jeudi 31 octobre 2013

Visite de la Sécu

Ce matin la dame de la Sécu est venu pour me parler de mes indicateurs, tous chiffrés: je sais combien se sont fait faire une mammographie, ce que  j'ai prescrit à des diabétiques, le nombre d'antidépresseurs que j'ai prescrits etc. et le nombre de patients sous benzodiazépines que j'ai ( stilnox, témesta, lexomil etc.)  

" Docteur, je vois que vous n'en prescrivez  pas beaucoup. Je vous donne le résultat d'un travail que nous avons effectué qui fait le lien entre benzodiazépines et démence. 
- Merci monsieur. Les médecin en prescrivent-ils moins?
- Il y a beaucoup de freins à la non-prescription. Nous avons retenu que les médecins entre autres baissaient les bras quand la personne en prenait depuis des années. Puis qu'ils n'étaient pas formés pour les techniques relaxantes non-médicamenteuses, ils sont  démunis. Et enfin qu'ils ont peur de perdre leur patientèle.
- Quoi?! Vous voulez dire que dans nos campagnes, alors qu'on manque de médecins, ils ont peur de perdre leurs patients! Ne me faites pas rire. Ou alors ceux qui le disent vraiment ne doivent pas se trouver bons.
- Et ça a été dur d'arrêter?
- Épouvantable, j'ai baissé mon chiffre d'affaire d'un cinquième, mais j'ai profité plus de ma famille, et surtout c'était une bataille journalière avec de l'angoisse pour convaincre les patients. Au derniers rebelles j'ai envoyé des lettres, deux ont arrêté, un m'a quittée, une autre est décédée ( de vieillesse).  Mais ça paie, maintenant tout le monde a compris".


 J'ai une maxime qui me satisfait et fait rire (jaune?) les patients: "si on ne les commence pas, on n'a pas à les continuer".   Mais je comprends que ce n'est pas du tout simple pour un médecin tout seul dans son coin de sevrer avec le minimum d'effets secondaires.
Et pour répondre au commentaire ci-dessous, elle demandait mon aide (!) pour savoir ce qu'elle pourrait dire aux médecins pour les inciter  à moins prescrire, du moins c'est ce que j'ai compris du discours. 

2 commentaires:

  1. Il nous manque la suite doc ; pourquoi était-elle venue , pour vous dire que c'est bien de ne pas en prescrire beaucoup?

    RépondreSupprimer
  2. Le problème c'est que quand on les commence on peut en avoir pour 40 ans et la Sécu en a assez de payer des années et des années. Donc elle était contente de ma démarche, mais je pense que si on est un peu moins modéré que moi elle sera contente aussi.

    RépondreSupprimer