samedi 30 mars 2013

Un parkinsonien

Petite forme de blogueuse en ce moment, pourtant un patient m'inspire. C'est la descente aux enfer pour lui.
Il y a sept ans c'était un septuagénaire fringuant et heureux de vivre, avec une femme que je trouvais casse-pied, mais qu'importe.
Et puis il s'est mis à avoir de l'asthme; un médecin lui a prescrit un antiasthmatique, le Singulair qui lui a procuré un tas d'effets secondaires


  • une douleur à l'abdomen ou l'estomac,
  • une toux,
  • de la diarrhée,
  • des étourdissements,
  • une fièvre,
  • des maux de tête,
  • des brûlures d'estomac,
  • un écoulement nasal,
  • une démangeaison et une desquamation de la peau,
  • une éruption cutanée,
  • une congestion nasale,
  • de la soif,
  • un mal de dent,
  • des modifications de la vision,
  • de la faiblesse ou une fatigue inaccoutumée.
En proportion moindre: 
  • un comportement agressif (comme des crises de colère chez les enfants) ;
  • un saignement qui dure plus longtemps qu'à l'accoutumée ;
  • des ecchymoses ;
  • des battements de cœur forts, rapides ou irréguliers ;
  • des symptômes semblables à ceux de la grippe qui persistent ou qui empirent, une éruption cutanée, une douleur en coup de poignard, un engourdissement des bras ou des jambes, une douleur articulaire ou une sinusite aiguë ;
  • voir des choses qui n'existent pas vraiment (hallucinations visuelles) ;
  • des symptômes attribuables à une dépression comme du désintérêt pour les activités qui étaient auparavant agréables, une humeur déprimée, des fluctuations du poids, des modifications du sommeil, des difficultés de concentration et des sentiments de culpabilité ou de désespoir) ;
  • des tremblements.
Très rarement: 
  • des crises convulsives ;
  • des signes d'une réaction allergique grave comme de l'urticaire, une difficulté respiratoire, ou une enflure des lèvres, de la bouche, de la langue ou de la gorge ;
  • des symptômes de troubles hépatiques comme de la nausée, des vomissements, de la fatigue, le jaunissement de la peau ou du blanc des yeux, une urine foncée, des symptômes semblables à ceux de la grippe, une perte d'appétit et une douleur abdominale ;
  • des pensées suicidaires.
Il en avait fait des examens, scanners, et toute la panoplies d'examens biologiques et cardiologiques, pour qu'on en arrive à cette conclusion. 
Mais tout était bien qui a fini bien, à part qu'il a développé dans les suite un Parkinson. Et là, la descente aux enfers a commencé: d'abord pour son entourage car il avait la main  précise qui touchait directement certains attributs feminins, avec remarques à l'allant.  J'avais téléphoné au neurologue qui n'en a pas tenu compte. 

Il a fini par avoir un antidépresseur. Pourquoi?  Sur la notice il y a avait écrit que cela peut favoriser les mouvements anormaux. 

Il est allé aux urgences deux fois, la dernière le neurologue s'est rangé à mon avis et lui a juste diminué son antidépresseur. Et mis du Modopar. Le malheureux se plaignait que, dés qu'il prenait son médicament il marchait normalement, et trois heures après c'était fini. 
Alors j'ai positivé " Mais c'est génial, pendant trois heures vous êtes normal, profitez-en!"  Il fallait bien dire quelque chose.

Mais quelle est la part des effets secondaires dans sa descente aux enfers? Génant comme question.



mercredi 27 mars 2013

Je lance une bouteille à la mer...

Si quelqu'un veut m'éditer, je propose un sujet d'actualité: " être en bonne santé low cost", que cela coûte le moins chez à  tous les intervenants et que le type se soucie au minimum de sa santé parce qu'il va bien.

....?

Le rêgne de la peur

Par rapport au post d'hier, c'est vrai que l'on fait peur aux gens avec tous les scandales qui se suivent. Le scandale des pilules 3  et 4ème génération provoque plus d'IVG en contrepartie. Qu'est-ce qui est le mieux?

Hier une patiente vient me voir avec son adorable petite fille de 8 mois qui la fait tourner en bourrique convenablement nuit et jour. Les premiers mois ont été très durs avec pleurs incessants, selles molles, bronchiolites sur bronchiolites et reflux gastro-oesophagien.  Elle a pris les traitements classiques, vu le kiné, changé le lait etc. La mère était proche de la dépression, en écoutant la famille il y n'avait pratiquement plus qu'à la passer par la fenêtre.

Puis le bébé  a vu un ostéopathe, pris un protecteur gastrique, changé le lait en lait de soja ( Modilac soja premier âge) et les pleurs ont changé d'aspect. C'est qu'elle a compris la mouflette qu'en hurlant tout le monde s'occupe d'elle! Mais elle va mieux. Et comme me disait un ancien maitre de stage " le bébé est roi jusqu'à 7 mois, ensuite l'éducation arrive".  Et il ont commencé à serrer la vis.

Pour en revenir au lait, la famille m'a demandé " on se posait des question par rapport au lait de soja, après ce qu'on a vu dans les journaux". 
Et voilà, on fait peur, on fait peur, peur, peur, peur et ils n'assimilent plus l'information complète: le Modilac Soja est une formule spécial nourrisson enrichie en tout ce qu'il faut pour la croissance des bébés. Je suis désolée de leur faire de la pub car des tas de laits sont tout aussi valables exempts de lactose, ce qui est le but recherché. 


mardi 26 mars 2013

Le bismuth

Une patiente débarque dans mon cabinet en compagnie de son mari:

" Je suis malade, j'ai une gastro.
- OK. Vous avez pris un médicament? 
- Oui, de l'ibuprofène.
- Ce n'est pas le meilleur choix, gastro et ibuprofène, cela peut faire des dégats dans l'intestin.
- vous prenez un traitement quelconque en général?
- Non
- La pilule?
- Oui, Yaz.
- Catastrophe, non seulement c'est une troisième génération, mais c'est celle qui favorise le plus les phlébites et accidents cardiovasculaires. 
- Mon gynéco m'a dit que je pouvais la continuer sans problème.
-c'est vrai qu'on a diabolisé les pilules troisièmes génération alors qu'elles ne sont pas toutes à mettre dans le même panier, par exemple Qlaira a beaucoup moins d'effets secondaires. Mais Yaz, Jasmine ou jasminelle sont connues pour leurs effets secondaires selon le magazine Prescrire et selon ma propre expérience, une double embolie pulmonaire par exemple chez une jeune fille de 25 ans.
- Je vais en parler  à mon gynéco". 

Et le mari qui n'avait rien dit jusqu'à présent demande:
" Que pensez vous du bismuth?
- Oh oh oh!!! Catastrophe, cela a été interdit il y a 40 ans pour encephalopathie. Il revient doucement par la petite porte pour les troubles digestifs. 
- Mon épouse en a pris hier, car c'est en vente libre aux USA". 

Le bismuth revient, pour soigner les gastrites à Helicobacter pilori. Il doit être utilisé à dose moins importante qu'autrefois, avec un arrêt chaque mois durant deux mois. 
Mais c'était bien la peine de nous le diaboliser durant toutes nos études médicales, cela sonne toujours comme un gros mot et comme un des plus grands scandales médicaux du siècle dernier.
http://fr.wikipedia.org/wiki/Bismuth

Pour en revenir à la patiente, ce n'était pas du tout une patiente éduquée par moi, si l'on peut dire, elle ne  remet pas du tout en cause ce qu'elle ingurgite. Va-t-elle avoir envie de me revoir?


samedi 23 mars 2013

Happly Day pour dépressifs

Happli day est destinée aux personnes souffrant d’un épisode dépressif ou connaissant dans leur entourage une personne souffrant de dépression.

Avec cette application, vous disposez d’un outil facile à utiliser pour vous aider à mieux comprendre la maladie, jouer un rôle actif dans votre traitement et vous accompagner tout au long du chemin vers la guérison.

Cette application est disponible gratuitement sur smartphone. Si vous êtes concernés, votre médecin pourra vous transmettre un code vous permettant d’accéder aux différentes rubriques de l’application.
Son but n’est pas de se substituer au médecin, seul habilité à poser ce diagnostic, à initier ou modifier un traitement mais uniquement de vous aider à faire le point avec vous-même, et si vous le souhaitez, avec votre médecin et vos proches.
Les fonctionnalités de « Happli Day » sont les suivantes :
MON PROFIL


Pour personnaliser votre profil Happli Day :

– Ma sélection : choix des questions que vous souhaitez suivre dans vos progrès.

– Mon aide-mémoire : adresses, traitements et rendez-vous que vous souhaitez noter. 

– Mes alertes : paramétrez une alerte pour vos évaluations

MES PROGRES


Pour suivre et visualiser vos progrès sur le chemin de la guérison :

– J’évalue mes progrès (questionnaire) : évaluez votre état général au quotidien et d’autres critères de votre choix personnalisés au préalable, répondez simplement à l’aide du curseur pour noter votre ressenti et ajoutez des commentaires si vous le souhaitez.

– Mes résultats : visualisez vos progrès après avoir répondu aux questions et leur évolution.

COMPRENDRE


Pour vous aider à mieux comprendre la maladie au travers de 2 sous-rubriques :

– Qu’est-ce que la dépression ? 

– Des étapes à franchir

ALLER PLUS LOIN


Pour vous informer et trouver des conseils :

– Témoignages : d’autres personnes ayant souffert de dépression (sur la maladie, s’en sortir, l’entourage)

– Conseils : pour améliorer votre quotidien

– En Pratique : des suggestions/rappels d’actions à effectuer qui pourront vous aider à reprendre pied

– Vidéos : présentant des techniques simples de relaxation.

Retrouvez le mode d’emploi de l’application Happli Day et les mentions légales.
Happli Day a été élaborée par le Docteur Nuss avec le soutien d’Euthérapie.


Happli Day a été élaborée par le Docteur Nuss avec le soutien d’Euthérapie.
https://play.google.com/store/apps/details?id=fr.eutherapie.happli_day&hl=fr

Il n'y a pas quelque chose qui vous dérange? Moi si : " avec le soutien d'Euthérapie, un laboratoire pharmaceutique, filiale de Servier qui fabrique le Valdoxan. On quitte par la grande porte, on passe par la petite.  Ce programme n'a rien de désintéressé donc. 




vendredi 22 mars 2013

Exit la maison médicalisée

Le projet de maison de santé c'est fini, du moins pour mois. Nous sommes quatre médecins avec des buts totalement différent, un peu le genre du mariage de la carpe et du lapin. Comment font les autres pour voir le jour et rester pérennes?
L'une ( moi) acheter pour se mettre en SCI, l'autre ne veut pas de secrétaire, la troisième ne veut aucune contrainte horaire, personne ne veut devenir maitre de stage pour nos étudiants. Et la quatrième exerçant en banlieue sensible: quand je lui ai parlé de ma conception de la médecine: plutôt un mélange assistante sociale-psychothérapie de soutien et médecin somatique avec le minimum de traitements utiles elle m'a sauté dessus: " On ne peut pas refuser les psychotiques.
- Mais je ne les refuse pas, c'est eux qui ne viennent pas! Le seul qui j'ai refoulé m'avait fait des avances explicites.
- Moi je suis une vrai éponge, je les attire tous.  Et on ne peut pas être insensible à la misère humaine. et j'en ai vu, c'est terrible, le type qui massacre sa bonne femme en la frappant sur l'évier, une épouse qui me fait écouter sur son portable toutes les horreurs que son bonhomme a pu lui dire.  Et les suicides, première cause de décès, on s'en fout? Plus que les accidents de la route!
- Je n'en ai pas encore eu, je touche du bois.  On peut prendre du recul!
- On ne peut pas se priver des psychotropes.
- Si, la plupart du temps. Non mais, vous croyez que je vis dans le monde des Bisnounours?"

Je suis sortie de la réunion complètement déstabilisée, ce médecin vit dans une banlieue, genre Chicago et moi j'exerce sûrement dans une sitcom sirupeuse avec ses petits divorces, un ou deux enfants illégitimes, ses petits ragots, quelques mères abusives et des enfants mal élevés qui courent en tous sens.  Peut-être que j'ai construit ma clientèle de façon à ce qu'elle ressemble à  " la petite maison dans la prairie"?  Mais c'est ce qui va me permettre de tenir dans la durée, car le  monde de cette consoeur  est trop plein de noirceur pour qu'elle tienne juqu'à la retraite. La preuve, elle veut le quitter.

Je pense toujours malgré tout que l'exercice solitaire n'est pas la meilleure façon d'exercer et me voilà de nouveau " poor lonesome cowboy", quoique avec ma charmante associée Davina, mais pour combien de temps?


mercredi 20 mars 2013

QUAND LA MÉDECINE ABUSE DE SON POUVOIR


EMISSION DU 26/03/2013

Radios, scanners, prises de sang, médicaments mais aussi interventions chirurgicales, près de 30% des prescriptions médicales n’auraient pas de justification. C’est ce que révèle un sondage effectué en 2012 auprès des médecins par la Fédération Hospitalière de France. Comment expliquer ces dérives dont la facture s’élèverait à plus de 20 milliards d’euros ?
Plusieurs facteurs entrent en cause. La raison financière est la première invoquée. Plus les cliniques ou les hôpitaux effectuent d’actes, plus ils sont rémunérés, d’où une tendance à l’inflation. Cette logique de rentabilité, un temps cantonnée au privé, gagne de plus en plus le secteur public et l’obligation de faire du chiffre entraîne bien souvent des dérives.
Les médecins, de leur côté, avancent un autre argument, celui de la peur de passer à côté d’une pathologie. Les patients se montrent de plus en plus procéduriers et, pour ne pas être accusés d’erreur médicale, de nombreux praticiens reconnaissent prescrire systématiquement plus d’examens que nécessaire.
Quant aux patients, ils ne sont pas non plus entièrement étrangers à ces excès. Ils sont en effet de plus en plus « demandeurs » de médicaments. La peur de la maladie a fait des Français de véritables dévoreurs de gélules. Avec 200 millions de boîtes de psychotropes vendues par an, la France est le premier consommateur au monde. Pourtant, près de la moitié des patients placés sous antidépresseurs ne souffrent pas de dépression.
Mais quels contrôles introduire ? La collégialité pourrait être un garde fou efficace. Mais les médecins sont-ils prêts à accepter que leurs collègues ouvrent leurs dossiers, se penchent sur leurs patients et pointent du doigt d’éventuelles fautes ? Enquête de santé ouvre le dossier.
Après la diffusion du documentaire, Marina Carrère d’Encausse, Michel Cymes et Benoît Thevenet reviennent en direct sur le sujet en compagnie d’experts et de témoins.
Les téléspectateurs sont invités à poser leurs questions par mail sur france5.fr, par SMS au 41555 mot-clé EDS ou via #santef5.

Il faudrait  faire un grand ménage, ça serait un chantier titanesque que de créer une médecine peu chère et respectueuse de l'être humain, car on est tous dans un engrenage.

Un coup de fil destabilisant

Hier je reçois un coup de fil assez déstabilisant: " Docteur, vous pouvez être fier, mon mari fait 50 km pour vous voir, vous l'avez aidé et maintenant je vais perdre mes enfants. Il vous a manipulé". Et elle raccroche tout net.

C'est vrai que j'ai aidé le mari à remonter la pente après un divorce on ne peut plus difficile, j'ai fait des certificats en tous sens pour l'aider: un certificat de coup et blessures pour sa fille de 10 ans ( fait par un membre de la famille du côté maternel),  et des autres attestant juste ce que je voyais, y compris une maladie du père invalidante. J'avais aussi retiré les psychotropes au père il y a plus d'un an ( il n'en avait pas fait une grosse consommation) malheureusement la mère s'est engouffré dedans de la bonne façon avec neuroleptiques et benzodiazépines ( qui peuvent favoriser des réactions d'agressivité). 

Ca m'a effectivement déstabilisée un petit moment ( ce que ce coup de fil avait pour vocation) puis je me suis félicitée de ne pas avoir écrit des trucs genre " la mère est complètement folle, il vaudrait mieux pour les enfants que la garde soit attribuée au père" etc. Toutes nos revues médicales, y compris celle du conseil de l'Ordre des médecins nous mettent en garde contre des certificats abusifs, ce qui peut contribuer à annuler une procédure, dé-crédibiliser le médecin ( et toute la profession dans le même temps) et l'amener au procès. 

Malgré les liens d'amitié qui peuvent nous lier à certains patients, il faut tenir bon afin de leur laisser toutes les chances de réussir leurs démarches. 

lundi 18 mars 2013

Ragots

Certains patients sont des totally insatisfaits chroniques; voyageant de médecin en médecin, ils ont commencé parfois par le docteur Cravate, puis mon prédécesseur le docteur Jefume, puis moi et espèrent "enfin être guéris" par ma charmante consoeur, le docteur Davina. Ils en profitent au passage pour cracher sur celui qu'ils viennent de quitter. C'est assez éprouvant pour elle qui a horreur qu'on déblatère sur ses confrères. Les patients ne se rendent pas compte que les médecins se parlent entre eux? 
Dr Davina en a reçu  une comme ça aujourd'hui " le docteur Moustache n'explique rien, le docteur Vincent n'a pas su me soigner, le docteur RRR donne toujours les mêmes médicaments, à tel point qu'il y a un tiroir spécialement pour ses prescriptions à la pharmacie". Mais ils se prennent pour qui, eux qui jugent les médecins comme s'ils étaient le Juge Suprême?

Je me suis aussi fait avoir autrefois par des patients que je pensais en confiance avec moi:
" Le docteur Pise sentait l'alcool;  il n'a pas vu le cancer de ma mère;  il a donné des traitements nocifs..." Le hic c'est qu'il s'agit toujours des mêmes patients qui "aident" à la réputation des médecins du canton. J'ai pris l'habitude de ne prendre les rumeurs au sérieux qu'à partir de trois fois la même histoire. Et pour ceux dont la langue est la plus acérée, je leur propose de se faire soigner par un autre médecin qui ne risquera pas de faire des erreurs ( cela existe-t-il? On est humain après tout).

Mais la rumeur la pire est celle qui enterre régulièrement une de mes consoeurs partie à la retraite depuis trois ans; celle-là est folle de rage à chaque fois qu'elle a vent de ce qui se raconte. 

samedi 16 mars 2013

Causes de dépression

Il y a quelques années une de mes patientes était tombée en grave dépression suite à sa rencontre voiture contre sanglier. La dépression était arrivée sournoisement et rien ne semblait pouvoir améliorer la pauvre patiente qui finalement a été mise en invalidité par le médecin de la Sécu. 
Et un jour elle m'a dit " Docteur, j'ai les jambes qui gonflent". Et là j'ai eu un éclair " La thyroïde!" Effectivement elle était en hypothyroïdie profonde, qui une fois corrigée a soigné la dépression en quelques mois. 

Et ça m'a servi de leçon: une  quinquagénaire vive  mince et non-fumeuse me voit depuis quelques mois pour des problèmes de tension, de vertiges, elle ne sort plus de chez elle,  ne se pomponne plus, ne se fait plus plaisir, elle tombe dans la dépression. 
Et depuis quelques mois on recherche ce qui a causé cet état, d'autant plus que ses problèmes familiaux n'en sont pas vraiment, car ils se calment, ça recommence ailleurs... la famille vit. Elle a consulté des cardiologues, et d'autres spécialistes, il y a eu une amélioration momentanée avec  un bétabloquant, mais depuis hier les vertiges recommencent et la tension passe du 15 au 9 sans raison.
Donc hier je me suis dit " les surrénales!" ( qui peuvent causer de l'hypertension). Et j'ai demandé un scanner des surrénales, et je croise surtout les doigts.

Parfois c'est l'équivalent d'une aiguille dans une meule de foin.  

jeudi 14 mars 2013

S'amuser avant de trépasser

Je reçois ce soir une octogénaire bien tassée, une charmante vieille dame qui depuis treize ans ne me consulte que pour des renouvellement d'antihypertenseurs. Pas un seul coup dur en 13 ans que je la connais. Mais depuis quelques temps elle part en vrille, elle maigrit sans raison, sa vue baisse ( dégénérescence maculaire liée à l'âge), elle se met à avoir un tremblement fin des extrémités. 
Elle a vendu sa voiture il y a deux ans et depuis ne sort plus beaucoup. 

Je l'ai trouvée amaigrie  et rapetissée,  elle m'a fait penser à une vieille souris que j'avais gardé autrefois, après qu'elle ait fait de multiples cavalcades dans mon pupitre au collège (il fallait bien s'occuper). 
Et la pauvre, en fin de consultation, après m'avoir présenté un zona étendu et on ne peut plus mal placé m'a demandé d'une voix douce " Et pour mes tremblements?" l'air de celle qui sait qu'on ne peut plus y faire grand chose. 
Je n'ai trouvé qu'une seule réponse: " partez en voyage et profitez-en. Trouvez-vous une chambre d'hôte près de la mer et admirez les vagues". 
Car tout part en dégringolade et il est temps de s'amuser avant de finir de se consumer; je peux sentir que le terme de sa vie est proche. 

mercredi 13 mars 2013

Parents toxiques

Il y a des patients, je ne parierais pas sur eux en premier lieu. Comme cette gamine que sa mère bourrait d'antidépresseurs pour des motifs diverses ( professionnelle de santé elle se servait  à l'hôpital ou se faisait faire des ordonnances par son psy préféré qui ne voyait pas la fille). Elle s'en est sorti, a fini par vivre loin de sa mère en se mariant dés sa majorité. Elle va bien actuellement et j'espère que son passé ne la rattrapera pas. 

Il y a celui dont le père a la main leste, mais je n'ai rien pu prouver, ne relevant aucune marque. En passant , il ne s'en est jamais plaint non plus, je l'ai appris par les voisins de l'époque. Ils ont déménagé. Et il y a peu de temps j'ai appris qu'après avoir reçu une baffe de trop  l'adolescent avait été porter plainte à la gendarmerie. Maintenant il a un éducateur "au fondement", mais vit toujours au domicile familial, l'atmosphère doit être invivable. 

Et celle chez qui j'ai fait des arrêts scolaires afin qu'elle reste auprès de son père suicidaire. J'ai accepté par peur d'avoir le premier suicide de ma patientèle. Inutile d'écrire qu'elle n'a jamais fini la moindre étude; mais le père est toujours en vie. 

Et celle que la mère baffe à tout bout de champ et qui ne sait que répéter " Fifi, ne reste pas dans mes jambes, va jouer dans ta chambre" et qui passe son temps à hurler. Quand j'ai demandé ce qui se passait à  Fifi, elle n'a jamais levé les yeux vers moi, refusant toute communication l'air de dire " les adultes sont mes ennemis".  La pauvre Fifi en question est en passe d'aller voir un psychologue. Ca amènera à quoi? Une thérapie parentale serait préférable. 

Oui, il y a des parents bien encombrants, toxiques.
 
Et il y a ceux qui avec les meilleures intentions du monde disent " je pense que je suis un bon père" et qui ne laissent pas une seconde de répit à leur rejeton entre la piscine, la gymnastique, les jeux dirigés, à trois ans. A quoi je réponds à ce " bon père", hyper agréable au demeurant " bien moi j'ai compris que je ne peux l'aider qu'en lui fichant la paix, en le laissant rêvasser autant qu'il le désire". 

Mon associée m'a argumenté qu'il y a des tas d'éducations valables. OK, mais d'abord ne pas bouffer l'air de son bébé. 

Toutes ses pensées suite à des hurlements dans notre salle d'attente commune: un petit garçon voulait vivre sa vie dans la salle ( où je précise, aucune seringue souillée ne traîne, où les bouts de verre éventuels sont ramassés régulièrement et où ne court aucun insecte rampant ni aucune souris) et le père le contenait physiquement sur ses genoux. Et ce n'était pas du goût du mioche, une demi-heure ça a duré, mes oreilles ont trinqué sévère. Même mon associée a fait une remarque au père lorsqu'elle les a reçus " vous pouvez le lâcher vous savez, il ne cassera rien". Tout dans le contrôle obsessionnel. 




mardi 12 mars 2013

futur anti-dépresseur anti-agressivité


Les chercheurs sibériens ont découvert un procédé permettant de contrôler le comportement agressif au niveau génétique. Ils ont prouvé que ce trait de caractère est héréditaire. Ainsi, en agissant sur les gènes, il est possible de réduire l’agressivité de l’individu.

Les expériences ont été menées sur des rats, car le génome d’un rat est proche de celui de l’homme, avec un taux de compatibilité atteignant 90 %. C’est la raison pour laquelle de nombreuses découvertes faites sur le comportement de ces animaux sont également valables pour l’homme. Cela fait plusieurs années que les spécialistes de l'institut de Cytologie et de Génétique de Novossibirsk s’occupent de la sélection de rats gris en fonction de leur agressivité envers l’homme. Deux groupes de rats ont été formés : un qui comporte uniquement des animaux qui sont amicaux envers l’homme et un autre, qui comporte des rats agressifs.
« Nous avons effectué une sélection génétique », raconte Marie Konochenko, chercheuse à l’institut de Cytologie et de Génétique de l’Académie russe des Sciences, dans un entretien accordé à La Voix de la Russie. « Et leur progéniture présente les mêmes caractéristiques : les uns sont calmes, les autres – agressifs ».
En même temps, les deux catégories d’animaux vivent dans des conditions complétement différentes, ce qui exclut l’influence de l’environnement sur leur caractère. On peut donc en conclure que le mécanisme du comportement des rats est déterminé par l’hérédité, ce qui a été prouvé par une analyse génétique.
« Les chercheurs de notre laboratoire ont étudié le génome des animaux des deux catégories en collaboration avec nos confrères allemands », précise Maria Konochenko. « Nous avons découvert des zones dans leurs chromosomes qui sont différentes. Ces zones selon nous seraient responsables de l’agressivité ».
Il s’est avéré que ce sont ces zones qui sont responsables du travail des récepteurs du système de la sérotonine. La sérotonine est une hormone du plaisir. Les animaux qui n’en possèdent pas beaucoup dans l’organisme, sont constamment insatisfaits et se mettent facilement en colère. On peut observer ce phénomène sur le comportement des petits rats qui jouent. Les rats nés du groupe « des calmes » s’amusent plus longtemps que leurs camarades « agressifs »
.
Les chercheurs sont en train de mettre au point un traitement qui permettrait d’influencer les gènes des rongeurs. Les premiers résultats sont assez encourageants : le niveau d'agression pourrait être abaissé à l’aide de ces produits. Après injection, l’animal n’a plus envie d’attaquer et peut même être pris dans les mains – du jamais vu chez les rongeurs, expliquent les chercheurs.
Cette même méthode pourrait être utilisée pour réduire l’agressivité chez les hommes. Elle est différente des antidépresseurs classiques par le fait qu’elle ne provoque pas une oppression psychique chez l’individu, ce qui rend cette méthode moins invasive.
Cependant, cette méthode peut autant réduire l’agressivité que l’augmenter, tout dépendant de l’individu, craignent les scientifiques. Avec cette découverte ils ont également ouvert la voie à la création de super-soldats, qui ne craignent pas l’ennemi sur le champ de bataille et de personnes agressives en tout genre.
Toute technologie a des avantages, mais aussi des inconvénients. Souvenons-nous de l’énergie nucléaire, par exemple
http://french.ruvr.ru/2013_03_11/L-agression-sera-placee-sous-controle/

On arrive bientôt dans Universal Soldiers, moi qui regardais Van Damme ( et qui en rêve!) avec plaisir en pensant que c'était de la pure fiction!

Psychotropes

Je fais écho à une référence qu'un internaute m'a envoyé

et la vidéo c'était ça:

lundi 11 mars 2013

Visite médicale nouveau genre

Certains labo persistent  à venir me voir malgré toutes mes petites idées.
L'un d'eux venu ce jour m'a présenté son produit contre la goutte.
" vous savez monsieur que le magazine Prescrire n'est pas tendre avec votre produit? 
- Je sais, mais je leur souhaite à ceux qui ont écrit l'article de ne pas avoir la goutte, c'est terrible".
Puis il présente un produit contre l'ostéoporose, on en vient à parler du calcium qui est corrélé statistiquement avec un plus grand nombre d'infarctus. Et là il me sort un visuel  " les compléments calciques corrélés avec un plus grand nombre d'affections cardio-vasculaires" et sur la page de droite " il est mieux de manger du calcium naturellement". 

Et j'ai eu envie de lui soumettre une super idée " dites monsieur, vous ne pourriez pas proposer à votre hiérarchie une visite médicale tout à fait insolite ( mais qui devrait être la règle): 

" Bonjour docteur, je vous présente Calmtout , un nouveau médicament antihypertenseur dont je vais d'abord vous détailler les effets secondaires. Il peut provoquer de l'hypertension, des nausées et vomissements, mais quelle efficacité!!! Deux fois plus efficace que tous ses concurrents  et facile à prendre etc. "

- Non, je ne pense pas que cela sera possible docteur.
- C'est dommage, je propose cela comme une expérience, un test, les médecins seront tellement soufflés que les rapports entre les labos et les médecins ne peuvent que s'améliorer."

C'est bête, je reste avec toutes mes idées, qui pourraient paraître saugrenues à certains, mais en tout cas je suis sûre qu'il faut changer quelque chose au monde de la santé.


dimanche 10 mars 2013

L'Académie de médecine recadre les médecines douces


Certaines thérapies complémentaires ont un intérêt modeste et dans des cas limités, selon l'Académie.

C'est à un recadrage en règle que s'est livrée l'Académie nationale de médecine à travers son rapport adopté le 5 mars sur les thérapies complémentaires. Entendez les médecines douces, encore appelées parfois «médecines parallèles» ou alternatives. Un très mauvais terme qui entretient la confusion dans l'esprit du public, de même que le terme «médecine traditionnelle», qui laisse à penser qu'une pratique ancienne est forcément bénéfique pour la santé.
«Nous avons choisi le terme “thérapies complémentaires”, car ces pratiques ne constituent pas une médecine à elles seules», explique le Pr Daniel Bontoux. «Pour nous, insiste-t-il, il n'y a qu'une seule médecine. La médecine scientifique.» Comme le Conseil de l'ordre des médecins, l'Académie craint les abus et les dérives sectaires.

Quatre thérapies étudiées

Malheureusement, le rapport est circonscrit à quatre thérapies complémentaires: l'acupuncture, la médecine manuelle (ostéopathie et chiropraxie), l'hypnose et le tai-chi. Pourquoi un choix aussi limité? «Nous voulions entrer dans ce sujet sensible de façon aussi précise que possible», justifie le Pr Daniel Couturier. Ces quatre pratiques sont celles, précise le document de l'Académie, «qui sont à la fois les plus riches en publications indexées et celles que privilégie l'AP-HP (Assistance publique des hôpitaux de Paris)».
En fait, tous les CHU se sont ouverts aux thérapies complémentaires et les pratiques s'immiscent sans bruit dans de nombreux hôpitaux. Signe plutôt positif: le malade est envisagé dans sa globalité et non plus seulement à travers un filtre scientifique trop réducteur. «Mais cela rend légitime de s'interroger car, hors le cadre de la recherche, ne peuvent être utilisées en médecine que des techniques éprouvées», rappelle le Pr Bontoux. En effet, théoriquement, un médecin qui voudrait proposer à un patient une thérapie non reconnue par la médecine officielle ne peut le faire que dans le cadre d'un protocole de recherche dûment déposé et approuvé par un «comité de protection des personnes». Une obligation dont ni les médecins ni les hôpitaux ne peuvent s'exonérer. Il n'est pas évident que la règle soit toujours respectée.

Avant tout, le diagnostic d'un médecin

Afin d'éviter tout retard de diagnostic ou perte de chance pour les patients, l'Académie insiste au minimum pour que ces approches ne soient envisagées qu'après le diagnostic d'un médecin. Une condition sine qua non, selon le Dr Nathalie Rapoport-Hubschman, chef du département de psychologie médicale du Rabin Medical Center, près de Tel-Aviv. «Il faut d'abord être certain que l'on ne passe pas à côté d'une pathologie qui nécessite une prise en charge traditionnelle (intervention chirurgicale, chimiothérapie…)», précise-t-elle.
Attention aussi aux amalgames. Il ne faudrait pas imaginer qu'une pratique reconnue l'est automatiquement dans toutes ses prétentions. Un glissement conceptuel souvent fait par les malades. Le rapport de l'Académie détaille d'ailleurs les indications (situations médicales anormales) dans lesquelles certaines thérapies complémentaires peuvent être envisagées. «Ces approches sont légitimes lorsqu'elles apportent un petit plus démontré dans des études scientifiques rigoureuses», souligne le Pr Bontoux. Deux exemples cités par l'académicien: «L'hypnose, susceptible de réduire la douleur de certains gestes diagnostiques ou thérapeutiques, et l'acupuncture contre les nausées et vomissements induits par certaines chimiothérapies.»

«Un effet physiologique direct»

Les médecines complémentaires n'ont-elles finalement qu'un effet placebo, ce bienfait ressenti lorsque l'on croit prendre un traitement efficace alors qu'il ne s'agit en fait que d'un produit inactif? Ce n'est pas l'avis du Dr Rapoport-Hubschman: «Pour certaines approches, les travaux scientifiques nous montrent que l'effet positif est bien plus qu'un effet placebo. Il existe un effet physiologique direct de traitements tels que l'acupuncture, l'hypnose, le tai-chi, la méditation.»
Dans un ouvrage de référence publié l'an dernier aux Éditions Odile Jacob,Apprivoiser l'esprit, guérir le corps, cette spécialiste recense des dizaines d'études solides démontrant l'influence du stress et des émotions sur la santé. «La maladie est toujours multifactorielle, mais il n'y a plus aucun doute sur le fait que le stress et les émotions font partie des facteurs qui peuvent déclencher ou aggraver de nombreuses pathologies en synergie avec des facteurs génétiques ou environnementaux», confie-t-elle.
Si l'on peut regretter que l'Académie ait réduit son champ d'analyse à quatre médecines douces seulement, il faut se réjouir de cette remise à plat. Comme le rappelait le Pr Simon Schraub, cancérologue, dans le bulletin de l'Ordre de septembre 2012: «De l'homéopathie capable de guérir le cancer, cela n'existe pas!»
http://www.lefigaro.fr/sciences/2013/03/07/01008-20130307ARTFIG00604-l-academie-de-medecine-recadre-les-medecines-douces.php

L'idée de faire rentrer les médecines complémentaires dans la globalité des soins dispensés à un patient chronique est géniale! 
J'ai pourtant plusieurs idées concernant cet article:

- La médecine "normale" fait aussi dans le placebo: j'ai déjà lu sur un compte rendu " nous avons effectué une chimiothérapie à titre compassionnel à monsieur Superman"
- l'hypnose me fait peur: penser qu'un thérapeute nous dise, même avec les meilleur intentions du monde " vous n'aimez pas le tabac...  ne pensez à rien etc."  ça ne marche pas, car ce n'est pas absolument avec le bon vouloir du patient.
- La méditation pourquoi pas? Mais selon D Servan-Schreiber, OK: on fixe une bougie dix minutes par jour, pour se poser, juste pour se sentir en paix. Les méditations profondes peuvent à mon sens réveiller de vieux démons et bouleverser.
- la kinésiologie: c'est une méthode que je ne connais pas bien, mais je sais qu'on peut vite déraper en disant aux gens ce qu'ils veulent entendre. 
- l'acupuncture: je n'aime pas les aiguilles, mais pourquoi pas?
Ci-joint la liste des médecines douces: http://fr.wikipedia.org/wiki/Liste_des_m%C3%A9decines_non_conventionnelles
Trop longue pour être transcrite.

Je suis toujours avec ma  proposition du médecin généraliste au sein des services de soins, genre cancérologie et neurologie pour s'occuper du patient dans la globalité une fois le traitement "normal" est démarré et l'orienter le mieux possible dans une voie alternative selon son choix et ses besoins, un praticien ouvert à toutes ces pratiques et ne les juge pas d'office. 


samedi 9 mars 2013

Peu inspirée

Petite forme en ce moment, Minirambo me prend beaucoup de mon temps et j'ai moins d'inspiration . Je comprends les femmes qui mettent leur carrière un peu en standby avec des enfants en bas âge. Et évidemment elles sont moins payées et évoluent moins vite.
On aura beau faire les femmes n'auront jamais des salaires égaux aux hommes. Mais élever des enfants correctement, faire en sorte qu'ils travaillent et ne traînent pas dans la rue, qu'ils soient polis et bien dans leur peu, ça c'est un Travail tout à fait gratifiant, je pense que c'est le plus important pour une femme de préparer les générations futures. 
J'en ai des gosses dans mon village et aux alentours paumés, qui traînent dans les rues, et " l'oisiveté est mère de tous les vices". Et certaines mamans sont toujours là à veiller au grain, et leurs enfants décrochent un diplôme, peu importe si c'est un CAP ou autre chose.

J'adore mon métier, mais j'ai pris aussi un peu de recul, je serais incapable de travailler 12 heures par jours, 6 jours sur 7 comme certains de nos anciens. Ont-ils vu leurs enfants grandir?  Et en conséquence je gagne moins que l'un de ces médecins, logique. 

jeudi 7 mars 2013

Péché d'omission

Une visiteuse médicale s'est invitée sans rendez-vous ce matin; comme cela faisait des semaine que je n'avait pas vu le bout du nez de l'un d'eux j'ai écouté son discours:
" Bonjour, je vous présente un complément calcique, le cccc. 
- Très bien! Savez-vous que dans le magazine Prescrire de ce mois, ils conseillent de ne pas le conseiller systématiquement? Cela peut augmenter un peu le risque d'infarctus.
- Pas avec mon cccc? 
-Si madame, c'est un effet de classe.
- Je vais regarder. Maintenant je voudrais vous présenter mon sirop pour la toux, aucun effet secondaire, beaucoup mieux supporté que les sirops à base de pholcodine ou de codéïne. Vous pouvez en prendre trois cuillères à soupe sans problème par jour, à partir de 10 ans".
Pendant ce temps je lis la fiche posologique devant elle et lis "effets indésirables: vertiges, somnolences, nausées, vomissements, constipation, 
 En cas de surdosage ( et quand on tousse trop, on peut avoir tendance à s'exciter sur la bouteille): vertiges, nervosité, agitation, confusions, somnolence.
Et si surdosage massif ( le gamin: tiens, c'est bon, je vais finir la bouteille): coma, dépression respiratoire, convulsions.
Elle m'a présenté deux autres produits, j'ai oublié, je pensais déjà à retranscrire sur mon blog.

Ces méthodes de présentation ne sont visiblement pas tombées en désuétude. Imaginez le médecin surchargé, un peu presbyte ( c'est écrit petit), qui écoute le gentil visiteur médical et sa bonne bouille; il se fait avoir et dans les grandes largeurs.

lundi 4 mars 2013

La Sécu attaque

Un de mes patients va partir en retraite dans trois mois maximum. Il a fait le petit jeune fringant malheureusement devant sa nouvelle copine il y a un an en soulevant des meubles et en a récolté une sciatique. Comme il fait parfois de la kiné ou de l'ostéopathie, de la musculation, le dos arrive à tenir, sauf parfois où il me demande un arrêt.  Il travaille loin et le trajet en voiture n'est pas toujours une sinécure.
Et il a reçu  ça de la Sécu: 

Cher monsieur Moumoute,
Vous nous avez adressé un avis d'arrêt de travail du 5/2/2013. 

Il s'agit de vote 4ème  arrêt au cours des douze derniers mois.

Dans l'éventualité d'un nouvel arrêt de travail dans les prochaines semaines le médecin conseil de la CPAM pourra être amené à prendre contact avec votre médecin traitant et vous-même afin d'examiner votre situation et d'apprécier si ces arrêts successifs sont bien une réponse adaptée à votre état de santé. 

Avec toute mon attention

XX, responsable Département Revenus de Substitution.

A savoir.

samedi 2 mars 2013

Idée

J'ai une idée magnifique, absolument naïve et irréaliste d'après mon compagnon, mais je me lance; pourquoi ne pas nationaliser l'industrie du médicament? Ou du moins un laboratoire de génériques? 
J'ai vu dans " les Infiltrés" la semaine dernière que les labos pharmaceutiques se faisaient des marges jusqu'à 30 fois plus, c'est à dire un médicament leur coûte un euro, ils le revendent trente. Et avec toute la publicité qu'ils font, c'est une entreprise extrêmement rentable.
Or la santé ne devrait pas être un commerce, au même titre que l'éducation. Les gens devraient avoir droit à la santé sans débourser des sommes folles, ni que nous tous, par la Sécu, nous payions. 
Imaginez un monde où vous allez chez votre médecin, vous ressortez avec le minimum de médicaments parce que celui-là n'aura pas subi le bourrage de crâne de certains visiteurs médicaux.   Les classes visées surtout seraient: les anticholestérol, les antidiabétiques, les antimigraineux, les antidépresseurs, tout ce qui coûte cher et dont on pourrait parfois se passer avec des compléments alimentaires, une bonne hygiène de vie ( c'est vrai, pas toujours)

Mais je suis mauvaise langue parce qu'il y en a de moins en moins. Le médecin n'aurait dans sa tête que les études fiables exécutées par des instances gouvernementales et aucune en conséquence ne serait biaisée. 
Mais, pour éviter la pensée unique, je ne serais pas contre que les labos survivent, c'est juste que les pharmacies devraient délivrer en premier lieu les médicaments du labo nationalisé.
De plus tout ce qui n'est pas remboursé devrait rester privatisé.

Et j'irais même plus loin: pourquoi les médecins ne deviendraient-ils pas des fonctionnaires avec le salaire qui va avec? Le médecin serait intéressé à soigner, pas à faire du chiffre, comme dans certaines villes où il multiplie les actes pour survivre. Le salaire tomberait tout cuit. 
Pour ceux qui ne souhaiteraient pas ça, le remboursement serait très mauvais. 

Je parierais encore une fois  ma nouvelle Toyota Yaris made in France que cela ferait faire un tas d'économies.

Pauvres poissons


Résidus médicamenteux : gare aux poissons !

28 février 2013 à 00h30min
Les rejets médicamenteux qui finissent dans nos rivières et nos fleuves auraient un impact inattendu sur la santé… des poissons. En Suède, des chercheurs ont constaté que les perches qui absorbaient des résidus de benzodiazépines changeaient brutalement de comportement. Au point de devenir antisociales et… gloutonnes !
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Tomas Brodin et son équipe à l’Université d’Umea ont mesuré dans la chair de certaines perches des quantités d’oxazepam — une benzodiazépine — équivalentes à celles retrouvées dans les cours d’eau de leur pays. A ce stade, rien de très surprenant.
Le problème est que le comportement de ces poissons s’en est trouvé affecté. Lorsqu’ils sont exposés à ces résidus, ils manifestent une tendance à se tenir à distance de leurs congénères, au point de s’exposer à de grands risques de prédation. Par ailleurs, les perches en question s’alimentent beaucoup plus vite — et beaucoup plus — que les autres. A terme, cette altération du comportement pourrait affecter la répartition des espèces aquatiques, avec des « conséquences écologiques et environnementales » non-négligeables.
©Agence de Presse Destination Santé-2013
http://www.temoignages.re/residus-medicamenteux-gare-aux-poissons,64157.html

Sécu grrrr

J'ai mis une patiente en arrêt pour douleurs multiples qui faisaient penser à une fibromyalgie. Cette quadragénaire fait du soin à domicile et définitivement avec ses problèmes de santé, c'est devenu impossible. 
Quand la rhumato l'a examinée elle a émis l'hypothèse d'une sclerose en plaque. 
Alors j'ai fait une demande  de 100% pour la fibromyalgie ( elle n'entre pas dans la catégorie des maladies à 100 % mais une patiente de ma clientèle en a bénéficié) et pour une suspicion de sclérose en plaque. Le médecin de la Sécu méfiant a téléphoné au rhumatologue pour demander son avis!
Peu après, alors que je n'étais pas au courant de ce coup de fil il m'appelle: " docteur Vincent? J'ai fait une bêtise sur la demande de 100% en ligne de madame Oiseau. Pourriez-vous faire le changement en ligne?"
Ce à quoi j'ai répondu, toujours très courtoise avec ce confrère " Monsieur, je suis médecin, pas informaticien, je n'y connais rien".  Petit vicieux, on fait des choses dans mon dos et on ne me le dit pas?
Y'en a marre d'être contrôlé pour tout.

vendredi 1 mars 2013

Sativex


Le Parisien annonce en effet que « la ministre de la Santé souhaite que l'Agence du médicament puisse étudier le dossier d'un médicament à base de dérivés du cannabis, le Sativex (Bayer). Ce spray buccal est déjà disponible dans la plupart des pays européens pour soulager certains patients atteints de sclérose en plaques ».
Le ministère de la Santé précise que « l'indication thérapeutique concerne des douleurs et contractures sévères et résistantes (aux autres traitements, NDLR) de certains patients atteints de sclérose en plaques ». « Néanmoins, pour qu'un dossier de demande d'autorisation de mise sur le marché puisse être déposé auprès de l'ANSM, la modification d'un décret qui interdit l'utilisation des dérivés de cannabis à visée thérapeutique est nécessaire », relève le journal.
Le Parisien continue : « Ce sera à cette agence «d'étudier la validité de ce dossier (efficacité, effets indésirables... NDLR), sans préjuger de la décision finale». Marisol Touraine «rappelle à nouveau sa plus ferme opposition à la dépénalisation du cannabis», souligne encore le ministère ».

Donc, tout le monde a bien compris, par un tour de passe passe, le cannabis est sorti du statu de drogue illégale à celui de médicament. Hypocrisie!!!

Je préfère autant un patient qui me raconte qu'il se fait pousser sa beu tranquillement dans le grenier pour sa consommation personnelle. Même que je l'ai fait taper dans ma main qu'il me promettait de détruire ses plants rapidement. Et si on me dit que je suis une grosse naïve, que ce que j'ai fait ne sert  à rien, qu'il continuera toujours, il a confiance en moi et j'ai un espoir. 
Au fait, il est absolument contre les salles de shoot, c'est une forme insidieuse de légalisation de l'héroïne