vendredi 13 janvier 2012

subutex ou sevrage?

J'ai écrit ma thèse sur la toxicomanie en 1997; à l'époque le Subutex ( traitement substitutif de l'héroïne) allait  sortir et je ne trouvais pas que c'était une bonne idée de fournir de la drogue aux toxicomanes. Quoique cela dépend du point de vue où l'on se place: si l'on veut une réduction des risques ( sida, délinquance prostitution autour de la toxicomanie) ça marche, si l'on veut une vraie réhabilitation ce n'est pas dans la substitution qu'il faut chercher une solution.

Aujourd'hui je reçois une femme dont la fille est tombée dans la drogue (héroïne). Elle est passée par la case prison et à priori n'en prend plus. Et la mère est très motivée pour la faire sevrer pour de bon, qu'elle ne touche plus jamais  ça. Et elle me dit:
"Vous vous rendez compte docteur, la pharmacie refuse de jouer le jeu. Ma fille est venue chercher son traitement et on lui a répondu qu'ils n'en avaient plus. Pourtant il le lui faut pour qu'elle ne retombe pas dedans.
- En tout cas madame si c'est du subutex je ne lui en prescrirai pas non plus.
- Comment?
- Je ne pense pas qu'elle sortira complètement de la drogue si elle prend encore quelque chose, même légal. Et puis je n'ai jamais démarré un seul traitement au Subutex, je ne  vois pas pourquoi je le continuerais".

Pauvre maman: elle croit que sa fille est sortie de la drogue alors qu'elle a juste rendu sa conduite en rêgle avec la loi!

7 commentaires:

  1. inexact, j'en connais au moins un qui a arrêté avec ce substitut, c'est mon frère, mais il était accompagné sur ce dur chemin par un médecin empathique et qui lui a fait confiance. La généralisation consistant à dire que ce produit n'a pas d'indication me parait aussi dangereuse que celle qui consiste à dire que tous les médecins sont nuls.

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  2. "La mère est très motivée ..." quid de la fille ? Vous dîtes avoir écrit une thèse sur la toxicomanie ? A la lecture de cet article, permettez-moi d'en douter ...
    Ce manque d'empathie et cette autosuffissance qui ressortent dans ces quelques lignes me glace !

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  3. La fille est motivée dans la mesure où elle continue son subutex, c'est à dire qu'elle n'est pas disposée à se sevrer complètement.
    Le déclic ne s'est pas fait

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  4. question simple..quelque soit la pathologie , donnez vous un seul médicament à quelqu'un????une reconversion s'impose...

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  5. Question existentielle que je me pose parfois. Je suis dans le moule mais souhaiterais une médecine moins cachetons, moins médicamenteuse et je parle de toutes les pathologies confondues.

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  6. Il vaut mieux prendre une substance légale comme le subutex qu'une illégale. Beaucoup arrivent à travailler sous subutex. Le rôle du médecin qui est de maintenir les gens dans la légalité est très important, c'est comme leur prescrire un arrêt de travail lorsqu'ils sont mmalades pour qu'ils restent dans la légalité vis à vis de leur employeur.

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  7. Depuis 1997, les mentalités ont beaucoup évoluées quand à la prise en charge de la toxicomanie, ce n'est plus un secret le traitement de substitution n'a pas pour rôle de guérir le patient de son addiction mais de prévenir la survenue de complications graves(HVB,HVC,HIV etc etc ) Si un patient besoin de 10mg de subutex pour fonctionner normalement avoir une vie professionnelle,sociale et familiale, moi ça ne me pose aucun problème. Il en est de même pour les subsituts nicotiniques si un patient est accro à ses nicopatchs et consort mais qu'il ne meure pas de son cancer du poumon, estomac, Infarctus, AVC..... alors je m'en fous qu'il soit accro à sa nicotine.

    Honnétement quel bien ou quel soin avez vous apporté à cette patiente en la privant de sa substitution?

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