mercredi 17 mars 2010

histoire d'anticoagulants

Je suis allée en garde voir une personne venue directement d'Afrique pour se faire opérer d'une prothèse de hanche à ses frais ( cela existe encore et la note est assez salée).  La pauvre a joué de malchance: quand elle est sortie de l'hôpital la famille avait demandé à ce que les examens de sang concernant la décoagulation ( INR) soient transmis à leur médecin... qui était en vacances.
J'ai demandé à voir le maximum de comptes rendus car la patiente me paraissait d'une  couleur  jaune qui n'augurait rien de bon ( ce qui n'était pas évident avec le soleil qui se couchait, l'unique lampe avec un abat-jour jaune et la couleur de peau chocolat!). J'ai fait de plus mettre la fille à côté pour comparer les couleurs de peau; la mère ne pouvant pas sortir de son lit.
L'INR était aux environs de 4.5 depuis huit jours (sans que ça n'émeuve personne) ce qui est à grand risque de saignements. Le labo avait envoyé au médecin qui était donc en vacances et qui de toutes façon n'aurait pas pu lire les résultats, une grève de la poste sévissant pendant une semaine. Et l'infirmière n'avait pas été rappelée.
Retour à la case départ, l'hôpital, en espérant que la note ne sera pas trop salée.
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Et deux heures après, j'ai examiné une patiente qui semblait  faire une embolie pulmonaire.  Au départ j'étais supposée diagnostiquer une dépression dûe à l'arrêt intempestif d'un antidépresseur ( que ces "chiens de médecins hospitaliers" venaient d'arrêter lors d'un séjour pour double embolie pulmonaire) . En effet la patiente se sentait oppressée et m'avait appelée pour lever sa boule d'angoisse dans la poitrine qui lui empêchait de respirer correctement. C'était le jour anticoagulants: elle n'était pas du tout surveillée depuis deux à trois semaines et j'ai soupçonné une récidive d'embolie pulmonaire. Et une autre aux urgences!
Preuve que ces produits sont à manipuler avec grand soin et qu'il faut surveiller les patients comme du lait sur le feu.

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