mardi 1 février 2011

A se bouffer... les doigt!

Un patient cardiaque, pas toujours assidu, ni preneur de médicaments vient ce jour à ma consultation:
" Docteur, il me faut mon kardégic (aspirire pour le coeur) et du lexomil; il m'avait fait du bien mais je n'en ai plus.
- Qui vous l'a donné?
- Une copine de boulot, ça m'a un peu relaxé.
- Vous avez vu la notice et les effets secondaires?
- Non, elle ne l'avait plus, mais elle m'avait bien dit de ne pas exagérer.
- Bon, il est ecrit: amnésie, dépendance... "  Une fois que tout est dit je l'examine: hypertension, pouls rapide.
" Je vais vous donner un bétabloquant comme avant.
- Je me méfie docteur, tous les effets secondaires, tout ce qu'on entend à la télé, ça me fait peur.
- Et le lexomil?
- Oh ça c'était avant, je ne l'ai pris que trois mois.
- Je pense que le bétabloquant est beaucoup plus indiqué pour vous, il vous calmera en plus".

Les patients ne savent plus quoi penser, qui croire, n'ont plus confiance en la médecine. le bazar quoi!

2 commentaires:

  1. Malgré toutes les gesticulations médiatiques et autres effets d'annonce. Il sera difficile de redonner confiance. J'ose croire que le point fixe si l'on peut dire redeviendra le médecin généraliste compétent et choisi comme tel par ses patients. Evaluer une compétence, non, plutôt une question de feeling.

    Pourtant, c'est bien dans cette rencontre que se prennent les décisions (vaccins, médicaments, hygiène de vie, maladies à traiter et comment).

    Le contexte engendre chez l'un comme chez l'autre de la peur. Il me semble que c'est elle qui fait le plus de mal et engendre aussi par ricochet des conduites à risques. Je pense par exemple, Automédication, modification de la posologie vers le haut ou vers le bas, abstention thérapeutique.

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  2. + 1

    La plupart des individus ont mis honnêtement les remèdes et les médecins sur le même plan. Puis le lobbying est arrivé. On connait la suite.

    Aujourd'hui, les patients sont justes devenus un peu plus intéressés aux remèdes qu'on tente de leur faire avaler. Tant mieux non ?

    C'est pourquoi je rejoins votre commentaire pour souligner par ailleurs le grand n'importe quoi entourant l'automédication télévisuelle. Ah on peut nous bassiner les tympans avec "les antibiotiques, c'est pas automatique !"

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