lundi 25 avril 2011

Si je faisais les lois

Les plates formes étrangères, les marocaines en premier lieu me cassent sérieusement les pieds!
Il est très courant que je reçoive un appel de Virginie Dulac ou Nadine Legrand avec un accent à couper au couteau qui ne fait pas très couleur locale. Un jour alors en consultation ( quand il ne s'agit pas de mes patients je suis de très mauvaise humeur lorsqu'on me dérange) je reçois un coup de fil:
" Bonjour, je suis Virginie Dulac, je voudrais parler à madame Vincent.
- Ah non madame, vous ne pouvez pas vous appeler comme ça avec un accent pareil!
- Comment ça?
- Voyons, il ne faut pas avoir honte de vos origines, vous devez être au Maroc.
- Cà a au moins le mérite de la franchise madame. Mais je ne suis pas du Maroc.
- Excusez-moi. Je suis en consultation, au revoir".

Mon compagnon utilise une variante: " Il fait beau à Rabah?"

Cette situation d'être démarchée comme ça me fait râler d'autant plus que tous ces gens piquent le travail de ceux qui vivent en France ( Je spécifie bien " qui vivent" car ils peuvent être martiens s'ils le veulent)... et mes patients se retrouvent au chômage... et le service rendu n'a pas la même qualité.

Si j'étais en train de créer des lois, je proposerais donc une taxe importante pour ceux qui délocalisent de façon à les en dissuader et à prendre la main d'oeuvre locale.

Les laboratoires aussi, pour économiser le temps de leur visiteurs médicaux et en diminuer les effectifs se mettent à promouvoir leur produits au téléphone et là je suis carrément directe: " je ne suis pas à l'aise avec la visite médicale par   téléphone, désolée". Et s'ils insistent " j'ai une patiente en toute petite tenue qui a froid": ça fait rigoler parfois le gros balèze avec des tatouages partout  qui se trouve en face de moi.

Pour en revenir à "si je faisais les lois"
Je propose une éducation à la santé dans tous les collèges et lycées, c'est à dire:
- que les élèves apprennent à lire ou à se faire expliquer les notices des médicaments,
- qu'ils ne se servent pas dans la pharmacie familiale comme dans un frigo " oh comme ce sirop ( nopron) est bon, je vais en prendre un peu"; qu'ils ne se refilent pas les médicaments;
- qu'ils sachent qu'un produit actif a comme corollaire des effets indésirables possibles.

Je me souvent à 16 ans, d'une consultation avec le médecin de famille, dans laquelle ma mère a dit sans que je ne me plaigne de quoi que ce soit " ma fille est angoissée, stressée, elle se ronge les ongles". Et le médecin a répondu par une prescription d'urbanyl ( benzodiazépine) pendant trois mois. J'ai fini une boite, ne sachant pas du tout ce qu'il fallait attendre de ce traitement, et n'étant pas moins stressée. Heureusement ma mère a réagi  "tu arrêtes". 
Pour éviter ce genre de situation les enfants devraient avoir un peu de jugement concernant ce qu'on leur donne: en cancérologie on leur explique tout par le menu, il faudrait généralise cela aux traitements les plus anodins.

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