mercredi 18 septembre 2013

soigner selon le contexte

Je vais peut-être faire sauter en l'air certains lecteurs, mais qu'ils comprennent bien le contexte: il s'agit d'une femme de 94 ans, Alzheimer ( et tatie Danielle) , qui  a vu ses jambes gonfler en juillet dans la maison de retraite où elle réside. D'ailleurs il a été assez difficile de lui faire accepter la consultation, de lui faire retirer ses trois pulls pour ausculter convenablement. J'ai d'ailleurs fort apprécié l'aide d'une autre résidente atteinte d'un alzheimer: " mais faite-vous examiner voyons Danielle, ce n'est rien du tout!"
 Et en écoutant le coeur, j'ai eu la surprise d'y déceler un souffle ( pour les connaisseurs, deux sur six, avec les jambes, cela sent l'insuffisance cardiaque).  Et j'ai prescrit du Lasilix ( diurétique pour éliminer l'eau des jambes) , une prise de sang et basta... et prévenu la fille qui m'a répondu: " Vous avez bien fait, ma mère ne veut plus toutes ces tracasseries, elle veut finir ses jours tranquille". 

Et quand j'ai croisé un confrère  qui s'étonnait de me voir officier à la maison de retraite ( mon truc c'est les enfants et les ados), j'ai répondu " je connais bien cette patiente, j'ai diagnostiqué une insuffisance cardiaque, donc lui ai prescrit un peu de Lasilix".   Je reconnais, c'est court.
Juste qu'il faut voir le contexte et dans ce cas c'est faire preuve déjà de beaucoup d'interventionnisme que de l'ausculter.


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