dimanche 2 octobre 2011

Violence conjugale

Une jeune patiente se présente en compagnie de son bébé et de sa mère. Elle a l'air complètement éteinte et je me demande pour qui sera la consultation.
Et elle commence: " Docteur il faudrait me renouveler mon lexomil, prozac et stilnox.
- Non madame, je suis désolée il faudra trouver un autre médecin. C'est pour un baby blues?
- Oui."
je me lève pour les raccompagner et elle ajoute ne faisant pas mine de bouger:
" C'était pour autre chose, pour un certificat".
Je me rasseois. Son compagnon l'aurait frappée. Elle se déshabille, et je voie des bleus sur les bras, et un magnifique sur une jambe.
" Que c'est-il passé?
- Mon compagnon m'a frappée. Ca a commencé pendant ma grossesse. Ca s'est passé il y a cinq jours, et quand il a remarqué les bleus il a dit " ben tu marques facilement".
- Il vous maltraite en paroles?
- Il me traite de bonne à rien, que je suis incapable de tenir une maison correcte. Il me fait des reflexions sur tout quand je m'occupe du bébé".
La mère était restée très digne pendant cet échange, à la Hillary Clinton en train d'écouter les frasques de son mari déballées en public. Mais je la sentais bouillir.
" Madame, vous prenez votre fille avec vous pour qu'elle se repose une quinzaine de jours, ça sera mieux que les psychotropes.
- (la jeune) Mais il ne recommencera plus docteur, ca va un peu mieux"
J'ai employé des trésors de persuasion pour l'inciter à partir avec sa mère qui s'était déplacée pour récupérer sa fille en plus. Et, étant donné qu'elle ne prend plus ses cachets depuis une semaine sans inconvénient , elle n'était pas encore dépendante. Mais pour sûr qu'ils ne l'ont pas aidée à se défendre contre une telle brutalité, au plus ils l'ont aider à supporter et oublier un peu son quotidien sordide, à vivre dans un brouillard qui donnait encore plus de raison à son mari de se plaindre du travail pas fait.

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