mercredi 18 août 2010

Remboursement en fonction de l'efficacité?

Par lefigaro.fr
18/08/2010

Les mutuelles voudraient pouvoir rembourser les médicaments en fonction de leur efficacité thérapeutique et non plus seulement selon le barème fixé par la Sécu. Une expérimentation est en cours.

L'expérience est pour l'instant circonscrite à quelques pharmacies. Selon Le Parisien -Aujourd'hui en France, certains professionnels testent actuellement l'application d'un nouveau barème de remboursement des médicaments basé sur leur efficacité, définie par la Haute Autorité de la Santé. Cette expérimentation était réclamée par les mutuelles qui souhaitent faire du tri dans les remèdes et abandonner le barème fixé par la Sécurité sociale et ses vignettes blanches (65%), bleues (35%) et oranges (15%).

L'objectif est «à terme de généraliser cette expérimentation» pour plus tard «faire notre métier, arrêter de rembourser à l'aveugle», affirme Jean-Martin Cohen-Solal, directeur général de la Mutualité Française dans Le Parisien. Jusqu'à ce jour impossible, l'expérience a été spécialement autorisée par la Commission nationale informatique et liberté (Cnil). Pour l'appliquer, il faut en effet avoir accès aux informations sur le «service médical rendu» par chaque médicament. Classement établi par la Haute Autorité de santé (HAS).

Remboursements à la carte

Récemment, la HAS a publié une liste de 150 médicaments qui ne sont plus remboursés qu'à 15% par la Sécurité sociale car leur efficacité a été jugée insuffisante. Or si les mutuelles sont libres de compléter les remboursements de la sécurité sociale, il n'existe à ce jour que deux types de contrats qui prennent en charge soit tous les médicaments, soit aucun. « Nous voudrions pouvoir rembourser ou non un produit en fonction plutôt de son utilité médicale», explique Jean-Martin Cohen-Solal. Selon lui, le risque est de voir les tarifs des contrats augmenter de plus en plus si les mutuelles continuent à rembourser des remèdes dont l'efficacité n'est pas reconnue par la communauté médicale.


Du côté des associations de patients, on pointe en revanche un tout autre risque. Christian Saout, du Collectif interassociatif sur la santé, estime que changer le barème des remboursements «c'est une avancée vers les couvertures maladie à plusieurs vitesses. Nous allons voir apparaître des contrats de plus en plus low-cost qui ne rembourseront que les médicaments à utilité élevée», regrette-t-il.


Moi j'aurais mon propre barême, qui est évidemment très personnel, mais qui je l'espère sera partagé par certains:
- Antibiotiques, magnésium, vitamines B ( pour les sevrages alcooliques en particulier), vitamine C, antiviraux, antihypertenseurs, antidiabétiques, protecteurs gastriques etc: remboursés.
- veinotoniques, aspégic, doliprane,: un peu remboursés.
- antidépresseurs et benzodiazépines, neuroleptiques etc. : plus remboursés.
Tout ceci sur la base " primum non nocere" qui traduit "d'abord ne pas nuire.
De plus mon but étant de réveiller les patients, qu'ils participent eux-mêmes au maintien de leur santé, il serait normal que les vitamines soient de nouveau remboursées.

J'ai par exemple une patiente qui a arrêté l'alcool avec son mari il y a quelques mois. les services sociaux s'étaient occupés de leur cas et ils ne peuvent reprendre leurs enfants qu'à cette condition. Alors ils vont au Alcooliques Anonymes pour se consolider dans leur décision. Et bien ils mériteraient bien quelques vitamines B, dont la B1 qui est anticauchemard ( l'alcool la brule). Et bien, pas remboursé, peu de moyens, alors tant pis! J'ai réussi à leur faire acheter de la levure de bière qui en contient un peu.

En conclusion je demande que les mutuelles réfléchissent par elles-même en toute indépendance ce qui devrait être mieux remboursé ou non.

10 commentaires:

  1. Et continueront-ils à rembourser l'homéopathie dans ces conditions?, les teintures mères de plantes?
    Je trouves ces médicaments très efficaces sur moi mais beaucoup doutent de leur efficacité, alors qui va l'emporter?

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  2. Mes patients font dodo avec de la valériane, peut importe qu'ils y croient ou pas, c'est un fait!
    Quand à l'homéopathie je n'étais pas convaincue, mais je dois dire que pour l'accouchement cela m'a été très utile: c'est pas cher, ça n'a aucun effet secondaire ( sauf dans des circonstances exceptionnelles) et ça peut être efficace: je les mets sur ma liste personnelle à: remboursé!
    Autre exemple, lors de la grippe A, j'ai alterné doliprane et belladonne, avec succès pour le bébé.

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  3. Un peu étonné par le souhait de voir rembourser magnésium et homéopathie mais pas neuroleptiques... Autant l'usage inapproprié des NL est délétère, autant leur intérêt parait incontournable dans certaines situations graves parallèlement à d'autres modes de prise en charge.

    D'accord pour déplorer le non remboursement de la B1 dans les complications neurologiques de l'alcoolisme. Elle l'est en injectable en traitement d'attaque, mais rien pour le traitement oral d'entretien. La remplacer par de la levure ... *de bière* parait symboliquement délicat. ;-)

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  4. au sujet des neuroleptiques, une nutrithérapeute avant l'heure Adèle Davis avait parait-il redonné la santé mentale à certains en les bourant d'acide nicotinique (vitamine B3) à forte dose. Il existe des moyens alternatifs, mais depuis que l'on a décrété que les neuroleptiques sont la panacée, y compris pour les femmes anxieuses, ça devient du n'importe quoi, notamment en maison de retraite où cela est purement et simplement un moyen de faire taire les récalcitrants.
    Je suis d'accord pour la dernière remarque, et je déplore le non-remboursement de cette vitamine, mais que faire d'autre?

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  5. Votre patientèle doit bien compter quelques malades schizophrènes ou délirants apaisés -tant bien que mal, j'en conviens tout à fait- par ces médicaments, et malheureusement sans possibilité alternative.

    J'aimerais comme vous que l'acide nicotinique à forte dose soigne les malades mentaux plutôt que de les rendre rubiconds. Mais les vœux pieux sont un peu légers en la matière.

    L'essentiel est que des malades sérieux ne voient pas dans vos propos une bonne raison d'arrêter leur traitement au profit d'alternatives incontrôlées. Car comment être sûrs que ces propos ne seront lus que par ces "femmes anxieuses", proie de choix des thérapeutes sans scrupules ?

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  6. Je ne peux qu'encourager les patients voulant arrêter leurs neuroleptiques, de le faire accompagnés d'un médecin compétent.

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  7. Lequel "médecin compétent" ne saurait donc être leur psychiatre référent ? Sinon qui ?

    Vous ne répondez pas a ma question. Avez vous une quelconque expérience des maladies mentales, les vraies, autre que des références indirectes à une "nutritherapente des années 3O à qui vous prêtez des principes thérapeutiques absurdes ?

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  8. J'ai parlé de médecin compétent, point.

    Je suis médecin généraliste et je n'ai qu'une patiente sous neuroleptiques... qui s'est grandement améliorée avec des béta-bloquant! et qui ne prend presque plus de neuroleptiques.

    Quand quelqu'un va mal psychologiquement, un bon examen général n'est pas du luxe, car on peut trouver des causes qui entrent en ligne de compte dans le mal-être du patient.

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  9. de la levure de biere ...a deux alcooliques.....Vous ne manquez pasd humour!

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  10. «faire notre métier, arrêter de rembourser à l'aveugle» En voilà une grande idée toute neuve pour faire des économies! Et on ne pourrait pas prendre le problème à la source? Par exemple, interdire une AMM si l'efficacité n'est pas suffisante?

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