vendredi 26 octobre 2012

Aller jusqu'au bout de la logique


Commentaire sur les « salles de shoot » suite aux propos favorables  de notre Ministre de la santé:
 Le travail sérieux  sur ce sujet de la commission parlementaire n'aurait-il servi à rien ?

Pour parler d'injection de drogue sécurisée dans une salle médicalisée, la première mesure de sécurité est de contrôler le produit à injecter (alors qu'il provient du trafic illicite), ensuite, il faut s’assurer de l'état physique de l'individu (le toxicomane ment et triche sans arrêt et peut avoir pris de la méthadone ou une première dose d'héro avant un super shoot dans ce lieu sécurisé); pour savoir s'il est en état de recevoir la dose ou surdose, il faut un labo pour le produit, une analyse de sang, une consultation médicale ... impossible à financer dans ce contexte … (généralement, l'héroïnomane veut ressentir l'effet maxi du produit donc il peut prendre le risque de se faire un demi gramme d'héro puisqu'en cas d'OD, il sait qu'il sera secouru ...aux frais des contribuables); en cas d'accident suite à l'injection dans ce lieu, qui porte la responsabilité ? qui paiera les conséquences (exemple, se faire une poussière en intraveineuse abouti parfois à des séquelles irréversibles) ; si l'un des bénéficiaires de ce shoot (avec complicité partagée), est auteur d'accident de la route avec préjudice à autrui, qui porte la responsabilité?

Cette tolérance nécessite de revoir le code la route , de la santé publique, de procédure pénale, ... si non, il y aura jurisprudence et nous irons vers une légalisation de l'usage des drogues avec une réglementation pour limiter les conséquences... comme pour l'abus d'alcool; cependant, pour les produits classés stupéfiants c'est infiniment plus compliqué car les mafieux garderont la main sur le trafic et les nouvelles drogues seront toujours le monopole des trafiquants (une nouvelle drogue par semaine actuellement).
Comme beaucoup de point d’accueil  de jour pour les plus démunis, ces salles seront accessibles 35 heures par semaine, alors que fera  le malade dépendant pendant les 133 heures restantes ? l’héroïnomane concerné dans le projet, a besoin de son shoot toutes les 4 heures pour ne pas souffrir et il vit essentiellement la nuit ;  moment le plus anxiogène où  il a surtout besoin d’un lieu sécurisé pour la nuit.
Pour limiter les conséquences sociales, si ces salles doivent être créées, j’ose faire deux suggestions :
La structure médicalisée la plus efficiente, 24 heures sur 24 heures, demeure l’Hôpital ; alors pourquoi  pas lui donner ce million d’euros pour y installer ce type de salle, avec  cette proximité  efficace en matière de secours en cas d’overdose ou autre accident lié à l’injection.
La méthadone ou  le subutex  étant  utilisable en substitution de l’héroïne ;  dans le protocole expérimental  de ces salles, il serait  sécurisant d’y voir l’utilisation d’un quit complet avec une méthadone injectable « copiant les effets de l’Héroïne »  si l’on veut vraiment réduire la délinquance générée par l’approvisionnement d’héroïne à proximité.
L’initiative de « salle de consommation de stupéfiants sécurisée » m’incite cependant à développer  plusieurs pages  d’arguments contre...!  pendant ce temps, les toxicomanes qui demandent plus de structures comme celle d'EDVO pour sortir définitivement de tous ces systèmes d'accompagnement à la consommation de drogues, ne sont pas écoutés.
JP Bruneau
Président fondateur et directeur de  edvo-addictions.fr

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