jeudi 31 mars 2011

Une patient désespéré

Un patient, la cinquantaine un peu déprimé à cause d'une pathologie qui ne guérit pas et pour laquelle il a déjà consulté trois chirurgiens vient en compagnie de son adolescent:
" Docteur, rien ne va, avec la cinquantaine tout se barre en sucette, la santé...
- Monsieur, je vais être très triviale. Vous permettez que j'ose?"
Et je sors une boite d'échantillon de Viagra: "Vous avez besoin de ça?"
Il est reparti hilare "Non docteur, je n'en suis pas encore là".

Je suis sûre qu'il en rigole encore. N'empêche que son problème en devient un bien réel: un premier chirurgien a opéré sa cheville et a conclu après trois consultations "je ne peux plus rien pour vous". Le deuxième a dit que "l'opération était inutile, il aurait fallu en pratiquer une autre". Comme mon patient n'était pas très chaud pour repasser sur la table il a cherché un autre avis.
 Et le troisième, ami du premier a demandé: " mais pourquoi n'êtes-vous pas resté avec mon confère? Il vous aurait trouvé une solution!
- Parce qu'il a dit qu'il ne pouvait plus rien faire pour moi. Alors je viens chez vous".
Et comme mon patient n'a pas osé lui raconté qu'il avait pris un autre avis entre temps, il m'a mis en cause " c'est le docteur Vincent, mon généraliste qui m'a dit que l'opération aurait dû être comme çi et comme ça".
Comme ça, quand je le rencontrerai, j'aurai l'air bien à l'aise devant ce troisième chirurgien que j'estime!

Pour résumer, le patient sportif se retrouve avec une cheville complètement instable depuis six mois, ça coûte cher à la Sécu pour aucun résultat.

2 commentaires:

  1. Reste qu'avec sa cheville en vrac, vous lui proposez de prendre son pied...
    Avec du Viagra qui ne coute rien à la sécu ...

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  2. Elle est belle la médecine, plutôt la chirurgie enfin les chirurgiens.
    Il y en a un qui opère et après il se lave et se "frotte les mains", le deuxième n'ayant pas pu se frotter les mains renvoie le client en lui disant qu'il fallait venir le voir avant , le troisième copain du premier renvoie voir le premier.
    Non mais je rêve c'est c'est ...honteux mais le mot est faible, je laisse le choix à tout vos lecteurs pour qualifier le fait qu'un monsieur après s'être fait opérer avec confiance retourne à la case départ.
    Et la sécu dans tout cela elle paie , si ce monsieur ne peut plus travailler, elle paie encore et puis on s'etonnera du trou de la sécu. Pendant ce temps tout va bien dans le meilleur des mondes (pour certains).

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