mercredi 11 avril 2012

Consommateurs de benzodiazépines au long cours : qu’en pensent leurs médecins généralistes prescripteurs ?

Malgré les recommandations, les traitements prolongés par benzodiazépines sont fréquents.
Objectifs. Explorer le processus décisionnel de ces prescriptions par les généralistes et un éventuel sentiment de perte d’autonomie professionnelle face à la demande, et la difficulté à aborder la vie psychique des patients.
Méthode. Au cours de deux focus-groups, 14 généralistes de Loire-Atlantique et Vendée ont répondu à des questions sur leurs pratiques de prescription et leurs perceptions de difficultés éventuelles.
Résultats. Tous les médecins ont déclaré connaître les règles de prescription des benzodiazépines. Les motifs de prescription étaient souvent intuitifs. Certains minimisaient avec force la notion de dépendance. La demande des patients bénéficiait d’une volonté de compréhension. Elle était le plus souvent interprétée à la fois comme une souffrance et comme une dépendance. Cette ambiguïté permettait aux participants d’argumenter la prescription sur le terrain médical, en négociant des compromis avec le patient dans une perspective de réduction des risques. Ils se disaient démunis face aux difficultés du sevrage et exprimaient un sentiment d’incompétence pour la relation d’aide, malgré un élan compassionnel envers des patients supposés en souffrance.
Conclusion. Ces contradictions dans les renouvellements répétés de benzodiazépines illustrent le symbole d’une relation d’aide que ni le médecin ni le patient ne souhaitent interrompre par le sevrage. Ce point de vue partagé témoignait d’une résistance au sentiment reconnu de perte d’autonomie professionnelle. Il réfute les soupçons de démission face à la demande des patients.
 http://www.exercer.fr/numero/101/page/52/

Article tres interessant, a mediter. 

2 commentaires:

  1. Bien, bien réfléchir avant de prescrire des benzos !! Il faut savoir que l'on ENCHAINE les patients pour un sacré bout de temps ,et qu'ils vont souffrir terriblement pour s'en débarasser !! Et que pour faire un sevrage, il faut etre MOTIVE ; c'est des mois et des mois de souffrances de toutes sortes ...(vécu du sevrage du Noctran ).

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  2. Et apres on n'est pas a l'abris d'une rupture de stock ou d'une interdiction, mieux vaut ne pas commencer

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