mardi 21 janvier 2014

Hôpitaux, la débacle

Cent fois sur le métier remettez votre ouvrage...

Ce soir je pense à cette phrase en me remémorant le cas d'un patient: il est venu il y a dix jours avec une sensation de dyspnée ( difficulté à respirer), une impression d'avoir un genre de "flux qui tombe dans le coeur";  Il est porteur d'une mutation qui "épaissit son sang", le facteur 5. Je l'examine, une petite veine indurée au niveau du plis du genou,  une auscultation légèrement différente à droite sans rien vraiment de sûr, juste un pressentiment. Mais ce qui est sûr c'est qu'il a déjà fait des phlébites et qu'avant chaque voyage il s'injectait un anticoagulant.
Son nouveau phlébologue lui a dit que c'était inutile, alors il ne s'est rien injecté à son dernier voyage deux semaines avant. 

Je me suis fendue d'une belle lettre en détaillant ses symptômes et  en spécifiant bien au patient qu'il fallait retourner dans l'hôpital où on le connaissait afin de ressortir son dossier.

Il est revenu il y a trois jours: 
" Docteur, je suis allé aux urgences, j'ai attendu 6 heures, l'interne m'a vu mais pas examiné et m'a prescrit un scanner pour le lendemain qui est négatif. Je suis revenu avec des décontractants.
- Vraiment? Je suis surprise. Et la veine indurée qu'est-ce qu'il a dit?
- Je ne me suis pas déshabillé. 
- Mais l'injection vous avait fait du bien?
- Evidemment. Seulement maintenant je suis comme avant, essoufflé, je ne peux plus faire mon vélo. 
- Vous me refaites une injection et voyez votre phlébologue en urgence".

On atteint des sommets! Ils est vrai qu'ils réduisent les effectifs dans tous les hôpitaux de la région et je suppose que le cœur n'y est plus. On va où?  
OK pour les examens inutiles, mais une suspicion d'embolie pulmonaire chez un jeune retraité cela devrait recevoir un peu plus de considération.  Car je pense qu'elle est là, même si elle est minime. 

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