lundi 23 décembre 2013

Une remplaçante perdue

Une nouvelle remplaçante est venue postuler pour deux jours et demi par semaine entre mon associée et moi. 

Je lui ai fait part de mes nouvelles aspirations: " je veux aider les victimes". Et elle m'a répondu "psychologiquement, c'est bien".  "Non madame, pas psychologiquement, quoi que je me connais je vais me laisser aller , mais utilement en leur faisant connaitre leurs droits et en les aidant  à faire leurs démarches".

Et je lui ai servi le speech habituel afin qu'il n'y ait pas d'ambiguïté future, "je ne prescris pas de benzodiazépines, pas d'antidépresseurs, pas de neuroleptiques, si les patients veulent en prendre c'est leur choix mais pas de mon fait". 
Elle m'a regardée comme si je venais de Mars  et a argumenté: " Dans ma banlieue beaucoup sont stressés par la vie, ils ont besoin d'un soutien médicamenteux. Et ils ont du mal à dormir. Je ne connais pas l'homéopathie".  Et "mais vous êtes médecin de famille?!"
Et là j'ai tenté de la convaincre que oui, qu'avec mes 1400 patients inscrits on peut effectivement me nommer médecin de famille, que la Sécu est venue me parler très gentiment et avec des encouragements de mes prescriptions de benzodiazépines etc.
Au bout de quelques minutes j'ai eu droit à un " il faut que je parte, j'ai un autre rendez-vous, et puis c'est un peu loin pour venir chez vous ( 35 km, en sens contraire des bouchons)". 

Et voilà, une remplaçante de perdue, 0 de retrouvée.  Elle pouvait quand même voir ma démarche comme une expérience, tant pis.  Et je reste avec mes 1400 patients,  un poil surmenée. 



1 commentaire:

  1. D'après mon expérience, les consultations "Psy" représentent 20% des actes d'un cabinet médical de Généraliste.

    Un généraliste peut ou se doit, s'il s'en sent capable, de traiter le troubles dépressifs et les Troubles Anxieux qui représentent, environ 94 % des actes en Psychiatrie spécialisée (il reste 5 % de Troubles Bipolaire et 1 % de schizophrènes).

    Il me semble difficile de passer à côté de la prescription des antidépresseurs dans un Etat Dépressif Majeur. Personnellement, je prescrit très peu d'anxiolytiques, voire exceptionnellement, et en courte durée (pas plus de deux mois, comme les recos). Quand aux hypnotique je ne les aime pas du tout, je préfère, et de loin, un passage au centre du sommeil dont l'efficacité me semble, cependant, un peu, incertaine.

    La seule alternative à la non prescription des antidépresseurs dans les Troubles Psychiatriques "avérés" me semble être le recours à l'envoi du patient au Psychiatre.

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