Je suis allée en visite chez un patient; selon sa fille il refusait de marcher depuis une semaine et le jour même il refusait même de se lever de son siège, "des caprices" selon son épouse. Il avait été victime d'un AVC il y a quelques années et au niveau de l'hémicorps droit il n'avait pas retrouvé sa force initiale.
J'ai tenté de le lever, sans succès: le pauvre se cramponnait comme un fou à son siège en criant "non!" . Son épouse " il refuse de se lever docteur, vous comprenez il est assez peureux depuis son AVC (accident vasculaire cérébral)."
J'ai tenté d'établir le contact avec le malheureux, mais depuis son accident il ne repondait que par monosyllabes et pas toujours à propos. Alors je l'ai examiné. Deuxième AVC! Et à gauche cette fois-ci!
Quand j'ai enfin osé donner le diagnostic ( assez terrible, car il trainait depuis plusieurs jours), la famille était un peu catastrophée; et j'ai ajouté "en tout cas, dans ce que vous avez monsieur il n'y a rien de psychologique". Et alors j'ai vu un magnifique sourire, le gars s'était enfin senti compris.
Que de sentiments ambivalents en une consultation! Il a fini dare dare à l'hôpital pour tenter de récupérer ce qu'il était possible.
pauvre papy !!!
RépondreSupprimerIl avait un kiné, un infirmier et une orthophoniste ce papy?
RépondreSupprimerIncroyable qu'il soit resté si longtemps sans que personne ne s'aperçoive qu'il faisait un autre AVC. Quand mes patients aphasiques ont un changement de comportement j'alerte aussitôt le médecin car je suspecte toujours une récidive...
Le patient n'était pas suivi depuis des années! Véridique! Pas un petit aspirine, pas une seule infirmière accorte, rien de rien. J'ai d'ailleurs exprimé ma surprise à la famille qui m'a répondu " le patient n'aime pas la médecine".
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