mercredi 21 septembre 2011

Hypnotiques, anxiolytiques… le malaise français

Chaque année, près de 12 millions de Français consommeraient des benzodiazépines. Une famille de médicaments qui regroupe les hypnotiques (somnifères…) et les anxiolytiques. Une nouvelle étude réalisée en Auvergne, illustre les dérives de la France en matière de prescription et de consommation de ces médicaments… loin d’être sans dangers.

Une équipe du centre d’addictologie du CHU de Clermont-Ferrand, a piloté une enquête auprès de patients prenant au moins une benzodiazépine depuis plus de trois mois. C’est-à-dire au-delà de la durée recommandée par les autorités de santé, qui est, rappelons-le, de 12 semaines pour les anxiolytiques… et de 4 semaines pour les hypnotiques.

L’objectif était de « mieux connaître les patients traités par benzodiazépines au-delà des 12 semaines recommandées, d’évaluer leur niveau de dépendance et de comprendre leurs besoins » expliquent les auteurs. Au total, 175 patients ont participé à ce travail. Sept sur dix étaient des femmes.

Il en est ressorti :

-que 40% à 64% de ces malades présentaient un « usage problématique des benzodiazépines » ;
-que 36% avaient déjà expérimenté un syndrome de manque, caractérisé notamment par une certaine irritabilité ;
-que 30% affirmaient vouloir bénéficier d’une aide professionnelle pour modifier leur consommation ;
-que près des deux-tiers (63%) déclaraient avoir déjà tenté de diminuer voire d’arrêter, de consommer des benzodiazépines ;
-que 27% soufraient de troubles du sommeil ;
-et que 37% enfin, faisaient état de troubles de la mémoire…

Les benzodiazépines ne sont pas des médicaments nouveaux. Elles sont en effet commercialisées depuis plus de 50 ans en France, et dans de nombreux pays. Pourtant, la question de leur sécurité d’emploi est un véritable serpent de mer. Cette question « fait depuis de nombreuses années, l’objet d’une attention particulière des autorités sanitaires françaises », expliquait l’Agence française de Sécurité sanitaire des Produits de santé (AFSSaPS) en… 2001 !

Depuis, la tendance ne s’est pas inversée bien au contraire. Comme le rappellent les addictologues auvergnats, à l’échelle nationale, « les durées de prescription dépassent les recommandations dans 35% des cas ». Ce qui signifie que plus de 4,2 millions de Français seraient aujourd’hui concernés par ce mésusage ; et ce qu’il faut bien appeler une dépendance aux benzodiazépines.

Ils ont oublié dans cette étude de vérifier les tentatives de suicides sous benzos et les accidents de voiture. Mais c'est un très bon début et si on pouvait élever cela au rang du scandale du médiator, cela serait tout à fait satisfaisant.


3 commentaires:

  1. Pourquoi je ne suis pas surprise??depuis cinq ans suite à ma propre expérience alcoolique passée , je rencontre régulièrement en groupe de parole en tant qu'ancienne d'anciens alcooliques qui ont maintenant une dépendance aux benzos..
    J'évoquerais une personne clean depuis 9ans,traitée a la paroxétine il suffit qu'un seul jour elle loupe sa prise =maux de tête violents, état d'énervement etc etc.
    On a eu peur à une réunion de parole, on a cru qu'elle allait nous tomber dans les pommes tellement cette personne entre maux de tête, tremblements et état d'exitation, transpiration importante ceci parce qu'elle n'avait pas pris son comprimé le matin même.
    Un sentiment de honte chez cette personne qui dit avoir quitté une dépendance pour une autre.
    Donc d'ici qu'elle décide d'en parler à un addictologue c'est pas gagné encore.

    Ces médicaments que ce soit les ados, benzios sont encore prescrits prescrits plus de temps que nécessaire , sans réel suivi .

    Là je parle pour les situations "temporaires si je puis dire".
    Après le cas des personnes atteintes de pathologies qui nécessitent une médication suivie pour équilibrer et faciliter leur vie (bipolaires etc etc ) c'est un autre débat.

    Cordialement.

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  2. OUI, ce sont des médicaments qui ne nous lachent pas, ou alors TRES TRES DIFFICILEMENT !!!
    *Sevrage NOCTRAN : sur 2 cps par jours , mois apres mois, j'en suis à 1/2 cp...
    J'utilise la lime à ongle pour éviter les symptomes de manque...Pour l'instant , ça va...;)
    J'ai un stock pour ne pas me stresser en voyant arriver la date fatidique..!

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  3. Il y a un médicament miracle et surtout naturel, qui soigne, presque, tout, en tout cas, l'anxiété, la dépression, il est redoutablement efficace dans la la constipation et bien d'autres pathologies encore, sauf les cors aux pieds, par contre, le hic, c'est qu'il faut, pour son efficacité, le prendre en continu, certes, à proprement parler, ce n'est pas une dépendance, mais le résultat est le même : prendre un médicament en continu.

    Ce médicament, c'est Mg Cl2 ou Chlorure de Magnésium.

    Une référence (sérieuse mais, peut-être, à vérifier quand même) :

    http://www.onnouscachetout.com/le-chlorure-de-magnesium

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