samedi 12 février 2011

C'est pas moi c'est l'autre


Axa refuse de couvrir Servier pour les risques liés au Mediator - Jacques Servier semble bien décidé à étendre le champ des responsabilités.

C’est en effet ce que laisse clairement apparaître sa stratégie de défense exposée aujourd’hui dans les colonnes de Metro : « Il sera tenu compte dans la défense de Servier si le médicament a bien été utilisé dans le cadre de l’autorisation de mise sur le marché ou pas. »

Jacques Servier veut ainsi faire jouer la responsabilité des médecins qui ont prescrit le Mediator comme coupe-faim et non comme antidiabétique, vertu pour laquelle a été délivrée l’autorisation de mise sur le marché (AMM).
Une stratégie qui pourrait s’avérer payante. Cité par Metro, le docteur André Deseur, membre du Conseil national de l’ordre des médecins, estime en effet que « dans le cas où le produit a été prescrit hors indication et que le patient a été mis en danger, la responsabilité du praticien risque d’être engagée ».

Or, et selon les périodes, entre 20 et 70 % des prescriptions ont bénéficié à des patients non-diabétiques en surpoids, cas de figure non couvert par l’AMM.

Encore une fois si chacun balaye devant sa porte le monde de la médecine et du médicament ne pourra que s'en porter mieux. Or, il y en a un qui va refiler ses ordures chez le voisin, ce n'est pas joli-joli.  Ca pourra lui diminuer sa faute juridiquement parlant, mais moralement? Peut-être qu'il s'en moque?

1 commentaire:

  1. Oui, mais la sécu n'at-elle pas fait attention quand ce médicament fut prescrit à des personnes non diabétiques? Il y a eu bien remboursement même dans le cadre de "coupe-faim"? Je présume que ces gens l'ont pris quelques semaines ou mois, puis plus rien. L'assurance de maladie a dû trouver bizarre qu'un assuré rend un produit pour le diabète et puis plus rien, dans ce cas n'est-elle pas aussi responsable? Un peut facile de se retourner contre le médecin ayant prescrit en-dehors du cadre de l'AMM, puisque la personne - patient a fait probablement la demande pour obtenir ce médicament. Si dans ce cas de figure, le médecin est responsable, le patient l'est autant: personne ne l'a obligé de prendre ce médicament.

    Je penche qu'il y a une multitude de responsables: le laboratoire et le système de surveillance en général: le médecin et le malade (éventuellement aussi le pharmacien) ainsi l'assurance de maladie dans le cadre de prescription, de prise et de remboursement en-dehors de son autorisation sur le marché.

    C#est mon opinion personnellement. Tous les acteurs sont à un moment donné responsable de leur décision, y compris le patient même si c#est l'élément le plus faible dans cette chaîne du domaine médical mais le principal intéressé.


    Bon dimanche

    Chantal

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