mercredi 25 août 2010

Qui est le coupable?

Je suis allée il y a une dizaine de jours chez une personne âgée de 84 ans, toute maigre petite, ratatinée  et fripée. Elle avait une ordonnance  un peu du genre "soupe de sorcière" du blog de  Grange-Blanche . Ordonnance: statine (anticholestérol), antidépresseur (stablon), un antinauséeux et deux ou trois autres bricoles peu utiles à sa santé: chez les personnes âgées, il vaut mieux parfois garder des petits désagréments que d'avoir de grands effets secondaires.
Elle voulait retourner à l'hôpital d'où elle sortait  (avec tous les examens appropriés qui étaient revenus négatifs) "docteur, je me sens vraiment mal, j'ai mal partout, je ne mange rien, j'ai envie de vomir".  Là j'ai fait une prescription de complément alimentaire à boire: elle pesait 40 kilos toute mouillée.
Elle m'a rappelé hier: " docteur, je bois sans cesse, je ne garde pas l'eau, je veux retourner à l'hôpital".
Effectivement, elle avait un plis cutané. Le reste de l'examen était sans particularité.
" Madame, je ne comprends pas, l'hôpital ne vous a rien trouvé, il y a sûrement un effet secondaire... Je propose de vous arrêter tous les médicaments et on revoit ça dans deux jours".  Je lui ai conservé uniquement le motilium en cas de nausées, abandon de tous les autres traitements dans le doute, et ordre de manger plus salé.
Elle n'était pas contente la patiente, elle qui aurait tellement espéré un billet pour l'hôpital! Et en plus je ne lui rajoutais rien, au contraire. Elle doit trépigner et pester contre moi. Dommage pour elle, elle va subir ma présence de nouveau demain!
PS: pour les pusillanimes, ceux qui ont peur des sevrages sauvages des psychotropes, j'ai pu lui arrêter son stablon car elle ne le prenait que depuis deux semaines.

3 commentaires:

  1. A la question: "qui est le coupable?", je propose deux réponses

    - "C'est pas moi, c'est lui qui a commencé" ou
    - "Un malheureux concours de circonstances..."

    Et deux questions: La question mérite t-elle une réponse ? Vous êtes arrivée à temps semble t-il, non ?

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  2. Est-il vraiment pusillanime, celui qui se méfie d'un sevrage sauvage de psychotrope ? Ou est-ce du second degré ?

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  3. C'est à moitié du second degré. Je pensais à toutes les recommandations dont on nous abreuve sur le sevrage des benzodiazépines en particulier.
    Moi aussi je fais extrèmement attention car un sevrage réussi implique que la situation soit gérable pour le patient en tout premier lieu.

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