lundi 29 mars 2010

se méfier des odeurs de renfermé

Depuis dix ans je m'occupe d'une grand-mère à domicile, ou plutôt de ses petit-enfants car elle-même n'a besoin de rien. A chaque fois que je rentre dans sa maison je suis surprise pas l'odeur de renfermé alors que la maison semble propre au premier coup d'oeil.
Il y a deux mois j'ai été appelé pour elle-même car elle avait du mal à respirer. Et je dois dire que moi aussi: j'avais beau retenir ma respiration il fallait reprendre mon souffle parfois ce qui était presque un supplice ( je n'exagère pas).
 Cette charmante grand-mère a été hospitalisée et le diagnostic est tombé: candidas albicans c'est à dire champignons ayant envahi tout les poumons avec en prime une fibrose pulmonaire.
Alors j'ai convoqué ses enfants et leur ai anoncé " votre maman a des champignons dans les poumons. Maintenant on peut améliorer la situation. Depuis longtemps je trouve que sa maison sent le renfermé mais je me disais que ce n'était pas mes oignons. Je vous propose de mettre une VMC car, regardez ( je montre le sol): tout est humide!"
Ils n'ont pas pipé mot, (fait juste remarqué qu'ils venaient de retirer la moquette) et j'espère qu'ils ne vont pas être fâchés de ma franchise qui pourra sûrement prolonger la durée de vie de leur maman s'ils suivent mes recommandations.



En réanimation, des prélèvements positifs à Candida sont fréquents en dehors de toute immunodépression. La physiopathologie de ces « infections respiratoires basses à Candida » implique probablement une dissémination bronchique de haut en bas à partir d’une colonisation trachéobronchique chez des patients intubés, éventuellement alcooliques ou diabétiques. Cette colonisation bronchique à Candida est aussi favorisée par une antibiothérapie antibactérienne. Les séries anatomopathologiques convergent toutes vers la distinction de deux entités anatomocliniques distinctes : la vraie pneumonie à Candida survient volontiers chez un patient immunodéprimé, souvent porteur d’un cathéter, dans un contexte de septicémie à Candida ; l’atteinte pulmonaire est alors secondaire à la septicémie et son traitement reste celui de la candidose systémique. Au contraire, la bronchopneumonie à Candida survient chez le malade de réanimation, immunodéprimé ou non, et entre dans le cadre d’une colonisation trachéobronchique, responsable de prélèvements distaux positifs en-dessous ou au-dessus du seuil de significativité. Elle est possiblement associée à la colonisation d’autres sites (urines, tube digestif, peau et muqueuses) ; son traitement s’intègre dans celui de cette colonisation multiple dont on sait qu’elle est un facteur de risque indépendant de candidose systémique secondaire (docteur Azoulay sur scienceDirect.com)

Ma patiente n'est pas alcoolique, tabagique, toxicomane, immunodéprimée, elle allait bien jusqu'à maintenant.

3 commentaires:

  1. Je vais vous faire lire chez moi ,qui suis tout le temps en train d'embêter mon monde avec l'aération quotidenne; tous vos articles sont si intéressants, merci

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  2. je ne pense pas que l'origine de cette candidose soit d'origine environnementale

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