jeudi 15 septembre 2011

Une de mes jeunes patients a été hospitalisée pour diarrhée aigüe sanglante il y a un mois. J'avais soupçonné une participation de l'ibuprofène lors de la gastro qui a précédé cet évènement.
Mais elle a été bilantée à l'hôpital et est ressortie avec un diagnostic de Crohn probable malgré certaines spécificités absentes. Quand j'ai vu le compte rendu je n'étais pas très satisfaite car le diagnostic n'était pas certain et la patiente prend maintenant deux immunosuppresseurs (imurel et humira) et du pentasa, le tout à forte dose. Mais n'étant qu'une généraliste j'attends et je vois.

Ce jour effectivement je la vois; trois quart d'heure tellement la symptômatologie était riche: asthénie profonde, ulcère gingival, fièvre, hématomes, pétéchies ( petites tâches de sang sous la peau). La patiente me confie qu'elle n'est pas contente du diagnostic, qu'elle n'est pas sûre de sa maladie et qu'elle veut consulter un autre gastro.
" OK madame, je suis tout à fait d'accord. Je ne suis pas sûre non plus. En attendant je pense que vous avez tout un tas d'effets secondaires dûs aux traitements". Et elle me répond " ne pensez-vous pas qu'on m'empoisonne docteur?"  J'ai juste insisté sur le fait  qu'il fallait qu'elle courre au labo en vitesse.
Effectivement la prise de sang faite en urgence a montré des plaquettes à 6000 ( les connaisseurs apprécieront), des globules blanc à un million 8, une anémie à 6g/l et le reste à l'avenant.
Je l'ai appelé au téléphone: elle a fini aux urgences sans même finir son repas.
Faut-il absolument traiter une suspicion de crohn avec autant de traitements?

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