samedi 29 juin 2013

BENZODIAZEPINES ET DEPENDANCE.

La prévalence de consommation en benzodiazépines et molécules apparentées est de 14.3 % à 33.1 % chez les patients de 60 ans et plus. Bien que souhaitable, le sevrage de ces molécules s’avère souvent difficile pour ces patients.
Il s’agit souvent de personnes qui depuis longtemps, pour des raisons diverses, ont éprouvé des difficultés à l'endormissement, denature anxieuse même si cette anxiété n’apparaît pas forcément dans la journée.
Six catégories de freins au sevrage ont été identifiées : 
facteurs liés au patient qui n’a pas envie de se confronter aux difficultés du sevrage et qui ne se montre pas particulièrement gêné par le phénomène de dépendance,
 aux pharmaciens qui font des avances de médicaments,
 à l'environnement du patient qui peut ne pas être favorable à l’effort demandé,
 au traitement hypnotique lui-même, par sa « simplicité » et son efficacité immédiate,
 à la relation médecin patient, et enfin
 à des facteurs économiques où apparaît la peur d’une baisse de performance dans la journée après une nuit d’insomnie.

A contrario, l'évolution sociétale, avec une vision plus écologique, a pour conséquence une réelle prise de conscience des effets indésirables de ce type de traitement au long cours. Cela doit permettre progressivement de favoriser le sevrage. D’ailleurs des statistiques récentes montrent que la consommation de psychotrope tend à se stabiliser en France, voire même de diminuer.
Aujourd’hui, l’Ansm recommande une prescription se limitant de 2 à 5 jours dans l’insomnie occasionnelle et de 2 à 3 semaines dans l’insomnie transitoire
Pour l’instant, les difficultés de communication interprofessionnelle ne sont pas favorables au sevrage et pourtant, là-aussi, une bonne coordination et une bonne collaboration entre les professionnels de santé est nécessaire.
Source : Legeneraliste.fr du 5 mai 2013, d’après l’article du Dr Bernard Freche

Il y a un facteur supplémentaire: le patient le plus souvent fait confiance au médecin et ne lit pas la notice. Et quand j'insiste pour qu'il la lise de bout en bout, il commence à se poser des questions.
Hier encore je suis allée en visite chez un charmant patient cloué dans son lit par une pyélonéphrite, cystite, colique néphrétique? ( le diagnostic patauge "à donf"). L'urologue ne sachant plus que faire a conclu " vous avez des douleurs musculaires, prenez cette boite de myolastan".  Alors je me suis mise devant l'ordinateur avec son épouse et ai tapé  "myolastan": effets secondaires graves, bientôt retiré du marché, arrêt du remboursement.
Elle en était sur le derrière si je puis dire. 
Le patient va prendre un deuxième avis.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire