mardi 23 mars 2010

effets secondaire irréversibles

J'ai dans ma clientèle depuis plus d'un an un patient que j'ai sevré " par hasard" de ses anxiolytiques et somnifères; c'est bien simple je lui avais répondu à sa demande de devenir mon patient " je ne signerai que le jour où vous aurez arrêté vos psychotropes. Le patient ayant de la suite dans les idées avait stoppé tout. Depuis il se sent plus éveillé.
Malgré tout je lui trouvais un faciès figé, une certaine lenteur dans les mouvements que j'avais plus ou moins attribuée à son caractère. Pourtant il travaille, il est bien inséré dans la société.
Il m'a ramené son vieux dossier de patient que son ancien médecin a bien voulu lui confier et je l'ai feuilleté. Et je suis tombée sur cette phrase d'un spécialiste en 2003 " je suis surpris par son faciès figé,  ses mouvements raides (roue dentée: on écarte l'avant bras du bras et on ressent des saccades). Le patient m'a déclaré n'avoir jamais pris de neuroleptiques, juste du primpéran et du sibelium (pour les vertiges) pendant un temps assez long".
Et les voilà nos neuroleptiques! Et le patient traîne ses effets secondaires depuis tout ce temps! A priori chez lui c'est irréversible et il doit fonctionner avec ces raideurs et cette lenteur qui le caractérisent.
Raison de plus pour éviter tout ça, y compris le nocertone, traitement de fond des migraines qui fait partie de la même famille. Je n'ai d'ailleurs pas pu écrire Nocertone sur l'ordonnance d'un nouveau patient et lui ai expliqué Vidal en main pourquoi.
Un patient averti en vaut deux!

6 commentaires:

  1. Imaginez l'effet qui se répercutera sur les patients à qui on fait prendre ce genre de traitement depuis des années sans que personne ne leur dise véritablement les effets secondaires..
    Vous faîtes peut être parti de ces médecins avertis qui avertissent les patients et jouent la carte sur table, mais j'ai connu personnellement l'autre versant si vous voyez ce que je veux dire. Genre un psychiatre qui m'a seriné pendant des années que le risperdal n'a aucun effet secondaire, pourtant c'est bien un neuroleptique? La sensation la plus affreuse que je pouvais avoir lorsque je le prenais était de ne plus me sentir moi même mais plutôt quelqu'un d'absent, qui ne faisait que dormir toute la journée. En clair je dormais et je mangeais. J'étais censée être scolarisée et je ne pouvais même pas suivre mes cours, j'allais à l'infirmerie pour dormir.
    Ce qui me fait penser que ces médicaments ne sont pas conciliables avec une activité intellectuelle, en tout cas pas dans ma situation à cette époque la, le médecin devait le savoir et pourtant il a continué à me prescrire ces saloperies, et à cause de cela je n'ai pas aussi bien réussi ma scolarité comme je l'avais commencé. Défois je me demande si en fait le médecin n'était pas jaloux, comme d'autres qui m'ont suivi et qui avaient des problèmes avec leurs enfants.
    Je n'ai jamais pu m'adapter à ce traitement, bien que le médecin a diminué les doses ça m'a toujours fait le même effet sans pour autant m'aider à m'intégrer socialement. Je ne m'entendais pas avec ce médecin, et je n'ai jamais pu avoir de thérapies avec, ce que je trouve complètement stupide le fait de ne pas faire de thérapie en parallèlle d'une médicamentation/
    Je n'ai rien dit au docteur et j'en suis venu à arrêter de prendre le traitement tellement il induisait chez moi un sentiment de non vie.
    J'ai pu avec quelques difficultés vu que j'étais en rupture familiale m'intégrer socialement. Il m'est arrivé d'avoir des hauts et des bas comme tout le monde mais je n'ai jamais repris ce neuroleptique, jusqu'au jour, ou quelques années après, après un déménagement et dans un endroit qui me plaisait pas, j'ai eu encore le même réflexe.. conditionné.. de reprendre ce neuroleptique.. et bien, il semble que je ne le tolère plus du tout, après avoir pourtant dit au médecin (un autre) que j'en avais déja pris.. je l'ai pris et cela m'a rendu violente, énervée, j'étais de la à agresser les gens dans la rue. Du coup je pense que les neuroleptiques ne sont pas fait pour moi et j'ai tiré un trait dessus. Je me demande souvent si tôt ou tard je verrai sur moi les effets secondaires d'une thérapie à outrance de la part du premier médecin, que j'ai eu il y a quelques années, j'ai eu quelques problèmes dentaires.. je ne sais pas si c'est dû à ça. Tant qu'au reste, ce qui peut pas se voir, je le saurai peut être jamais et peut être qu'il vaut mieux que ce soit comme ça.

    RépondreSupprimer
  2. le primpéran et le sibelium sont des neuroleptiques?

    RépondreSupprimer
  3. oui. S'il est dit dans les notices qu'il y a peu d'effets secondaires, voir dans la partie surdosages et on a tous les effets des neuroleptiques.

    RépondreSupprimer
  4. Je pense qu'il serait interessant à la lecture de tous vos articles que vous nous indiquiez les médcaments que vous precrivez...s'il en existe???

    RépondreSupprimer
  5. Je pèse toujours le rapport bénéfice risque. Par exemple je ne prescris de l'oflocet (antibiotique) que quand l'infection le justifie vraiment car il y a un risque de douleurs tendineuses important confinant parfois au fauteuil roulant. Il faut le savoir, prévenir le patient au moindre petit symptome allant dans se sens et savoir aussi arrêter rapidement les frais.
    Un médicament n'est pas anodin, ce ne sont pas des bonbons, ce sont des molécules actives chez la plupart desquelles il y a un revers à la médaille.

    RépondreSupprimer
  6. "La revue Prescrire" est l'ouvrage de référence du médecin sachant prescrire sans son chien de garde du labo.
    Les effets de l'Agréal y sont décrits depuis 1995, ceux du Sibelium ou du Primpéran depuis les années 1985 environ. (Tous dérivés des Neuroleptiques...)
    Merci de votre travail d'information sur ce problème.

    RépondreSupprimer