vendredi 2 juillet 2010

Massacre: la piste des antidépresseurs

lefigaro.fr
02/07/2010
 Un antidépresseur pourrait être à l’origine du coup de folie du médecin qui a tué, le 31 mai, à Pouzauges, en Vendée, ses quatre enfants puis sa femme avant de se donner la mort. Une source proche de l’enquête a indiqué au Parisien que «les analyses toxicologiques effectuées sur le docteur Bécaud ont révélé qu’il prenait de la sertraline, un antidépresseur. Nous n’avons pas trouvé trace d’autres produits dans son organisme. On soupçonne ce médicament d’avoir été l’étincelle qui a mis le feu aux poudres et a déclenché le massacre».
Une piste d’autant plus crédible que «rien dans le parcours du médecin de campagne ne permet de comprendre le déclenchement d’un tel accès de violence», précise le journal.
Ces soupçons reposent sur des précédents significatifs à l’étranger : en Angleterre et aux Etats-Unis, les tribunaux se sont penchés à plusieurs reprises sur des cas de «folie meurtrière» de patients sous antidépresseurs. (...)

Je n'ai pas voulu parler de cette affaire avant d'avoir cette information: depuis le début je soupçonnais un psychotrope, le valium, ou un autre antidépresseur, le prozac, mais je n'avais pas mis en ligne mes doutes car on se serait encore fait la réflexion " encore une obsédée des psychotropes le docteur Vincent". Non, je tente de ne pas en être une car en médecine générale la consultation ne tourne pas toujours autour de la nocivité des benzodiazépines et des antidépresseurs.
J'étais d'autant moins sûre d'avoir des preuves de l'antidépresseur dans cette affaire qu'il s'agit d'un médecin qui a accès à tout ce qu'il veut en terme de psychotropes.
Mais c'est à eux qu'il faut faire un procès dans certaines tueries ou suicides.

8 commentaires:

  1. J'ai beau douter de l'efficacité des antidépresseurs et en prescrire rarement, je pense que mettre ce très triste évènement sur le dos seul du médicament, ça permet de ne plus parler du reste : du surmenage qu'il subissait, de la distance qu'il n'a peut-être pas pu mettre avec ce qu'il voyait tous les jours, de la difficulté de ce boulot, du retentissement du burn out sur la vie familiale, sur la nécessité d'arrêter de descendre les généralistes...
    C'est trop facile d'éluder les vraies raisons

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  2. Evidemment le problème est multifactoriel. Je pense que ce regrettable évènement peut retentir chez chaque généraliste que nous sommes. Serions-nous une profession sinistrée à l'instar des employés de la poste.
    N'empêche que tuer 5 personnes et soi-même est incompréhensible si on ne prend pas en compte les effets secondaires probables des antidépresseurs.

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  3. Un médecin qui prend du zoloft ,est un médecin qui va mal....Que se serait il passé s'il n'avait RIEN pris ? Il aurait craqué..comment?
    Suicide simple au lieu de massacrer toute sa famille ? On ne saura jamais...
    En tous cas, c'est vraiment dommage...Il devrait exister un numéro SOS MEDECIN A BOUT...;)

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  4. quand on voit le peu de réactions des acteurs de santé face à ce drame,on voit bien que le ras le bol des médecins n'est pas à l'ordre du jour.et puis c'est bien connu,ce sont des nantis qui n'ont pas à la ramener!!!

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  5. quand tu vois que les cpam t'envoient un visiteur de la caisse pour te dire que tu dois faire de la prévention des risques cardio vasculaires,personne ne réagit..mais mme c'est ceque je fais tous les jours
    ça plus ça plus ça plus les plaintes plus les controles en tous genres et bien sur ton boulot et les problèmes de ta vie perso...et en plus si tu ne travailles pas rien ne rentre.donc tu réfléchis quatre fois foisavant de t'arreter

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  6. Pour info, il ya Aide-médecins, 08 26 00 45 80, on m'en avait parlé à une soirée sur le burn out, mais je ne sais pas qui est au bout du fil

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  7. Bonjour,
    Je ne suis pas médecin, mais mon fils fragile car autiste de haut niveau, a eu une presciption de Deroxat alors qu'il était choqué par un déménagement de la famille. Cette drogue lui a été prescrite par un médecin remplaçant à qui j'avais rapidement indiqué qu'il était suivi par l'hôpital, cette personne n'a pas hésité à lui prescrire pour trois mois. Les effets secondaires terribles sont apparus dès le lendemain, nausées, hématomes partout. Peu après des seins sont apparus, il s'est mis à grossir à manger de plus en plus (c'est un très beau garçon), la boulimie n'a fait qu'augmenter, cette malade, pas ce médecin, avait fait en sorte que nous la prenions comme médecin traitant "pour huit jours" afin que ses honoraires soient pris en charge par la caisse (!), elle a tout fait pour que notre fils n'abandonne pas alors qu'au début ça n'aurait pas été difficile, il est devenu dépendant rapidement, se sentant comme un lion, refusant de dormir, agressif dès le matin (un charmant garçon). Les modifications hormonales ont été dramatiques.
    Un ami médecin habitué à pratiquer des anesthésies à l'aide d'une sorte d'hypnose médicale l'a convaincu d'arrêter, il a rechuté tant cette drogue est forte. Il a fallu sept mois d'efforts pour réussir et notre fils était devenu une autre personne, quelqu'un d'arrogant, pour qui des parents n'auraient pas eu envie de se battre. Notre fils a un handicap qui n'est pas apparent dans l'exercice de sa profession de musicien, pour laquelle on accepte quelqu'un qui est dans son monde. Ses éléves le fuyaient. Les efforts de la psychiatre de l'hôpital l'ont sorti de là avec des soins, il a presque à cent pour cent retrouvé son aspect physique après deux ans d'efforts, ses élèves sont revenus.
    Je ne souhaite à personne de vivre ça. Mon frère s'est aussi donné la mort à la suite de prescriptions d'un psychiatre de ville, arrêtées en trois semaines par le psychiatre, alors que la dose qu'il n'avait fait qu'augmenter aurait demandé une longue désintoxication. Médecins, soyez prudents, ne prescrivez pas ce que les laboratoires vous proposent avec insistance, soyez vous-mêmes et laissez la publicité de côté, ils veulent vendre, vous voulez soigner vos patients, ce n'est pas la même chose.
    Merci de m'avoir lue,
    Jacqueline

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