samedi 28 juillet 2012

Quels rapports entre médecine officielle et médecines "parallèles" ?

Si de nombreuses personnes ont recours aux rebouteux dans le Berry, le rapport de ces derniers avec la médecine reste un sujet méconnu.
Rebouteux, sorciers, panseurs de secret, barreurs de feu… Les termes sont nombreux pour désigner ceux dont le don ancestral permet de soulager les maux. Zona, brûlures, désordres internes. Des milliers de personnes en demande d’aide, se tournent vers ceux, qu’on appelait dans le temps, des hérétiques.
Dans le milieu médical, ils ne sont pas nombreux à en parler ouvertement. Les hôpitaux contactés dans le Cher n’ont « pas à leur connaissance » des cas où on aurait fait appel à un rebouteux ou à un barreur de feu dans leur établissement. Heureusement, pour nous, certains n’ont pas tous la même méfiance et admettent assez librement la chose.
« Dans les services de cancérologie, entre 70 et 80 % des patients font appel aux médecines parallèles, explique Laurent Fenoll, oncologue radiothérapeute à la clinique Guillaume-de-Varye à Saint-Doulchard. Même si nous ne conseillons pas tel ou tel rebouteux, s’il y a un vrai bénéfice, en tant que médecin nous n’avons pas à nous y opposer. Pourtant je suis un vrai cartésien, mais ça ne peut apporter qu’un bien au patient, à condition que ce soit gratuit. »
Crainte de la substitution
Une certaine méfiance persiste de la part du milieu médical envers des techniques ancestrales qui sont parfois perçues comme une tentative de substitution à la médecine officielle.
Roland Arrigoni, magnétiseur rebouteux à Bourges et président du groupement international de thérapies ancestrales, refuse et renie toute intention de palier à la médecine. « Nous ne sommes pas là pour soigner, et encore moins guérir. Nous ne devons en aucun cas, je dis bien en aucun cas, insiste-t-il, nous substituer à la médecine professionnelle, qui est par ailleurs, très compétente dans notre pays, ni jouer au docteur. Nos possibilités s’arrêtent là où commence la médecine. Nous ne sommes pas des faiseurs de miracle. » Et pour éviter tout malentendu, Roland Arrigoni applique une déontologie très stricte. « Quand une personne en demande d’aide vient me voir, je m’assure qu’elle est bien suivie par un médecin et je ne prescris jamais de médicament. »
Le chemin est encore long vers une collaboration
Même si aucun médecin, ni rebouteux rencontré, n’a reconnu envoyer ou recevoir des patients d’un côté ou de l’autre, la situation existe bel et bien. Dans d’autres régions de France, comme le Dauphiné, le recours au barreur de feu est assez fréquent. Dans sa thèse publiée en 2009, Nicolas Perret a travaillé sur « la place des coupeurs de feu dans la prise en charge ambulatoire et hospitalière des brûlures en Haute-Savoie en 2007. » Les chiffres sont éloquents. Sur cent trente-quatre soignants interrogés, ils sont 61 % à souhaiter une plus grande collaboration avec les coupeurs de feu et 20 % à penser cela indispensable.
Dans le Berry, les avis sont moins tranchés. « Je n’ai jamais fait appel aux rebouteux ou aux panseurs de secrets, mais je n’y suis pas hostile non plus, témoigne Michel Mrozek, médecin généraliste. En tout cas je pense qu’il ne faut pas légiférer et laisser comme c’est en ce moment, c’est-à-dire, aucune collaboration mais des pratiques parallèles. Les deux démarches sont complètement différentes : la médecine s’appuie sur la science et l’analyse alors qu’eux ont une approche empiriste. »
Même si une collaboration n’est pour l’instant pas à l’ordre du jour, Roland Arrigoni reconnaît qu’il y a tout de même une ouverture générale. « Les gens sont moins hostiles aux rebouteux, conclut-il. Ils disent souvent qu’à défaut de faire du bien, ça ne fera pas de mal. Ici, dans le Berry, même si ce n’est pas mieux accepté, c’est en tout cas mieux compris. »
Alizée Golfier
http://www.leberry.fr/cher/actualite/2012/07/28/quels-rapports-entre-medecine-officielle-et-medecines-paralleles-1231912.html

Un de mes confrères est opposé à tout cela. Alors quand ses patients, au courant de ses convictions,  atterrissent chez moi à l'occasion ils me racontent des tas de choses: ils sont allés voir un étiopathe, un magnétiseur, un kinésiologue, un chamaniste  etc etc. C'est le confrère qui serait surpris s'il savait tout ça!
Mais, comme l'article le souligne, les patients estiment très utile quand ils sont en soins anticancéreux de consulter ces gens-là, car le cancérologue se contente de soigner le cancer et basta, ce qui est déjà merveilleux, mais il manque un petit quelque chose pour améliorer tout l'état général. A ce propos je rêverais d'un généraliste tout simple qui sillonne les services de cancéro et les salles de radiothérapies  pour soigner tous les petits bobos, qui prenne du temps pour chacun. S'il y a une place, j'envoie ma candidature.

3 commentaires:

  1. envie de dire que c'est l'hopital lui meme qui a conseillé à belle maman d'aller voir monsieur xyz, connu pour faire passer le zona ophtalmique.... et ca a marché... alors pourquoi se priver ?

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  2. Vive le Guérisseur !

    A bas le ZELITREX !

    Bonjour les taies de la cornée !

    Vive le progrès !

    Moi qui croyais qu'il fallait soigner "en fonction des données acquises de la science".

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  3. Relisez l'article, ces méthodes alternatives sont un complément et ne se substituent pas à la médecine.

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