vendredi 25 février 2011

Dans le doute s'abstenir

Un quadragénaire ayant fait un infarctus se présente avec un lettre de son cardiologue: " le patient a arrêté ses bétabloquants qu'il ne supportait pas. Il a un pouls à 68/mn. Je propose du procoralan ( pour ralentir le rythme cardiaque)".
" Bien monsieur, je vais encore être un trouble fête, le procoralan est dans la liste des 77 médicaments en grande vigilance. ( et je vais sur google actualité et lit " le procoralan, cette sombre m."
- C'est d'accord docteur, ne me le prescrivez pas. J'en ai marre de prendre tous ces cachets, je vais bien."
On discute un peu de son état de santé, de celui de son frigidaire qui dégorge de foie gras des fêtes (ses triglycérides sont un peu haut, ceux du patient), et finalement je lui demande, toujours un peu réticente quant à l'idée de me faire traiter de quelques noms d'oiseau de la part des spécialistes :
" Qui va être responsable de la non-prise du procoralan quand vous irez voir le cardiologue?
- C'est moi docteur, je suis encore jeune. En plus le cardiologue veut que je fasse une réadaptation à l'effort alors que je fais une heure de step par jour".
Je n'ai pas demandé quel sport il pouvait exercer  en plus le soir, mais  c'est dans ce domaine classiquement que les béta-bloquants   "coupent les pattes". On peut faire pire en voulant faire mieux.

7 commentaires:

  1. Le complexe du généraliste est parfois un complexe de supériorité...

    RépondreSupprimer
  2. Ne pas oublier le but de la médecine, soigner et trouver le mieux pour le patient . tout le reste, y compris les problèmes perso, les complexes en tout genre ne doivent pas intervenir dans une décision.

    RépondreSupprimer
  3. Sans vouloir défendre le cardiologue, je ne cautionne pas votre façon de faire dans cette histoire. Le patient arrive avec une demande de son cardiologue pour un nouveau médicament que vous ne souhaitez pas prescrire, et le patient repart de votre consultation persuadé qu'il est lui-même responsable de cette non prescription. Ne serait-ce pas là une sorte de manipulation. Pourquoi ne pas appeler directement le cardiologue pour régler ça directement avec lui plutôt que de se servir du patient comme d'un intermédiaire avec lequel le fameux cardiologue risque d'entrer en conflit?

    RépondreSupprimer
  4. Vous n'avez pas tort, je pense contacter ce cardiologue. D'un autre côté le procoralan n'existe pas depuis assez longtemps pour qu'on le prescrive en toute confiance.
    C'est aussi pour ça que le blog existe, pour élargir ses points de vue.

    RépondreSupprimer
  5. Bonjour doc,
    Une question : pourquoi le cardio ne prescrit-il pas le medoc lui-même ?
    On parle de trou de la sécu mais les spécialistes font une ordonnance et les patients doivent retourner voir leur généraliste , cherchez l'erreur.

    RépondreSupprimer
  6. Là c'est le problème et ça dure depuis trop longtemps: comme ça la Sécu peut épingler les généralistes " vous coûtez trop cher!" J'ai un jour essayé de faire prescrire un spécialiste en lui expliquant que la Sécu voulait que chacun prescrive ses produits il s'en est offusqué et m'a écrit que c'était des balivernes. Alors maintenant j'estime que je peux prendre des libertés avec leurs prescriptions.

    RépondreSupprimer
  7. Et le Procoralan est un excellent produit Servier, ça devrait donner confiance pourtant...

    RépondreSupprimer