samedi 21 août 2010

Kétamine, antidépresseur?

Je fais des bonds en lisant ça:

Par Claire Peltier, Futura-Sciences La kétamine pourrait devenir le nouvel antidépresseur efficace et surtout rapide. L’état dépressif serait amélioré chez des patients résistants aux autres traitements et ce en quelques heures seulement.

Trois millions de Français en souffrent. La dépression n’est donc pas une maladie à prendre à la légère, d'autant que beaucoup de cas ne seraient pas diagnostiqués. Il s’agit souvent d’un trouble causé ou aggravé par un ensemble de facteurs (psychologiques, génétiques, sociaux et biologiques) entraînant une sévérité de la maladie plus ou moins avancée. Il existe à l’heure actuelle des traitements psychothérapeutiques mais aussi médicamenteux qui ont pour but de régler les anomalies biologiques.

Les antidépresseurs agissent principalement sur les voies nerveuses, en favorisant le cheminement des informations nerveuses qui est en général affecté. Leur action est donc localisée au niveau des synapses, où ils améliorent le passage des neurotransmetteurs vers les neurones suivants. Pourtant, la majorité d’entre eux ont un mécanisme d’action très lent et les premiers effets ne se font ressentir qu’après plusieurs semaines ou mois de traitement. Ils doivent également être pris de façon très régulière et sur une longue durée pour que leurs effets soient optimaux.

Il n’est donc pas facile de traiter les dépressions, d’autant que près de 40% des patients ne répondent pas positivement aux traitements proposés. Des chercheurs de l’université de Yale aux Etats-Unis ont publié dans le journal Science leurs travaux sur une molécule prometteuse, déjà connue, mais dont l’usage a été détourné : la kétamine.

Cette molécule est habituellement utilisée en anesthésie, notamment sur les enfants et les patients dont on ne connaît pas le passif médical (les accidentés) puisqu’elle est efficace et sans danger. La kétamine n’est toutefois plus utilisée à grande échelle car ses effets psychotropes, recherchés par les usagers de la kétamine comme drogue, peuvent entraîner des visions proches des expériences de mort imminente.

D'après les chercheurs américains, la kétamine pourrait bien devenir la molécule miracle anti-dépression. En effet, il y a une dizaine d’années, les chercheurs du Connecticut Mental Health Center avaient constaté des effets positifs de la kétamine sur des patients atteints de dépression sévère. Près de 70% des patients résistants aux autres traitements ont vu leur état s’améliorer en seulement quelques heures. L’administration de la kétamine, par intraveineuse sous assistance médicale, était cependant un frein à l’utilisation de la molécule, de même que ses effets psychotropes.

En testant la molécule sur des rats présentant un état dépressif, les scientifiques ont montré que la kétamine avait un effet positif sur leur comportement. L’analyse plus précise du cerveau des rats au niveau du cortex préfrontal, a permis de remarquer que la molécule permettait aussi la synaptogenèse, le mécanisme responsable du rétablissement de connexions synaptiques entre des neurones endommagés par le stress chronique. Une protéine centrale de la synaptogenèse nommée mTOR serait fortement et rapidement activée par la kétamine.

Ronald Duman, responsable de ces travaux conclut que la kétamine « est comme un médicament magique : une dose produit un effet rapide et dure pendant sept à dix jours ». La découverte de son mécanisme d’action devrait permettre de développer des molécules ayant un mode d’action plus précis (en ciblant peut-être les étapes suivantes), mais tout aussi efficace.

OK, je n'avais pas bien lu, ça marche si nous nous considérons comme des rats!
La dernière dépressive en date dans mon cabinet n'y ressemblait pas du tout; cette jeune femme a un compagnon infect qui ne jure que par "les mains dans la farine" pour les femmes, et pour qui le critère de réussite du deuxième sexe est la méticulosité dans le ménage.
Evidemment lorsqu'il est à la maison il a des choses bien plus importantes à faire, réparer sa voiture, téléphoner aux potes, regarder la télé. Et quand elle arrive il l'engueule parce que le linge n'est pas repassé.
L'horrible macho! Il a fallu que je fasse un arrêt de travail à cette jeune femme qui commençait à sombrer avec ordre de prendre des vacances loin de son tyran domestique... en espérant qu'elle prenne des bonnes décisions.
NB: les molécules chimiques ne vont pas y faire quoi que ce soit dans la guérison de cette femme.

10 commentaires:

  1. Effectivement la dépression n'est pas qu'une question de biologie et de chimie,et il faut évidemment "traiter la cause" disons "psycho-sociale" parallèlement au traitement anti-dépresseur.
    Mais comme le dit l'auteur de l'article, les anti-dépresseurs servent à traiter la partie biologique de la maladie, et bien qu'un peu plus loin il ait parlé de "molécule miracle", je ne pense pas qu'il insinuait que la seule kétamine pourrait améliorer l'ensemble des facteurs ayant provoqué la dépression !

    Après il y aura toujours certaines catégories de personne qui ne rentreront pas dans les indications du traitement, ou sur qui il n'apportera aucun bénéfice, ça ne veut pas dire pour autant que c'est une idée à abandonner !

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  2. Sauf si les molecules sont donnés au Cro-magnon qui lui sert de compagnon. Ca pourrait peut-être le calmer et atténuer son machisme (bon je ne suis pas medecin, mais on sait jamais, des fois que ce serait possible).

    Felixia

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  3. Le problème est d'entendre une plainte sans en déduire la réalité de faits que nous ignorons. La souffrance de cette patiente n'implique pas que son compagnon est totalement, véritablement et définitivement un "horrible macho".

    Les conflits conjugaux sont ils des maladies ? Faut il appeler "dépression" le chagrin ? Effectivement, pas de molécule thérapeutique dans la chimie des passions.

    Quant à Félixia ( "heureuse" ? ou suffisamment "féline" pour verser une drogue dans le verre de Cro-magnon) elle illustre une demande non exceptionnelle à un médecin généraliste. Inutile de dire que cela reste sans autre suite qu'un rappel de la morale commune et du code pénal !

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  4. Et le deuxième degré?
    Je sais ce que c'est qu'un horrible macho sans rentrer dans les détails: c'est quelqu'un qui nous empêche d'être ce que l'on est, d'atteindre ses propres buts avec des "ma fille, tu n'y arriveras jamais", des " tu ne sais même pas t'occuper d'une maison, comment pourras-tu faire ce métier en plus?".
    La plupart des personnes ont un fond de personnalité qui peut être parfois fragilisé et certaines personnes s'attaquent à cette fragilité. Effectivement je suis moins crue que Félixia mais je pense un peu similaire.
    NB: l'horrible macho aussi être une "horrible salope" selon les cas.

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  5. 2eme degré effectivement, mais je ne pensais pas à une drogue définitive, plutot à qqch qui atténuerait les effets de sa testostérone sur ce qui est surement un complexe d'inferiorité. (Bisounours, j'ai tendance à croire que ceux qui écrasent ont été écrasé avant et font payer leur ressentiment à ceux qu'ils savent être plus faibles qu'eux et que ces personnes là ont aussi besoin d'aide).

    Felixia

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  6. Non, je n'ai pas compris la drogue de Felixia comme un bouillon de onze heure ! Je me remémorais plusieurs demandes reçues de patientes : elles souhaitaient l'une quelque chose à mettre discrètement "dans la boisson" pour calmer un conjoint intempérant, une autre un psychotrope à donner à l'insu de son mari pour lui améliorer le caractère.

    La difficulté était de critiquer fermement leur intention (qui n'est autre qu'une forme d'empoisonnement au sens pénal du terme)sans leur donner le sentiment que je négligeais leur situation affective,morale et souvent physique. Dans un cas, je me suis planté, et la patiente a cru que je la prenais pour une criminelle en puissance...

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  7. Je vois très bien comment se comporte un rat normalement. Par contre, j'ai un peu de mal a m'imaginer un rat dépressif. Il dort? Il a des idées noires ? Il se met à jurer ou a boire? Il se prostre?

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  8. La France : le pays du fromage...

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  9. Pour Calaska
    Description d'un des tests utilisé comme modèle animal (rat) de la dépression :

    "Le test de suspension par la queue est un dérivé du test précédent : la suspension par la queue induit une immobilité du rongeur qui est réduite par les antidépresseurs classiques ainsi que les inhibiteurs sélectifs de la recapture de sérotonine, mais aussi par les psychostimulants et les anticholinergiques. Etc..."

    On voit bien les limites de l'extrapolation à l'homme ;-)

    Source : http://www.neuropsychiatrie.fr/extranet/upload/article/729982874_17-20%20Les%20mod%C3%A8les%20animaux.pdf

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  10. OU , DANS QUEL ETABLISSEMENT OU QUEL DOCTEUR TRAITE LA DEPRESSION PAR LA KETAMINE ? EN BELGIQUE ? AUX PAYS- BAS OU EN SUISSE?
    MERCI D'AVANCE
    TRES URGENT
    lagarrigue.jose@voila.fr

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