jeudi 8 avril 2010

déficit de l'attention

Hier je reçois un jeune patient inconnu de 10 ans pour une petite bricole assortie d'un petit fébricule. Les parents s'inquiètent juste parce que cela ne lui arrive jamais.
Je lui prends la tension (je le fais parfois aux enfants), admire sa musculature assez développée pour son âge, puis écoute les battements cardiaques: 100/mn.
" Madame, dis-je à la mère, votre fils bat à 100, je ne comprends pas.
- Ah bon? Est-ce qu'il se pourrait docteur, que cela soit le traitement de Ritaline qu'il suit depuis quelques mois?
- Je ne sais pas. En tout cas je vous fais déjà un papier pour le cardiologue, car la ritaline peut avoir un effet sur le coeur".
J'ai tenté de comprendre pourquoi ce jeune gamin sportif et qui avait l'air assez cool prenait de la ritaline: depuis quelques années il souffrait d'un déficit de l'attention autrement dit il n'écoutait rien en classe, mais n'était pas hyperactif. Il est passé par la case psychologue, psychiatre, neurologue. Les parents alertés par ce qu'ils lisaient sur internet concernant cette classe de médicaments ont attendu ce qu'ils pouvaient avant de lui donner le fameux cachet, puis vaincu par le manque de résultats en classe lui ont donné... juste pour les jours d'école, c'est à dire les lundi, mardi, jeudi, vendredi.
Pourquoi ce gamin n'écoute-t-il pas en classe? Je ne sais pas car je ne le connais pas mais c'est très dommage qu'on lui donne de la ritaline. De plus dans cette indication il est bon pour en prendre des dizaines d'années.
Il doit y avoir un moyen de sortir de ce tout chimique. j'ai déjà conseillé un ostéopathe pour déceler des tensions qui n'auraient pas été détectées.

7 commentaires:

  1. Nous, les orthophonistes, sommes de plus en plus confrontées à ces enfants présentant des troubles d'attention et donc de plus en plus confrontées à la Ritaline ou son petit frère le Concerta.
    Quoi, en penser? Le sujet est vaste, je sais que si on avait suggéré ce type de traitement pour un de mes enfants j'aurais certainement refusé et comme vous le suggérez, écumé les ostéo, acupuncteur et autres....
    Je publierai certainement là dessus un ces quatre sur mon blog (ça fait partie des sujets que je compte aborder). Mais voir des enfants transformés en zombies et peut être futurs junkies me fait sacrément peur.

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  2. Bonjour,
    Pour rassurer un peu ceux qui vous liront : mon fils, diagnostiqué hyperactif avec déficit d'attention par le service ad hoc à Trousseau à l'âge de 9 ans, a pris de la Ritaline puis du Concerta jusqu'à ses 16 ans.
    En plus de progrès spectaculaires dans son comportement (et donc dans ses résultats scolaires), il n'y a eu aucune séquelle physique. Il a maintenant 20 ans, mesure 1,80 m pour 70kg, des muscles et tout et tout.
    Par contre, à l'arrêt du traitement à sa demande, les manifestations d'hyperactivité ont bien sûr repris, légèrement atténuées par le passage des années, mais encore très présentes, et c'est pour la vie : mémoire de poisson rouge, aucune patience, impulsivité +++, colère à la moindre frustration, etc.
    La vie pour et avec un enfant hyperactif est un enfer et le temps passé en consultations diverses (psychologue, ostéopathe, orthophoniste, associations de parents) impacte grandement la vie de la famille et la vie professionnelle des parents (surtout quand il n'y en a qu'un, comme chez moi).
    On m'a beaucoup culpabilisée lorsque j'ai accepté de lui donner ce traitement, je ne regrette rien, j'ai considéré que si l'on soigne les diabétiques, on peut aider par tous les moyens un enfant en grande souffrance depuis sa toute petite enfance.
    Je ne dis pas que le médicament est la panacée, je dis que si l'on constate une amélioration lors de la première quinzaine d'administration, c'est que le traitement convient.
    D'ailleurs, le diagnostic et la mise en place ne se font qu'à l'hôpital et il faut être motivé, car cela prend des mois et est remis en question à chaque consultation trimestrielle.
    Donc, pas de "distribution de pilules" pour que les parents ou les professeurs aient la paix, d'autant que cela ne résoud pas toutes les difficultés inhérentes à ce syndrôme. Pas de zombies ou de junkies, on arrête et les symptômes reviennent, c'est tout et c'est déjà énorme à supporter.
    Par contre, le système scolaire est bien stressant pour les enfants qui ne rentrent pas dans le moule et cela doit augmenter l'angoisse de ces enfants.

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  3. Quand j'étais petit j'étais hyperactif et je souffrais d'asthme nerveux, mes parents ont refusé que je prenne du Ritalin; à l'adolescence à cause de l'asthme nerveux que j'avais ça ma permis d'une certaine façon de toujours rester calme quoi qu'il arrive, que ce soit colère ou joie, bien sur il m'arrive d'avoir des coups de joie ou colère qui sont parfois disproportionner à ce qui à bien pu le déclencher mais comme un réflexe inconscient je me calme dans les 10 secondes qui suivent ces coups de chauds.
    Maintenant j'ai 22 ans je vis toujours chez papa maman, je n'ai pas de diplôme et je viens de découvrir que j'étais bipolaire donc honnêtement une fois que le type sera déterminé, il va falloir que je décide si je veux suivre un traitement qui sera à vie(qui peut être lourd en plus) ou es ce que j'ai suffisamment de ressource en moi pour canaliser les fois où je serais en phase d'hypomanie et état dépressif qui va obligatoirement petit à petit s'aggraver si je ne suis pas de traitement.

    Donc pour rassurer les parents, lisez les notices, allez voir plusieurs médecins , psychologue, psychiatre et suivait ce qui aura fait surface le plus de fois (ce sera le bon traitement) les avis médical c'est comme les journaux, il font en lire plusieurs pour savoir ce qui est exact.

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  4. En lisant, on constate une fois de plus qu'aucun traitement de la clique psy ne guérit de rien du tout, tout au plus étouffe les symptômes, et d'autres fonctions vitales assurément avec cela.
    Dès qu'on arrête tout reprend me semble être le critère déterminant de l'absence absolue de guérison, et le mot absolu a un sens...
    Donc on vous balance la sauce chimique camisolesque pour que "tout cela s'arrête de bouger" y compris bien sûr l'énergie, la vitalité, l'ambition, la motivation, etc. Les clochards dans la rues bougent aussi leur corps, c'est pas pour autant qu'ils font de ces mouvements résiduels qqchose.
    La clique psy tente de développer son business chimique en créant toujours plus de maladies pour lesquels il sortent le "remède", dont es mécanismes masquant que constituent les systèmes de protection sociale de la santé, atténuent la perception pour le consommateur des vrais enjeux recherchés.
    Regardez l'histoire récente de la psychiatrie : chambre capitonnée, électrochocs à vif, leuco/lobotomie (ça soigne ça de se retrouver en courgette humaine ?...), "acte sexuel thérapeutique" (par le psy homme sur une patiente femme...), délabrement obsène de nombre d'intituts malgré le cash immense généré (regarder le site du HP de Rouffach en Alsace : c'est une multi-nationale type "world company" !!!).
    Il y a d'autres solutions, beaucoup, et dont plusieurs marchent entre pas mal et très bien, et que je citerai pas pour éviter tout reproche de "prosélytisme"...
    dd

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  6. des gens de tous bords me lisent, j'efface le dernier commentaire

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  7. la ritaline est aussi prescrite pour les personnes atteints de grave dyslexie. Mon copain a été diagnostiqué dyslexique au collège, et en seconde un neurologue lui a prescrit de la ritaline pour pouvoir apprendre ses cours (sinon il n'arrive pas à se concentrer assez).
    Je n'ai pas d'avis tranché là-dessus, je vous livre juste mon expérience pour faire avancer le débat ^^

    La ritaline c'est lourd comme traitement, quand il en prend il ne peut se concentrer que sur une chose à la fois et il est un peu éteint.
    Après, grâce à ce traitement, il a pu réussir ses études de médecine.

    Au final, c'est plutôt positif, du moins dans son cas.

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