mardi 17 janvier 2012

benzodiazépines stupéfiants?

L'Agence française de sécurité sanitaire des produits de santé souhaite renforcer les mesures visant à limiter la consommation excessive ou détournée de benzodiazépines, une classe de médicaments de type anxiolytique ou somnifère.

 .134 000 000  C'est le nombre de boîtes de tranquillisants de la famille des benzodiazépines (Lexomil, Temesta, Xanax...) vendues en France en 2010. Un chiffre conséquent qui place la France en deuxième position mondiale pour la consommation de ce type de médicaments.

« Chaque année, un français sur cinq consomme au moins une benzodiazépine ou une molécule apparentée », explique l'Afssaps, dans un communiqué diffusé à l'occasion de la publication d'un Etat des lieux de la consommation des benzodiazépines en France. Ces médicaments (anxiolytiques ou hypnotiques) agissent sur le système nerveux central et sont utilisés dans le traitement de l’anxiété, des troubles sévères du sommeil, de l’épilepsie ou des contractures musculaires. Leur consommation « augmente avec l’âge » et 60% des patients les utilisant sont des femmes.

L’usage des benzodiazépines est indispensable dans certaines maladies, affirme l'Afssaps, mais il peut présenter des risques de troubles de la mémoire et du comportement, une altération des fonctions psychomotrices et entraîner une dépendance psychique et physique. En outre, l'usage de cette classe de molécule accroît les risques d'accident de la route. Certaines études envisagent même un lien entre benzodiazépines et démences chez les personnes âgées.
Ce constat a déjà conduit les autorités sanitaires à mettre en place des mesures visant à favoriser leur bon usage. Depuis 10 ans, on observe donc une stabilisation voire une diminution de la consommation des de cette famille de médicaments en France. Mais « il existe une utilisation problématique des benzodiazépines avec un détournement et un usage abusif chez les toxicomanes, ainsi qu'un risque d'usage criminel à des fins de soumission chimique », indique l'agence.

« Des mesures d'ordre réglementaire peuvent être envisagées pour favoriser le bon usage des benzodiazépines comme l'extension de leur prescription sur ordonnance sécurisée », afin de « limiter le détournement de ces médicaments ». Concrètement, l'Afssaps pourrait, par exemple, encadrer « d’une façon plus importante les conditions de prescription et de délivrance », tout en poursuivant « les mesures d’information et de communication vers les professionnels de santé et le grand public ». Une autre piste envisagée serait de réduire la taille des boîtes de ces médicaments, ce qui permettrait « de réduire le risque d'abus ».

Evidemment j'applaudis des deux mains, car, encore une fois si les prescriptions avait été confidentielles, pour certains cas bien ciblés et rares je ne serais pas en train d'écrire ce blog. En urgence, ponctuellement elles ont peut-être un intérêt mais il y a un tel dérapage!
Au fait ma patiente au tranxène 10 est décédée. Il fallait s'y attendre mais c'est arrivé brutalement.

2 commentaires:

  1. Vous applaudissez des deux mains ? Comme quoi entre confrères on peut être drastiquement en désaccord. J'en ai parlé à mes collaborateurs, et nous autres, méchants psychiatres/dealers, ça nous ferait "chier" de prescrire du Seresta sur une ordonnance sécurisée quand on peut le faire à l'ordi. Déjà que pour le Rivotril on doit le faire...
    C'est ridicule. Les toxicomanes vont se tourner vers d'autres drogues (codéine (en vente libre? vous ne dites rien à ce propos?) DXM... ) Une mesure de plus qui ne sert strictement à rien.
    Bref ! A votre ton pour nous annoncer le décès de la patiente qui aimait son doudou, le tranxène, vous me faites peur et vous me révulsez! Honnêtement, vous n'êtes pas un médecin que je fréquenterais.
    Sur ce, je quitte votre blog qui m'a surpris dans le mauvais sens du terme.

    Comparer un anxiolytique prescrite à une femme sur le point de mourir au doudou de son fils... Wow ! Réfléchissez avant d'écrire...

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  2. 1/ La codéine j'en ai parlé dans ma thèse en long et en large autrefois, je voyais des tas d'emballage vides dans mon quartier. je n'apprécie pas non plus.
    1/ Au sujet du doudou tranxène, c'est ainsi que la patiente me l'avait présenté, avec un petit sourire en coin: c'était son compagnon, son " doudou" familier. C'était un sujet de discussion entre nous et elle n'en démordait pas. Elle m'a gardé jusqu'au bout comme médecin malgré tout alors qu'elle aurait pu en changer.

    Si l'on continue à écrire "pensée unique" on n'avancera à rien. Si vous avez des idées perso, écrivez-les aussi et je vous respecterai.

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