mercredi 13 mars 2013

Parents toxiques

Il y a des patients, je ne parierais pas sur eux en premier lieu. Comme cette gamine que sa mère bourrait d'antidépresseurs pour des motifs diverses ( professionnelle de santé elle se servait  à l'hôpital ou se faisait faire des ordonnances par son psy préféré qui ne voyait pas la fille). Elle s'en est sorti, a fini par vivre loin de sa mère en se mariant dés sa majorité. Elle va bien actuellement et j'espère que son passé ne la rattrapera pas. 

Il y a celui dont le père a la main leste, mais je n'ai rien pu prouver, ne relevant aucune marque. En passant , il ne s'en est jamais plaint non plus, je l'ai appris par les voisins de l'époque. Ils ont déménagé. Et il y a peu de temps j'ai appris qu'après avoir reçu une baffe de trop  l'adolescent avait été porter plainte à la gendarmerie. Maintenant il a un éducateur "au fondement", mais vit toujours au domicile familial, l'atmosphère doit être invivable. 

Et celle chez qui j'ai fait des arrêts scolaires afin qu'elle reste auprès de son père suicidaire. J'ai accepté par peur d'avoir le premier suicide de ma patientèle. Inutile d'écrire qu'elle n'a jamais fini la moindre étude; mais le père est toujours en vie. 

Et celle que la mère baffe à tout bout de champ et qui ne sait que répéter " Fifi, ne reste pas dans mes jambes, va jouer dans ta chambre" et qui passe son temps à hurler. Quand j'ai demandé ce qui se passait à  Fifi, elle n'a jamais levé les yeux vers moi, refusant toute communication l'air de dire " les adultes sont mes ennemis".  La pauvre Fifi en question est en passe d'aller voir un psychologue. Ca amènera à quoi? Une thérapie parentale serait préférable. 

Oui, il y a des parents bien encombrants, toxiques.
 
Et il y a ceux qui avec les meilleures intentions du monde disent " je pense que je suis un bon père" et qui ne laissent pas une seconde de répit à leur rejeton entre la piscine, la gymnastique, les jeux dirigés, à trois ans. A quoi je réponds à ce " bon père", hyper agréable au demeurant " bien moi j'ai compris que je ne peux l'aider qu'en lui fichant la paix, en le laissant rêvasser autant qu'il le désire". 

Mon associée m'a argumenté qu'il y a des tas d'éducations valables. OK, mais d'abord ne pas bouffer l'air de son bébé. 

Toutes ses pensées suite à des hurlements dans notre salle d'attente commune: un petit garçon voulait vivre sa vie dans la salle ( où je précise, aucune seringue souillée ne traîne, où les bouts de verre éventuels sont ramassés régulièrement et où ne court aucun insecte rampant ni aucune souris) et le père le contenait physiquement sur ses genoux. Et ce n'était pas du goût du mioche, une demi-heure ça a duré, mes oreilles ont trinqué sévère. Même mon associée a fait une remarque au père lorsqu'elle les a reçus " vous pouvez le lâcher vous savez, il ne cassera rien". Tout dans le contrôle obsessionnel. 




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