vendredi 28 décembre 2012

Hospitaliser ou non?

Ruée dans mon cabinet, comme tous les ans la plupart des médecins sont partis en vacances, cette fois l'un d'eux est malade. Donc un heure un quart de retard, des mécontents qui sont partis, ceux qui sont restés en avaient vraiment besoin!

Une hospitalisation en urgence: cette quinquagénaire se portait bien le matin même, virevoltait dans sa maison à faire le ménage et préparer le repas quand vers midi lui sont apparues des nausées, des sueurs profuses assorties de vertiges si intenses qu'elle a dû s'allonger en urgence sur le canapé. Je l'ai examinée et ai commencé:
" On va essayer de ne pas l'hospitaliser"
Puis je vois qu'elle ne peut vraiment pas bouger, l'examen clinique ne montre rien de particulier, mais je propose: 
" on va appeler une ambulance"
Et comme elle disait faiblement " je me sens partir, je vais mourir", 
on a appelé le Samu. 
Ai-je eu raison ou tort? La médecine n'étant pas une science exacte, c'est tout au feeling. Mais la dernière fois que j'ai diagnostiqué brillamment une gastro, c'était un AVC débutant: ça avait démarré par une gastro mais les vertiges étaient restés deux semaines après, ce qui m'avait mis la puce à l'oreille.

Sinon des tas de patients se lancent dans la culture de machins illicites, est-ce parce qu'ils me connaissent bien que les langues se délient, ou cela se banalise-t-il?

3 commentaires:

  1. Un peu des deux.

    Bonne journée

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  2. je suis le style de personne sur lequel les médecins diagnostiquent toujours le truc qu'il faudrait. Mais ça a crée chez moi un don, celui de trouver les bons diagnostics que ce soit pour moi ou mes proches. Défois je me dis que j'aurai du le faire lorsque ma grand mère était vivante, ça aurait évité qu'elle meure d'une inflammation du foi dans une maison de retraite. Les médecins ont réussi à lui diagnostiqué: asthme pendant vingt ans, puis dépression alors qu'elle avait un problème respiratoire dû à l' humidité de sa chambre, et le symptome des coeurs brisés à cause de la morte de mon père. Mes diagnostics d' arrêtent à des trucs basiques mais qui sait.. peut être que je pourrai conseiller un médecin un jour s'il arrive à laisser son orgueil de côté. Au fait.. ses paroles ne s' adressent pas à vous en particulier, je trouve que c'est bien que ne pas vouloir hospitaliser directement quelqu'un. Mais pourquoi avoir eu cette idée aussi rapidement? Pas facile d' être un médecin de campagne au regard des collègues qui brillent sous les feux de la grande ville.. lorsqu'en plus tes collègues se font la malle et que tu es seul à travailler. ps: les périodes de fêtes sont la période ou il y a le plus fort taux de suicide, et aussi le cinéma chez les vieux ou les vieilles qui doivent se sentir seuls. Bonne soirée.

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  3. car c'est une patiente que je connais bien, qui ne crie pas "au loup" pour rien.
    Médecin de campagne c'est très sympa, et je ne me vois pas travailler à Paris ou à Lyon, loin de la nature. Mon meilleur souvenir: quand je suis arrivée au fin fond de l'Allier un soir pour un remplacement d'une semaine, et que toutes les vaches du champ voisin se sont mises à meugler en guise de bienvenue!

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