (Hérault) et fait deux morts et deux blessés graves dans la nuit de vendredi à samedi a été mis en examen dimanche et placé en détention provisoire, a déclaré le procureur de Montpellier Brice Robin. Cet homme de 49 ans, qui avait pris des médicaments anxiolytiques et des antidépresseurs, a expliqué son geste par le bruit d'une fête organisée dans son immeuble. Il a été mis en examen dimanche en fin d'après-midi pour "assassinats et tentatives d'assassinats", a dit Brice Robin.
Le tireur était inconnu des services de police. Agent d'entretien chargé de la collecte des encombrants sur le bassin de Thau, il était également animateur dans un club de tir. "Il a reconnu avoir tiré. Il n'y a pas de doute sur la matérialité des faits", a souligné le magistrat. L'homme a expliqué avoir ouvert le feu parce qu'il dormait mal et qu'il était angoissé à l'idée de reprendre son travail à 4 heures alors qu'il était 1 h 30 du matin. 
Au moment du drame, il y avait sept personnes dans l'appartement des voisins, dont une petite fille de trois ans. "Au moins sept étuis" de balles ont été retrouvés sur les lieux, selon Brice Robin. Un homme de 42 ans est décédé samedi en fin d'après-midi, et un deuxième, âgé de 36 ans, est mort samedi dans la soirée. Un homme et une femme étaient toujours hospitalisés dimanche soir en soins intensifs, a dit le procureur de la République. Six armes à feu, 5 000 cartouches et plusieurs treillis ont été retrouvés au domicile du suspect, qui possédait les autorisations nécessaires.
http://www.lepoint.fr/societe/le-tireur-de-sete-mis-en-examen-et-ecroue-03-12-2012-1537782_23.php
Pourquoi avait-il sa licence? Tout simplement parce qu'il suffit d'un cachet du médecin généraliste pour le pouvoir. Souvent en signant ces licences je demande comme une boutade; " physiquement vous êtes aptes, mais comment savoir si psychologiquement vous avez le droit de tirer?" Un médecin spécial, genre celui qui signe pour les autorisations de permis de conduire agrée par la préfecture devrait être nécessaire.
Une autre solution est de ne pas distribuer les antidépresseurs comme des bonbons car ils peuvent avoir des effets devastateurs  sur certaines personnalités.

Marre des statines

Rien ne m'énerve plus que les prescriptions de statines dans les maisons de retraites; pour créer des dépenses inutiles à la Sécu il n'y a pas mieux. Je m'explique?
- Les personnes âgées souffrent parfois d'un tas de maladies qui les clouent au lit, de l'Alzheimer évolué à la polyarthrite en passant par les amputations dûes au diabète, la cachexie etc. Alors les histoires de cholestérol elles s'en fichent, ça fait juste un cachet de plus au petit déjeuner. 
- Il peut y avoir des effets secondaires non négligeables en terme de confort pour elles, des crampes pénibles qui amènent à la prise d'antalgiques, des problèmes de cataractes et d'insuffisances rénales.
Ce que les personnes âgées veulent, c'est un peu de confort, s'amuser un peu et prendre encore du plaisir à la vie, voir un peu la télé, faire des parties de cartes, aller chez le coiffeur et voir des spectacles agréables ( Je pense encore au film "Jean-Philippe" où le grand retour de Johnny se faisait devant les pensionnaires  d'une maison de retraite!) .  Sinon elles attendent la mort à l'instar de ma propre grand-mère autrefois  clouée dans un lit avec une polyarthrite invalidante qui n'arrêtait pas de répéter: " je ne me tuerai pas parce que je suis catholique". Et on va lui parler de statine pour prolonger peut-être sa durée de vie? Seulement on ne lui demanderait pas son avis actuellement, le petit cachet serait intégré à son cocktail du matin.

http://www.passeportsante.net/fr/Actualites/Nouvelles/Fiche.aspx?doc=statines-cholesterol-effets-indesirables-surveiller-de-pres_20100604

samedi 8 décembre 2012

Une patiente sans espoir

Une malheureuse jolie  jeune patiente est venue d'un pas incertain à ma consultation, aidée par son adolescent pour se déplacer. 
" Voilà docteur, j'ai de la fièvre, je tousse et je sais que c'est une infection parce que ça aggrave ma sclérose en plaque.
- Vous ne prenez pas de traitement?
- Pas depuis un an, le neurologue ne m'en donne plus car cela ne marche pas.
- Et votre médecin traitant, qu'est-ce qu'il en dit?
- Que la fièvre est due à une poussée et qu'il n'y a rien à faire qu'à attendre. Mais moi je sais que c'est une infection".
Je lui détecte une rhino, et je lui propose:
" Vous avez tenté le régime sans gluten?
- Je sais que je devrais essayer mais c'est dur toute seule. De plus je ne veux pas priver mes enfants. Et quand j'ai parlé au neurologue du docteur Kousmine et Seignalet il n'en a rien pensé du tout. 
- Vous pouvez toujours leur rajouter un plat de pâtes. Vous voulez consulter un nutrithérapeute? Il diagnostiquera vos carence et cela stabilisera peut-être la maladie. Le seul risque est pour le porte-monnaie car ces produits ne sont pas remboursés".

Et bien j'ai vu un sourire sur son joli visage; elle n'avait plus d'espoir de stabilisation ( même pas de guérison) depuis un an. 
Un de mes patients m'a demandé il y a peu des médicament pour la famille, pour aller au bled. J'accepte exceptionnellement, mais là j'ai dis non, ce n'est pas un dû. Et il y a deux jour un arrêt de travail de 15 jours pour que son fils puisse partir en vacances dans son pays natal! Quand c'est gros comme ça je pense à une blague, mais non, il était tout à fait sérieux!

Tous ces gens-là c'est de l'éducation et du respect de la république qu'il leur faut, ça s'apprend en classe ( pour cette dernière chose)

jeudi 6 décembre 2012

Une patiente me raconte que sa mère est tombée chez elle et que son père, au lieu d'appeler les secours l'a laissée dans un lit pendant deux jours. Par la suite il s'en est voulu à mort, parce que son épouse avait une fracture de vertèbre. 
Alors j'ai raconté à ma patiente pour la rassurer, que tout le monde faire des bêtises, cela: " quand je remplaçais des infirmières en maison de retraite en cinquième année de médecine, un soir un résident est tombé. J'ai vaguement vu qu'il marchait, et l'ai remis dans son lit. Le lendemain il était hospitalisé pour fracture du col du fémur engrenée, et la surveillante a dû parlementer avec la famille pour qu'elle ne porte pas plainte contre moi"

Pas facile de trouver les pathologies alors je ne rumine jamais contre un confrère qui n'a pas porté le bon diagnostic.

Test inutile

Parmi les choses complètement stupides, plus obligatoires mais qu'il faut que tous les personnels médicaux, paramédicaux, des crèches etc. fassent, il y a le tubertest (test de la tuberculose). Comme je le répète systématiquement: " je le fais pour ne pas me mettre en délicatesse avec la  loi, on le lit dans trois jours. S'il est positif on s'en fiche, s'il est négatif on s'en fiche aussi". 
Pourquoi s'en fiche-t-on? Parce que s'il est négatif c'est qu'il n'a jamais pris sur la personne, et qu'il est inutile de revacciner encore et encore. S'il est positif, on est ou vacciné ou porteur sain, ou tuberculeux, au choix. évidemment si la rougeur envahit le quart du bras on commence à s'inquiéter.
De plus si l'on sort d'une infection virale, il peut se négativer quelques temps.

J'avais eu un cours d'une heure sur les tests de la tuberculose dans mes jeunes années et étais sortie de là absolument perplexe en me demandant comment résumer le cours de façon à ce qu'il soit utilisable. Et comme on avait notre fierté, on n'osait pas avouer aux condisciples qu'on n'avait pas pigé grand chose. Vingt ans après je me le demande encore.


lundi 3 décembre 2012

Je viens d'apprendre que l'un de mes confrères souffre de pancréatite et est actuellement plus prêt de la mort que de la vie, et qu'un autre a été victime d'un accident vasculaire cérébral. Si j'ai bien tout compris, ce charmant confrère depuis quelques semaines ne pouvait plus assurer ses gestes médicaux, qu'il faisait faire par sa secrétaire en sa présence,  et se plaignait d'arthrose invalidante devant ses patients. Dans le même genre, un autre de mes confrères sortait d'une bronchite, et se tenait la poitrine qui devant ses patients " j'ai mal, ce n'est rien, c'est ma bronchite qui a du mal à se finir". 24 heures après il se retrouvait à l'hôpital pour infarctus.
Comme quoi les cordonniers sont les plus mal chaussés et on n'est pas toujours rationnel devant nos maladies. 
Mais le top dans le genre a été ce médecin qui il y a quelques années, téléphone à ma secrétaire  à 12 heures : " Barbie, je suis fatigué aujourd'hui, je vais arrêter là mes consultations". A 12h20 il était mort, malgré toutes les interventions qui ont pu se mettre en place.

Je viens d'apprendre que Madame Touraine veut assurer aux jeunes médecins s'installant en désert médical un salaire minimum de 4600 euros par mois  pendant deux ans. Ceci s'appelle une usine à gaz car le moindre médecin s'installant dans ces régions les gagnera en peu de mois. Et l'incitation par le fric, moyen. Car une installation ce n'est pas comme monter une épicerie, il y a des êtres humains derrière, que l'on va suivre parfois trente ans. C'est une responsabilité et quelques milliers d'euros de plus ou de moins ne changeront pas grand chose.

dimanche 2 décembre 2012

cannabis

Un de mes jeunes patients mineurs est allé en garde  vue pour une affaire de cannabis. La mère a décidé que elle et son fils consulteraient mon associée, afin d'avoir un point de vue étranger: ils me connaissent depuis douze ans et ont peur d'un jugement de valeur de ma part je suppose.
Pourtant ça ne risque pas, ayant moi-même un fils de 1 ans qui est parfois sollicité (celui qui a été fouillé déjà une fois gare du Nord, peut-être que le pompon de son bonnet ne plaisait pas aux policiers) , je comprends.
Mais je serais prête à faire prête à mettre la chair de ma chair en garde à vue si je découvre quelque chose qui me plait pas. 

vendredi 30 novembre 2012

Vive une école des parents!

Hier une nouvelle patiente complètement défaite accompagnée de son adorable petite puce de deux ans,  complètement bouleversée est venue se plaindre qu'elle dormait peu et mal. j'ai cru qu'elle me demandait un somnifère jusqu'au moment où j'ai compris " on m'a dit qu'on pouvait lui donner du phénergan (antiallergique et somnifère) pour qu'elle dorme et qu'enfin je me repose". Il a fallu que je bataille dur pour lui dire NON. 

Et un peu plus tard une maman toute pimpante dans ses vêtements style Gavroche consulte en compagnie de son petit polisson touche-à-tout et me demande de l'homéopathie pour le calmer un peu afin qu'il s'endorme plus facilement, " ça marche docteur". 

Comme quoi la perception des caprices et terreurs des enfants change complètement d'une maman à l'autre.

Il devrait exister une école des parents


jeudi 29 novembre 2012

Je ne sais pas bien pourquoi j'ai choisi la médecine générale. Ma mère ne jurait que par le pédiatre qui se trouvait à un patté de maisons de notre domicile, mon père consultait un rhumatologue, un gastro-entérologue  un urologue et " je ne vais chez le généraliste que pour les petites choses, l'ordonnance des vitamines par exemple que je lui dicte de me prescrire. Le docteur CP est un brave type, mais je compte sur les spécialistes pour me diagnostiquer et me soigner."

Et me revoilà à la place du brave docteur CP, c'est à dire à avoir le mauvais rôle en face de certains individus convaincus que la médecine spécialisée, y'a que ça de vrai. 
Ce qu'il y a de vrai, c'est qu'une clinique super au top a été construite pas loin de notre cabinet et qu'il faut la rentabiliser et que c'est 60 euros toutes les dix minutes, et que le pouvoir d'achat de mes patients diminuant je devrai me rabattre sur les hôpitaux du coin, donc refaire tout mon carnet d'adresses.

Médicaments anti-rhume : attention à votre coeur


Médicaments anti-rhume : attention à votre coeur

Les médicaments anti-rhume renfermant un vasoconstricteur et disponibles sans ordonnance seraient potentiellement dangereux pour le cœur et les vaisseaux. Particulièrement chez les hypertendus, les malades souffrant d’une affection cardiovasculaire et/ou cérébrovasculaire. L’information, publiée dans le Bulletin d’information de Pharmacologie du CHU de Toulouse, n’est pas nouvelle. En décembre 2011, l’ANSM avait rapporté des cas d’effets indésirables cardiaques. Pour le Pr Jean-Paul Giroud, membre de l’Académie nationale de médecine et spécialiste en pharmacologie clinique, « le risque cardiovasculaire existe avec les traitements contenant de la pseudoéphédrine, de la phenylephrine ou tout autre vasoconstricteur, mais il reste faible ». A ses yeux, l’essentiel n’est pas là ! « Il est aujourd’hui primordial de sensibiliser et d’informer le public à la bonne utilisation des médicaments d’automédication ».

Les médicaments administrés par voie orale contre le rhume, ont un effet vasoconstricteur qui augmenterait le risque d’infarctus du myocarde. « Cette information doit être connue du public. IL appartient aux autorités sanitaires et aux professionnels de santé d’informer et de sensibiliser » le public, explique le Pr Giroud. Il poursuit : « ces médicaments sont par exemple formellement contre-indiqués aux patients souffrant d’hypertension artérielle. Encore faut-il que tous les acteurs diffusent cette information, avant que le patient n’achète son traitement. C’est en amont que les messages doivent passer, car en plus, le public dans sa majorité ne lit pas complètement les notices des médicaments ».
Jean-Paul Giroud tient également à rappeler que « tout médicament, avec ordonnance ou sans, remboursable ou pas peut entraîner des incidents voire des accidents. L’aspirine peut provoquer des problèmes graves chez les patients présentant des troubles de l’estomac ainsi que de nombreuses interactions médicamenteuses. Le paracétamol peut causer une toxicité sérieuse si l’on dépasse la dose recommandée ». Les exemples sont nombreux. Et comme l’ajoute l’Agence nationale de Sécurité du Médicament et des Produits de Santé (ANSM), « demandez toujours conseil à votre pharmacien, lorsque vous recourez à l’automédication ». Respectez scrupuleusement les modalités de prise. Et surtout discutez avec votre médecin. Il saura vous indiquer en fonction de votre état de santé les médicaments d’automédication les plus adaptés.
Rappelons enfin qu’un rhume guérit spontanément. La plupart du temps, les symptômes vont disparaitre au bout d’une semaine. Vous êtes concerné ? Dans un Questions/réponses destiné aux patients, l’ANSM recommande :
- d’humidifier la muqueuse nasale avec des solutions de lavage adaptées (sérum physiologique, sprays d’eau thermale ou d’eau de mer) ;
- d’éviter de fumer ou de respirer la fumée des autres ;
- de dormir la tête surélevée ;
- d’éviter les climatiseurs qui assèchent l’air et les muqueuses nasales ;
- de maintenir une atmosphère fraîche (18-20°C) et aérez régulièrement les pièces.
http://www.destinationsante.com/Medicaments-anti-rhume-attention-a-votre-coeur.html

Depuis des années je déconseille avec application tout ce qui est sudafed, actifed et autres antirhumes, tout ce que vendent les pharmacies avec tout autant d'application. Zut, zut, zut. Et ça ne soigne même pas, ça soulage un peu. La preuve c'est que, si une sinusite couve, elle ne sera absolument pas enrayée par de la pseudoéphédrine

mardi 27 novembre 2012

plante pour plante...

Un patient: " Docteur, je voudrais vraiment décrocher du haschich. Vous n'auriez pas quelques chose pour me calmer le temps que j'arrête, des plantes par exemple?"

lundi 26 novembre 2012

Réévaluer les antibiotiques à 48 heures

Une copine travaille en biologie à l'hôpital de la Pitié-Salpétrière. Et il parait que sur les murs sont placardés des affiches: " savoir réévaluer les antibiotiques à 48 heures", c'est à dire savoir les arrêter quand cela ne marche pas ou changer. On n'a pas appris cela en cours! Ou bien je suis un dinosaure qui mériterait d'y retourner.
Mais c'est une très bonne chose, cela limite les prises inutiles d'antibiotiques.

vendredi 23 novembre 2012

Relations toujours cordiales avec la Sécu

Dans mon département plusieurs médecins se sont faits épingler par la Sécu pour arrêts de travail hors normes. En particulier l'un d'eux n'a pas eu de chance: son confrère a arrêté brutalement de travailler et il s'est retrouvé brutalement tout seul avec tout un tas de patients en longue maladie, ce qui veut dire multiplication des jours d'arrêt maladie.

Alors un syndicaliste nous a donné ce conseil judicieux: " si cela vous arrive ne restez pas seul dans votre coin, parlez-m'en. Ensuite la Sécu vous donnera le choix entre: 
- Accepter des objectifs de baisses du nombre d'arrêt de travail, mais six mois après cela ne sera pas encore assez et cela sera une spirale infernale;
- Accepter de se mettre sous tutelle, c'est à dire tout patient arrêté par vos soins devra faire valider son arrêt par le médecin de la Sécu. Et je vous garantis que cela encombrera leurs consultations et qu'ils vont craquer!"

Que de bons conseils. Mais cela veut aussi dire qu'entre la Sécu et les médecins un fossé continue de se creuser.

Dapoxétine


Les dessous du traitement de l'éjaculation précoce

Mots clés : Sexologiesexualité
Par figaro icondamien Mascret - le 23/11/2012
L'arrivée prochaine d'un médicament suscite un enthousiasme excessif.
Début 2013, la dapoxétine, sera commercialisé en France le premier médicament de l'éjaculation précoce. Il multiplie par trois l'intervalle entre le début de la pénétration et l'éjaculation. Selon le manuel diagnostic de psychiatrie de référence américain, le trouble est défini par une «éjaculation déclenchée par une stimulation minimum avant, au moment ou juste après la pénétration et survenant de façon constante ou récurrente avant que l'homme ne le veuille» mais sans mention de durée de pénétration.
Néanmoins, 90 % des hommes qui souffrent d'éjaculation précoce ne tiennent pas plus d'une minute après le début de la pénétration et 80 % éjaculent même en moins de 30 secondes. Dans la population générale, la durée médiane est de 5 min 30 à 6 min. Surtout 90 % des éjaculateurs précoces se plaignent d'un manque de contrôle du moment fatidique. Par son mode d'action, la dapoxétine appartient à une famille d'antidépresseurs appelée inhibiteur de la recapture de la sérotonine. Sa durée d'action courte, quelques heures, qui en fait un mauvais antidépresseur devient un avantage ici. IL semble en effet que l'on évite l'effet de sevrage qui existe avec un arrêt trop brutal de cette famille thérapeutique.

Des effets secondaires fréquents

Car il y a bien quelques effets indésirables et, dans les études conduites sur plus de 6000 hommes, 30 % des hommes ont renoncé en cours de traitement, à peine plus que ceux qui recevaient un placebo (traitement inactif). En particulier un homme sur six a ressenti des nausées, environ un sur dix s'est plaint de vertiges ou de migraines, un sur vingt de diarrhées, somnolence ou fatigue. Enfin, on comptait deux fois plus de troubles de l'érection sous traitement que sous placebo.
En fait, le principal mérite de la dapoxétine pourrait bien être de décomplexer les hommes atteint d'éjaculation précoce pour qu'ils osent en parler à un sexologue. Dans la dernière enquête nationale sur la sexualité des français, 6,5 % des hommes disaient souffrir «souvent» de ce trouble et 33 % «parfois». Mais dans ce dernier cas, quatre hommes sur cinq disaient aussi que cela ne leur posait pas de problème. Au-delà des vieilles méthodes encore proposée lors de l'imminence de l'orgasme (arrêt des mouvements de va-et-vient, pression du gland ou de la base de la verge), il existe désormais des approches plus globales qui améliorent la sexualité en dépit du trouble. Rappelons aussi que, dans les études, la majorité des partenaires d'éjaculateurs précoces se disaient tout à fait satisfaite de leur sexualité de couple.
http://sante.lefigaro.fr/actualite/2012/11/23/19476-dessous-traitement-lejaculation-precoce

Attention, il est de la même famille que les antidépresseurs paroxétine ( deroxat) et prozac.

jeudi 22 novembre 2012

Changement de modes de garde

Nous avons eu notre réunion de garde; j'ai été surprise de voir débouler les médecins des cantons voisins. Explication: jusqu'à maintenant un médecin de garde travaillait et se déplaçait s'il le fallait dans son canton, à partir de maintenant il n'y aura plus qu'un médecin pour trois ou quatre canton: il sera posté dans un hôpital ou une maison médicale de garde, recevra les patients sur rendez-vous, patients qui auront préalablement été triés par le Samu ( 15) et les patients incapables de se déplacer seront amenés sur place chez le médecin. 
Tout cela pour désengorger les urgences et faire quelques économies ( parce qu'un passage aux urgences coûte plus de 200 euros et un passage chez le spécialiste 39.5 euros pour un adulte)

Et en cours de soirée mes confrères ont pris une décision étonnante: il n'y aura plus qu'un médecin de garde pour la moitié du département les samedi après-midi et dimanche et basta! Je me prépare à sniffer un peu de speed et à avaler des litres de café avant chaque garde car elle promet d'être mouvementée ( blague).

Mon compagnon est fou furieux de tous les médecins qui ne veulent pas faire de gardes, car "ils ont bénéficié des études gratuites ils devraient donner un peu de leur personne à l'état.
- Mais ce n'est pas dans la mentalité mon chéri.
- Et bien il faudra que ça change, dans l'aviation civile par exemple les études sont gratuites et on n'a pas le choix du lieu de travail".

Je ne pense pas forcément comme mon compagnon mais c'est à méditer.

Mais je pense qu'un solution pour désengorger les urgences serait d'embaucher un généraliste aux urgences qui recevrait toutes les rhino, les otites et les maux de dos, les fièvres. Car malheureusement aux urgences  (par exemple N3 HEH Lyon  pour ceux qui connaissent,), on fait une batterie d'examens à tout nouvel arrivant dont 90% ne servent à rien puisque aucune pathologie n'est ciblée: electrocardiogramme à tout le monde, et tous les examens sanguins possibles et imaginables.
Un généraliste pourrait d'abord travailler avec ses dix doigts et ne faire intervenir la cavalerie que si besoin.

mardi 20 novembre 2012

Futur marché?


Le Point.fr - Publié le 

Derrière la pathologie se cachent de gros enjeux commerciaux. Une bataille sémantique qui vaut son pesant d'or.

"Est-ce que vous sortez tout nu ? Non ! Souffrez-vous pour autant d'une addiction aux vêtements ? Non ! Eh bien, ce n'est pas parce que vous ne lâchez pas votre téléphone portable que vous souffrez d'une addiction." La logique de Serge Tisseron, psy­chia­tre et psy­cha­na­lyste, se veut implacable. 

 
À voir certains adultes ou adolescents pendus à leur smartphone du matin au soir, connectés à Facebook 24 heures sur 24, nombreux parmi leurs proches sont ceux qui se posent la question d'une "dépendance". Pour Serge Tisseron, il n'existe pas d'addiction avérée au téléphone portable, à Internet et aux réseaux sociaux : "Les critères définissant l'addiction ne sont tout simplement pas établis", explique le spécialiste de l'influence des nouvelles technologies, en référence aux connaissances scientifiques sur le sujet. Un rapport de l'Académie française de médecine de mars 2012 va en effet dans ce sens, recommandant l'utilisation de l'expression moins stigmatisante "pratiques excessives".

Une pathologie derrière la pathologie

Certes, il existe des addictions sans substance, comme celle aux jeux d'argent, mais elle est à ce jour la seule reconnue unanimement par la communauté scientifique. Et, d'un point de vue purement neurologique, les circuits stimulés par l'utilisation de nouvelles technologies ne sont tout simplement pas les mêmes que ceux sollicités dans le cas d'une addiction à un stupéfiant, par exemple, comme l'a étudié Jean-Pol Tassin, spécialiste de la neurobiologie de l'addiction.
Pour Serge Tisseron, le terme "addiction" est tellement galvaudé qu'il est en passe de perdre tout son sens, alors qu'il correspond à un ensemble de signes biologiques bien définis. "S'empêcher de manger du chocolat ou d'aller sur Facebook, c'est contrariant, certes, mais cela n'a rien à voir avec ce dont est capable un alcoolique pour trouver une bouteille !" s'emporte-t-il. Aux parents qui viennent le voir pour remédier à "l'addiction de leur fils", Serge Tisseron répond qu'il faut définir un contrat avec l'adolescent, pour limiter le temps de connexion. Et que si, au-delà de cette durée, le jeune est mécontent de ne pouvoir être connecté, il finira bien par faire autre chose... 
Mais le psychiatre reconnaît que cela ne signifie pas pour autant qu'il n'existe pas de problème. Car les indécrottables qui ne se séparent jamais de leur téléphone portable ou qui ne peuvent rester plus de quelques heures sans s'enquérir de l'actualité de leurs amis Facebook ou sans tweeter une bonne formule peuvent bel et bien être l'objet d'une attitude compulsive, traitée éventuellement par un psychiatre. "Il peut y avoir une pathologie, mais pour la traiter, on doit déterminer et comprendre la pathologie qui est à l'origine de ce trouble, explique Serge Tisseron. En soignant les causes de la pathologie cachée, on peut soigner ses conséquences."

Simple bataille sémantique ?

Et d'illustrer son propos en expliquant que ceux qui sont accros aux nouvelles technologies sont les victimes d'une nouvelle expression de la compulsion : "Comme pour ceux qui nettoient et nettoient encore pour qu'il n'y ait aucune trace de poussière ou ceux qui vérifient plusieurs fois qu'un robinet est bien fermé, utiliser de manière compulsive les nouvelles technologies révèle souvent une angoisse sous-jacente. Internet donne simplement un nouvel aspect à des pathologies anciennes, mais ce n'est pas la pathologie en soi : c'est le lieu qui la révèle." 
"Addiction" ou non : s'agit-il d'une simple bataille sémantique ? Pas seulement. Un réel enjeu économique se cache derrière cette reconnaissance. Car si ces comportements pathologiques liés aux nouvelles technologies étaient officiellement reconnus par le Manuel diagnostique et statistique des troubles mentaux (Diagnostic and Statistical Manual of Mental Disorder, DSM), la référence internationale publiée par l'Association américaine de psychiatrie qui classifie les troubles mentaux, leurs traitements médicamenteux deviendraient alors remboursés. Tout le marché du médicament est d'ores et déjà dans les starting-blocks, prêt à dégainer les pilules ad hoc.
Y'en a marre de cataloguer les gens pour leur vendre du médoc, c'est tout ce que j'avais à dire ce soir